CRINMAIL 79

29 octobre 2008 - CRINMAIL 79

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**NOUVELLES BREVES**

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Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
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LA REVUE 22: Le droit des enfants à la ville [publication]

Visiter: http://www.crin.org/docs/La_Revue_22.pdf

Éditorial

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus de la moitié de la population du monde vit aujourd’hui en ville. Partout dans le monde, des nouvelles villes s’étendent, de l’Amérique Latine, l’Afrique et l’Asie du Sud à la Chine qui représente l’épicentre de la croissance urbaine actuelle. Ces nouvelles agglomérations présentent un visage de plus en plus jeune: d’après les Nations unies, 60 pour cent des enfants du monde en développement vivront en milieu urbain d’ici 2025.

Les villes luttent cependant pour faire face à l’afflux des populations attirées par la promesse d’un travail, de meilleures perspectives d’existence, d’un style de vie urbain, ainsi que par la nécessité de fuir les conflits, la pauvreté rurale ou la destruction de leur environnement.

Chaque jour, plus de 180 000 personnes en provenance des campagnes affluent vers les zones urbaines, s’ajoutant à une population citadine déjà en pleine croissance. Il en résulte que les services de base pour enfants sont souvent trop sollicités ou inexistants, tandis que la pollution atmosphérique et d’autres formes de dommage écologique menacent la santé des enfants, s’ajoutant à l’exploitation et à la violence auxquelles les enfants sont souvent exposés. Au cours des deux prochaines décennies, la grande partie de la croissance urbaine mondiale – 95% – sera absorbée par les villes du monde en développement.

Quel est le prix que les enfants doivent payer aujourd’hui pour la rapidité de croissance urbaine? Que peut nous apprendre l’expérience du monde occidental, déjà urbanisé, concernant la réalisation des droits de l’enfant dans un cadre urbain? Et, surtout, quelles opportunités peuvent être offertes par cette “seconde vague” de croissance urbaine en vue de la protection des enfants et de l’accomplissement de leurs droits?

Le présent numéro de CRIN se penche sur l’impact de l’urbanisation ainsi que l’effet de la taille et de la croissance des villes sur les droits de l’enfant. Comme le rappelle ce numéro, les villes constituent des foyers à risque pour les enfants dès que les espaces verts sont remplacés par des bidonvilles en pleine extension, où la ségrégation et les violences font partie du quotidien, réservant une existence précaire à des millions d’enfants de rue et autres enfants obligés de travailler. Mais ces zones urbaines ont aussi leurs bons côtés, car pour de nombreux parents, elles offrent la promesse de meilleures opportunités et d’une vie meilleure pour leurs enfants. Comme l’accès à l’information y est plus facile, les enfants sont mieux en mesure de connaître leurs droits fondamentaux. Parallèlement, certains équipements de base et structures de soutien sont plus facile d’accès. La concentration du nombre d’enfants en milieu urbain  leur permet également de s’organiser plus facilement, et aussi de revendiquer leurs droits à bénéficier de services, à participer aux décisions, et à être protégé de la violence.

“Le droit des enfants à la ville” analyse les obstacles à l’accomplissement des droits de l’enfant dans certaines grandes agglomérations du monde. Cet article présente des méthodes de travail, des leçons à retenir, ainsi que des outils pratiques, fiches d’information et études de cas visant à faire progresser les droits de l’enfant en milieu urbain. Explorant les questions touchant aux droits de l’enfant, notamment la violence, la pauvreté, la participation et la diversité sous la loupe de l’urbanisation, ce numéro propose une autre manière de concevoir les droits de l’enfant en général, et souligne la nécessité d’une réflexion prospective sur la manière dont des processus globaux, tels que l’urbanisation, affecteront les droits de l’enfant au niveau local.

