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[Genève, 19 mars 2007] – Un événement spécial de deux heures sur la Violence contre les Enfants a eu lieu ce 19 mars au Conseil des Droits de l’Homme. Paulo Pinheiro, l’Expert indépendant sur la Violence contre les Enfants, a eu l’occasion de présenter les résultats de son Etude ainsi que d’engager la conversation avec les gouvernements et la société civile sur les projets qui assurent le suivi des recommandations de son Etude. Cette Etude a été lancée à la 61eme session de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2006. La réunion, présidée par le Président du Conseil, Luis Alfonso de Alba, a été ouverte avec une vidéo de Save the Children montrant comment les enfants de part le monde participent aux initiatives pour faire entendre leur voix contre les violences. Moushira Khattab, du Comité des droits de l’enfant, a déclaré dans son allocution que « nous devons être conscients que les enfants vont suivre nos actions de près pour aborder les résultats de l’Etude » Elle a souligné l’importance de remettre en question les traditions, qui sont souvent utilisées pour justifier ou même normaliser la violence contre les enfants. Elle a mis en lumière l’importance de s’approprier les recommandations, en disant que toute personne concernée doit considérer les recommandations comme les siennes, et qu’il est temps pour tout le monde de travailler ensemble afin de s’assurer que chaque Etat a un cadre légal qui criminalise la violence contre les enfants. Elle a ajouté que le Comité sur les Droits de l’Enfant va poursuivre son mandat et soutenir la mise en oeuvre complète des recommandations. Le Professeur Pinheiro a pris la parole en déclarant que malgré les engagements répétés des gouvernements, la violence contre les enfants persiste sous toutes ses formes. Depuis le début, l’objectif des cette Etude a été de devenir un outils d’action contre la violence et devrait être distribuée à toutes les personnes actives et concernées dans le domaine. Commentant sur le suivi, il a dit que son rôle était de diffuser les résultats, et de dessiner les contours d’une stratégie à long terme, mais le “succès [de ce suivi] dépend plus que jamais des engagements des Etats [à la mise en oeuvre] des recommandations”. Il a expliqué que son Etude l’a convaincu que les Etats membres sont prêt à agir, et a noté que 30 déclarations au plus haut niveau du CDH ont mentionné les violences contre les enfants mais qu’une réel volonté politique est nécessaire pour assurer un suivi. Pour terminer, il a ajouté que “les Enfants ont, depuis trop longtemps, été en bas de l’agenda des débats internationaux mais que cet événement spécial est une indication que le nouveau Conseil des Droits de l’homme veut changer cette habitude.” Les délégués gouvernementaux ont ensuite reçu l’opportunité de prendre la parole. Les Etats membres suivants ont fait des commentaires et posé des questions: l’Uruguay, l’Allemagne, la Norvège, l’Argentine, l’Egypte, le Mexique, l’Australie, l’Ouzbékistan, la Nouvelle Zélande, l’Inde, le Royaume-Uni, le Pakistan, la Malaisie, l’Equateur, le Maroc, le Brésil, la Tunisie, Cuba, le Japon, la Chine, le Canada, l’Azerbaïdjan, le Bangladesh et la Slovénie. La Nouvelle-Zélande a exprimé ses inquiétudes sur la violence contre les enfants ayant un handicap, déclarant que la recherche montre que les enfants ayant des handicaps sont plus vulnérables aux abus sexuels. Ils demandent des suggestions supplémentaires sur ce qui devrait être fait pour la recherche et pour considérer la situation de ces enfants. D’autres pays ont discuté des étapes qu’ils sont en train de prendre au niveau national. L’Ouzbékistan a déclaré qu’il planifiait de créer un Médiateur pour les enfants. La Malaysie est entrain d’amender la loi 611 (2001) relative aux enfants pour abolir les coups de fouet comme punition donnée aux enfants dans son système de justice et de soins de santé. Un certain nombre d’ONG ont délivré une déclaration orale à la session. Une déclaration conjointe (en Anglais) sur la participation des enfants, écrite par Save the Children et d’autres membres du Sous-groupe pour le Conseil des droits de l’homme, a accueilli l’attention donnée à la participation éthique et significative des garçons et des filles comme l’élément clef de la stratégie sur la violence contre les enfants. Cependant pour assurer une responsabilité constante des enfants impliqués dans ce processus, les gouvernements, les agences des Nations Unies et autres adultes doivent agir sur les recommandations des enfants et créer de réels espaces pour impliquer les enfants dans la conception des programmes et des politiques qui les concerne. Tout ceci comprend qu'il faut: changer les structures de prise de décisions des adultes pour les rendre plus accessibles aux enfants; rendre l’information disponible sur la violence plus adaptée et accessible; et augmenter les engagements de créer un comité de protection des enfants plus accessibles aux enfants ou de créer des mécanismes dans les endroits où les enfants vivent, travaillent, jouent et apprennent. Dans une autre déclaration conjointe, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et un certain nombre de membres du Sous-groupe sur le Conseil des droits de l’homme ont déclaré “qu’ils trouvaient regrettable que l’Assemblée générale ne puisse se mettre d’accord sur des recommandations plus fortes qui affirment le rôle de l’Etat comme garant de l’action contre la violence”. Ils ont réitéré le besoin de nommer un Représentant Spécial du Secrétaire général sur la Violence contre les enfants afin d’adresser d’une manière transversale tous les aspects de la violence contre les enfants. Ils ont demandé aux Membres du Conseil des Droits de l’Homme de s’engager à soutenir ce mécanisme dès aujourd’hui et ont ajouté qu’ils devraient spécifier les décisions et actions qu’ils vont soutenir et mettre un terme à toutes formes de violence contre les enfants. Les agences dont UNICEF, l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation internationale du travail (OIT) et le bureau du Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme qui soutiennent l’Etude ont parlé de leurs projets pour la mise en œuvre des recommandations. Lire le rapport complet sur l'événement spécial (en Anglais). Roberta Cecchetti, représentant le Panel consultatif d’ONG sur la Violence contre les enfants, a réitéré l’engagement des ONG à suivre le processus. Elle a parlé du rôle et de la structure du Conseil consultatif d’ONG qui est entrain de se créer, et qui soutiendrait le travail du Représentant Spécial une fois nommé. Un mécanisme d’un si haut niveau est important parce que la violence contre les enfants est liée aux mandats de multiples Procédures spéciales. Ce mécanisme est donc essentiel pour s’assurer d’une coopération effective, parce que sans leader l’attention se disperse. Par ailleurs, il y a des vides dans le système qui ne traitent pas de certains aspects de la violence contre les enfants, comme par exemples les punitions corporelles. Elle a ajouté que la participation des enfants devrait être institutionnalisée dans toutes les questions qui les concernent. Pour terminer la réunion, professeur Pinheiro a déclaré aux membres du Conseil ce qu’il attendait d’eux. Il leur a demandé de mettre la priorité sur l’adoption de certaines recommandations; de travailler avec des agences partenaires afin de fournir de l’information sur la mise en application; et d’assurer qu'il y ait les ressources et la volonté politique afin d’apporter des changements. Il a souligné qu’après trois ans où il s’est impliqué dans l’Etude, il était temps que les enfants jouent un rôle clef dans la mise en oeuvre de projets pilotes. Professeur Pinheiro présentera un rapport complémentaire aux recommandations de l’Etude à l’Assemblée générale en Novembre 2007. Lire le rapport complet sur l’Evénement spécial (en anglais) Note: Un deuxième événement thématique a eu lieu le 26 mars sur la Convention des droits des personnes handicapées. Pour plus d’informations: Informations supplémentaires:
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=12716&flag=event