CRINMAIL 87

21 mai 2009 - CRINMAIL 87

 

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**NOUVELLES BREVES**

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Vous pouvez aussi lire ce CRINMAIL en ligne à: http://www.crin.org/email/crinmail_detail.asp?crinmailID=3143

Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
Si vous ne recevez pas ce message en format HTML, vous ne verrez pas ses liens hypertextes. C'est pourquoi, à la fin de chaque article, nous avons inclu une adresse URL complète qui vous renvoie à une page web contenant de plus amples informations.

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PLAIDOYER: Campagne pour un mecanisme de plainte [publication]

Lire: Dernières nouvelles sur la campagne

Lire: Version mise a jour pour le plaidoyer concernant la campagne pour un mecanisme de plainte sous la Convention des Droits de l'enfant. Le document decris les arguments en faveur de ce mecanisme et contient egalement la liste des droits uniques des enfants.

Informations supplé
mentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
NGO Group for CRC Complaints Mechanism Working Group
Peter Newell: [email protected] ou Sara Austin: [email protected].

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20242

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ONU: Santos Pais finalement nommée représentante spéciale sur la violence contre les enfants [nouvelles]

 

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé la Portugaise Marta Santos Pais représentante spéciale sur la violence contre les enfants.

Lors de sa 62e session, l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté une résolution demandant au Secrétaire général de nommer pour une période de trois ans un représentant spécial sur cette question.

Mme Santos Pais, 57 ans, a plus de 25 ans d'expérience sur les questions de droits de l'homme et d'engagement dans les processus intergouvernementaux. Elle est actuellement directrice du centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), un poste qu'elle occupe depuis 2001. Elle a rejoint l'UNICEF en 1997 comme directrice de l'évaluation, de la politique et de la planification.

De 1991 à 1997, elle était rapporteuse du Comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant. Pendant cette période, elle a aussi servi comme vice-présidente du Comité de coordination sur les politiques de l'enfance du Conseil de l'Europe.

Informations supplèmentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20284

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CDH: Les Etats-Unis au Conseil des droits de l'homme de l'ONU après trois ans de boycott [nouvelles]

 

Les Etats-Unis ont été élus au Conseil des droits de l'homme de l'ONU que l'ancienne administration américaine avait boudé en l'accusant d'accueillir des Etats parmi les pires violateurs des libertés fondamentales et d'être anti-israélien.

La Chine, Cuba et l'Arabie saoudite ont d'autre part été réélus, lors d'un scrutin à l'Assemblée générale de l'ONU critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme comme n'étant pas assez compétitif.

Les Etats-Unis ont recueilli 167 voix sur 192, a annoncé le président par intérim de l'Assemblée, l'ambassadeur de Namibie Kaire Mbuende.

Leur élection à cet organe controversé basé à Genève, pour un mandat de trois ans renouvelable une fois, ne faisait aucun doute puisque dans le groupe des Etats occidentaux, trois candidats seulement étaient en lice pour trois sièges à pourvoir.

Les deux autres étaient la Belgique et la Norvège, qui ont donc été également élues.

Le scrutin, qui se déroule par zone géographique, a suscité une nouvelle fois la critique, du fait que seuls 20 pays étaient candidats pour 18 sièges à pourvoir.

En conséquence, les résultats dans deux autres groupes -- Asie et Amérique latine -- étaient également connus d'avance, dont les réélections inéluctables de Cuba, de la Chine et de l'Arabie saoudite, trois pays souvent montrés du doigt par les associations de défense des droits de l'homme.

Dans le groupe africain, les élus sont le Cameroun, Djibouti, l'île Maurice, le Nigeria et le Sénégal. Le Kenya n'a pas été élu.

Dans le groupe Asie, les élus sont: Arabie saoudite, Bangladesh, Chine, Jordanie et Kirghizstan.

Pour l'Europe de l'est, la Hongrie et la Russie sont élues, l'Azerbaïdjan est recalé.

Enfin pour l'Amérique latine-Caraïbes, Cuba, le Mexique et l'Uruguay sont élus.

L'administration américaine de Barack Obama a décidé fin mars de briguer un siège cette année au Conseil, expliquant vouloir s'efforcer de rendre cet organisme plus efficace dans la promotion et la protection des droits de l'homme.

