25 janvier 2008 - CRINMAIL 69
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**NOUVELLES BREVES**
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Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
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PETITION: Campagne pour le mécanisme de plainte de la CDE
Signez la pétition
Un groupe d’organisations mènent une campagne pour l’établissement par l’ONU d’un mécanisme de procédure/plainte pour la Convention des droits de l’enfant (CDE). Une telle procédure établira un mécanisme pour assurer la disponibilité des recours juridiques pour les enfants au niveau international.
Qu’est-ce que c’est?
La procédure de plainte ou la procédure de communication permet aux individus, aux groupes d’individus ou à leurs représentants qui estiment que leurs droits ont été violés par l’Etat partie à une convention ou à un pacte, de déposer une plainte devant un comité approprié, si l’Etat a reconnu la compétence de ce comité pour recevoir de telles plaintes.
Pourquoi ce mécanisme?
La Convention des droits de l’enfant est le seul instrument des droits de l’homme avec une procédure de rapport obligatoire, qui n’a pas de procédure de communication existante ou en projet. Cela constitue une discrimination sérieuse à l’égard des enfants.
Même si les enfants et leurs représentants peuvent utiliser des mécanismes établis par d’autres instruments internationaux pour défendre leurs droits, ces instruments ne couvrent pas toutes les catégories et les droits spécifiques de la CDE.
En outre, les communications ou les plaintes effectuées par des enfants ne seront pas considérées par le comité avec une expertise spéciale sur les droits de l’enfant. Les arguments pertinents semblables ont été utilisés pour l’adoption des mécanismes de communication de la CEDAW et la nouvelle Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Pour de plus amples informations sur la campagne, visiter: http://www.crin.org/francais/droit/crc_plainte.asp
Signez la pétition
Visiter: http://www.crin.org/francais/droit/crc_plainte.asp
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UNICEF: La Situation Des Enfants Dans Le Monde 2008 [publication]
[GENÈVE, 22 janvier 2008] – Les stratégies qui aident à réduire le nombre d’enfants qui meurent avant leur cinquième anniversaire ont été mises en valeur à Genève, à l’occasion du lancement du rapport de l’UNICEF La Situation des Enfants dans le Monde, un des fleurons des publications de l’organisation.
Les données les plus récentes témoignent d’une chute du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans mais La Situation des enfants dans le monde 2008 va au-delà de ces statistiques pour proposer un certain nombre d’actions et initiatives susceptibles d’entraîner de nouveaux progrès.
« L’intégration au niveau de la communauté des services essentiels pour les mères, les nouveau-nés et les jeunes enfants, et une amélioration durable des services de santé à l’échelle nationale pourraient sauver la vie d’une grande partie des 26 000 enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque jour », a fait valoir Mme Ann Veneman, Directrice générale de l’UNICEF. « Le rapport montre l’impact de mesures cruciales, simples, peu coûteuses, comme l’allaitement exclusif au sein, la vaccination, la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticide et de suppléments de vitamine A, a-t-elle dit. Toutes ces mesures ont contribué à la diminution du nombre de décès d’enfants ces dernières années ».
Le rapport révèle également qu’il faut faire bien davantage pour améliorer l’accès aux traitements et aux moyens de prévention, de manière à atténuer l’impact catastrophique de la pneumonie, de la diarrhée, du paludisme, de la malnutrition aiguë sévère et du VIH.
Le problème consiste à assurer aux enfants l’accès à un continuum de soins, avec l’appui de systèmes de santé nationaux solides.
« Pour atteindre les cibles fixées par les Nations Unies en matière de santé de l’enfant, il est indispensable d’investir davantage dans les systèmes de santé mais l’on peut progresser même lorsque ces systèmes de santé sont précaires, a rappelé la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé, Dr Margaret Chan. « Dans de nombreux pays, des programmes originaux montrent qu’une approche intégrée dans le cadre de laquelle chaque enfant bénéficie, en une fois, d’une panoplie d’interventions, peut avoir immédiatement des conséquences positives ».
Les nouvelles informations présentées dans La Situation des enfants dans le monde 2008 proviennent de données d’enquêtes sur les ménages ainsi que d’informations obtenues auprès de partenaires clés, notamment l’Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale.
Le rapport donne des exemples d’initiatives couronnées de succès, comme la Stratégie accélérée pour la survie et le développement de l’enfant, qui fournit des soins de base intégrés aux familles appauvries d’Afrique subsaharienne, ou encore l’Initiative contre la rougeole, une campagne grâce à laquelle on a réussi à réduire le nombre de décès imputables à la rougeole d’environ 68 % dans le monde, et de plus de 90 % en Afrique, par rapport à 2000.
