CRINMAIL 65

26 septembre 2007 - CRINMAIL 65

 

___________________________________________________________

- CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME: L’Examen Périodique Universel est lancé [nouvelle]

- VIOLENCE: Rapport de l’expert indépendant chargé de l’étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants [publication]

- ILO: Loin des regards, les petites filles dans les mines [publication]

- ASSEMBLEE GENERALE: Rapport du Secrétaire général - État de la Convention relative aux droits de l’enfant [publication]

- CAMEROUN: Un enfant tiraillé entre une "église" et son médecin [nouvelle]

- EUROPE: Le Commissaire défend l’accès des enfants aux juridictions internationales [nouvelle]

**NOUVELLES BREVES**

___________________________________________________________

Vous pouvez aussi lire ce CRINMAIL en ligne à: http://crin.org/email/crinmail_detail.asp?crinmailID=2434

Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
Si vous ne recevez pas ce message en format HTML, vous ne verrez pas ses liens hypertextes. C'est pourquoi, à la fin de chaque article, nous avons inclu une adresse URL complète qui vous renvoie à une page web contenant de plus amples informations.

___________________________________________________________

CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME: L’Examen Périodique Universel est lancé [news]

[25 septembre 2007] - Le Conseil a défini la liste des 48 pays qui devront être revus en 2008. Une trentaine était déjà connus: les 28 membres du Conseil en 2007 et 2008 et deux volontaires, la Suisse et la Colombie. Les 18 autres ont été tirés au sort.

L’exercice se déroulera en trois sessions tout au long de l’année (16 pays par session) à des dates qui restent à définir. Le président Doru Romulus Costea propose en février, mai et peut-être en septembre, mais l’Afrique du Sud, au nom des pays de son continent et avec l’appui des asiatiques, a demandé un rapport des échéances pour avoir plus de temps de préparation.

« Je suis d’accord de donner un délai suffisant pour les pays moins avancés, mais maintenant que nous connaissons la liste, il faut voir qui en a vraiment besoin », a t-il déclaré. Il a ajouté qu’il est urgent de mettre en marche ce nouveau mécanisme. Il envisage de fixer tous les détails au début de la semaine prochaine.

L’examen périodique va se dérouler en marge des sessions régulières du Conseil. Il consistera en un débat de trois heures sur chaque pays, qui devra déboucher sur des recommandations adressées à l’Etat examiné ou sur un projet de résolution.

Cet « examen par les pairs » se fera sur la base de trois documents : un rapport de vingt pages présenté par le pays concerné ; un autre de dix pages du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme résumant les informations rassemblées par l’ONU sur ce pays ; enfin un troisième document de dix pages du Haut-Commissaire, sur les positions des ONG. Une troïka de diplomates, tirée au sort pour chaque pays, sera responsable de mener à bien l’ensemble du processus.

Les 16 pays de la première session sont:

Bahreïn, Équateur, Tunisie, Maroc, Indonésie, Finlande, Royaume-Uni, Inde, Brésil, Philippines, Algérie, Pologne, Pays-Bas, Afrique du Sud, République tchèque et Argentine.

La deuxième session examinera les pays suivants: Gabon, Ghana, Pérou, Guatemala, Bénin, République de Corée, Pakistan, Zambie, Japon, Ukraine, Sri Lanka, France, Tonga, Roumanie, Mali et Suisse.

Dans la troisième session on trouvera: Botswana, Bahamas, Burundi, Luxembourg, Barbade, Montenegro, Emirats Arabes Unis, Israël, Liechtenstein, Serbie, Turkmenistan, Burkina Faso, Cap Vert, Colombie, Ouzbekistan et Tuvalu.

