Soumis par Louise le
[Le 8 juin 2015] - Malgré les appels de plusieurs ONG, motivées par le bilan de la guerre à Gaza, Israël, mais aussi le Hamas, ne figurent pas sur la "liste de la honte" de l'ONU, énonçant les entités violant les droits des enfants.
Alors que plusieurs ONG, telles que Human Rights Watch, avaient interpellé Ban Ki-moon sur le sujet lui demandant d'agir en conséquence, les Nations unies ont finalement décidé de ne pas inclure Israël et le Hamas sur leur "liste de la honte".
Publiée annuellement par les Nations unies, cette dernière recense différents groupes armés dans le monde qui bafouent les droits des enfants, allant jusqu'à les tuer au cours de conflits ou encore en les recrutant pour les utiliser comme soldats sur les champs de bataille. Sont également ciblées les entités ayant commis des attaques contre des écoles et des hôpitaux, mais aussi celles reconnues coupables d'abus sexuels sur enfants. Disponible depuis lundi, la nouvelle liste remise à jour recense pas moins de 51 organisations ou pays, parmi lesquels figurent notamment la secte islamiste Boko Haram ou encore les combattants djihadistes de l'EI.
En refusant d'inclure Israël et le Hamas, l'ONU a donc considéré que ces derniers n'avaient rien à voir avec les groupes précédemment cités. Pourtant, suite à l'opération "Bordure protectrice", menée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza à l'été 2014, plusieurs Organisations non gouvernementales avaient pointé du doigt la responsabilité des deux belligérants dans le décès de civils, parmi lesquels se trouvaient 539 enfants palestiniens. Des victimes auxquelles s'ajoutent par ailleurs les 2.956 enfants blessés recensés, dont beaucoup garderont des séquelles à vie comme le rappelle le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Ban Ki-moon a donc tranché, évitant à Israël et son éternel ennemi du Hamas de figurer sur cette liste. Cependant, le Secrétaire général de l'ONU a tout de même confié qu'il restait "extrêmement inquiet" des "graves violations endurées par des enfants" lors du conflit de l'été dernier, exprimant au passage "de sérieuses préoccupations quant au respect par Israël du droit humanitaire international".
L'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU Ron Prosor a de son côté fait part de sa satisfaction, déclarant que Ban Ki-moon "a eu raison de ne pas se soumettre au diktat d'organisations terroristes et d'Etats arabes, dans sa décision de ne pas inclure Israël à cette "liste de la honte", aux côtés d'organisations comme le groupe Etat islamique (EI), al-Qaïda ou les talibans". Même son de cloche du côté des Etats-Unis qui ont fait savoir, par la voix du numéro 2 de la diplomatie Anthony Blinken, que le pays continuerait de soutenir son allié israélien.
Si l'Etat hébreu se satisfait de cette décision, son image pourrait tout de même en pâtir, d'autant que Human Rights Watch (HRW) l'accuse d'avoir agi en coulisses afin d'éviter de se retrouver sur cette fameuse liste. Citant un article de nos confrères britanniques du Guardian, Bede Sheppard, spécialisé dans les droits des enfants au sein de l'ONG, a en rapporte en effet que des "hauts fonctionnaires israéliens" auraient "fortement suggéré aux représentants de l'UNICEF en Israël et en Palestine d’annuler une réunion avec des organisations locales de la société civile", sous peine de "faire face à de graves conséquences".
Plus d'informations
- Israël craint de figurer sur la «liste de la honte» de l’ONU (Le Courrier, 7 Avril 2015)