L’approche recommandée dans le rapport pour favoriser la survie de l’enfant consisterait à assortir les meilleures initiatives menées contre des maladies spécifiques d’investissements dans de solides systèmes de santé nationaux pour créer un continuum de soins bénéficiant aux mères, nouveau-nés et jeunes enfants. Ce continuum irait du foyer à la clinique locale puis à l’hôpital de district et au-delà.
Le rapport souligne la nécessité de faire participer les communautés locales à cet effort. Ces communautés doivent exiger des soins de santé de qualité et leur mobilisation est indispensable pour atteindre les populations marginalisées et isolées.
C’est en Afrique subsaharienne, une région où un enfant sur six meurt avant son cinquième anniversaire, en moyenne, qu’il est le plus urgent d’appliquer ces stratégies vitales. En 2006, près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans sont en effet survenus dans cette région, alors que moins d’un quart des enfants du monde y vivent.
Le rapport apporte des informations sur le cadre stratégique développé par l’UNICEF, l’OMS et la Banque mondiale – à l’invitation de l’Union africaine – pour aider les pays africains et les autres à diminuer le nombre des décès d’enfants et de mères. Le cadre demande :
- De bonnes données sur lesquelles fonder politiques et programmes;
- Une transition visant à combiner les interventions spécifiques à une maladie et nutritionnelles dans des panoplies intégrées pour assurer un continuum de soins;
- L’intégration de la santé et de la nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants dans les processus de stratégie et de planification nationaux en vue de renforcer les systèmes de santé et d’en élargir la portée;
- Une amélioration de la qualité des systèmes de santé et un accroissement de leur financement sur une base régulière, en vue de les renforcer;
- Des engagements politiques en faveur des approches qui prévoient un continuum de soins; L’harmonisation des programmes et partenariats de santé mondiaux.
« La survie de l’ enfant n’est pas seulement un impératif sur le plan des droits de l'homme, c’est aussi un impératif sur le plan du développement », a dit Joy Phumaphi, Vice-Présidente, Réseau du développement humain à la Banque mondiale. « Investir dans la santé des enfants et de leurs mères, c’est une bonne décision d’un point de vue économique et l’une des voies les plus sûres qu’un pays puisse choisir vers un avenir meilleur ».
Informations supplémentaires
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UNICEF
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VIOLENCE: « L’Europe s’oriente vers une interdiction totale de la violence domestique à l’égard des enfants » [publication]
Thomas Hammarberg, Commissaire aux Droits de l'Homme:
[23 janvier 2008] - Une majorité d’Etats membres du Conseil de l’Europe se sont à présent engagés à mettre un terme à tous les châtiments corporels infligés aux enfants. A ce jour, dix-huit Etats membres ont proclamé une interdiction juridique générale et au moins six autres ont publiquement annoncé qu’ils feraient de même dans un proche avenir. Si ces gouvernements respectent leur engagement, l’Europe aura fait plus de la moitié du chemin qui mène à l’interdiction universelle. C’est un progrès dont on ne peut que se féliciter.
Certaines mesures positives ont également été prises dans d’autres régions du monde. L’année dernière, la Nouvelle-Zélande est devenue le premier pays anglophone à interdire les châtiments corporels, y compris au sein de la famille. Trois pays d’Amérique latine ont fait de même: l’Uruguay, le Vénézuela et le Chili.
Ils ont réagi aux recommandations énoncées dans le rapport de l’étude du Secrétaire général de l’Onu sur la violence contre les enfants, soumis à l’Assemblée générale en octobre 2006. Le principal message véhiculé par cette étude est qu’aucune violence faite aux enfants n’est justifiable et que toute violence à leur égard est évitable. L’étude recommande à tous les Etats d’agir rapidement pour interdire toutes les formes de violence à l’égard des enfants, y compris tous les châtiments corporels, avant la fin de 2009.
Il faut combattre, et c’est une autre tâche ardue, l’opinion encore largement répandue selon laquelle les relations familiales ne concernent en rien les étrangers à la famille. La Convention de 1989 de l’Onu sur les droits de l’Enfant, adoptée et ratifiée par presque tous les Etats membres des Nations Unies, a déjà indiqué clairement que, dans certains cas, les autorités doivent protéger les enfants de toute forme de violence perpétrée dans l’intimité du foyer familial.