Elle rompait ainsi avec l'administration de George W. Bush qui avait boycotté cet organe dès sa création en 2006, ses règles et procédures ne garantissant pas selon elle une défense efficace et sincère des droits de l'homme.

Depuis 2006, Washington a déploré les pratiques du nouveau Conseil, lui reprochant notamment de passer beaucoup de temps à critiquer Israël en négligeant des situations comme celles du Darfour, de la Birmanie ou du Zimbabwe.

"Nous sommes satisfaits du fort soutien que nous avons reçu", a déclaré à la presse l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice.

Bien que le Conseil soit "un organe défectueux", son gouvernement est décidé à travailler de l'intérieur avec d'autres pays, "pour améliorer et renforcer cet organe, afin qu'il agisse plus souvent de manière conforme à sa vocation", a-t-elle dit.

"Nous sommes contents que les Etats-Unis aient été élus au Conseil mais maintenant le vrai travail commence et l'expérience montrera s'ils investissent en coulisses le capital politique nécessaire pour l'améliorer", a déclaré à l'AFP Paula Schriefer, une responsable de Freedom House.

De son côté, Steve Crawshaw, directeur à Human Rights Watch, a critiqué le manque de compétitivité du scrutin. "Des élections sans compétition n'ont aucun sens", a-t-il dit, reprochant aux groupes Asie et Amérique latine d'avoir coopté les candidatures, permettant ainsi à la Chine, l'Arabie saoudite et Cuba d'être réélus.

[Source: AFP - Agence France Presse]

Informations supplémentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20250

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OUGANDA: Des boucles d’oreille pour décourager la violence contre les enfants? [nouvelles]

 

[GULU, 30 avril 2009] - De plus en plus d’affaires de trafic et de maltraitance d’enfants sont signalées dans les régions de Gulu, Kitgum et Pader, dans le nord de l’Ouganda, selon les autorités. La région est principalement peuplée de populations déplacées à l’intérieur de leur propre pays, qui se remettent de plus de 10 années de guerre.

« Les gens profitent de la pauvreté des parents [personnes déplacées]. Les parents se voient promettre de l’argent et une vie décente pour leurs enfants, mais les enfants finissent malheureux ... et maltraités », a expliqué à IRIN Johnson Kilama, agent de liaison régional de la police.

Selon M. Kilama, les trafiquants emmènent les enfants hors de la région, après leur avoir fait croire qu’ils pourraient travailler en ville, comme baby-sitters ou comme domestiques dans des familles riches.

En 2008, huit enfants ont été portés disparus à Kitgum et Pader ; à ce jour, ils n’ont toujours pas été retrouvés. Environ 23 enfants, qui habitaient dans trois camps de personnes déplacées de Gulu, sont tombés aux mains des trafiquants ; ils ont été retrouvés, la même année, dans la région de Mukono (est).

Certains enfants finissent par être victimes de sacrifices humains, selon M. Kilama. Gulu est déjà aux prises avec ce vice.

David Abonga, un habitant du camp de personnes déplacées d’Awach, à Gulu, est traumatisé depuis le meurtre, le 14 avril, de son fils d’un an et demi, victime semble-t-il d’un sacrifice humain.

« J’ai quitté la maison vers 10 heures du matin pour faire paître mon bétail. Mon fils jouait et sa mère se préparait à laver des vêtements », a raconté M. Abonga à IRIN, le visage mouillé de larmes. « Quand je suis rentré [à la maison] le soir, mon fils avait disparu ».

Après avoir cherché son fils, en vain, M. Abonga a dû faire appel aux autorités locales, a-t-il expliqué. Le cadavre mutilé de son fils a été retrouvé par la suite dans l’Abera, une rivière située près de là. Un sorcier de la région, âgé de 70 ans, a été arrêté dans le cadre de l’affaire.

Rapts d’enfants

Des cas de rapts d’enfants ont également été signalés dans les hôpitaux, les jardins d’enfants et autres crèches de Gulu, qui ont suscité des appels en faveur d’un renforcement des mesures de sécurité et d’un durcissement de la loi. « Nous appelons à l’adoption de mesures strictes et à l’imposition de sanctions plus sévères à l’encontre des coupables, afin de dissuader d’autres personnes d’infliger des maltraitances aux enfants », a indiqué Joseph Kilama, officier de probation dans la région de Gulu.

