CRINMAIL 125

Child Rights Information Network logo
16 novembre 2012, issue 125 voir en ligne | inscrivez-vous | contribuez

CRINMAIL 125 :

Dans cette édition :

Cliquez ici pour lire ce CRINMAIL en ligne.



Éditorial : Les droits de l’enfant et la prescription abusive de médicaments

Si l’on nous demandait de réfléchir à la question de l’utilisation de la drogue chez les enfants, la plupart d’entre nous penserait probablement à son utilisation illégale. Le problème des enfants mis inutilement sous traitement médicamenteux, par des personnes de confiance, ne nous vient pas aussi facilement à l’esprit : il est pourtant tout aussi inquiétant. Ce problème attire de plus en plus l’attention des médias depuis quelques années, en particulier dans le cas du traitement des difficultés comportementales, telles que le Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH).

Le droit des enfants à jouir des normes de santé les plus élevées qui soient, comme le stipule la Convention relative aux droits de l’enfant, n’inclut pas seulement l’accès aux soins médicaux, mais également au type d’assistance adéquate, qu’elle soit médicale, psychologique ou autre. Cependant, dans le cas du traitement prescrit aux enfants diagnostiqués avec le TDA/H, les interventions ayant eu lieu jusqu’à ce jour très controversées.

Les enfants et adolescents, voire même les nourrissons diagnostiqués avec le TDA/H ou d’autres difficultés comportementales, se voient systématiquement prescrits des médicaments puissants, parfois associés à d’autres, souvent inutilement, et à un âge toujours plus précoce. Il est triste de constater que le fait de trouver des moyens de moins en moins chers et de plus en plus faciles pour garder les enfants « sous contrôle » prime bien trop souvent sur la réflexion quant aux effets à longs et courts termes d’un tel type de traitement.

Lisez la suite de l’article pour en savoir plus sur le problème, l’augmentation de la prescription de médicaments pour soigner les difficultés comportementales et comment les enfants deviennent la nouvelle cible du marché des compagnies pharmaceutiques.

 

Violences contre les enfants au Pakistan

Selon les informations recueillies par Human Rights Watch, 96 attaques ont déjà été commises contre des écoles au Pakistan cette année. « Certaines régions du Pakistan sont parmi les endroits les plus dangereux du monde pour des élèves aujourd'hui », a déclaré Ali Dayan Hasan, directeur de recherches sur le Pakistan à Human Rights Watch. « Les autorités pakistanaises doivent réaliser que les expressions d'indignation ne suffisent plus et ces attaques ne cesseront qu’une fois que les agresseurs devront rendre compte de leurs actes. »

Malala Yousafzai, une écolière de 15 ans connue pour sa défense courageuse du droit des enfants à l'éducation, fut grièvement blessée par balles à la tête et au cou le 9 octobre 2012, et récupère toujours de ses blessures. Le Mouvement des Talibans du Pakistan a revendiqué la responsabilité de l'attaque, qui a été condamnée par des représentants de tous horizons politiques au Pakistan.

Trois jours seulement après cet attentat, au moins trois étudiants universitaires chiites – deux jeunes hommes et une jeune femme - furent grièvement blessés lorsque des extrémistes leur ont jeté de l'acide au visage alors qu'ils rentraient chez eux à Parachinar, dans les Zones tribales, après avoir passé leurs examens à Kohat, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Le Mouvement des Talibans du Pakistan a également revendiqué cette attaque. Lire la suite.

Mais ce n'est pas seulement des attaques des talibans que les enfants doivent être protégés au Pakistan. Dans la partie du Cachemire administrée par le Pakistan, une fille de 15 ans a été battue puis brûlée à l'acide par ses propres parents parce qu'elle discutait avec un jeune homme sans leur autorisation. Lire l'article.

 

L'éducation des enfants au Mali

Les groupes islamistes qui ont pris le contrôle du nord du Mali – Ansar Dine, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) – y ont imposé la charia, fermant de nombreuses écoles publiques, amputant les programmes dans d’autres et forçant des centaines d’enfants à fréquenter des écoles coraniques (ou madrasas), où les enseignants sont des chefs religieux (imams).