[Source: Tribune des Droits Humains: http://www.humanrights-geneva.info/sommaire.php3?lang=fr]

Informations supplementaires

 

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14967

---------------------------------------------------------------------------

VIOLENCE: Rapport de l’expert indépendant chargé de l’étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants [publication]

 

[24 septembre 2007] - Le présent rapport est établi en application de la résolution 61/146 de l’Assemblée générale et donne des informations sur la diffusion de l’étude des Nations Unies sur la violence à l’égard des enfants et sur les progrès accomplis au cours de la phase initiale du suivi de l’étude. Il indique également la stratégie nécessaire pour continuer de donner suite à l’étude.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
L'Assemblée Générale
http://www.un.org/french/ga/index.shtml

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14952

---------------------------------------------------------------------------

ILO: Loin des regards, les petites filles dans les mines [publication]

[GENEVE, 17 septembre 2007] - Une nouvelle étude du BIT montre que non seulement des enfants sont toujours contraints de travailler dans des mines mais aussi que la plupart sont des filles. Il s’agit d’une des pires formes de travail des enfants: les jeunes filles risquent en permanence de se blesser en portant de lourdes charges de pierre ou d’être contaminées par le mercure, dangereux pour le système nerveux. Sans aucune chance d’aller à l’école, elles sont prises au piège d’une vie de misère.

L’histoire d’Hadiza n’est pas une exception mais elle se termine mieux que beaucoup d’autres. A l’âge de 7 ans, elle et ses parents sont arrivés à Komabangou au Niger et, avec ses frères et sœurs plus âgés, elle a été mise au travail, au lavage de l’or et à l’extraction des déblais et du minerai des puits.

La jeune fille se souvient avoir refusé de travailler.

«Les petites filles ne sont pas faites pour travailler dans les mines d’or», dit-elle au cours d’un témoignage recueilli pour l’une des études réalisées dans le cadre du nouveau rapport du BIT intitulé Girls in mining: Research finding from Ghana, Niger, Peru and the United Republic of Tanzania (Les filles à la mine: résultats d’enquêtes au Ghana, au Niger, au Pérou et en République-Unie de Tanzanie). «Alors que je travaillais encore, j’ai réussi à m’échapper deux fois et à me cacher dans la famille de l’un de mes amis, mais à chaque fois j’ai été ramenée à ma famille».

Le rapport montre que tous les garçons et les filles impliqués dans des activités minières artisanales dans le monde ne sont pas aussi chanceux qu’Hadiza: une infirmière qui l’avait vue a dit à son père que la fillette souffrirait d’asthme et pourrait mourir si elle continuait à travailler. Comprenant quels étaient les risques, le père a décidé d’interdire à tous ses enfants de travailler dans les mines d’or. A la même époque, en 2006, les autorités ont banni le recours à des filles de moins de 15 ans dans l’extraction et le traitement de l’or.

«Aujourd’hui, à part quelques travaux ménagers, je n’ai rien d’autre à faire», dit-elle. «Mon petit frère et moi avons été inscrits à l’école.»

Première conférence

L’histoire d’Hadiza met en lumière un tabou – l’utilisation de jeunes filles dans de petites exploitations minières – qui a attiré l’attention de l’OIT et a été discuté publiquement pour la première fois lors de la Conférence sur les communautés et les mines de petite taille (CASM) qui s’est tenue à Ulaanbaatar en Mongolie du 7 au 12 septembre 2007. Le programme CASM est présidé par le ministère du Développement international du gouvernement britannique et hébergé au siège de la Banque mondiale à Washington D.C.

Le rapport ne fait pas seulement la lumière sur cette question mais montre comment la coopération entre le Programme international de l’OIT pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) et les autorités locales a commencé à traiter cette question des filles employées dans des mines artisanales et à la résoudre.

La nouvelle étude de l’OIT fait état de recherches menées au Ghana, au Niger, au Pérou et en Tanzanie en 2006. Les enquêteurs ont rencontré des jeunes filles – parfois d’à peine 10 ans – exposées à d’innombrables dangers dans les mines artisanales – chutes de pierre, poussière suffocante, accidents impliquant des outils bien trop lourds et trop grands pour elles, exposition à des vibrations constantes, au bruit et à des substances chimiques toxiques telles que le mercure.

Le rapport affirme que les filles sont aussi embauchées pour des tâches connexes comme le transport de nourriture, de fournitures, d’eau et de pierres. Elles aident aussi leur mère à préparer les repas et les boissons. Pour atteindre les consommateurs sur place dans les mines, elles doivent traverser des galeries et des terrains dangereux qui peuvent s’effondrer ou être contaminés au mercure.

Au Pérou, des filles sont régulièrement employées dans les bars et les restaurants destinés à la communauté minière. On y a trouvé des filles, âgées de 10 à 12 ans, travaillant jusqu’à 12 heures par jour. Dans certains cas, travailler dans un bar peut mener à la prostitution ou aux abus sexuels imposés par des clients ou des employeurs, ajoute le rapport.

