Tchernobyl, 20 ans après

Le 26 avril 1986 explosait l’un des quatre réacteurs de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine. 20 ans après, l’Unicef continue de militer pour l’iodation du sel, car l’iode aurait pu et peut encore épargner à beaucoup d’enfants des cancers de la thyroïde. Les troubles dus aux carences en iode peuvent également affecter le développement cérébral des enfants.

Pour le 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, l’Unicef déclare que le nombre d’enfants ayant développé des cancers de la thyroïde pourrait être nettement plus bas s’ils avaient consommé du sel iodé dans leur alimentation quotidienne au moment de l’accident.

En effet, dans une situation d’urgence nucléaire, l’iode radioactive est souvent libérée dans l’air. On peut la retrouver ainsi jusqu’à des centaines de kilomètres. L’iode radioactive ingérée ou inhalée se concentre dans la glande thyroïde et peut provoquer le cancer de la thyroïde, en particulier chez les enfants. La glande thyroïde absorbera l’iode radioactive jusqu’à saturation. Dans les régions manquant d’iode, la glande thyroïde des enfants, logiquement, contient moins d’iode : elle peut concentrer ainsi plus d’iode radioactive, entraînant alors de plus graves conséquences et un risque plus élevé de cancer de la thyroïde.

Appelant à l’universalisation de l’iodation du sel, Maria Calivis, la Directrice régionale de l’Unicef pour l’Europe centrale et de l’Est et la communauté des Etats indépendants (ECE/CEI) a souligné que : « Pour les 4 000 enfants concernés, le sel iodé aurait pu faire la différence. Beaucoup d’entre eux auraient pu être préservés du risque de cancers de la thyroïde. Et au milieu de tous ces chiffres – 400 000 personnes déracinées de leur foyer ; 5 millions vivant toujours dans des zones contaminées ; 100 000 toujours dépendantes de l’aide humanitaire – on oublie facilement ce qui est petit : une goutte d’iode ne coûte que quelques centimes ».

Les populations des zone touchées avaient des carences en iode avant la catastrophe et en ont encore aujourd’hui. Malgré beaucoup d’efforts pour accélérer la législation sur l’iodation universelle du sel au Bélarus, en Russie et en Ukraine, le problème est toujours en débat.

« 20 ans après, il ne peut plus y avoir d’excuses pour attendre plus longtemps, a déclaré le grand maître des échecs Anatoly Karpov, ambassadeur régional de l’Unicef. L’iodation universelle du sel est le moyen le plus efficace pour que tous les enfants aient suffisamment d’iode. C’est aussi le moyen le plus économique – qui ne coûte que 4 centimes de dollars par personne et par an ».

Les troubles dus aux carences en iode (TCI) sont la première cause de retards mentaux et peuvent faire chuter le QI d’une population de 15 points. Les TCI sont un danger pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Même une légère carence en iode durant la grossesse peut affecter le développement cérébral du fœtus. Plus de 2,4 millions de bébés naissent chaque année en Europe centrale et de l’Est et dans la communauté des Etats indépendants avec un handicap mental.

L’Unicef encourage les gouvernements du Bélarus, de la Fédération de Russie et d’Ukraine à légiférer pour l’iodation universelle du sel et travaille pour sensibiliser les producteurs de sel et le grand public à l’importance de l’iode. L’Unicef soutient également la diffusion d’informations fiables pour ceux qui ont été affectés par la catastrophe de Tchernobyl.

« Les problèmes de santé vont au-delà de l’impact direct de la catastrophe : ils rejoignent des problèmes psychologiques et médicaux qui résultent d’un bouleversement soudain et de la perte des moyens de subsistance », a ajouté Maria Calivis.

« L’information, c’est le pouvoir. Donnez aux gens des faits et ils pourront prendre des décisions concernant leur santé et celle de leurs enfants ».

L’Unicef soutient l’éducation aux aptitudes de la vie quotidienne dans les écoles et les communautés de certaines zones affectées – pour assurer aux enfants et aux jeunes une bonne information sur tout un éventail de problèmes, de la consommation de drogues à la sécurité alimentaire.

Un atelier photo pour les enfants

Du 2 au 7 mars 2006, l’Unicef a organisé un atelier de photographie pour des enfants de 12 à 17 ans venant des trois pays les plus touchés par la catastrophe : Bélarus, Fédération de Russie et Ukraine. Le photographe de renom Giacomo Pirozzi a travaillé avec les 12 enfants – 4 de chaque pays – qui venaient tous de familles affectées par la catastrophe de Tchernobyl.

Après une introduction aux techniques photographiques, les enfants se sont rendus au Bélarus pour prendre en photo la vie après Tchernobyl. Les enfants de Russie et d’Ukraine sont allés sur le terrain dans leur propre pays.

Les photos prises par les enfants seront utilisées pour une exposition lors de la Conférence internationale sur Tchernobyl, à Minsk (Bélarus) du 19 au 21 avril et illustrent un diaporama sur le site internet de l’Unicef ECE/CEI 

Informations supplémentaires

pdf: http://www.unicef.fr/accueil/sur-le-terrain/pays/europe/ukraine/var/lang...

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