Le ministère de l’Éducation estime qu’au moins 10 000 enfants sont actuellement déplacés dans le sud et n’ont pas accès à l’éducation. Et c’est sans compter les enfants réfugiés qui vivent actuellement au Niger, en Mauritanie, en Algérie et au Burkina Faso. Des dizaines de milliers d’enfants restés dans le nord du Mali sont également laissés sans éducation. Selon un enseignant, Sidda Touré, à Gao seulement, quelque 5 000 élèves ne peuvent fréquenter l’école. Lire l’article.

Dimanche, les chefs d'État de l'Afrique de l'Ouest se sont mis d'accord sur l'envoi au Mali d'une force de 3 300 soldats afin de reprendre le contrôle du nord du pays. Les soldats pourront être déployés dès que l'ONU donnera son feu vert à une intervention armée, a affirmé mardi 13 novembre le président de la Commission économiques des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Kadré Désiré Ouedraogo (président de la Côte d’Ivoire).

 

Isolement cellulaire d’enfants détenus aux États-Unis 

Selon un nouveau rapport de Human Rights Watch et l'American Civil Liberties Union (ACLU), des jeunes détenus sont placés en isolement dans des établissements pénitentiaires partout aux États-Unis, souvent pendant des semaines, voire des mois d'affilée.

Le rapport estime qu'en 2011, plus de 95 000 jeunes âgés de moins de 18 ans ont été emprisonnés et placés en maisons d'arrêt. Un nombre significatif de ces établissements a recours à l'isolement en cellule pour quelques jours, quelques semaines, quelques mois, parfois plusieurs années, pour punir, protéger, abriter ou traiter certains de ces jeunes.

Le gouvernement fédéral et les gouvernements des États devraient interdire le placement en isolement des jeunes, ont fait savoir Human Rights Watch et l'ACLU. Ils devraient en outre interdire l'emprisonnement d'adolescents avec des adultes ou l'incarcération de jeunes dans des prisons et maisons d'arrêt prévus pour des adultes. Toute forme d'isolement des jeunes devrait, de surcroît, être strictement réglementée et surveillée.

Lisez le rapport de CRIN sur les sentences inhumaines à l'encontre des enfants aux États-Unis.

Visitez la page de la campagne de CRIN visant à mettre fin aux sentences inhumaines à l'encontre des enfants.

 

Abus sexuels à l'encontre des enfants

La Première ministre australienne, Mme Julia Gillard, a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête publique nationale sur les réponses apportées par les institutions aux nombreuses plaintes pour abus sexuels perpétrés sur des enfants, après une série de scandales impliquant des prêtres catholiques.

"Il a été révélé que les agresseurs ont été bougés d'un endroit à l'autre, plutôt que soit dénoncée la nature de leurs méfaits et les crimes commis", a déclaré Julia Gillard à la presse.

Une enquête similaire est en cours en Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) et dans l'État de Victoria où l'Eglise catholique a reconnu en septembre qu'au moins 620 enfants avaient été abusés par des prêtres depuis les années 1930.

L'Eglise catholique est secouée depuis plusieurs années par une série de scandales pédophiles, notamment en Autriche, en Belgique, en Irlande, en Allemagne et aux États-Unis. Lire l'article.

 

Aux États-Unis, la publication de documents jusqu'alors confidentiels dévoilent les abus présumés de 1200 chefs scouts entre 1965 et 1985. Ces documents ont été publiés sur injonction de la Cour suprême de l'Oregon (Ouest).

"Ce que montrent ces dossiers (...), c'est la peine et la souffrance de milliers" de scouts, a déclaré l'avocat Paul Mones, en présentant les documents lors d'une conférence de presse. Chaque adulte mis en cause abusait en moyenne de cinq à vingt cinq scouts. "Nous savons que le nombre [de victimes] se comptent par milliers et la plupart de ces gens ne diront jamais rien", a déclaré l'avocat.

Le mouvement, qui a essayé de garder ces dossiers confidentiels et dont certains responsables ont déjà été condamnés, pourrait connaître une nouvelle vague de procès. Lire la suite.

 

En Inde, dans l'État de l'Haryana, le nombre de viols a doublé en huit ans, avec pour premières victimes certaines castes et les jeunes filles considérées comme inférieures.

