Violence

| Protection contre les abus et négligences | Droit à la vie, à la survie et au développement |Travail des enfants | Usage de stupéfiants | Exploitation sexuelle | Vente, traite et enlèvement | Autres formes d'exploitation | Torture et privation de liberté |

Quels sont les droits des enfants en ce qui concerne la protection contre la violence? En quoi sont-ils importants?

Une vie exempte de toute forme de violence détermine si un enfant, et bien sûr tout être humain, peut bénéficier et pleinement exercer ses droits humains.

En raison de leur âge, les enfants sont particulièrement vulnérables à la violence. Les très jeunes enfants en particulier manquent grandement de connaissances à propos de leurs droits et sont incapables de s’exprimer ou de se défendre. Le plus souvent, la violence à l’encontre des enfants est perpétrée par les adultes y compris ceux qui sont en position de confiance.  Elle est pratiquée dans tous les cadres de vie des enfants : les écoles, le système pénal, les structures d’accueil, les lieux de travail et le foyer.

Notre conception habituelle de la violence nous fait penser d’emblée à des formes d’abus physiques. Cependant la violence s’étend souvent au-delà du corporel et pour les enfants en particulier, elle peut impliquer des formes de négligence et d’exploitation ainsi que des sévices psychologiques. La nature invisible de certains mauvais traitements, soit parce qu’ils ne laissent pas de traces physiques, soit parce qu’ils sont perpétrés derrière des portes closes n’annule bien sûr en aucun cas le mal qu’ils causent.

Pourtant, malgré la conscience instinctive qu’être victime de violence affecte le développement, le bien-être et la survie de la victime, de nombreux États continuent de façon préoccupante à sanctionner des formes variées de violence à l’encontre de leurs citoyens les plus vulnérables. Dans de nombreux pays, les enfants peuvent être punis physiquement au nom de la discipline - un acte qui pourrait inversement équivaloir à une agression criminelle si elle est perpétrée à l’encontre d’un adulte. Le système judiciaire de certains pays autorise aussi les enfants à être condamnés au fouet, à l’amputation, ou même à mort - sans doute la forme la plus flagrante de violence. En lire plus à ce sujet et sur notre Campagne pour mettre fin aux sentences inhumaines.

À cause de la discrimination, certains groupes d’enfants, comme les filles ou les enfants issus des minorités, font face à un plus grand risque de souffrir de formes particulières de violence. La prévention et la protection sont des clés pour maintenir les enfants à l’abri et s’assurer qu’ils puissent profiter pleinement de leurs droits. Mais de la part d’un gouvernement, un manque d’action dans cette direction constitue en soi une forme de violence, car c’est une négligence qui laisse les enfants exposés à d’autres abus et risques.

Conscient des effets douloureux et de longue durée que la violence peut avoir sur les enfants, le Secrétaire général des Nations Unies a commissionné une étude pour documenter la nature, l’étendue et les causes des violences à l’encontre des enfants, et a établi un mandat pour un Représentant spécial du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants.

Articles de la Convention relative aux droits de l’enfant traitant de la violence :

  • Protection contre les abus et négligences (article 19) : L’État doit protéger l’enfant contre toutes formes de mauvais traitements par les parents et autres responsables de la garde de l’enfant et mettre en place des programmes sociaux adaptés pour la prévention des violences et le soin des victimes.
  • Droit à la vie, à la survie et au développement (article 6) : Chaque enfant possède le droit inhérent à la vie, et l’État a l’obligation d’assurer sa survie et son développement.
  • Travail des enfants (article 32) : L’enfant a le droit d’être protégé contre un travail qui menacerait sa santé, son éducation et son développement. L’État doit instaurer des âges minimums pour l’emploi, et réguler les conditions de travail.
  • Usage de stupéfiants (article 33) : Les enfants ont le droit d’être protégés contre l’utilisation de drogues et psychotropes, ainsi que contre leur implication dans la production ou distribution de stupéfiants.
  • Exploitation sexuelle (article 34) : L’État doit protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, y compris contre la prostitution et l’implication dans la pornographie.
  • Vente, traite et exploitation (article 35) : Il est de l’obligation de L’État de faire tous les efforts pour prévenir la vente, la traite et l’enlèvement des enfants.
  • Autres formes d’exploitation (article 36) : L’enfant a le droit à la protection contre toutes les formes d’exploitation préjudiciables à tout aspect de son bien-être non mentionnées dans les articles 32, 33, 34 et 35.
  • Torture et privation de liberté (article 37) : Aucun enfant ne doit être victime de torture, de traitements ou de sentences cruelles, d’arrestation illégale ou de privation de liberté. La peine capitale et l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle sont interdits pour des infractions commises par des enfants de moins de 18 ans. Tout enfant privé de sa liberté doit être séparé des adultes, à moins qu’il soit considéré qu’il est de son intérêt de ne pas l’être. Un enfant détenu doit bénéficier d’une assistance juridique et de diverses formes de soutien, ainsi que de contacts avec sa famille.