C’est un jeu gagnant-gagnant entre les enfants et les parents. La Convention est très respectueuse de la famille ; elle souligne l’importance majeure d’un bon environnement familial et la nécessité, dans certains cas, d’offrir aux parents en crise une aide sociale. La violence à l’égard des enfants traduit la désintégration de la famille et exige une protection de la vie, du bien-être et de la dignité de l’enfant. C’est l’une des raisons essentielles pour laquelle la prévention de la violence domestique à l’égard des enfants est aujourd’hui reconnue comme une préoccupation relevant des droits de l’homme.
L’interdiction des châtiments corporels infligés aux enfants a précisément pour but d’assurer la prévention. L’idée est d’encourager un changement d’attitude et de pratique et de promouvoir des méthodes non violentes pour élever les enfants. Il est extrêmement important de faire comprendre sans ambiguïté ce qui est inadmissible. Les adultes responsables d’enfants ne savent pas parfois comment maîtriser des situations difficiles. Il faut simplement établir une ligne de démarcation claire entre la violence physique ou psychologique, d’une part, et la non-violence, d’autre part.
Le problème est persistant et grave. Dans le cadre de leur vie quotidienne, de nombreux enfants en Europe et dans le monde continuent de recevoir des fessées, des claques, des coups de pied, de poing, de trique, des gifles, d’être secoués, pincés, fouettés, soumis, en un mot, à toutes sortes de corrections, principalement par des adultes dont ils dépendent et ce, au nom de la « discipline ». Lire la suite
Informations supplémentaires
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Conseil de l'Europe
F-67075 Strasbourg Cedex, France
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CRIN: Guide d’utilisation à l’attention des médias [publication]
Ce guide a été conçu pour 2 raisons principales: Afin d’aider les organisations à gérer les activités et les communications des médias, et afin d’aider les organisations à transmettre leur information au CRIN. Ce guide d’utilisation se présente de la façon suivante:
Si vous avez une question quelconque ou des commentaires concernant ce guide, veuillez nous écrire à : [email protected]
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1 St John's Lane, Londres EC1M 4AR
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ISRAEL: Des demandeurs d’asile africains détenus dans des « conditions très difficiles » [nouvelles]
[TEL AVIV, 3 janvier 2008] - Un millier de demandeurs d’asile, dont plus de 200 femmes et enfants, sont actuellement détenus dans la prison de Ktsiyot, dans le désert du Negev, en Israël, et certains y séjournent depuis près de six mois.
Fin septembre 2007, tous les nouveaux demandeurs d’asile africains ont été transférés sous des tentes dressées dans l’enceinte de la prison. Des militants d’associations israéliennes de défense des droits humains qui se sont rendus dans la prison pour s’enquérir des conditions de détention se sont dits choqués par les « conditions très difficiles » dans lesquelles les détenus vivaient dans le camp.
Yonatan Berman, avocat du service d’assistance téléphonique aux travailleurs migrants à Tel Aviv, a raconté sa récente visite au camp.
« Les nuits sont extrêmes froides dans le désert, mais il n’y a pas de chauffage dans les tentes. Le vent s’engouffre dans ces tentes. Il n’y a pas d’eau chaude pour laver les enfants, dont l’âge varie entre trois semaines et 18 ans. Au moins 16 d’entre eux ont moins de deux ans », a-t-il dit.
« Les femmes et leurs enfants sont encore séparés des maris, malgré les affirmations des autorités pénitentiaires selon lesquelles le transfert des demandeurs d’asile sous les tentes visaient à réunir les familles. Il n’y a aucune assistante sociale pour prendre en charge ou assister les enfants qui ont subi de graves traumatismes », a expliqué M. Berman.
« Nous pensons que si [les demandeurs d’asile] sont détenus dans des conditions aussi déplorables, c’est pour dissuader d’autres de traverser la frontière égyptienne et d’entrer en Israël », a affirmé un travailleur d’une organisation non-gouvernementale (ONG), sous le couvert de l’anonymat.
Une femme soudanaise détenue dans l’enceinte de la prison a récemment accouché. Elle a été conduite à l’hôpital puis ramenée sous la tente avec son bébé. De même, un patient souffrant d’un cancer passe ses nuits sous la tente, exposé aux éléments.
« Nous essayons actuellement d’acheter des radiateurs pour fournir le chauffage et nous distribuons plus de couvertures et de vêtements chauds », a expliqué à IRIN un porte-parole des services pénitentiaires israéliens (IPS), reconnaissant toutefois qu’il « fait très froid » dans le camp.
