17 septembre 2009 - CRINMAIL 90
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**NOUVELLES BREVES**
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Vous pouvez aussi lire ce CRINMAIL en ligne à: http://www.crin.org/email/crinmail_detail.asp?crinmailID=3183
Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
Si vous ne recevez pas ce message en format HTML, vous ne verrez pas ses liens hypertextes. C'est pourquoi, à la fin de chaque article, nous avons inclu une adresse URL complète qui vous renvoie à une page web contenant de plus amples informations.
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CAMPAGNE: L’avenir des droits de l’enfant; dans les mains de qui?
Nous sommes ravis que 203 organisations aient signé la lettre demandant des procédures de nomination transparentes pour les postes-clés concernant les droits de l’enfant, en commençant par la Directeur exécutif de l’UNICEF.
Les organisations sont basées dans 77 pays, y compris 52 en Europe, 34 du MENA, 45 de l'Amérique Latine et les Caraïbes, 29 de l'Afrique et 24 de l'Asie
C'est un très bon début, mais nous avons besoin de plus de signatures!
Nous sommes conscients que plus de 3,000 organisations reçoivent le CRINMAIL – nous voulons nous assurer qu'il y aura assez des signatures pour retenir l'attention du Secrétaire général des Nations Unies et du Conseil d’administration de l’UNICEF quand nous leur enverrons la lettre.
En signant la lettre, vous serez automatiquement membre d'une campagne élargie concernant tous les postes-clés concernant les droits de l’enfant dans le monde. Signez la lettre ici: http://www.crin.org/petitions/petition.asp?petID=1014#st
Pour en savoir plus sur la campagne: http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20682
Sincères salutations
L'équipe CRIN
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FRANCE: Suppression du défenseur des enfants: l’UNICEF scandalisé [nouvelles]
L'UNICEF France est scandalisé par la volonté du gouvernement de supprimer l'institution indépendante du Défenseur des enfants (1), en charge de défendre les droits fondamentaux des enfants.
Sur la forme, l'UNICEF déplore le manque total de consultation de la part des autorités concernées avec les différents acteurs associatifs et institutionnels, dont la Défenseure des enfants elle-même. Deux projets de loi ont été présentés au Conseil des Ministres du 9 septembre sans aucune discussion préalable.
Sur le fond, cette décision renforce les inquiétudes déjà exprimées à plusieurs reprises par l’Unicef (2) quant à l’absence d'une politique globale de l'enfance sur notre territoire. En juin, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies dénonçait dans son rapport consacré aux droits de l'enfant en France, l'absence de stratégie et de plan d'action coordonnés en la matière ainsi que de nombreux points noirs dans l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant (3). La suppression du Défenseur des enfants alors que les experts du Comité recommandent au contraire de renforcer ce dispositif serait un sérieux recul.
Ce projet de loi s’ajoute à la décision de la France de réduire sa contribution annuelle volontaire à l'UNICEF international de 25%. La crise mondiale, qui a des conséquences catastrophiques sur les enfants, impose au contraire aux Etats de maintenir leurs efforts à leur égard. Ces deux initiatives regrettables interviennent à la veille de la célébration des 20 ans de la CIDE (4) que la France a été l’un des premiers Etats européens à ratifier.
« La politique de notre pays en direction des enfants, dont les besoins particuliers nécessitent une vision et une approche spécifiques, est illisible. Nous espérons que ces deux décisions ne présagent pas un désengagement. La France a ratifié la CIDE, qui n’est pas un simple morceau de papier mais un traité international qui l’oblige à l’égard des enfants », selon Jacques Hintzy, le président de l’UNICEF France.
L’UNICEF appelle à une mobilisation massive de tous les acteurs concernés pour que soit retirées du projet de loi toutes les dispositions relatives à la disparition du Défenseur des enfants afin que l'institution à part entière soit maintenue et même renforcée.
Nous appelons également le gouvernement à clarifier sa politique de l'enfance, à publier les conclusions du Comité des droits de l'enfant sur l'application de la CIDE en France et à mettre en oeuvre ses recommandations.
(1) Créée par la loi du 6 mars 2000
(2) Voir rapport de l’Unicef sur application CIDE et tribune dans Le Monde du 9 juillet 2009
http://www.unicef.fr/sites/default/files/documents/admin/4999-4.pdf
(3) Voir rapport du Comité de Genève
(4) La CIDE a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par la France en septembre 1990.