Dernièrement, Benjamin Odoki, président de la Cour suprême ougandaise, a exhorté les tribunaux à condamner à des peines plus lourdes les individus reconnus coupables de maltraitance d’enfants.

En attendant, les parents du nord du pays se sont mis à faire circoncire leurs enfants et à leur faire porter des boucles d’oreille pour dissuader les éventuels auteurs de violences. « J’ai entendu dire que les sorciers ne voulaient pas d’enfants circoncis, ni d’enfants portant des boucles d’oreille », a expliqué à IRIN Lukwayi Ayot, un habitant de la région. « J’ai décidé de faire circoncire mes deux fils ».

Les écoles ont elles aussi adhéré à cette pratique, a noté Ayot, un enseignant de la région. « Nous n’interdisons à aucun enfant de porter des boucles d’oreille à l’école pour les protéger ».

[Source: IRIN]

Informations supplèmentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20244

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FRANCE: "L'inhumanité" de la zone d'attente de Roissy [nouvelles]

 

L'association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) dénonce une "inhumanité" du traitement des étrangers dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy, insistant particulièrement sur le sort des mineurs dans son bilan 2008.

Contactée par l'AFP, la direction de la police aux frontières n'avait pas réagi dimanche à ce rapport.

Dans ce rapport annuel reçu dimanche par l'AFP, l'association assure notamment que "le non-respect des droits fondamentaux se constate chaque jour" dans ce lieu d'enfermement où les étrangers sont "souvent perdus et épuisés".

Ses intervenants sont "confrontés à des demandeurs d'asile dont les droits sont bafoués, à des personnes malades qui ne reçoivent pas les traitements adéquats, à des personnes ayant fait l'objet de violences policières, à des séparations de famille, à des mineurs isolés qui se retrouvent perdus au milieu d'adultes...".

L'Anafé, qui parle d'une "inhumanité" de traitement, note que les conditions de leur maintien en zone d'attente "constituent en elles-mêmes une mise en danger des mineurs isolés" qui sont dans les mêmes lieux que des adultes, subissant "la menace de renvoi" mais aussi des "violences policières".

Ainsi, les mineurs âgés de plus de 13 ans ne sont pas séparés des adultes, "en violation" de la Convention internationale des droits de l'enfant et les mineurs âgés de moins de 13 ans sont hébergés dans un hôtel éloigné "dans des conditions opaques", selon l'association.

Cette dernière condamne également "l'absence trop fréquente d'un administrateur ad hoc" normalement chargé de représenter les mineurs isolés lors de la procédure (au moins 59 mineurs isolés n'ont pas eu d'administrateur en 2008 selon les statistiques de l'association).

Pour l'année 2008, l'Anafé a pu créer 226 fiches concernant des mineurs isolés - 171 étant admis sur le territoire et 54 refoulés (sort inconnu pour un de ces mineurs). Ce recensement n'est pas exhaustif souligne l'association, les bénévoles étant souvent trop débordés pour établir des fiches.

L'association relève que les mineurs sont souvent refoulés avant d'avoir pu voir un juge des libertés, qui intervient seulement après quatre jours de maintien en zone d'attente.

Elle note que "la loi française prohibe pourtant toutes les formes d'éloignement forcé à l'égard de mineurs et assure que ces jeunes étrangers sont renvoyés sans "aucune garantie qu'ils n'y soient pas livrés à eux-mêmes une fois arrivés à destination" et alors qu'ils peuvent être victimes de réseaux criminels.

Plus généralement, l'Anafé affirme que les droits de tout étranger maintenu en zone d'attente soit parce qu'il n'est pas admis sur le territoire français, soit parce que son transit a été interrompu ou enfin parce qu'il est demandeur d'asile, lui sont "très rarement notifiés".

L'association qualifie également le droit d'asile à la frontière "d'illusion", affirmant notamment qu'à Roissy "la police refuse tout simplement d'enregistrer" la demande d'asile" de certains étrangers (au moins 39 refus en 2008).

