CRINMAIL 64

23 août 2007 - CRINMAIL 64

 

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- MOZAMBIQUE: Une loi contre le trafic humain [news]

- JORDANIE: Le gouvernement ouvre des écoles aux enfants iraquiens [news]

- SIERRA LEONE: Tabou aux élections [news]

- CONSEIL DE L'EUROPE: Campagne contre la fessée [news]

- CONSEIL DE L'EUROPE: Les enfants migrants ont besoin d’une meilleure protection [publication]

- COTE D'IVOIRE : Le processus de paix doit faire face au problème de la violence sexuelle [publication]

- COMITE DES DROITS DE L'ENFANT: 46ème Session - rapports alternatifs [événement]

- PANEL INTER-AGENCES SUR LA JUSTICE DES MINEURS : Assistant(e) de Communication/Webmaster [stage]

**NOUVELLES BREVES**

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Vous pouvez aussi lire ce CRINMAIL en ligne à: http://www.crin.org/email/crinmail_detail.asp?crinmailID=2355

Vos contributions seront les bienvenues si vous travaillez dans le domaine des droits de l'enfant. Pour nous les faire parvenir, envoyez un e-mail à [email protected].
Si vous ne recevez pas ce message en format HTML, vous ne verrez pas ses liens hypertextes. C'est pourquoi, à la fin de chaque article, nous avons inclu une adresse URL complète qui vous renvoie à une page web contenant de plus amples informations.

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MOZAMBIQUE: Une loi contre le trafic humain [news]

[16 août 2007] - Plus de 1.000 Mozambicains, y compris des enfants, sont trafiqués vers l’Afrique du Sud chaque année où ils sont obligés de s’adonner à la prostitution ou de fournir de la main-d’œuvre gratuite ou bon marché. En réponse, le gouvernement mozambicain a approuvé fin juillet une nouvelle loi qui fera du trafic humain un crime passible de lourdes peines de prison.

Le trafic humain en Afrique australe, spécialement celui des femmes et des enfants pour travailler principalement dans des hôtels de passe ou parfois bénévolement, ou pour offrir une main-d’œuvre bon marché dans l’agriculture, serait en augmentation.

L’Organisation internationale des migrations (OIM) a estimé dans une étude que plus de 1.000 femmes et enfants mozambicains sont trafiqués vers l’Afrique du Sud chaque année. ’’Le nombre augmente’’, affirme Nelly Chimedza, directrice adjointe du Programme d’assistance de l’Afrique australe contre le trafic dans le bureau de l’OIM à Maputo, la capitale mozambicaine.

Le projet de loi mozambicain sera adopté au cours de la prochaine session du parlement en septembre de cette année. Chimedza remarque que ’’c’est un exploit majeur, spécialement comme jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu une preuve pour ces genres d’activités au Mozambique’’.

Plus de travail à faire

Toutefois, Chimedza avertit que même si les parlementaires votent le projet de loi, il y a encore plus de travail à faire avant qu’on ait une garantie que les trafiquants seront traduits en justice. ’’Le défi sera de faire circuler l’information sur la loi pour que les gens sachent que le trafic est un crime’’.

Mais, même si les gens le savent, ’’la peur et la honte’’ persisteront, ajoute-t-elle. Beaucoup de victimes des trafiquants ne veulent pas parler de leur expérience, pas même aux membres de leur famille proche.

’’Ils veulent garder les histories pour eux-mêmes. Ils se stigmatisent eux-mêmes, spécialement comme l’abus sexuel y est souvent impliqué. Ils veulent traverser le processus de guérison, seuls, comme Sonia est en train de le faire’’, explique Chimedza.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) soutient des campagnes de sensibilisation au sein des agents chargés de la mise en œuvre de la loi, des responsables des communautés, des parents, des jeunes femmes et des enfants.

’’Les gens ne sont pas suffisamment informés de la question du trafic et des risques y afférents’’, déclare Mioh Nemeto, spécialiste de la protection de l’enfant pour l’UNICEF.

La pauvreté

’’C’est particulièrement difficile comme la pauvreté est l’une des causes sous-jacentes de l’existence du trafic. On raconte probablement aux gens que s’ils donnent leurs enfants pour qu’ils travaillent en Afrique du Sud, ils auront également la possibilité d’aller à l’école’’.