Information supplémentaires
Pour de plus amples informations, contacter:
UNICEF France
3, rue Duguay-Trouin
75282 Paris Cedex 06, France
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20899
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VIOLENCE: Questionnaire
Dans notre travail, notre but est de vous être le plus utile que possible. Nous aimerions donc vous poser quelques questions par rapport au travail que vous faites pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants. Vous pouvez répondre a ce questionnaire en ligne au lien suivant [http://www.surveymonkey.com/s.aspx?sm=gBAqE1eBNbJtdmzqtH0FZQ_3d_3d], en répondant a ce CRINMAIL ou en téléchargeant [le document Word]. Veuillez nous renvoyer vos réponses par email a [email protected]. Un grand merci.
Quelle quantité de votre travail se concentre sur la violence à l’encontre des enfants?
__Presque tout
__Beaucoup
__Un peu
__Très peu
A quel niveau travaillez-vous?
__Local
__National
__International
Dans quel catégorie, selon les recommandations du Rapport de l’expert indépendant chargé de l’étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants , se concentre votre travail?
__Renforcer l’engagement et les actions aux niveaux national et local
__Interdire toute violence à l’encontre des enfants
__Privilégier la prévention
__Promouvoir les valeurs non violentes et sensibiliser
__Améliorer les aptitudes de tous ceux qui travaillent avec et pour les enfants
__Assurer des services de réadaptation et de réinsertion sociale
__Assurer la participation des enfants
__Créer des systèmes et des services de notification adaptés aux enfants
__Établir l’obligation de répondre de ses actes et mettre fin à l’impunité
__S’attaquer aux aspects sexuels de la violence à l’encontre des enfants
__Élaborer et appliquer des mécanismes systématiques de collecte de données et de recherche
__Renforcer l’engagement international
__Autre (veuillez spécifier):
Parmi les catégories suivantes, sur lesquelles aimeriez-vous en savoir plus?
__Renforcer l’engagement et les actions aux niveaux national et local
__Interdire toute violence à l’encontre des enfants
__Privilégier la prévention
__Promouvoir les valeurs non violentes et sensibiliser
__Améliorer les aptitudes de tous ceux qui travaillent avec et pour les enfants
__Assurer des services de réadaptation et de réinsertion sociale
__Assurer la participation des enfants
__Créer des systèmes et des services de notification adaptés aux enfants
__Établir l’obligation de répondre de ses actes et mettre fin à l’impunité
__S’attaquer aux aspects sexuels de la violence à l’encontre des enfants
__Élaborer et appliquer des mécanismes systématiques de collecte de données et de recherche
__Renforcer l’engagement international
__Autre (veuillez spécifier):
Quel genre d'information vous serait le plus utile dans votre travail sur la violence à l'encontre des enfants?
__Les Conventions Internationales
__Les lois nationales
__Jurisprudence/jugements
__des exemples de reforme juridique
__des stratégies or suggestions pour le plaidoyer
__«Lois Modèles»/programme de prévention
__Nouvelles et actualités
__Programmes et initiatives des Organisations Internationales
__Programmes et initiatives de l'État
__Programmes et initiatives des ONG
__Forums de discussions avec d'autres membres du CRIN
__Autre (veuillez spécifier): ___________________________________
Comment qualifierez-vous vos connaissances par rapport aux lois sur les formes de violence à l'encontre des enfants dans votre pays?
__Très bonnes
__Moyennes
__Pas très bonnes
Seriez-vous d'accord de nous parler de votre travail et connaissances sur la violence à l'encontre des enfants?
__Oui
__Non
Comme vous le savez peut-être, le Secrétaire Général des Nations Unies a récemment désigné Marta Santos Pais en temps que Représentante Spéciale (RSSG) sur la violence contre les enfants. CRIN est très enthousiaste a l'idée de travailler ensemble avec la RSSG afin de mettre fin a la violence à l'encontre les enfants et voudrait également savoir où vous pensez qu'elle devrait concentrer ses efforts.
Sur quels aspects ou formes de violence à l'encontre des enfants pensez-vous que la RSSG devrait concentrer son travail?
Child Rights Information Network (CRIN)
East Studio
2 Pontypool Place
London, SE1 8QF, RU
+44 20 7401 2257
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MONDE: Une initiative en matière d’éducation sexuelle suscite la polémique [nouvelles]
[JOHANNESBOURG, 7 septembre 2009] - Une initiative visant à aider les éducateurs du monde entier à élaborer des programmes d’éducation sexuelle permettant de limiter le nombre de grossesses non désirées et la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes, s’enlise dans les controverses.