Ouvrant le débat par un article d’actualité sur les Jeux Olympiques de Beijing, Deanna Fowler et Mayra Gómez étudient les violations, par les pouvoirs publics chinois, du droit au logement de l’enfant dans le cadre des préparatifs des Jeux. Les auteurs de l’article invitent les organisateurs d’événements internationaux de ce type à honorer leurs obligations à protéger les droits humains et à ne pas se dessaisir de cette tâche comme s’ils n’étaient que de simples spectateurs. Une autre rubrique de l’actualité récente fut la hausse mondiale des prix alimentaires, qui a déclenché des émeutes à travers le monde. Alors que cette hausse affecte différentes populations de diverses façons, Michael O’Donnell explique pourquoi elle frappe plus particulièrement les enfants des villes et réfléchit à la réponse que les organisations humanitaires doivent donner pour endiguer la crise.

D’autre part, nous assistons aussi à une crise mondiale moins évidente: celle d’une multiplication des accidents de la route, lesquels constituent la cause majeure de mortalité parmi les 10-19 ans. Selon Tamitza Toroyan et Margie Peden, il existe déjà des moyens pour freiner cette tendance, mais il faudra encore du temps et des ressources pour que l’on commence à penser différemment.

Depuis peu, les villes “écologiques”, où les voitures et la pollution sont tenues à l’écart et où l’être humain et l’environnement occupent le devant de la scène, sont un sujet de discussion en vue parmi les administrations locales et nationales, mais que dire de villes accueillantes pour les enfants? Francesca Moneti montre comment un nombre croissant de villes participent au mouvement pour placer l’enfant au centre de la cité, et dresse une liste de bonnes pratiques.

Dans son article sur l’Afrique australe, Christopher Bjornestad soutient que les enfants migrants non accompagnés sont souvent exposés à un risque plus grand quand ils se trouvent dans les petites villes et implantations que quand ils vivent dans des grandes agglomérations. Les enfants en déplacement forcé courent de nombreux risques. Dans son récent travail de recherche, la Women’s Commission for Refugee Women and Children (Commission de femmes pour les Femmes et Enfants réfugiés) pèse le pour et le contre de l’hébergement de jeunes handicapés dans un camp de réfugiés par opposition à leur dispersion dans une grande ville.

L’urbanisation des pays industrialisés est un phénomène ancien, mais de nombreux défis pour les droits de l’enfant sont encore à réaliser. Des jeunes de villes norvégiennes ont milité pour les droits des enfants handicapés en faisant le classement des magasins et des restaurants en fonction de leur accessibilité. Ce classement n’a pas manqué de contrarier certaines personnes, mais les gérants des établissements visés ont été obligés d’écouter les activistes et d’entreprendre des changements durables, explique Mari Sognnaes Andresen.

Alex Gask et Charlotte Stetzel dénonce le degré de discrimination auquel les jeunes doivent faire face dans les espaces publics en Grande-Bretagne, où le simple fait de se réunir avec des amis peut constituer un délit. Satya Panigrahi, l’un des “maires de jeunesse” londoniens, raconte une histoire pleine d’espoir sur la manière d’impliquer les jeunes dans la politique locale, de faire disparaître les perceptions négatives dont ils font l’objet, et de leur permettre de lancer leurs propres projets communautaires.

Au Japon, une vie laborieuse est imposée très tôt à de nombreux enfants vivant en ville, qui subissent la pression de devoir étudier jour et  nuit afin de remplir les attentes de leurs parents et de la société. Noriko Kajiki raconte à quel point cette circonstance affecte leurs loisirs et leur bonheur.

Le Japon abrite certes la ville la plus peuplée du monde, mais c’est à la bande de Gaza que revient un des records mondiaux de densité démographique, avec 3117 habitants par kilomètre carré. Et pourtant, les habitants de la région, pris au piège par l’occupation militaire israélienne, vivent dans ce qui peut être comparé à une prison de béton. Ahmed Abu Tawahina évoque les effets, sur la santé mentale, d’une vie en état de siège perpétuel et relate son expérience concernant la formation de communautés afin de limiter les dégâts.

Les villes du Brésil et de Jamaïque sont connues pour leur passé de violence urbaine. Dans son article sur Sao Paolo, Paula Miraglia montre comment la ségrégation géographique renforce l’exclusion et la violence à l’encontre des jeunes marginalisés. Rose Robinson Hall, Horace Levy et Peta-Anne Baker ont réfléchi sur les origines de la violence dont les enfants jamaïcains sont à la fois les auteurs et les victimes. Ils parlent de leurs efforts pour rétablir une société fondée sur le droit et le respect.