En juin 2007, Israël a repris sa politique d’incarcération des demandeurs d’asile qui traversent illégalement la frontière poreuse avec l’Egypte. En juillet, l’IPS a ouvert un bâtiment distinct dans la prison de Ktsiyot pour les demandeurs d’asile.
Selon les Nations Unies et des ONG, quelque 4 000 demandeurs d’asile, originaires du Soudan et de l’Erythrée pour la plupart, sont entrés en Israël au cours des deux dernières années.
Education
Le porte-parole du ministère de l’Education a informé la presse que deux salles de classe avaient été ouvertes dans l’enceinte de la prison pour dispenser des cours aux enfants. En effet, selon la loi israélienne, tout enfant de moins de cinq ans résidant en Israël depuis au moins trois mois a droit à une éducation gratuite.
Mais pour M. Berman et l’avocat Oded Feller de l’Association pour les droits civils en Israël, cette disposition n’est pas appliquée correctement.
« Une enseignante dispense 10 heures de cours par semaine à une centaine d’enfants. Elle réunit certains enfants, elle les fait dessiner, puis s’en va. Ce n’est pas un enseignement convenable », ont affirmé les avocats.
Les enfants détenus « ne sortent jamais de la prison. Ils ne voient que les gardiens et les clôtures de la prison », a indiqué un travailleur bénévole à IRIN.
[Source: IRIN; http://www.irinnews.org]
Informations supplémentaires
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=16104
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KENYA: l'aide humanitaire mise en difficulté par l'insécurité [nouvelles]
Après quatre jours de violences qui ont causé la mort de plus de 300 personnes au Kenya, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont mis en oeuvre des opérations d'urgence avec la Croix-Rouge kenyane, en particulier pour les mères et les enfants qui ont été particulièrement affectés par les troubles.
« Une grande partie de la population concernée souffrait déjà d'un manque chronique de nourriture et de médicaments avant que la violence n'éclate, et elle vit dans certaines des zones les plus pauvres du pays », explique un communiqué de l'UNICEF publié aujourd'hui à Nairobi.
Sur les quelque 500.000 personnes qui auraient besoin de l'aide humanitaire, l'agence estime que la majorité est composée d'enfants.
Les besoins concernent l'alimentation, l'eau, le logement, les installations sanitaires, l'équipement médical et la protection. L'UNICEF recommande la création d'espaces `sûrs´ pour les mères et les enfants, dont certains ont été victimes de violences sexuelles.
L'agence prévoit aussi de distribuer 15.000 kits familiaux à destination de 100.000 personnes, composés de couvertures, de bâches en plastique, de batteries de cuisine, de savons et de jerricans. Elle fournira par ailleurs de l'eau et des installations sanitaires pour plus de 100.000 personnes déplacées.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) travaille également avec la Croix-Rouge afin de fournir l'aide alimentaire nécessaire, indique un communiqué publié aujourd'hui dans la capitale kenyane. L'agence acheminera très bientôt des vivres à quelque 100.000 personnes déplacées dans la Vallée du Rift, une des zones les plus touchées, comme le sont aussi les provinces de l'Ouest et de Nyanza.
Mais le principal problème pour l'aide humanitaire demeure l'insécurité, qui a paralysé le transport par camions dans la zone occidentale du pays.
Les violences ont également perturbé les programmes humanitaires dans les pays voisins, car des restrictions ont été imposées aux transports à partir du port de Mombasa, provoquant l'interruption de la distribution des fournitures humanitaires vers le Sud du Soudan, l'Ouganda et certaines zones de la République démocratique du Congo.
Informations supplémentaires
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UN - United Nations
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Web: www.un.org
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PAKISTAN: Trafic d’enfants en hausse au Pakistan [nouvelles]
[LAHORE, 25 janvier 2008] - Une quinzaine d’enfants mineurs de moins de 18 ans figuraient parmi les quelque 2 200 personnes expulsées vers le Pakistan en 2007, principalement d’Oman ou d’Iran (où bon nombre d’entre elles s’étaient rendues en espérant ensuite rejoindre les pays d’Europe), selon l’Agence d’enquête fédérale (FIA) du Pakistan.
Mohammed Zulfikar, 12 ans, originaire du district de Bhimber dans la région du Cachemire, sous administration pakistanaise, et Waqar Hasan, 14 ans, originaire de Mandi Bahauddin, près de Gujrat, une ville située 120 kilomètres au nord de Lahore, la capitale provinciale du Punjab, faisaient partie des personnes expulsées.