En se référant à 87 études et aux avis de nombreux experts en éducation sexuelle, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), en partenariat avec sept autres agences des Nations Unies, a rédigé une première version, longue de 98 pages, de ses Règles de conduite internationales sur l'éducation sexuelle.
Ces recommandations n’ont pas encore été finalisées, mais d’après cette ébauche, le cursus d’éducation sexuelle devrait être divisé en différentes étapes correspondant à quatre stades de la vie des enfants et adolescents âgés de cinq à 18 ans. Les sujets abordés comprennent les relations, la reproduction, l’inégalité entre les sexes et divers aspects de la sexualité, mais des groupes conservateurs des Etats-Unis se sont concentrés sur quelques propositions de thèmes qu’ils considèrent trop explicites et inappropriés pour de jeunes enfants.
Un article publié sur le site d’actualités Foxnews.com met en avant la question de la masturbation, que les recommandations de l’UNESCO suggèrent de commencer à aborder avec les enfants de cinq à huit ans.
L’article cite Michelle Turner, présidente de Citizens for a Responsible Curriculum, organisation basée dans le Maryland : « A cet âge-là, ils devraient apprendre … comment s’appellent certaines parties de leur corps, certainement pas ce qu’est la masturbation ». Mme Turner a également été « perturbée » par la recommandation que les enfants soient sensibilisés au sujet de l’avortement dès l’âge de neuf ans. D’autres ont critiqué le fait que le rapport conseille aux professeurs de parler aux enfants d’homosexualité, de contraception et de violence sexiste.
Un document qui s’appuie sur les faits
L’UNESCO et le Conseil américain pour l'information et l'éducation sexuelle (SIECUS), qui ont participé à l’élaboration de ce document, l’ont défendu dans des déclarations, affirmant qu’il correspondait à une stratégie fondée sur les faits, visant à réduire le nombre d’infections par le VIH chez les jeunes, et à améliorer leur santé sexuelle et reproductive.
Ces organismes citent des données de la Fédération internationale pour la parenté planifiée (International Planned Parenthood Federation) montrant que chaque année, au moins 111 millions de nouveaux cas d’IST surviennent chez des jeunes âgés de 10 à 24 ans, et que jusqu’à 4,4 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans cherchent à obtenir un avortement, dangereux dans la plupart des cas. D’après l’ONUSIDA (Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA), 45 pour cent des nouvelles infections par le VIH surviennent chez des jeunes âgés de 15 à 24 ans.
« A l’heure actuelle, l’éducation est la meilleure arme dont nous disposons pour répondre à ces questions », a déclaré Mark Richmond, directeur de la Division de la coordination des priorités des Nations Unies en matière d’éducation au sein de l’UNESCO. « Les faits nous prouvent que, globalement, les jeunes n’ont pas accès aux informations qui leur permettraient de prendre des décisions en connaissance de cause… ces nouvelles recommandations contribuent à combler cette lacune. »
Anticipant la plupart de ces objections, les auteurs du document leur ont consacré une section relativement longue, intitulée « Les raisons de l’éducation sexuelle », dans laquelle ils observent notamment que l’un des enjeux est de parvenir à toucher les jeunes « avant qu’ils ne deviennent sexuellement actifs, que ce soit… par choix, par nécessité ou par coercition ».
« Ces Règles de conduite internationales soulignent à quel point il est important de tenir compte de la réalité de la vie sexuelle de nombreux jeunes : cela suppose d’aborder des aspects que certains décideurs politiques ou autres responsables désapprouvent personnellement », ont remarqué les auteurs. « Les décideurs faisant preuve de conscience professionnelle ne peuvent que reconnaître que la preuve scientifique et les impératifs de santé publique doivent avoir la priorité sur les opinions personnelles. »
Michael Bennish, directeur général de Mpilonhle, une ONG (organisation non gouvernementale) sud-africaine proposant des formations, dans les écoles, portant sur la santé et la prévention du VIH, a déclaré que les personnes qui s’opposaient à ce document « très équilibré et réfléchi » étaient « guidées par des motifs idéologiques ».