Nemeto ajoute que ce n’est pas facile de mettre les choses au clair dans la communauté parce que le trafic est entouré de mystère. ’’Nous ne savons pas exactement ce qui ce passe et, sans preuve, il est difficile de rédiger des messages appropriés pour des communautés’’.

En réalité, on sait également peu de choses au sujet du sort de la plupart des victimes.

[Source: Tribune des Droits Humains: http://www.humanrights-geneva.info/sommaire.php3?lang=fr]

Informations supplémentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14468

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JORDANIE: Le gouvernement ouvre des écoles aux enfants iraquiens [news]

[10 août 2007] – Le gouvernement jordanien a récemment annoncé qu'il ouvrirait les portes des écoles nationales aux enfants iraquiens réfugiés sur leur sol, s'est réjoui aujourd'hui le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

L'école, qui commencera le 19 août, accueillera ces enfants, qu'ils détiennent ou non un permis de séjour, indique un communiqué publié aujourd'hui à Amman.

Ce n'était pas le cas auparavant, et jusqu'ici nombre d'enfants iraquiens vivant en Jordanie n'ont pas pu aller à l'école pendant des années. Alors qu'ils ont fui la violence qui perdure dans leur pays, ils sont souvent en situation de détresse et doivent affronter de nombreux obstacles dans leur pays d'accueil.

L'UNICEF soutient l'éducation des enfants iraquiens dans leur pays et dans la région. Il a à ce titre lancé un appel commun avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), en juillet dernier, pour collecter 129 millions de dollars nécessaires au financement de la scolarisation de 155.000 enfants iraquiens dans les pays d'accueil des réfugiés, la Jordanie, la Syrie, l'Egypte et le Liban.

L'agence a souligné qu'il était urgent d'obtenir ces fonds qui correspondent au financement de l'année scolaire 2007-2008, sur le point de commencer.

L'éducation est un droit pour tous les enfants, souligne l'UNICEF, même en cas de situation difficile comme celle des personnes déplacées.

L'agence indique qu'aller à l'école permet de redonner aux enfants ayant subi d'importants changements dans leur vie un sens de la normalité.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
UN - United Nations
GA-57, New York, NY 10017
Tel: +1 212 963 4475; Fax: +1 212 963 0071
Email: [email protected]
Web: www.un.org 

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14438

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SIERRA LEONE: Tabou aux élections [news]

[10 août 07] - Près de 90 pour cent des jeunes filles et des femmes de Sierra Leone ont subi des mutilations génitales, selon Amnesty International. Celles-ci peuvent entraîner de graves complications gynécologiques ou urinaires, mais le sujet est resté tabou pendant la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives.

La question des mutilations génitales féminines (MGF), comme l’excision ou l’infibulation, a très peu été abordée par les candidats ou les candidates aux élections présidentielles et législatives qui doivent se tenir ce samedi dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest.

Très peu de femmes briguant un siège au parlement, et qui ont peut-être été excisées, ont osé aborder le sujet. Trop risqué et définitivement tabou.

En Sierra Leone, les MGF bénéficient d’un large soutien au sein des communautés, notamment auprès des sociétés très fermées "Bondo", des cercles composés exclusivement de femmes chargées d’initier les jeunes filles.

"Je ne peux rien dire maintenant (contre les MGF) parce que j’ai besoin de leur soutien", a déclaré à IPS, Tinah Greene, candidate du ’Convention People’s Party’.

"Aucun candidat ne clamera haut et fort qu’il est contre les mutilations génitales féminines, ce serait un suicide politique", explique Rodney Lowe, membre d’Amnesty International en Sierra Leone.

Durant la campagne pour la présidentielle, seul un des sept partis en lice, le ’National Democratic Alliance’ (NDA) a osé s’opposer à cette pratique. Le groupe politique est d’ailleurs le seul à présenter une femme comme candidate à la vice-présidence du pays.

L’excision (qui consiste en l’ablation du clitoris) ou l’infibulation (qui est une excision complétée par une ablation des grandes lèvres) sont pratiquées dans de nombreux pays d’Afrique. Elles sont considérées comme un rite d’initiation, comme une pratique requise par l’islam pour certaines communautés musulmanes, ou sont parfois pratiquées pour des motifs d’hygiène.

'Fanatique'

"Dans certaines régions, c’est presque devenu fanatique", estime cependant Rodney Lowe. "Avant, les filles étaient en général excisées vers l’âge de 15 ans, mais nous savons qu’elle est pratiquée sur des fillettes de six ans".