Mohammed a été arrêté à la frontière turque et Mandi à la frontière iranienne. Les deux garçons voulaient se rendre en Grèce.
« Je voulais faire comme bon nombre de personnes de ma région qui se sont expatriées et ont fait fortune à l’étranger », a expliqué Mohammed, lorsqu’il a été remis aux autorités de la FIA, l’agence gouvernementale chargée de la lutte contre le trafic d’êtres humains.
Pour Arif Bokhari, directeur adjoint de la FIA, ce « trafic de jeunes garçons » se développe actuellement dans la région pakistanaise très peuplée du Punjab. M. Bokhari a reproché à certains parents, « qui paient d’importantes sommes d’argent à des agents », d’exposer leurs enfants à de graves dangers.
Un foyer pour les enfants
Conformément à un accord signé entre la FIA et le Bureau pour la protection et le bien-être des enfants (CWPB) du gouvernement du Punjab, à Lahore, Mohammed et Mandi se trouvent actuellement dans des établissements efficacement gérés par le CWPB, vont à l’école et sont logés dans un foyer avec quelque 200 autres enfants.
D’autres victimes du trafic d’enfants, dont certains anciens enfants jockeys de chameau sauvés et rapatriés des Etats du Golfe au cours des dernières années, sont également hébergées au foyer.
« Nous éduquons et réinsérons ces enfants », a confié à IRIN Zubair Ahmed Shad, directeur des programmes au CWPB.
« Les enfants qui ont été arrachés aux trafiquants et vivent [aujourd’hui] avec nous se portent bien », selon M. Ahmed Shad. Le trafic des enfants vers les Etats du Golfe est en net déclin, a-t-il indiqué, depuis la décision, prise en mars 2005 par les Emirats arabes unis (EAU), d’interdire le recours aux enfants jockeys.
Mais d’autres enfants n’ont pas été aussi chanceux que Mohammed et Mandi, qui malgré leur calvaire, sont en vie et bien portants.
« Une détresse économique »
« C’est la détresse économique de ces personnes qui les pousse à agir ainsi », a expliqué Akhtar Hussein Baloch de la Société pour la protection des droits des enfants, sise à Islamabad, qui mène depuis de nombreuses années une campagne contre le trafic des enfants.
Reconnaissant l’existence d’un tel trafic, les autorités ont, au cours des dernières années, fait des efforts pour lutter contre ce phénomène en proposant une ordonnance sur la prévention et la lutte contre le trafic des êtres humains, appliquée par le gouvernement pakistanais en 2002.
Cette loi prévoit des sanctions plus sévères à l’encontre de toute personne reconnue coupable de complicité de trafic d’êtres humains, notamment des peines de prison et des amendes pour les parents.
En outre, dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le trafic des êtres humains, la FIA a publié en 2006 un « livre rouge » contenant une liste de 165 agents de plusieurs pays, du Pakistan à la Grèce, et a sollicité l’assistance d’Interpol pour les arrêter.
Trafic de jeunes filles
S’il est vrai que les garçons des régions rurales défavorisées du Pakistan, en particulier ceux des villes du sud du Punjab, sont plus susceptibles de faire l’objet de trafic à l’étranger, les filles sont plus fréquemment victimes de trafic à l’intérieur du pays et sont parfois vendues pour ne devenir guère plus que des esclaves sexuelles, a indiqué la Commission pakistanaise des droits de l’homme (HRCP).
Dans la plupart des cas, a indiqué l’HRCP, les fillettes sont cédées par leurs familles démunies pour une somme allant de 1 300 à 5 000 dollars américains ; certaines sont données « en mariage », d’autres à des agents qui leur promettent des emplois lucratifs de domestiques dans les grandes villes.
Selon les organisations de défense du droit des enfants, bon nombre de ces filles finissent comme travailleuses du sexe. Au moment d’être « vendues », certaines ont tout au plus 10 ans.
[Source: IRIN; http://www.irinnews.org]
Informations supplémentaires
Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=16254
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**NOUVELLES BREVES**
Liberia: l'Unicef appelle à l'abandon de coutumes néfastes pour l'enfant (24 janvier 2008)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=16247
RDC: «Les violeurs courent les rues» (24 janvier 2008)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=16241
Burkina Faso: Inquiétudes face à la multiplication des grossesses non désirées chez les adolescentes (23 janvier 2008)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=16236
Népal: La faim, cause de déscolarisation dans l’ouest (15 janvier 2008)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=16173&flag=news
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