« Selon moi, tout tend à prouver que l’éducation sexuelle ne conduit pas à des comportements sexuels irresponsables », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Il est tout à fait possible de parler de sexualité aux enfants d’une manière adaptée à leur âge… ; les enfants sont sexués dès un très jeune âge, ils sont curieux de découvrir leur anatomie et la procréation, et il est préférable qu’ils aient accès à la bonne information qu’à la mauvaise. »
D’après un article du New York Times daté du 1er septembre, la controverse aurait poussé le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), un des partenaires-clé, à se retirer du projet. Cependant, un porte-parole de l’UNFPA a refusé de confirmer cette information, se contentant d’affirmer que l’organisation était toujours en cours de discussions avec l’UNESCO, afin d’essayer de faire en sorte que les recommandations soient davantage « mises en contexte ».
D’autres commentateurs conservateurs ont reproché aux Règles de conduite de proposer une approche unique censée convenir à tous, sans tenir compte des spécificités culturelles. Mary Beth Hastings, directrice adjointe de l’ONG américaine CHANGE (Centre pour la santé et l'égalité des sexes), n’est pas de cet avis.
« Je pense que les organisations conservatrices ont tendance à donner des proportions exagérées à tout ce qui a trait à la sexualité, en particulier en ce qui concerne les enfants ; si elles réagissent ainsi, c’est à cause de leur agenda », a-t-elle déclaré à IRIN/PlusNews. « Il existe des vérités fondamentales concernant la sexualité infantile, et nous devons en tenir compte. Selon moi, les recommandations permettent aux différents pays d’adapter les propositions à leur culture, tout en étant conscients que les enfants connaissent une évolution qui doit être pris en considération. »
Les Règles de conduite seront officiellement lancées par les Nations Unies à New York à la fin du mois d’octobre. Mme Hastings a déclaré qu’elle espérait que la controverse ne masquerait pas l’intention de départ du projet, qui est de développer l’éducation sexuelle en l’intégrant à la prévention du VIH à l’échelle mondiale.
« Etant donnée l’ampleur de l’épidémie de VIH, en particulier chez les jeunes femmes, je pense que cela pourrait constituer un outil formidable », a-t-elle affirmé.
Information supplémentaires
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ZAMBIE: Les ONG craignent qu’une nouvelle loi n’entrave leurs activités [nouvelles]
[LUSAKA, 27 août 2009] - En Zambie, la société civile craint qu’une loi visant à réglementer les ONG (organisations non gouvernementales), qui est en cours d’examen, ne compromette leur indépendance et ne menace leurs activités.
Le projet de loi ONG 2009, qui a été voté par le Parlement la semaine dernière et doit encore être signé par le président Rupiah Banda, impose aux ONG d’être « déclarées et coordonnées, afin de réglementer le travail et les domaines d’intervention des ONG en Zambie ».
Si ce projet de loi passe, le ministère du Développement communautaire mettra en place un comité où siègeront 16 membres, dont au moins huit représentants du gouvernement et au minimum deux représentants de la société civile. Ce comité sera chargé de « recevoir, discuter et approuver le code de conduite [des ONG], et… de donner aux ONG des lignes directrices afin de faire concorder leurs activités avec le programme national de développement de la Zambie ».
Les ONG devront refaire une déclaration tous les cinq ans et soumettre des informations annuelles sur leurs activités, leurs sources de financement, leur comptabilité, et l’état des finances personnelles de leurs responsables ; si elles ne respectent pas ces contraintes, elles pourront être suspendues voire radiées des registres.
Cependant, les leaders de la société civile et les activistes des droits de l’homme craignent que le gouvernement n’utilise cette nouvelle loi pour étouffer les critiques et affaiblir le pouvoir de la société civile.
Finn Petersen, directeur pays de MS-Zambia, l’Association danoise pour la coopération internationale en Zambie, qui défend la démocratie et les droits fonciers dans le pays, et finance plus de 20 ONG de défense des droits et organisations communautaires locales, a dit à IRIN que cette loi, si elle était votée, entraverait les actions des ONG.
« Ce projet de loi crée des contraintes plutôt que des simplifications favorisant les actions de développement. Il restreint considérablement les possibilités de travail et de fonctionnement des ONG, ce qui, à long terme, nuira à la société civile toute entière et aux activités de développement en particulier, car nous nous appuyons sur des partenariats avec les organisations locales pour mener à bien nos programmes », a expliqué M. Petersen.