Enfin, Sharmila Bhagat raconte comment des enfants de Delhi se sont tournés vers l’écriture et vers les nouvelles technologies afin de partager leurs expériences locales avec le reste du monde.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Child Rights Information Network
1 St John's Lane, London EC1M 4AR
Tél: + 44 20 7012 6866 or 67; Fax: + 44 020 7012 6899
Email: [email protected]
Web: www.crin.org

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18794

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IRAN: Les autorités ont joué sur les mots: la pendaison est toujours possible pour les mineurs [nouvelles]

Amnesty International déplore qu’un haut responsable de la justice iranienne ait réaffirmé que l’Iran allait continuer à procéder à l’exécution de mineurs délinquants, lorsqu’il a clarifié la déclaration ambiguë qu’il avait faite le 16 octobre. L’organisation est préoccupée par le fait que la déclaration du 16 octobre, qui disait que l'Iran n'exécuterait plus de personne âgée de moins de dix-huit ans, quel que soit le crime qui aurait été commis, jouait sur les mots dans l'intention de tromper l'opinion publique iranienne et internationale.

Dans une nouvelle déclaration le 18 octobre, Hossein Zabhi, procureur général adjoint aux affaires judiciaires, a déclaré que la qisas (ou réparation) - terme utilisé par les autorités iraniennes en cas d’exécution judiciaire pour meurtre et procédure judiciaire considérée par le gouvernement iranien comme une question entre deux parties civiles - « ne relevait pas du gouvernement mais de la partie civile ». En disant cela, il restreignait de toute évidence sa déclaration antérieure.

Cette nouvelle déclaration a réduit à néant l‘espoir d’au moins 130 familles dont un être cher risque d’être exécuté pour un crime commis alors qu’il était âgé de moins de dix-huit ans ; ces nouveaux propos ont montré en outre que les nombreux défenseurs des droits humains qui mènent campagne sur ce sujet n'ont pas été entendus et qu'ils continueront d'être ignorés.

Amnesty International appelle le guide suprême à intervenir de toute urgence. Il est habilité à statuer sur cette question et à faire en sorte qu’une bonne fois pour toutes les mineurs délinquants ne puissent plus être exécutés par l’État, y compris ceux condamnés au titre de la qisas pour meurtre.

Complément d’information

Le 16 octobre, le procureur général adjoint aux affaires judiciaires Hossein Zabhi a déclaré qu’aux termes d’une directive du pouvoir judiciaire transmise à toutes les juridictions en Iran, l’État n’exécuterait plus de personnes condamnées pour des crimes commis alors qu’elles étaient âgées de moins de dix-huit ans. Très bien accueillie en Iran et dans le reste du monde, cette déclaration semblait marquer une rupture avec le passé, bien que de telles directives n’aient pas force de loi. Une directive émise en 2002 par le responsable de la justice pour mettre fin aux lapidations n’a, par exemple, jamais été mise pleinement en application ; des condamnations à la lapidation ont continué à être émises et un homme a été lapidé à mort en juillet 2007.

Dans la justice iranienne, il y a une distinction entre les cas où la peine prononcée est l’exécution (hokm-e edam) et ceux où l’accusé est condamné en vertu du principe de qisas, bien que les médias omettent souvent de faire cette distinction. Aux termes du droit iranien, le meurtre est traité comme un litige privé entre deux parties civiles, le rôle de l’État étant de faciliter son règlement par une procédure judiciaire. Ainsi, la peine capitale, qualifiée de hokm-e edam, est considérée comme infligée par l‘État, tandis que la qisas l’est par la famille de la victime. De ce fait, les condamnations au titre de la qisas ne sont pas susceptibles de grâce ou d’amnistie de la part du guide suprême.

