RD Congo: Le Recrutement et l'Utilisation d'Enfants Soldats par les Maï Maï

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats sont une caractéristique profondément ancrée du conflit armé persistant, les Maï Maï font partie des groupes qui recrutent et utilisent le plus grand nombre d’enfants. Les Maï Maï – terme collectif désignant un ensemble de milices locales – ne sont peut-être pas aussi importants sur le plan militaire ou politique que d’autres groupes armés de la région, mais ils ont été actifs tout au long des deux guerres du Congo et depuis lors. Leurs modes de recrutement et d’utilisation d’enfants soldats n’ont pas été vraiment affectés par les accords de paix successifs ni par les tentatives de les désarmer ou de les neutraliser en les intégrant dans les forces armées. Les initiatives internationales visant à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants n’ont pas réussi non plus à modifier une pratique profondément ancrée parmi ces groupes.

Le recrutement et l’utilisation d’enfants par les Maï Maï sont un fait bien documenté, y compris dans des rapports successifs de l’ONU sur la RDC. Ces rapports attestent de cycles de recrutement qui sont étroitement liés aux dynamiques du conflit, dessinant les tendances du recrutement des enfants par les Maï Maï et autres groupes, ainsi que de leur démobilisation. Les rapports indiquent, par exemple, qu’un grand nombre d’enfants ont été libérés au cours de l’année 2009 et que si le recrutement chez les Maï Maï reste actif, son importance est moindre que précédemment. Cependant, s’ils fournissent des informations à un certain niveau, les chiffres masquent le véritable problème : c’est l’environnement dans lequel vivent les enfants dans l’est de la RDC qui les rend vulnérables à leur recrutement et à leur utilisation par les Maï Maï et par conséquent, tant que cet environnement ne sera pas modifié, leur vulnérabilité perdurera.

L’environnement qui perpétue le recrutement d’enfants par les Maï Maï se caractérise par une insécurité chronique où les notions d’autodéfense de la communauté sont considérées comme justifiant l’existence permanente de milices locales ; où des attitudes locales envers les enfants et la croyance en des pouvoirs mystérieux qu’ils sont censés posséder signifient que l’association des enfants avec les Maï Maï est considérée comme acceptable et même souhaitable ; où des conditions socioéconomiques précaires ont peu à offrir aux enfants et aux jeunes en matière d’opportunités et d’alternatives autres que de s’associer aux groupes armés, et où l’absence d’un Etat de droit signifie que des crimes tels que le recrutement et l’utilisation d’enfants peuvent être commis avec une large impunité.

Dans ce contexte, les stratégies qui s’attachent exclusivement ou essentiellement à obtenir la libération des enfants des Maï Maï et leur retour dans leurs communautés, sont au mieux une solution à court terme à un problème bien plus complexe. Au coeur de ce problème, se trouvent les relations ambigües du gouvernement avec les Maï Maï, son manque d’engagement en faveur de la lutte contre l’impunité et son échec à proposer des politiques et des programmes visant à protéger les droits et le bien-être des enfants.pdf: www.child-soldiers.org/fr/Le_recrutement_et_l’utilisation_d’enfants_soldats_par_les_Maï_Maï_-_Fevrier_2010.pdf

Web: 
http://www.child-soldiers.org/fr/La_Coalition_appelle_à_mettre_fin_au_recrutement_et_à_l’utilisation_d’enfants_soldats_par_les_Maï_Maï_-_Fevrier_2010.pdf

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