« Nous craignons qu’au final, cette loi n’empêche le fonctionnement normal des ONG, qui garantissent l’existence d’une réflexion critique et d’un mécanisme d’équilibre contrebalançant le pouvoir du gouvernement en place », a-t-il commenté.
« Cela pourrait également faire disparaître un certain nombre d’organisations de la société civile, en particulier les petites structures qui agissent à l’échelle locale, car il sera difficile pour elles de se conformer aux critères imposés. Au bout du compte, les populations rurales ou isolées risquent d’avoir plus de mal à s’exprimer librement et à faire entendre leur voix. »
Affaiblir le pouvoir de la société civile
A l’heure actuelle, les ONG sont déclarées auprès du Registre des sociétés, un organisme quasi-gouvernemental, mais le gouvernement n’est pas vraiment en mesure d’empêcher les ONG d’exprimer des vues politiques dissidentes. En outre, à chaque fois qu’il a tenté de radier une organisation du registre, cela a donné lieu à de longues procédures judiciaires. Le Centre d'Afrique australe pour la résolution constructive des différends (SACCORD), organisme indépendant veillant au respect des droits de l’homme et des bonnes pratiques de gouvernance, a été radié en 2006, mais les tribunaux ont décidé de restaurer son statut d’ONG.
« Ce que nous aurions aimé, c’est qu’une loi permette aux ONG s’autoréglementer. Nous sommes très inquiets et appelons le président à ne pas signer ce projet de loi, car s’il le faisait, il lèguerait un héritage funeste à la Zambie », a dit à IRIN Lee Habasonda, directeur général du SACCORD.
« La façon dont cette loi a été formulée dissuadera les personnes qualifiées de travailler dans le secteur des ONG. Quand ces gens apprendront que les responsables des ONG sont obligées de déclarer l’état de leurs finances personnelles auprès d’un comité dont les membres ne semblent pas avoir les compétences suffisantes pour les superviser, il y a de fortes chances pour qu’ils passent leur chemin », a déclaré M. Habasonda.
« La limite de cinq ans créera un climat de forte insécurité chez les ONG impliquées dans notre processus de développement », a dit à IRIN Engwase Mwale, directrice générale du Comité de coordination des organisations non gouvernementales, un organisme encadrant des organisations civiques de promotion de l’égalité des genres.
« Si nos partenaires externes et nos bailleurs apprennent que les engagements ne peuvent pas dépasser cinq ans… les contrats et les projets de développement susceptibles de s’étaler sur plus de cinq ans risquent d’en être affectés », a-t-elle expliqué.
« Certaines dispositions de la loi désavantageront les organisations les plus populaires, en particulier les associations de femmes agissant au niveau local. Quant aux ONG de défense des droits, particulièrement celles qui travaillent sur les questions d’équité et d’égalité des genres, elles constituent une alternative aux institutions publiques et garantissent l’équilibre des pouvoirs. La nouvelle loi… réduira leur marge de manœuvre,… les empêchant de mener leurs actions efficacement », a déclaré Mme Mwale.
La contribution de la société civile à la démocratie
C’est la deuxième fois en quelques années que le gouvernement tente d’imposer une réglementation à la société civile ; en 2007, le projet de loi ONG avait été suspendu suite à la protestation généralisée des organisations et des partis d’opposition.
La démocratie multipartite a été restaurée il y a 18 ans, suite à la prise du pouvoir, en 1991, par Frederick Chiluba, ancien syndicaliste succédant à Kenneth Kaunda, qui était président de la Zambie depuis l’indépendance de l’ancienne colonie britannique, en 1964.
La société civile zambienne a joué un rôle considéré comme déterminant, forçant le président Kaunda à abandonner la règle du parti unique pour mettre en place une démocratie multipartite, et contribuant à empêcher que M. Chiluba ne brigue un troisième mandat en 2001. Sous la présidence du prédécesseur de M. Banda, Levy Mwanawasa, qui est mort en 2008 avant la fin de son mandat, la société civile a maintenu la pression pour qu’une nouvelle constitution soit adoptée.
Depuis l’élection du président Banda en octobre 2008, la société civile s’est en outre opposée aux généreuses indemnités s’élevant à environ 60 000 dollars, que le Parlement proposait d’accorder à tous les ministres et parlementaires.