Aux termes du droit international, cependant, l’Iran conserve l’entière responsabilité du respect et de la protection des droits des personnes relevant de sa juridiction, quel que soit le rôle joué par les parties civiles dans le fonctionnement de la justice. En cas de condamnation au titre de la qisas, l’Iran doit respecter les droits de tout mineur délinquant en veillant à ce que la procédure suivie ne permette pas l’exécution de cette personne et protège le mineur délinquant contre toute intervention des parties civiles qui conduirait à une exécution. L’Iran a procédé à l’exécution judiciaire de personnes âgées de moins de dix-huit ans tout comme à celle de mineurs délinquants âgés de plus de dix-huit ans au moment de leur exécution. Selon les informations dont dispose Amnesty International, il y a au moins 130 mineurs délinquants dans les quartiers des condamnés à mort en Iran. L’organisation craint que ce chiffre ne soit beaucoup plus élevé dans la réalité. Depuis 1990, l’Iran a exécuté au moins 37 mineurs délinquants, dont huit en 2007 et six en 2008. À la connaissance d’Amnesty International, aucun autre pays n’a procédé à l’exécution d’un mineur délinquant en 2008.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Amnesty International Belgique francophone
Rue Berckmans, 9, 1060 Bruxelles
Tél : +32 (0) 2 538 81 77
Fax : + 32 (0) 2 537 37 29
Web: http://www.amnestyinternational.be/doc/

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18791

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ESPAGNE: Retours à tout prix : L’Espagne pousse au rapatriement de mineurs non accompagnés en l’absence de garanties [publication]

[BRUXELLES, le 17 octobre 2008] – L’accélération des renvois par l’Espagne de mineurs non accompagnés entrés illégalement dans le pays pourrait les mettre en danger et leur faire courir des risques de mauvais traitements et de mise en détention, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport. Le gouvernement doit interrompre ces rapatriements jusqu’à la mise en place d’un processus garantissant le bien-être des enfants et, dans l’immédiat, il doit leur donner le même accès à un avocat indépendant que celui accordé aux migrants adultes par la loi espagnole.

Le rapport de 25 pages, Retours à tout prix : L’Espagne pousse au rapatriement de mineurs non accompagnés en l’absence de garanties, indique que les autorités d’Andalousie, région du sud qui sert de point d’entrée aux migrants, ont déclaré qu’elles comptaient renvoyer au Maroc 1 000 mineurs non accompagnés placés sous leur garde, affirmant que toutes les garanties sont en place. Les fonctionnaires n’ont cependant pas été en mesure d’expliquer en quoi le retour vers leur pays d’origine représentait l’intérêt supérieur de ces enfants, ainsi que l'exige la loi. Ils ont par ailleurs affirmé que l’engagement du gouvernement marocain de reprendre les enfants est en soi une garantie suffisante de leur bien-être après leur retour.

« L’Espagne prend des risques avec la sécurité de ces enfants », a déclaré Simone Troller, chercheuse sur les droits des enfants en Europe pour Human Rights Watch. « Pourquoi refuser à ces mineurs particulièrement vulnérables les garanties supplémentaires dont jouissent les migrants adultes, notamment le droit d'accès à un avocat indépendant ? »

Le 20 octobre 2008, l’Espagne doit comparaître devant le Comité des droits de l’Homme des Nation Unies qui examinera la mise en œuvre par le gouvernement du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP). Dans son rapport officiel au Comité, cependant, le gouvernement espagnol ne mentionne pas son empressement à rapatrier les enfants qui entrent dans le pays sans être accompagnés par leurs parents ou un adulte responsable, bien que les recherches effectuées par Human Rights Watch et d’autres organisations démontrent qu’en les renvoyant, le gouvernement viole régulièrement leurs droits tels qu’ils sont stipulés dans les dispositions du PIRDCP.

Les chercheurs de Human Rights Watch ont découvert que lors de la prise de décision de rapatrier un enfant, les fonctionnaires du gouvernement ne procèdent pas à une analyse, ni même une collecte d'informations sur ce qui pourrait arriver à ces enfants dans leur pays d'origine. Dans de nombreux cas, les mineurs ne sont pas autorisés à être entendus alors même qu’ils font l’objet d’une procédure de renvoi. Au cours des deux dernières années, les tribunaux espagnols ont bloqué plus d'une vingtaine de rapatriements qui étaient en contravention avec les lois du pays.