Elle s'insurge aussi contre une "détention particulièrement grave puisqu'elle s'exerce sans aucun fondement légal et sans aucun contrôle du juge", le "maintien au poste" par la police aux frontières "d'une personne soupçonnée, en l'absence de preuve, de vouloir migrer irrégulièrement" à l'occasion d'un transit en France.

[Source: AFP - Agence France Presse]

Informations supplèmentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20226

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SIERRA LEONE: Le tribunal spécial conclut, mais justice a-t-elle été faite? [nouvelles]

 

[FREETOWN, 7 mai] - Le Tribunal spécial de l’ONU pour la Sierra Leone a prononcé, le 8 avril, des condamnations contre trois anciens commandants du Front uni révolutionnaire (RUF), mettant un terme aux procès des dirigeants de cette milice, jugés responsables des atrocités commises au cours de la sanglante guerre civile du pays, menée de 1991 à 2002.

Issa Sesay, le leader par intérim du RUF après la mort de son fondateur Foday Sankoh, le commandant des opérations, Morris Kallon et le chef de la sécurité, Augustine Gbao, ont été reconnus coupables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de graves violations du droit humanitaire international. Les trois ont écopé d’une peine totale de 117 ans d’emprisonnement.

En 2008, des membres des deux autres factions impliquées dans ce conflit ont été jugés pour des inculpations similaires. Trois dirigeants du Conseil des forces armées révolutionnaires (AFRC) et deux de la Force de défense civile (CDF), progouvernementale, ont été tous reconnus coupables et condamnés à de longues peines d’emprisonnement.

Le tribunal a été installé en 2003, suite à un accord entre le gouvernement de la Sierra Leone et les Nations Unies, pour juger "ceux qui portent la plus grande responsabilité" pour des crimes horribles commis au cours du conflit. Ces crimes comprenaient le meurtre, le viol, l’esclavage sexuel, l’enrôlement des enfants dans des groupes armés, des amputations, l’incendie et le pillage.

"Les gens de la Sierra Leone peuvent maintenant évoluer dans leurs vies et mettre ce chapitre noir derrière. Ils constatent actuellement un sens de justice et ceux qui pensent qu’ils peuvent bénéficier de l’impunité doivent réfléchir deux fois", commentait Herman von Habel, le greffier du Tribunal spécial.

Le tribunal peut avoir envoyé ces criminels de guerre en prison, mais selon leurs victimes, l’agonie demeure toujours.

Fatmata Kamara a eu ses deux pieds coupés par les rebelles lorsqu’ils ont envahi Freetown, la capitale, en janvier 1999. Dix ans après cet incident affreux, elle a été en permanence condamnée à demander de l’aumône dans les rues de la ville. Elle est soutenue par ses deux enfants âgés de 16 ans et 14 ans, qui la poussent dans son fauteuil roulant. Avant son amputation, elle était une coiffeuse et avait un salon au centre-ville.

"Je me souviens toujours de ce jour fatidique lorsque les combattants du RUF ont envahi Kissy [une banlieue à l’est de la ville] et ont coupé mes deux pieds utilisant des machettes et des haches émoussées. C’était une expérience douloureuse et traumatisante. Jusqu’à présent, je continue de sentir cette douleur et cette agonie récurrentes", a-t-elle déclaré à IPS.

Elle est l’une des centaines de personnes qui ont souffert de la mutilation de certaines parties du corps. Des milliers d’autres ont perdu leurs vies et leurs biens.

À la fin de la guerre, une Commission vérité et réconciliation (TRC) a été créée pour enquêter sur les vrais faits historiques de cette guerre, pourquoi et comment elle s’est produite et comment éviter qu’elle se reproduise.

Cette commission a recommandé la réconciliation nationale et les victimes de la guerre ont été encouragées à pardonner aux auteurs.

Toutefois, même après que des sentences ont été prononcées, beaucoup de victimes sont toujours amers. Ils affirment que les ex-combattants ont été réhabilités et ont reçu une formation professionnelle et des incitations en espèces comme faisant partie du processus de réconciliation, alors qu’elles, les victimes, ont été laissées à elles-mêmes, languissant dans une pauvreté effroyable.