L’étude de l’OIT montre que les filles qui évoluent aux alentours de la mine sont vulnérables au harcèlement et aux abus sexuels. L’exploitation sexuelle à des fins commerciales des filles et des femmes est patente dans tous les pays étudiés. Dans la zone minière de Minerani en République-Unie de Tanzanie par exemple, sur 130 filles interviewées, 85 déclarent avoir échoué dans une forme ou une autre de prostitution à proximité de l’exploitation minière.

Un problème mal compris

La nouvelle étude de l’OIT remet en question les lieux communs relatifs au partage des rôles entre les filles et les garçons dans les communautés des mines artisanales. Elle démontre que les filles accomplissent souvent des tâches tout aussi dangereuses que celles entreprises par les garçons, effectuant de plus lourds horaires avec un volume de travail plus important; elles ont également moins de chance de pouvoir être retirées du marché du travail, scolarisées et réinsérées.

Selon cette étude, les filles âgées de 12 à 17 ans dans les mines artisanales en République-Unie de Tanzanie travaillent de 42 à 70 heures par semaine dans le commerce des pierres précieuses. Des garçons travaillent aussi dans ce secteur mais ils sont souvent plus âgés (au-delà de 15 ans) et travaillent moins longtemps (entre 28 et 52 heures).

Même lorsque des projets relatifs au travail des enfants sont conçus, les filles sont souvent ignorées.

Informations supplémentaires

 

Pour de plus amples informations, contacter:
Le Programme international pour l’élimination du travail des enfants
Pulchowk, Lalitpur, PO Box 8971
Tel: + 977 1 550691; Fax: + 977 1 550714
Email: [email protected]
www.ilo.org/kathmandu

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14901

---------------------------------------------------------------------------

ASSEMBLEE GENERALE: Rapport du Secrétaire général - État de la Convention relative aux droits de l’enfant [publication]

Dans sa résolution 61/146, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-deuxième session, un rapport sur les droits de l’enfant contenant des renseignements sur l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant. Le présent rapport fait suite à cette demande.

Informations supplémentaires

  • Rapport du Secrétaire Général sur l'État de la Convention relative aux droits de l’enfant 2006

Pour de plus amples informations, contacter:
UN OHCHR - Comité des droits de l'enfant
8-14 Avenue de la Paix, CH 1211 Genève 10
Tél: +41 22 917 9000 ; Fax: +41 22 917 9022
www.unhchr.ch/html/menu2/6/crc/

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14796

---------------------------------------------------------------------------

CAMEROUN: Un enfant tiraillé entre une "église" et son médecin [news]

 

Des membres d'un groupe religieux ont tenté d'empêcher une intervention chirurgicale à l'hôpital de Djoungolo.

Pour le profane, la scène avait quelque chose d'irréel. Bébé Marcellin, un an à peine, souffre d'une malformation cardiaque depuis la naissance. Arrivé aux urgences de l'hôpital de Djoungolo, lundi dernier, aux environs de 21heures, le garçonnet, est immédiatement interné par le médecin, le Dr Bob Oyono, chirurgien pédiatre.

Selon ce dernier, le bébé qui souffre d'une malformation du coeur, a fait une occlusion intestinale. Son état est jugé grave. Il faut l'opérer. " L'occlusion intestinale est un problème pour lequel il faut opérer immédiatement.

Autour de 22h, j'ai mis l'enfant en réanimation ", explique le Dr Bob Oyono. Quelques heures après, coup de théâtre. Le médecin est brutalement sorti de son bureau, alerté par un vacarme. " Quand je reviens quelque temps après, je trouve une cérémonie autour de l'enfant. Un groupe de personnes était en train de faire un tapage infernal autour du jeune malade. Ils avançaient que l'enfant était possédé et qu'ils allaient le délivrer ", explique le médecin. De quoi s'agit-il en réalité?

D'après des témoignages, il se trouve que des membres d'une " église éveillée ", comme il en prolifère en ce moment, conduite par le grand-père maternel de l'enfant malade, est venue camper dans le pavillon où le malade était interné. Chants, louanges et prières par ci, incantations et autres rites par là sont venus troubler le calme de l'hôpital. Bref, l'hôpital a été pris d'assaut par les prétendus " messagers du Christ ".