Alors que l’Espagne fournit des avocats aux adultes confrontés à la déportation, elle refuse toute aide juridique aux mineurs. En fait, ces derniers sont représentés par l’organisme même qui propose de les déporter. Le gouvernement a essayé de faire obstacle au travail d’avocats bénévoles qui ont fait appel pour un petit nombre d’enfants.

« Plus que tout autre migrant, les mineurs qui viennent seuls en Espagne ont besoin d’avocats pour protéger leurs intérêts », a remarqué Mme Troller. « L’Espagne doit leur fournir une aide judiciaire, comme elle le fait pour les adultes. »

La plupart de ces enfants non accompagnés viennent du Maroc. L’accélération par l’Espagne du renvoi des mineurs non accompagnés au Maroc et au Sénégal, autre pays dont sont originaires des centaines de mineurs non accompagnés arrivés aux îles Canaries, l'a amenée à conclure des accords bilatéraux de réadmission ; ces accords ont été suivis de rencontres au plus haut niveau avec les deux pays. L’Espagne a également financé la construction, au Maroc, de centres d’accueil et d’hébergement pour enfants.

Human Rights Watch ainsi que d’autres organisations non gouvernementales internationales et espagnoles ont étayé avec des documents les abus dont sont victimes les mineurs non accompagnés pendant et après leur retour, en Espagne comme au Maroc. Au lieu de réunir les enfants avec leurs familles, les forces de sécurité marocaines les ont laissés à la rue et abandonnés à eux-mêmes.

« Avant de prendre la décision de les renvoyer, l’Espagne doit enquêter sur la situation qui attend ces enfants après leur retour », a insisté Mme Troller.

Human Rights Watch appelle l’Espagne à :

  • fournir à tous les mineurs non accompagnés une aide juridique indépendante et compétente, et ce pendant toute la durée de la procédure ;
  • adopter une législation, accompagnée de procédures obligatoires et de normes, qui indique clairement l'obligation du gouvernement de déterminer à titre individuel l'intérêt supérieur d’un enfant et les risques qu’il encourt avant de prendre la décision de le rapatrier ; et
  • mettre en place des mécanismes de surveillance indépendante et de communication de rapports sur la mise en œuvre des accords de réadmission relatifs aux mineurs non accompagnés avec le Maroc et le Sénégal.

 

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Human Rights Watch
350 Fifth Avenue, 34th floor, New York, NY 10118-3299
Tél: + 1 212 216 1837; Fax: + 1 212 736-1300
Email: [email protected]
Web: www.hrw.org

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18722

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OMS: Rapport mondial sur la santé 2008 [publication]

[14 octobre 2008] - Le Rapport sur la santé dans le monde 2008, évalue de manière critique la façon dont les soins de santé sont organisés, financés et dispensés dans les pays riches et dans les pays pauvres de par le monde. Ce rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) rend compte d'un certain nombre d'échecs et d'insuffisances qui ont introduits des déséquilibres dangereux dans l'état de santé de différentes populations, tant à l'intérieur des pays qu'entre eux.

“Le Rapport sur la santé dans le monde décrit un moyen de venir à bout de l'inégalité et de l'inefficacité des soins de santé et ses recommandations doivent être prises en compte,” a déclaré le Directeur général de l'OMS, Margaret Chan, lors du lancement du rapport à Almaty, au Kazakhstan. “Un monde fortement déséquilibré en matière de santé n'est ni stable ni sûr.”

Le rapport intitulé Les soins de santé primaires – maintenant plus que jamais commémore le 30e anniversaire de la Conférence internationale d'Alma-Ata sur les soins de santé primaires qui s'est tenue en 1978. Cet événement fut le premier à inscrire l'équité en matière de santé au projet politique international.