"Je peux pardonner, mais pas oublier. Les cicatrices sont sur tout mon corps – un bras amputé et des lacérations sur mon corps. Et lorsque je vois ceux qui m’ont fait cela circuler librement, mon cœur bat et je me sens même amer", a confié à IPS, Jabati Mambu, qui joue au football pour l’Equipe nationale des personnes amputées comme une façon de reconstruire sa vie.

Il estime que la condamnation de huit commandants de milice n’est pas suffisante pour restaurer la dignité des victimes, ou même leur donner le sentiment qu’une justice a été faite. Des milliers d’ex-combattants se promènent dans les rues, certains ayant été intégrés dans les services de sécurité nationale. Les victimes vivent comme des indigents.

Mambu déclame : "Pour moi, dépenser des millions de dollars US dans la poursuite judiciaire de huit hommes, au Tribunal spécial, n’a aucun sens, alors que nous les victimes vivons dans la misère noire. Cela est injuste".

Le succès de ce tribunal à mettre fin à l’impunité et à éviter un dérapage dans l’anarchie a été fortement contesté par des analystes dans le pays. Les conditions historiques qui ont déclenché au départ le conflit sont assez dominantes aujourd’hui : une grande pauvreté, le chômage des jeunes, le fossé régional et tribal, ainsi qu’une corruption généralisée.

Joseph Taylor, un commentateur politique, affirme que les causes fondamentales des troubles sociaux doivent être d’abord corrigées. "Je pense que les autorités doivent apporter des améliorations à la gouvernance, mettre fin à la corruption, créer des emplois à la jeunesse et fournir des services sociaux, si nous ne voulons pas être obligés d’entrer une fois encore en conflit".

Une autre question controversée a été celle de savoir où ces criminels de guerre reconnus coupables purgeront leurs peines. Les autorités sierra léonaises et leurs homologues au Tribunal spécial disent que les prisons du pays ne répondent pas aux normes internationales pour garder les détenus. Le Tribunal spécial a par conséquent conclu un accord avec le Rwanda pour qu’il prenne ces prisonniers, mais les détenus et leurs avocats soulignent que cela est inacceptable.

L’équipe de la défense des prisonniers du RUF déclare qu’elle déposera un recours à la Cour d’appel. Son argument est que cela violerait les droits de ses clients et les isolerait de leurs familles, de leurs amis et de ceux qu’ils aiment.

Les victimes veulent que ces prisonniers purgent leurs peines ici en Sierra Leone, la scène des crimes. Elles estiment que les prisonniers doivent purger leurs peines en Sierra Leone parce que les amener loin priverait les victimes de la satisfaction de voir leurs bourreaux en train d’être punis.

Avec la clôture des procès des ex-commandants de milice sierra léonaise, le Tribunal spécial a maintenant un seul grand dossier qu’il est en train de traiter, celui de l’ancien président libérien, Charles Taylor.

Taylor est confronté à 11 chefs d’accusation, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, à La Haye. Son procès a été déplacé de Sierra Leone parce qu’on craignait qu’un tel exercice plongerait davantage la région dans le chaos et la guerre.

L’ancien chef d’Etat libérien est accusé d’avoir fourni un appui militaire aux rebelles du RUF combattant en Sierra Leone, en échange des diamants. Taylor a rejeté ces accusations.

Le mandat du tribunal finit en 2010, mais, depuis, il ne fait que se plaindre de l’insuffisance de son budget pour poursuivre le procès de Taylor. Son bureau a annoncé récemment qu’il a obtenu quelque financement des pays donateurs, qui lui permettrait de fonctionner jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’il en faut encore plus.

[Source: IPS - Inter Press Service: Webs: www.ips.org]

Informations supplèmentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20212

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MONDE: Un guide d'utilisation de la Convention relative aux droits des personnes handicapées [publication]

Ce guide est par l'instant seulement disponible en anglais, sauf l'introduction (traduit par Claude Rochon). Nous avons l'intention de traduire d'autres sections du rapport dans un proche avenir.

Introduction

Parmi une population mondiale d’enfants de deux milliards, on estime à 200 millions le nombre d’enfants vivant avec un handicap. Ceci signifie qu’environ 10 pourcent des enfants du monde, provenant majoritairement des pays en développement, sont nés avec un handicap ou en développent un au cours de leur enfance. Un nombre significatif des infirmités et handicaps subséquents dont sont atteint les enfants sont directement causés par des facteurs qui peuvent être prévenus: la pauvreté, la malnutrition, la violence, les accidents, les traumatismes, la guerre et les maladies évitables en sont quelques uns.