L'Haryana est un bastion du conservatisme socio-religieux hindou de l'Inde du Nord, où la femme ne vaut pas cher. Pour preuve, leur réaction à la récente vague de viols.

Alors que les médias nationaux fulminaient d'indignation, les notables de l'Haryana préconisaient des solutions fort différentes. Ils demandaient que l'âge légal pour le mariage des filles soit abaissé de 18 à 16 ans afin de canaliser au plus tôt l'éveil du désir chez les jeunes. Pour le reste, la faute en incombe, selon eux, à la télévision, au cinéma et aux tenues aguichantes des filles. "Sauf si la fille adresse des signaux, les hommes ne viendront pas à elle", dit un chef de village cité dans l'hebdomadaire India Today.

 

Ségrégation scolaire des Roms

Selon le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, une pratique consistant à regrouper les enfants roms dans des écoles ou des classes spéciales s’observe partout en Europe, du Portugal à la Russie, mais le problème est plus grave encore dans les pays d’Europe centrale et orientale, notamment en Slovaquie, en République tchèque et en Serbie.

La ségrégation prend plusieurs formes. Ainsi, les enfants roms sont surreprésentés dans les établissements destinés aux enfants ayant des déficiences intellectuelles ou autres, où ils sont placés sur la base de tests discriminatoires. Des enfants roms sont envoyés dans des écoles réservées aux Roms ou accueillant une majorité d’élèves roms, ou sont regroupés dans des classes séparées. La ségrégation se poursuit souvent hors de la salle de classe, dans la cour de récréation et à la cantine. En Hongrie, des enfants roms peuvent même être exclus physiquement des établissements scolaires, au moyen de systèmes de cours « privés », à domicile. De plus, le personnel qui enseigne dans les classes séparées serait moins exigeant avec les élèves roms et leur fixerait des objectifs moins ambitieux. Lire la suite de la déclaration du Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.

 

Hausse "inquiétante" de la traite d'êtres humains

Selon des experts réunis les 8 et 9 novembre à Bucarest, la traite des êtres humains connaît une évolution "inquiétante" en Europe du Sud-Est avec une hausse de toutes les formes d'exploitation et notamment celle des mineurs.

"Il y a une augmentation de la traite et pas uniquement pour l'exploitation sexuelle", a déclaré la représentante spéciale de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour ce dossier, Maria-Grazia Giammarinaro.

De plus en plus de femmes, d'hommes mais surtout d'adolescents et d'enfants originaires des pays des Balkans, de Moldavie ou d'Ukraine sont victimes de réseaux qui les forcent à se prostituer, à travailler comme des esclaves, à mendier ou commettre des délits. Lire l'article.

 

Le dernier mot : droit de vote

Dans un geste audacieux consistant à affranchir les jeunes en Argentine, les législateurs ont approuvé un projet de loi pour accorder aux enfants de 16 et 17 ans le droit de vote. Alors que les critiques ont dénoncé un changement destiné à renforcer le soutien à la réélection de la présidente Cristina Fernandez en 2013 en élargissant la participation politique à plus d'un million de personnes, les partisans du projet de loi disent que les adolescents devraient avoir la possibilité de participer aux décisions qui touchent leur pays. Ailleurs en Amérique latine, au Brésil, en Équateur et au Nicaragua, les citoyens peuvent également voter à partir de l'âge de 16 ans.

De même, en Ecosse, les enfants de 16 et 17 ans se rendront aux urnes en 2014, pour la première fois, pour voter s’ils pensent que le pays devrait devenir indépendant.

Back to top

Informations

Advocacy

CRIN

Add to Facebook Facebook

Nous accueillons vos suggestions si vous travaillez dans le domaine des droits de l’enfant. Pour vos contributions, envoyez-nous un mail à [email protected].

© Child Rights International Network 2012 ~ http://www.crin.org

CRINMAIL en français est une liste électronique d'adresses du Child Rights International Network (CRIN). CRIN ne certifie, ne valide, ni ne vérifie les informations envoyées par ses membres à CRINMAIL. La responsabilité de la validité et de l'exactitude de toute information y figurant incombe à son auteur. Pour vous abonner à cette liste visiter le site internet: http://www.crin.org/email.