Inégalités criantes

Au terme d'un vaste examen de la situation, ce rapport a mis en évidence des inégalités criantes en matière de résultats sanitaires, d'accès aux soins et de coût des soins de santé pour les patients. Les différences d'espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépasse désormais 40 ans. Sur les quelque 136 millions de femmes qui accoucheront cette année, près de 58 millions ne bénéficieront d'aucune assistance médicale ni pendant l'accouchement ni après, ce qui met en jeu leurs vies et celles de leurs nourrissons.

Sur le plan mondial, les dépenses publiques de santé varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6000 dollars. Pour 5.6 milliards d'habitants de pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des dépenses de santé se fait par paiement direct.

Avec l'augmentation des coûts de la santé et la désorganisation des systèmes de protection financière, les dépenses personnelles de santé poussent désormais chaque année 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

Des différences considérables en matière de santé existent à l'intérieur des pays et parfois au sein d'une même ville. À Nairobi, par exemple, le taux de mortalité des moins de cinq ans est inférieur à 15 pour mille dans les quartiers à revenu élevé. Dans une zone de taudis de la même ville, ce taux atteint 254 pour mille.

“Une mortalité maternelle, infantile et des moins de cinq ans élevée révèle un manque d'accès à des services de base tels que l'approvisionnement en eau propre et l'assainissement, la vaccination et une nutrition appropriée,” a déclaré la Directrice générale de l'UNICEF, Ann M. Veneman. “Des soins de santé primaires incluant des services intégrés au niveau de la collectivité peuvent contribuer à améliorer la santé et à sauver des vies.”

Lire le reste de cet article

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Organisation mondiale de la Santé
Avenue Appia 20, 1211 Genève 27
Tél: + 41 22 791 21 11; Fax: + 41 22 791 3111
Email: [email protected]
Web: www.who.int

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18705

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BULGARIE: La Bulgarie a violé le droit à l'éducation [nouvelles]

Le Conseil de l'Europe constate que la Bulgarie a privé de leur droit à l'éducation des enfants atteints de troubles mentaux en ne leur assurant pas la scolarité. Selon le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l'Europe il s'agit bien d'une discrimination, "le taux d'accès à l'éducation de ces enfants étant considérablement inférieur à celui des autres catégories d'enfants", selon un communiqué publié sur son site internet.

Celui-ci mentionnait que dans 18 des 27 foyers visités, seuls 71 enfants étaient scolarisés dans des écoles primaires "ordinaires" ou "spécialisées", soit 6,2 pour cent contre une moyenne de 94 pour cent pour toutes les autres catégories d'enfants.

Quelque 3,000 enfants sont répartis dans 27 FEHM en Bulgarie. Dans certains foyers, comme à Sofia, aucun enfant n'était scolarisé.

Le gouvernement a reconnu dans son mémoire en défense qu'un nombre élevé d'enfants n'étaient pas scolarisés. Mais il a affirmé que cette situation ne concernait pas seulement des enfants handicapés mentaux et que par conséquent les allégations de discrimination "ne sont pas fondées".

L'organisation plaignante, est-il précisé, avait limité le champ de sa réclamation aux seuls enfants souffrant de troubles mentaux et vivant dans les foyers FEHM.
Le MDAC dénonçait le fait "qu'aucun enseignement n'est dispensé dans ces foyers" et que le gouvernement "n'a consenti que peu d'efforts pour scolariser les enfants à l'extérieur" des FEHM.

L'avertissement du Conseil de l'Europe oblige la Bulgarie à se mettre en conformité avec la Charte européenne des droits sociaux dont elle a violé l'article 17.

Informations supplémentaires

[Source: Handicap.fr]

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18696

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CONSEIL DE L'EUROPE: L’éducation aux droits de l’homme est une priorité, déclare le Commissaire Hammarberg [publication]

Les droits de l’homme ne peuvent avoir de réalité que si les citoyens sont informés de leurs droits et savent comment les utiliser. L’éducation aux droits de l’homme est donc essentielle à la mise en œuvre effective des normes adoptées. Soixante ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui accorde une place importante à cette exigence éducative, nous sommes encore loin de permettre à chacun de connaître ses droits et de savoir comment les faire valoir.