Ainsi, comment se traduit cette réalité pour les enfants atteints d’un handicap? D’abord, ils ne sont pas appréciés avec justesse comparativement aux autres enfants. On ne les perçoit pas comme des individus qui sont capables ou qui nécessitent autant d’amour, d’affection, de plaisir, ou de s’exprimer artistiquement, culturellement ou même d’être stimulés intellectuellement. Ils sont ségrégés, marginalisés et isolés et ils peuvent être victimes d’actes de violence physique et sexuelle dont les coupables jouissent d’une impunité relative. Le taux de décès précoces pour les enfants handicapés peut atteindre jusqu’à 80 pour cent dans des pays où le taux de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans total n’est que de 20 pour cent.

Les enfants vivant avec un handicap sont définis et jugés selon ce qui leur fait défaut plutôt que selon ce qu’ils ont et l’isolation qui en découle peut être extrême. Leur existence même est largement ignorée - trop souvent, leurs naissances ne sont pas enregistrées et ils ne sont pas recensés, ils sont plutôt dissimulés ou abandonnés au sein d’institutions. Cumulativement, ceci implique que la dignité, l’individualité et le droit à la vie de ces enfants sont en tous points brimés. La société s’en trouve déshumanisée. Aucune société ne peut revendiquer un état de civilisation, d’humanité et de justice tout en soumettant une minorité significative de sa population à de tels abus et négligences.

Les causes de rejection proviennent de souches sociales, économiques, culturelles et psychologiques profondes telles que l’antipathie ou l’hostilité face à la différence, la croyance que les handicaps résultent d’un sort posé ou d’une punition imposée, le remord, la peur de la « contamination », le refus d’accepter la responsabilité de soigner, la pauvreté et le manque de support. La discrimination contre les enfants handicapés a existé dans toutes les communautés à travers l’histoire, mais elle n’est pas inévitable. D’autant plus, le 21e siècle offre une opportunité inégalable d’incarner le changement.

Le 13 décembre 2006, après quatre ans de négociations, l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) a adopté une nouvelle Convention visant à protéger les droits des personnes handicapées à travers le monde. Cette Convention est le premier traité majeur de droits de l’homme du 21e siècle qui traite de droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels. Ouverte à la signature le 30 mars 2007, elle est entrée en vigueur le 3 mai 2008 après avoir été ratifiée par 20 pays. Kofi Annan, ancien Secrétaire-général de l’ONU, a déclaré que l’adoption de la Convention est: « un accomplissement historique pour les 650 millions de personnes atteintes d’un handicap à travers le monde. »

Toutefois, la nouvelle Convention ne sera effective que si les enfants handicapés, les travailleurs qui les entourent, les communautés locales, les organisations de la société civile et les défenseurs des droits des enfants la connaissent et savent comment l’utiliser. L’organisation Save the Children a répondu à ce besoin d’information en développant le présent guide pour aider les enfants handicapés et les défenseurs de leurs droits à utiliser la nouvelle Convention. Il permettra de revendiquer les droits des enfants handicapés et d’oeuvrer à la création de sociétés inclusives, qui respectent également les droits de tous les enfants (voir l’Annexe 3 pour les détails concernant l’élaboration de ce guide).

Les grandes lignes de ce guide

Ce guide vise à servir aux enfants, aux défenseurs des droits des handicapés et aux organisations de la société civile. Il permettra également de faciliter l’interprétation et l’implantation des droits des enfants handicapés auprès des gouvernements. Il sous-entend une certaine connaissance et compréhension de la question et il n’est pas rédigé pour les enfants eux-mêmes. Le présent guide aborde les sujets suivants :

Un glossaire – expliquant une variété de termes régulièrement utilisés dans les lois et pratiques des droits de l’homme

