Submitted by crinadmin on
1 juin 2007 – Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a commencé à préparer la distribution de l'aide d'urgence aux réfugiés soudanais qui sont arrivés en République centrafricaine ; ils ont fui pour échapper aux attaques terrestres et aériennes contre leurs maisons, dans la région du Darfour. « Au cours des deux dernières semaines, au moins 1 500 Soudanais sont arrivés à Sam Ouandja, mais beaucoup d'autres arrivent encore chaque jour », rappelle un communiqué publié hier à Nairobi. Sam Ouandja, une ville isolée située au nord-est de la République centrafricaine, dans le district de Haute-Kotto, est située à quelque 80 kilomètres de la frontière avec le Darfour. Une équipe d'enregistrement envoyée par le HCR a quitté mercredi la capitale de la République centrafricaine, Bangui. Elle devrait rejoindre Sam Ouandja en voiture vendredi. L'équipe va enregistrer les noms et les coordonnées des personnes nouvellement arrivées dans un site organisé spécialement pour les réfugiés par les autorités locales. Le HCR prépare une première distribution de près de 600 rouleaux de bâche en plastique, destinée à couvrir les besoins de 3 000 personnes. Ils seront utilisés par les réfugiés pour bâtir des abris provisoires. D'autres agences des Nations Unies organisent la distribution d'aide alimentaire, d'eau et d'articles d'hygiène. Selon une équipe composée d'employés de l'UNHCR et de représentants d'autres agences des Nations Unies et d'organisations non gouvernementales qui s'est rendue à Sam Ouandja, la majorité des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants; ils ont marché pendant 10 jours depuis la ville de Dafak, au Darfour, ce qui représente une distance de quelque 200 kilomètres. Ils ont emprunté des chemins uniquement accessibles à pied ou à dos d'âne (dépêche du 30.05.2007). « J'ai été touché par ce que j'ai vu à Sam Ouandja », a indiqué Bruno Geddo, le délégué du HCR en République centrafricaine (RCA) et chef de cette mission inter-agence. « Les femmes ramassaient des mangues et les hommes travaillaient dans les fermes voisines pour gagner de l'argent. De nombreuses familles avaient commencé à construire des abris de fortune. Un site spontané est en train de s'établir », a-t-il dit, ajoutant que quelques réfugiés vendaient leur bétail. Bruno Geddo a indiqué que les réfugiés avaient fait le récit du bombardement de leurs maisons par un avion Antonov et des hélicoptères, et des attaques au sol par des assaillants armés, des miliciens arabes janjawid selon eux. Les attaques, qui se sont déroulées entre le 12 et le 18 mai, ont fait fuir la population de Dafak, une ville de quelque 15 000 habitants. Les réfugiés ont indiqué que d'autres attaques aériennes avaient eu lieu pendant leur fuite. La majorité des réfugiés à Sam Ouandja est composée de personnes d'origine africaine appartenant à diverses communautés : Masalit, Four, Dojou, Tama ou Kara. Davantage de renseignements sur leur âge, leur sexe, leurs régions d'origine, la composition de leurs familles et leurs besoins spécifiques seront collectés par l'équipe d'enregistrement. Bruno Geddo a indiqué que malgré la présence supposée de groupes armés parmi les réfugiés, « la mission conjointe n'a pas mis en évidence la présence d'éléments armés ou d'éléments suspects dans le groupe ». Il a ajouté que le Gouvernement centrafricain et le HCR continueraient à contrôler étroitement la situation pour s'assurer que « la nature civile et le caractère humanitaire de l'opération soient maintenus ». Les réfugiés ont affirmé qu'ils ne retourneraient pas au Darfour tant que leur sécurité ne serait pas garantie. Nombre d'entre eux ont exprimé leur peur de nouvelles attaques et ont demandé aux autorités centrafricaines de leur assurer une protection renforcée à Sam Ouandja, qui a été attaquée au début de cette année par des rebelles centrafricains. La ville souffre d'un manque de nourriture et de matériel médical. Les écoles sont fermées car une grande partie des enseignants ont fui l'année dernière. La République centrafricaine accueille quelque 8.200 réfugiés, principalement originaires du Soudan, de la République démocratique du Congo et du Tchad. On compte également plus de 200.000 personnes déplacées internes dans le pays.