Les ONG ne sont plus à la mode
Ronnie Shikapwasha, ministre de l’Information et principal porte-parole du gouvernement, a écarté les critiques. « Une fois que ce projet de loi sera voté, il renforcera la croissance… et la qualité des ONG dans le pays… Pourquoi les ONG de Zambie refusent-elles d’être réglementées, d’être transparentes ? Est-ce qu’elles ont quelque chose à cacher ? Les Zambiens ont le droit de savoir comment ces organisations fonctionnent », a-t-il déclaré.
« Pourquoi [les ONG] exigeraient-elles la transparence du gouvernement si elles-mêmes ne sont pas transparentes ? Pourquoi devraient-elles décider elles-mêmes de leur réglementation alors que le pays où elles interviennent dispose de lois, qui servent précisément à établir une réglementation ? », a argumenté M. Shikapwasha.
« Monter une ONG pour exprimer son désaccord avec le gouvernement, avec ceux qui ont été élus, c’est dépassé… A partir du moment où une organisation revendique son opposition au gouvernement, elle devient un parti politique », a-t-il soutenu.
La plupart des ONG zambiennes sont financées par des bailleurs occidentaux, que le gouvernement accuse souvent de décider de l’agenda de la société civile. « Les ONG ne doivent pas se confondre avec l’opposition », a déclaré M. Shikapwasha. « Elles ne doivent pas être utilisées comme un instrument d’opposition, même par les Etats étrangers. »
[Source: IRIN News; http://www.irinnews.org]
Information supplémentaires
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20778
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MALAWI: Des milliers d'enfants ouvriers empoisonnés à la nicotine [nouvelles]
Des milliers d'enfants travaillant dans les plantations de tabac au Malawi souffrent d'un empoisonnement à la nicotine équivalent à la consommation de 50 cigarettes par jour, a dénoncé lundi une organisation de défense des droits des enfants.
"Les enfants ouvriers, pour certains âgés de cinq ans, présentent de graves symptômes dus à l'absorption par la peau de jusqu'à 54 milligrammes de nicotine dissous par jour, soit l'équivalent d'en moyenne 50 cigarettes", dit le rapport de l'ONG Plan intitulé "Travail difficile, salaire ridicule, longues heures de labeur".
Migraines violentes, douleurs abdominales, faiblesse musculaire, toux et difficultés respiratoires font partie des symptômes révélateurs d'un empoisonnement à la nicotine et qui ont été diagnostiqués sur les enfants lors d'une étude réalisée par l'ONG.
L'empoisonnement à la nicotine, connu sous le nom de la Maladie verte de tabac, est plus violent chez les enfants car ils sont encore petits et leur corps n'a pas construit de tolérance à la nicotine.
Jusqu'à 80.000 enfants de ce pays pauvre d'Afrique australe n'ont d'autre choix que de travailler dans les plantations de tabac au lieu d'aller à l'école pour faire face à la pauvreté et à la faim.
Selon l'ONG, certains petits ouvriers travaillent sans aucune protection vestimentaire jusqu'à 12 heures par jour pour gagner en général l'équivalent de moins de 0,2 dollar par jour.
"Les enfants ont aussi révélé qu'ils étaient victimes d'abus physiques, sexuels et affectifs et ont expliqué qu'ils devaient travailler malgré l'exploitation pour survivre, soutenir leur famille et payer les frais de scolarité", poursuit le rapport.
La moitié des 13 millions de Malawites vivent sous le seuil de pauvreté avec moins d'un dollar par jour. Quelque 70% des gains à l'exportation du pays proviennent du tabac, secteur dans lequel travaillent près d'un demi-million de personnes.
Plan appelle le gouvernement du Malawi à "appliquer avec rigueur les lois sur le travail et la protection des enfants déjà en vigueur" et les plantations à permettre aux enfants de travailler dans de meilleurs conditions de travail.
[Source: AFP - Agence France Presse]
Informations supplémentaires
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20730
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52ème Session du Comité des Droits de l'Enfant [événement]
La 51ème session du Comité des Droits de l'Enfant a lieu du 14 septembre au 2 octobre 2009 au Palais Wilson à Genève, en Suisse.
Le Comité des Droits de l'Enfant examinera les rapports des Etats du la Bolivie, le Mozambique, le Pakistan, les Philippines, et le Qatar, concernant la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant.
Le Comité examinera aussi les rapports de la Pologne et le Yémen concernant la mise en pratique du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ainsi que les rapports de la Pologne et la Turquie, concernant la mise en pratique du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés.
