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Summary: Au cours d’un évènement spécial sur le thème « L’avenir résilient que nous voulons: les enfants », de jeunes experts ont présenté la Charte des enfants pour la réduction des risques de catastrophe, adoptée en 2011 après des consultations auxquelles avaient participé plus de 1 000 enfants de 17 pays.
[Le 22 mai 2013] - Cet événement unique, présidé par deux jeunes militantes, Cressie, du Royaume-Uni, et Marita, de la Norvège, a vu la participation de jeunes experts, qui ont fait entendre la voix des enfants de toutes les régions du monde. La réunion avait pour objectif de contribuer à la formulation par les enfants de recommandations et de priorités à intégrer dans le cadre d’action post-2015 pour la réduction des risques de catastrophe, ainsi que l’identification de moyens permettant de renforcer l’implication des enfants dans les divers processus d’ici à 2015. Il s’agissait également de garantir leur participation en tant que groupe d’intervenants prioritaire et actif dans le cadre de ces travaux. Ouvrant la séance, M. Tom Mitchell, Chef du Département des changements climatiques de Overseas Development Institute (ODI), au Royaume-Uni, a souligné que les enfants représentaient plus de la moitié de la population dans les pays qui sont les plus exposés aux risques liés aux changements climatiques. Ils ont donc un rôle important à jouer pour réduire les risques de catastrophe, a-t-il estimé. Sapulin, du Cambodge, a présenté le premier principe de la Charte des enfants, qui appelle à construire des écoles sûres et à garantir la continuité des services éducatifs. L’interruption pendant de longues périodes des services éducatifs a des effets particulièrement néfastes, compte tenu de l’importance des écoles dans la vie des communautés. Pour atteindre cet objectif, les écoles doivent être construites de façon à prendre en compte les risques de catastrophe. Tous les enfants souhaitent disposer d’écoles robustes pour mener à bien leurs études spécifiques aux zones où elles se trouvent. Les enfants devraient donc être formés pour savoir quel comportement adopter pendant et après une catastrophe, et les écoles devraient fournir des plans de réduction des risques de catastrophe, a-t-elle ajouté. Un représentant du Ministère de l’éducation de l’Éthiopie a insisté sur le fait que les enfants éduqués étaient plus à même de faire face aux catastrophes. Depuis l’avènement de la démocratie dans son pays, il y a 20 ans, le taux d’inscription dans l’enseignement primaire est de 87%, ce qui est encourageant. La réduction des risques de catastrophe a été intégrée dans tous les programmes d’éducation à tous les niveaux, qu’il s’agisse de VIH/sida, de sécheresse, de séismes ou encore d’inondations. Ceci renforce la capacité des enfants à être résilients face à tous ces problèmes. Beaucoup de travail reste à faire, a cependant noté M. Nama. Le deuxième principe appelle à protéger les enfants, avant, pendant et après les catastrophes. Les enfants constituent près du tiers de la population mondiale et ils sont particulièrement vulnérables. C’est pourquoi l’éducation est cruciale, tout comme la création d’abris et de logements temporaires pour protéger les enfants. Letzi, du Lesotho, a évoqué sa participation à un projet visant à renforcer la protection des enfants. Des pluies torrentielles frappent régulièrement la région d’où elle vient, sans que les enfants soient véritablement conscients des dangers liés à ces pluies. Ce projet vise à faire prendre conscience aux enfants des risques encourus en cas de catastrophe. Après la réalisation de ce projet, une loi a été adoptée en 2011 pour organiser la protection des enfants en cas de catastrophe naturelle. La participation des enfants à la réduction des risques de catastrophe doit être une priorité, afin de protéger les plus vulnérables. Une représentante du Groupe de travail d’organisations non gouvernementales (ONG) pour la protection des enfants, composé de 30 organisations, a cité les cas dans lesquels la protection n’a pas été optimale, comme en Haïti lors du séisme de 2010. Les enfants auraient dû être mieux informés avant la catastrophe, les travailleurs sociaux auraient dû être mieux formés et les politiques nationales mieux adaptées aux situations de crise. Le troisième principe concerne le droit des enfants à participer et à accéder à l’information dont ils ont besoin. À cet égard, Hiroto, du Japon, a souligné qu’il était crucial pour les enfants de