La Sierra Leone a ratifié la Convention des Nations Unies contre l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), ainsi que le Protocole de Maputo relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, portant sur les droits des femmes en Afrique, qui appellent tous deux à l’interdiction des mutilations génitales féminines, mais aucune loi nationale n’interdit l’excision dans le pays.

En juin dernier, un texte relatif à la protection des droits de l’enfant, présenté au parlement, incluait un chapitre qui aurait pu s’en prendre aux mutilations génitales, mais le paragraphe a été enlevé de la version définitive adoptée par les députés, car son interprétation portait à confusion.

A Gorama Mende, dans la chefferie de Kenema, dans le sud-est du pays, une loi interdit cependant l’excision des jeunes filles avant l’âge de 18 ans, mais son ambition initiale visait davantage à réduire le nombre de grossesses précoces parmi les adolescentes qu’à interdire la pratique.

Parmi les 566 candidats aux législatives de samedi, 64 femmes figurent sur les listes. Seules quelques-unes ont osé défier la tradition en s’opposant aux mutilations génitales féminines.

"Nous devons éduquer la population, impliquer les citoyens et leur faire comprendre les dangers des Bondo", estime Zainab Karama, candidate pour le SLPP (Sierra Leone People’s Party), au pouvoir. "Pour mettre fin aux mutilations, il faut sensibiliser la population".

[Source: Tribune des Droits Humains: http://www.humanrights-geneva.info/sommaire.php3?lang=fr]

Informations supplémentaires

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14410

 

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CONSEIL DE L'EUROPE: Campagne contre la fessée [news]

[8 août 2007] - Le Conseil de l'Europe, qui compte 47 pays, va lancer une campagne pour «changer les mentalités» sur les châtiments corporels aux enfants.

Il s’appuie sur deux «recommandations», non contraignantes, datant de 2004 et de décembre 2006.

Et s’apprête à lancer à l’automne une vaste campagne de sensibilisation «pour changer les mentalités». Le terme de «châtiment corporel», qui sent la trique et le martinet, englobe également. la fessée. Celle, par exemple, que les parents français ont tout à fait le droit de délivrer à leur enfant.

Actuellement, seuls seize pays interdisent ces gestes à l’école, mais aussi à la maison. La Suède fut la pionnière en 1979. Si nul n’a envie de justifier de sévères raclées, l’initiative du Conseil, pétrie de l’idéologie de la protection de l’enfance et de celle des droits de l’homme, risque de culpabiliser (au moins en France) des générations de parents.

«Devoir»

C’est l’un des chevaux de bataille de la secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe, Maud de Boer-Buquicchio. Lors de la 28e conférence européenne des ministres chargés des Affaires familiales, en mai 2006, la Néerlandaise défendait cette abolition, en invoquant le «devoir de protéger l’intégrité physique et psychologique» et «la dignité humaine de nos enfants».

«Nous ne sommes pas autorisés à les frapper, les blesser et les humilier. Un point c’est tout. [.] Nous devons changer de mentalités et adapter nos lois en conséquence.»

En réalité, le Conseil prône en la matière la «tolérance zéro»: ni baffe, ni tape, ni claque, qui sont assimilées à des «mauvais traitements», des «humiliations» et autres «mutilations». Et, surtout, «aucune religion, croyance, situation économique ou méthode éducative» ne saurait les justifier. Ainsi, le commissaire aux Droits de l’homme, Thomas Hammarberg, dénonce-t-il les «concepts juridiquement déshonorants» de «châtiment raisonnable» et de «correction licite».

Le Conseil de l’Europe se veut néanmoins rassurant: «Interdire les châtiments corporels dans le foyer familial ne veut pas dire engager des poursuites contre les parents, mais changer leurs comportements.» Des poursuites, il y en eut pourtant. Ainsi, en 1998, la Cour européenne des droits de l’homme sanctionnait un Britannique qui avait battu son beau-fils. Au Royaume-Uni, la justice avait justement considéré qu’il s’agissait là d’un «châtiment raisonnable».

Liens

On trouve d’autres fers de lance dans cette croisade, qui est loin de se jouer au seul sein des institutions. La psychanalyste et philosophe Alice Miller popularise depuis trois décennies l’idée qu’il n’y a pas de bonne fessée. Que la violence à l’égard des enfants génère la violence chez les adultes.