Information supplémentaires
Pour de plus amples informations, contacter:
UN OHCHR - Committee on the Rights of the Child
8-14 Avenue de la Paix, CH 1211 Geneva 10
Tél: +41 22 917 9000 ; Fax: +41 22 917 9022
Web: http://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/index.htm
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20693
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12ème session du Conseil des Droits de l'Homme [événement]
La 12ème session du Conseil des Droits de l'Homme a lieu aux Palais des Nations du 14 septembre au 2 octobre 2009.
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Sources d’information
CRIN – Inscrivez-vous aux éditions spéciales du CRINMAIL sur le CDH et restez informer quotidiennement via notre page spéciale sur le CDH (en anglais)
Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme – des communiqués de presse sont publies quotidiennement par le CDH et sont disponible sur le site internet du HCDH
De l’information régulièrement mise à jour sur la 5eme session du CDH sera publié sur la page extranet du CDH. Nom d’utilisateur : hrc extranet – mot de passe : 1session
Les sessions plénières seront filmées et visibles en direct sur le site du Conseil via ce lien.
Les dernières informations et vues de la société civile sont disponibles sur le site internet de CONGO (la Conférence des ONG ayant des relations consultatives avec les Nations Unies) ainsi que sur le site internet du International Service for Human Rights (ISHR) - ISHR: Human Rights Council daily updates
ONU - Questions et réponses sur le Conseil des droits de l’homme (en Anglais)
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Group de travail sur le Conseil des Droits de l'Homme
Le Groupe de Travail (GT) sur le Conseil des Droits de l’Homme (Groupe des ONG pour la Convention des droits de l’enfant) coordonne le travail des ONG désireuses de promouvoir les droits de l’enfant lors des sessions du Conseil des Droits de l’Homme.
Jusqu’à présent l’objectif du Sous-groupe a été de veiller à ce que la Commission prenne en considération les droits et les situations spécifiques des enfants dans le monde entier, dans son travail régulier aussi bien que lors des sessions annuelles. En prônant l’insertion de ses intérêts dans les Résolutions de la Commission, la communauté des ONG a assuré un meilleur support et plus de cohérence entre lespolitiques internationales et la réalité locale qui affecte le respect des droits de l’enfant.
Le Group de Travail a été actif au cours des négociations sur la création du Conseil des Droits de l’Homme et durant les consultations lors de la première session du Conseil.
En mai 2006 le GT a appelé à la mobilisation (anglais), demandant au Conseil des Droits de l’Homme d’agir à quatre niveaux spécifiques concernant les droits de l’enfant: la violence contre les enfants - la prostitution et la pornographie infantiles - les enfants affectés par les conflits armés et déplacés – les enfants en conflit avec la loi.
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Contacts et liens
Pour de plus amples informations sur le Conseil des Droits de l’Homme, contacter:
Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, OHCHR
8-14 Avenue de la Paix, 1211 Geneva 10, Suisse
Tél: +41 22 917 9000; Fax: +41 22 917 9016
Website: http://www.ohchr.org/french/bodies/hrcouncil/
Pour de plus amples informations sur la participation des ONG, contacter:
Mr. Tsatsu Dawson e-mail: [email protected]
Tel: +41 (0)22 917 73.84
Ms. Elena Kountouri-Tapiero e-mail: [email protected]
Tel: +41 (0)22 917 73 85
Mr. Safir Syed e-mail: [email protected]
Tel: +41 (0)22 917 73 85
Ms. Marie Claire Tchanga (intern) [email protected]
Tel: +41 (0)22 917 71 57
Ms. Laure Gabus (intern) [email protected]
Tel: +41 (0)22 917 71 58
Pour toute autre information :
Child Rights Information Network (CRIN)
c/o Save the Children, 1 St. John's Lane, London EC1M 4AR, RU
Tél: + 44 (0)20 7012 6867; Fax: + 44 (0)20 7012 6963
Email: [email protected]
Web: http://www.crin.org/HRC
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20906
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**NOUVELLES BREVES**
Madagascar: Des enfants risquent de rater l'école (le 15 séptembre 2009)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20875
Burkina Faso: Quand des parents refusent de dépister leurs enfants au VIH (le 2 séptembre 2009)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20756
Etats Unies: Bien-être des enfants: les Etats-Unis mauvais élève de l'OCDE, selon un rapport (le 2 séptembre 2009)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20806&flag=news
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