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La République Démocratique du Congo va sortir d’une cruciale phase de transition politique. Mais la RDC sort également d’une décennie d’un conflit qui a tué plus de 4 millions de congolais (directement et indirectement) et a fini de plonger ce grand pays dans la ruine la plus totale. La RDC est ravagée, tout y est à reconstruire. Les résultats des élections, loin d’être un aboutissement, doivent plutôt marquer un nouveau départ. Au sud Kivu ou au Katanga, entre autres, la priorité doit être d’abord d’endiguer la terrible crise nutritionnelle et humanitaire qui sévit mais aussi d’aider les congolais à « relancer » les piliers de l’économie locale, comme l’agriculture et la pêche. Un bref état des lieux d’une catastrophe humanitaire. La République Démocratique du Congo ressort exsangue de près de 10 années de conflit. Les infrastructures de transport, d’eau et d’assainissement, médicales, etc. – auparavant déjà peu nombreuses et en mauvais état - sont totalement délabrées. La question des populations réfugiées et déplacées L’agriculture et la pêche : redémarrer à zéro L’eau et l’assainissement : une situation désastreuse Une crise nutritionnelle extrêmement grave Selon un rapport d’IRC, 1200 personnes meurent encore chaque jour en République Démocratique du Congo des conséquences de la guerre et de la terrible crise humanitaire qui y sévit. Au delà de l’aboutissement de cette phase électorale décisive, si la paix et la sécurité perdurent, les congolais ont devant eux un chantier titanesque. Action contre la Faim appelle la communauté internationale et les bailleurs de fonds à s’y investir massivement.
Les centaines de milliers de personnes qui ont du se déplacer dans le pays ou se réfugier dans les pays voisins (Tanzanie, Burundi, Rwanda, etc.) sont censées commencer à rentrer chez eux, à la faveur d’une certaine stabilité retrouvée. Malheureusement, dans le Sud Kivu par exemple, les populations de retour depuis le début de l’année 2006 se retrouvent dans une situation de vulnérabilité extrême. Ils ont accès à la terre pour se réinstaller mais la relance d’activités leur procurant une autonomie alimentaire est très difficile (agriculture ou pêche).
Les populations de retour dans leur zone d’origine manquent de tout. Action contre la Faim distribue des outils et des semences pour les agriculteurs, des pirogues et du matériel de pêche pour les pêcheurs. L’association cherche aussi à les aider à mieux organiser la production afin que l’autonomie alimentaire profite à tout le monde, le but étant de garantir à terme l’autonomie des communautés.
L’ensemble de la population souffre d’une grande insécurité alimentaire, due entre autre à l’insuffisance de la production agricole. Les techniques agricoles sont archaïques et la quasi monoculture du manioc crée un grave problème en ce qui concerne la diversité de l’alimentation. Si l’on ajoute l’apparition récente de « la mosaïque », une maladie qui ravage les champs de manioc et diminue fortement leur rendement, les congolais sont en état perpétuel d’insuffisance alimentaire autant en quantité et en qualité. Nombre d’entre eux ne consomment qu’un maigre et pauvre repas par jour.
L’état des infrastructures en eau et assainissement est désastreux (souvent par manque de fonds et d’entretien durant les longues années). On voit encore l’émergence de graves pics de choléra qui causent de nombreuses victimes. Bien évidemment, la consommation généralisée d’une eau non potable, le manque d’accès à l’hygiène provoquent également d’autres maladies diarrhéiques, qui peuvent entraîner la malnutrition.
Les problèmes sanitaires, l’accès à l’eau, la difficile relance de l’agriculture, de la pêche, ajoutés à la mosaïque sont autant de facteurs qui entrainent dans leur sillage la malnutrition. Et malgré un certain retour au calme et à la sécurité, les équipes d’Action contre la Faim constate la persistance d’une très grave crise nutritionnelle. Au gré des saisons agricoles, des enfants (et des adultes) extrêmement affaiblis affluent dans les différents centres nutritionnels thérapeutiques d’Action contre la Faim au Sud Kivu et au Katanga. De plus la société congolaise a été terriblement déstructurée par les années de conflit et d’incertitude. La malnutrition est aussi causée par des croyances, des pratiques alimentaires inadaptées pour des enfants, des problèmes d’allaitement maternel, etc.