Point positif : l’éducation aux droits de l’homme reçoit de fait l’attention dont elle a particulièrement besoin aux niveaux européen et international. Les agences des Nations unies, à commencer par l’Unesco, ont adopté des résolutions, organisé des conférences et mis au point des plans d’action. Le Conseil de l’Europe est particulièrement actif dans ce domaine et des organisations non gouvernementales ont également lancé des
programmes d’une grande utilité.

Actuellement, l’enjeu reste la concrétisation des différentes recommandations au niveau national. L’éducation aux droits de l’homme ne doit pas se réduire au simple énoncé des diverses conventions juridiques et à un saupoudrage d’explications sur le rapport entre ces textes et la vie quotidienne du commun des mortels.

D’après mon expérience, un certain nombre de gouvernements n’ont pas placé l’éducation aux droits de l’homme à l’école suffisamment haut parmi leurs priorités. Le nombre d’heures d’enseignement est limité et les méthodes pédagogiques inadaptées. On a préféré préparer les élèves au marché du travail plutôt que de développer des aptitudes à la vie en société englobant les valeurs humanistes.

Plus inquiétant, il semble que certains gouvernements redoutent que l’introduction des droits de l’homme à l’école n’alimente des critiques indésirables, voire compromette leurs politiques. C’est une attitude antidémocratique et à courte vue. L’éducation des citoyens aux droits individuels produit une société informée, qui contribue à renforcer la démocratie. C’est pourquoi l’éducation aux droits de l’homme revêt une importance décisive pour le Conseil de l’Europe.

La priorité des acteurs internationaux devraient être d’aider les pays à élaborer leurs propres programmes et des supports pédagogiques adaptés à leurs besoins. L’objectif du Programme mondial d’éducation dans le domaine des droits de l’homme de l’ONU, qui a débuté en 2005, est de donner aux pays des indications sur les moyens de planifier et de mettre en œuvre ce type d’action au niveau national. Le projet Education à la citoyenneté démocratique et aux droits de l’homme que mène actuellement le Conseil de l’Europe s’appuie quant à lui sur l’expérience d’un réseau de coordinateurs nationaux.

Un centre européen de ressources pour l’éducation à la compréhension interculturelle, aux droits de l’homme et à la citoyenneté démocratique, le centre européen Wergeland, doit ouvrir ses portes à l’automne à Oslo. Il mènera et soutiendra des recherches, organisera des formations continues à l’intention des enseignants, diffusera des informations et servira de lieu d’échange et de réunion pour tous les acteurs concernés. Les pays ont en effet des choses à apprendre les uns des autres.

Le système scolaire restera certainement la principale source d’apprentissage par les jeunes générations de leurs droits et des moyens de les exercer. L’école ne devrait pas se contenter de transmettre les informations clés sur les normes des droits de l’homme et leurs mécanismes de protection ; elle a aussi un rôle capital à jouer dans la promotion de valeurs telles que le respect de l’autre, la non-discrimination, l’égalité entre les femmes et les hommes et la participation démocratique. Lire le reste de cet point de vue

Thomas Hammarberg

Pour de plus amples informations, contacter:
Council of Europe
B Building - Office B137, F - 67075 Strasbourg Cedex
Tél: +33 3 88 41 22 62; Fax: +33 3 90 21 52 85
Email: [email protected]
Web: www.coe.int/children

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18618

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**NOUVELLES BREVES**

CRIN: Guide pour contester les violations des droits de l'enfant
http://www.crin.org/docs/resources/Français/droit/index.asp

Gaza: Les forces israéliennes ont tué 68 enfants de Gaza en une année (24 octobre 2008)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18795&flag=news

Ethiopie: Pas de nourriture, pas d’éducation (15 octobre 2008)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18695&flag=news

Haiti: la pauvreté augmente de jour en jour, selon le Programme alimentaire mondial (8 octobre 2008)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18619&flag=news

Cambodge: Après les abus, la France reprend les adoptions au Cambodge avec prudence (6 octobre 2008)
http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=18603&flag=news

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