comprendre qu’ils peuvent participer à la réduction des risques de catastrophe. Un centre chargé de la protection des enfants en cas de catastrophe, dont la construction sera prochainement terminée, sera géré par des enfants, a-t-il assuré. La participation des enfants au plan de redressement, établi à la suite du séisme de 2011, et aux activités de réduction des risques de catastrophe portera ses fruits lorsque les enfants seront adultes, a-t-il estimé. Les enfants doivent pouvoir faire entendre leurs voix, a-t-il conclu. La Norvège, a indiqué sa Ministre des affaires étrangères, appuie fermement le droit des enfants à participer et à obtenir l’information dont ils ont besoin. La participation des enfants est une priorité, a-t-elle ajouté. Les enfants, a-t-elle insisté, doivent être informés pour pouvoir participer. Leur éducation est donc primordiale. Elle a également souligné qu’il était important que les mesures prises soient mises en œuvre au niveau national. Le quatrième principe appelle à mettre sur pied des infrastructures sûres et que les efforts de reconstruction aident à réduire les risques futures. Dans cette perspective, Ayumi, du Japon, a souligné que son pays avait subi un séisme dévastateur il y a deux ans. Des mesures doivent être prises, a-t-elle dit, pour s’assurer que cette catastrophe ne se reproduise pas. Les infrastructures doivent être adaptées et les enfants doivent connaître le fonctionnement des équipements pour la prévention des catastrophes. À l’heure actuelle, dans la région la plus touchée, beaucoup d’enfants étudient dans des écoles où les niveaux de radiation sont encore très élevés. Trop souvent, les enfants ne sont pas conscients des risques qu’ils encourent en jouant dans des zones dangereuses. Depuis la catastrophe nucléaire, les enfants qui vivent dans la région de Fukushima sont exposés à de très graves dangers. Il faudrait que le monde prenne conscience de la nécessité de protéger ces enfants, a-t-elle souligné. Le cinquième et dernier principe de la Charte des enfants souligne que les programmes de réduction des risques de catastrophe doivent atteindre les personnes les plus vulnérables, comme les migrants, les enfants handicapés ou ceux qui travaillent. Un enfant des Philippines, citant la construction d’infrastructures résilientes et écologiques dans la ville de Makati, a précisé que les enfants pouvaient obtenir un permis en vue de faire construire de nouvelles installations loin des zones à risques. Danh, du Viet Nam, a attiré l’attention sur la question des enfants handicapés. Souffrant lui-même d’un handicap, il a expliqué qu’après avoir perdu sa sœur lors de graves inondations dans son village, il a décidé de demander que des mesures soient prises pour évacuer en priorité les enfants handicapés lors d’une catastrophe naturelle. Il a également souhaité que ces enfants bénéficient d’une formation leur permettant d’être mieux préparés à une telle catastrophe. Une représentante de Northumbria University, a souligné qu’il faudrait protéger tous les enfants, quels que soient leurs différences et leur statut social, car il s’agit de personnes vulnérables. Les enfants ont cependant des besoins différents, a-t-elle rappelé, en précisant que les filles avaient des besoins spécifiques à leur âge et leur genre. Il est important de prendre en compte ces particularités. Des questions ont également été posées sur Twitter concernant, en particulier, le travail des enfants. Une représentante du Bureau des Nations Unies pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) a assuré que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, M. Margareta Wahlström, plaidait pour que la formation à la réduction des risques de catastrophe et la construction d’infrastructures scolaires sûres fassent partie des priorités dans le cadre d’action post-2015. Enfin, un représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé les enfants à demander à leurs gouvernements de créer des groupes consultatifs composés d’enfants pour conseiller les autorités en matière de réduction des risques de catastrophe. Une jeune experte a indiqué avoir pu s’entretenir avec des représentants de gouvernement et leur avait demandé à consentir davantage d’efforts en faveur des plus vulnérables. La quatrième session de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe tiendra, demain jeudi 23 mai, à 9 heures, une séance plénière, dans la salle 2 du CICG. Plus d'informations :
pdf: http://www.un.org/News/fr-press/docs/2013/IHA1321.doc.htm