Première partie : Le développement des droits des enfants handicapés

1- Une brève introduction aux droits humains – d’où viennent-ils et que veulent-ils dire?
2- Vue d’ensemble des droits de l’homme, incluant des enfants, handicapés – brève revue des développements internationaux qui ont mené à une compréhension du handicap comme étant une question de droits de l’homme et de la contribution de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU (CDE) relativement à la reconnaissance accrue des droits des enfants handicapés
3- Développement de la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU (CDPH) et ses protocoles facultatifs – une vue d’ensemble de l’historique de la Convention, comment on y est arrivé, le rôle joué par la communauté et les enfants atteint d’un handicap et les questions d’inclusion concernant les enfants handicapés
4- Dispositions clés – une brève description de tous les articles de la Convention et des protocoles optionnels, incluant leur significations propres

Deuxième partie : Appliquer les droits des enfants handicapés

5- Responsabilités dans l’application des droits de la CDPH – une analyse détaillée des responsabilités clés des gouvernements et des actions attendues de leur part suite à la ratification de la CDPH et la CDE, ainsi que les responsabilités des autres acteurs présents dans la vie des enfants handicapés
6- La défense des droits pour promouvoir leur application – stratégies d’actions suggérées pour promouvoir la réalisation des droits des enfants handicapés
7- Comprendre les droits des enfants handicapés – une analyse de la marche à suivre pour utiliser conjointement la CDPH et la CDE, comprendre les principaux droits des enfants handicapés et réellement promouvoir leur réalisation

Le texte complet de la Convention relative aux droits des personnes handicapées apparaît à l’annexe 1. L’annexe 2 liste des sources d’information utiles pour les professionnels travaillant dans le domaine. L’annexe 3 présente comment ce guide a été élaboré.

Un portrait de la vie des enfants handicapés

  • Quelques 200 millions d’enfants dans le monde vivent avec un handicap.Les chances qu’un enfant handicapé vive dans la pauvreté sont notamment disproportionnelles.
  • Les enfants handicapés sont particulièrement vulnérables aux abus physiques et sexuels.
  • Le taux de mortalité des enfants handicapés peut atteindre 80 pour cent dans les pays où les taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ont chuté à moins de 20 pour cent.
  • Les parents et les professionnels médicaux qui enlèvent la vie aux enfants handicapés encourent souvent des peines réduites, utilisant la défense de « meurtre de merci » - ceci reflète la croyance que la vie d’un enfant handicapé n’a pas la même valeur que celle des autres enfants.
  • Plus de 90 pour cent des enfants handicapés dans les pays en développement n’ont pas accès à l’éducation.L’accès au système de justice est systématiquement refusé aux enfants handicapés parce qu’ils ne sont pas considérés comme étant des témoins crédibles.


À noter

Dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées, la définition des enfants handicapés inclut les enfants ayant des infirmités à long terme qui, interagissant avec des barrières physiques, sociales, économiques ou culturelles, limitent leur habileté à participer entièrement, ou à part égale, dans la société. Sont inclus :

  • Les enfants ayant une invalidité physique, nécessitant par exemple une chaise roulante
  • Les enfants atteints d’une condition psychosociale telle que la dépression
  • Les enfants avec des difficultés d’apprentissage ou une déficience intellectuelle
  • Les enfants ayant un handicap sensoriel, incluant les sourd, les sourds-aveugles et les aveugles.

Certains enfants ont plus d’un handicap. Ils sont souvent les plus négligés et les plus vulnérables. Il est important de reconnaître qu’ils ont les même droits que tous les autres enfants et il est essentiel que des efforts soutenus soient déployés pour assurer que les actions nécessaires pour leur permettre de revendiquer leurs droits et vivre à leur plein potentiel soient entreprises.

Informations supplèmentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Save the Children UK
1 St John's Lane, Londres EC1M 4AR
Tél: + 44 20 7012 6400; Fax: + 44 20 7012 6963
Email: [email protected]
Webs: www.savethechildren.org.uk

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20192

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**NOUVELLES BREVES**


Maroc: Hausse "effarante" des agressions sexuelles sur des enfants (le 20 mai 2009)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=20284&flag=news

France: Droits de l'enfant, les associations restent vigilantes (le 15 mai 2009)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20264

Sri Lanka: Plus de 100 enfants tués, l'ONU dénonce un "bain de sang" (le 13 mai 2009)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20244

Afrique: Contre les violences sexuelles, la solidarité entre les femmes africaines (le 13 mai 2009)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=20245

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