Devant ce carnaval, le médecin appelle les vigiles et demande d'arrêter le vacarme. Peine perdue. Le grand-père du bébé ne se retient pas et continue les rites. On tire l'enfant à gauche. On le tire à droite. Selon le grand-père, les médecins seuls " ne guérissent pas le malade, ils le soignent tout juste ". C'est Dieu seul qui guérit en réalité. Et d'après lui, il n'est pas question d'une intervention chirurgicale.

Seule la prière suffit. " Devant tout ce manège, j'ai dit au père de l'enfant, un infirmier, que si le bruit ne s'arrêtait pas, il fallait évacuer tout le monde. Le père, connaissant la gravité de la maladie a fini par demander au groupe de sortir ", ajoute le médecin. Non satisfait, " le pasteur " a récupéré l'enfant et s'est mis à crier et à provoquer la gène chez tous les malades. Après tous ces tiraillements, l'enfant est finalement resté à l'hôpital et les adeptes mis dehors par le personnel soignant.

Selon le médecin, cette scène atypique est hélas courante dans certains hôpitaux. Ces églises éveillées, de plus en plus fréquentes, envahissent tous les espaces sous prétexte d'apporter la guérison: " Je suis confronté à des cas pareils au moins deux à trois fois par semaine. C'est terrible d'exposer la vie des êtres humains par des réactions pareilles. Il faut que les " églises " comprennent qu'on peut prier pour tout le monde même étant à des milliers de kilomètres ", conclut le Dr Bob Oyono.

[Source: Cameroon Tribune; http://www.cameroon-tribune.net/edition.php?lang=Fr&oled=j26092007]

Informations supplémentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14685

---------------------------------------------------------------------------

EUROPE: Le Commissaire défend l’accès des enfants aux juridictions internationales [nouvelle]

[STRASBOURG, 26 September 2007] - « Les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme ne sont pas assez connus des enfants, ni de ceux qui travaillent à leurs côtés » a déclaré le Commissaire aux Droits de l’Homme en conclusion de la conférence sur la justice internationale pour les enfants, qui s'est tenue les 17 et 18 septembre à Strasbourg.

Thomas Hammarberg a énuméré les moyens de permettre les recours des enfants devant les juridictions internationales, parmi lesquels l’assurance de leur plein accès par les Etats parties, la possibilité d’y recourir à tout âge et la dissémination des informations dans un language compréhensible aux plus jeunes.

Il a également plaidé en faveur d'une simplification des procédures. « Les tribunaux internationaux doivent, comme les juridictions nationales, adopter des procédures adaptées à la vulnérabilité des enfants », a-t-il poursuivi, « afin que ceux-ci ne se retrouvent pas devant des barrières infranchissables ».

La conférence était organisée dans le cadre de la Campagne du Conseil de l'Europe « construire une Europe pour et avec les enfants ». Elle a réuni d’éminents représentants de juridictions et organisations internationales, de la société civile mais aussi des experts nationaux et des praticiens du droit.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Conseil de l'Europe
Nationality and Family Law Unit
F-67075 Strasbourg Cedex
Tel: +33 3 88 41 25 51
www.coe.int

Visiter: http://crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14978&flag=news

---------------------------------------------------------------------------

**NOUVELLES BREVES**

Soudan: Rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé (septembre 2007)
http://crin.org/resources/infodetail.asp?id=14904

RDC: l'ONU appelle à une solution politique durable et à la fin de la violence sexuelle (13 septembre 2007)
http://crin.org/resources/infodetail.asp?id=14881

Côte d'Ivoire: Rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé (septembre 2007)
http://crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14824&flag=report

Ukraine: Abandons à la naissance: efforts du gouvernement ukrainien (7 septembre 2007)
http://crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14806&flag=news

___________________________________________________________

CRINMAIL en français est une liste électronique d'adresses du Child Rights Information Network (CRIN). CRIN ne certifie, ne valide, ni ne vérifie les informations envoyées par ses membres à CRINMAIL. La responsabilité de la validité et de l'exactitude de toute information y figurant incombe à son auteur.

 

Pour vous abonner à cette liste visiter le site internet: http://www.crin.org/email.

___________________________________________________________