En enregistrant le «message erroné», selon lequel «les enfants sont frappés pour leur bien», les parents nient la souffrance et enseignent le recours à la violence. «Les sanctions entraînent une obéissance à court terme, mais, à plus long terme, engendrent la peur, souvent déguisée en agressivité, soif de vengeance, haine, volonté d’être enfin au pouvoir, pour punir les plus faibles. Elles conduisent à un cercle vicieux», déclarait-elle à Libération, en 1999, lors de la création de l’association Eduquer sans frapper.

De son côté, après une recherche dans plusieurs services de traumatologie d’urgence auprès de 300 adolescents, le médecin Jacqueline Cornet a établi qu’il existe un lien entre «la violence éducative» subie et la propension à avoir des accidents.

Toute cette littérature se retrouve sur le site de l’association Ni claques, ni fessées , laquelle fait circuler une pétition pour la promulgation d’une loi «qui dise le droit de l’enfant à être élevé sans claques ni fessées, et le devoir du parent contrevenant de se faire aider dans sa tâche éducative».

Lors de sa prochaine campagne, le Conseil de l’Europe devra donc convaincre la majorité de ses membres qu’une tape sur la main ou une fessée sur la couche, comme la raclée au ceinturon, est toujours «un engrenage vers la violence». Au risque de diaboliser les parents et de brouiller le message.

[Source: la Libération: http://www.liberation.fr/]

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CONSEIL DE L'EUROPE: Les enfants migrants ont besoin d’une meilleure protection [publication]

[6 août 2007] - À l’heure actuelle, les enfants migrants sont l’un des groupes les plus vulnérables d’Europe. Certains ont fui la persécution ou la guerre, d’autres la pauvreté et le dénuement total. Il y a en aussi qui sont soumis à la traite.

Particulièrement exposés sont ceux séparés de leur famille et n’ayant – au mieux – qu’un permis de séjour provisoire. Beaucoup sont victimes d’exploitation et d’abus. Leur situation nous lance donc un défi de taille eu égard aux principes humanitaires que nous défendons.

Human Rights Watch vient de publier un rapport critique décrivant la façon dont ont été reçus les quelque 900 enfants non accompagnés arrivés d'Afrique par bateau sur les plages des Iles Canaries l'année passée.

De tels rapports sont essentiels étant donné le peu de données officielles disponibles sur la situation réelle des enfants migrants en Europe. Pour élaborer en la matière une politique sage et exhaustive, il faut connaître davantage de faits.

Or, les statistiques et autres données font défaut sur presque tous les aspects du cycle de migration : les enfants qui se présentent aux frontières, leur identité, ce qu’il advient d’eux, ceux qui sont dans le pays sans permis, de même que la question de savoir s’ils sont scolarisés ou s’ils travaillent et avec qui ils vivent, ainsi que ceux qui possèdent un permis de séjour et leur situation sociale.

L’ampleur et la nature du problème restent donc en partie cachées, mais on en sait suffisamment pour se rendre compte que la situation est grave. C’est pourquoi le manque de données et de faits précis ne saurait excuser en rien la passivité politique. Même si l’on s’efforce de collecter des données, il convient d’élaborer une politique plus énergique pour protéger les droits de ces enfants.

Il existe des normes internationales en la matière. La Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant et la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles fournissent des orientations très nettes quant à la manière dont il faut protéger les droits des enfants migrants.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté des recommandations sur les enfants réfugiés et les mineurs migrants séparés. De son côté, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a publié des lignes directrices à l’attention des gouvernements et lancé un projet commun avec l’Alliance internationale Save the Children, sous le titre « Separate Children in Europe » (« Programme en faveur des enfants séparés en Europe »).

Lire la reste du dernier point de vue de Thomas Hammarberg

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Conseil de l'Europe,
F - 67075 Strasbourg Cedex, France
Fax : 33 (0)3 90 21 52 85
Email : [email protected]
Website: www.coe.int/children

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COTE D'IVOIRE : Le processus de paix doit faire face au problème de la violence sexuelle [publication]

[ABIDJAN, le 2 août, 2007] – Des hommes armés du camp pro-gouvernemental comme des groupes rebelles ont soumis de nombreuses filles et femmes à des violences sexuelles brutales en Côte d’Ivoire, tout en bénéficiant d’une impunité généralisée, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport.

En dépit du progrès que représente le processus de paix actuel, le récent accord de Ouagadougou représente un échec en ce qu’il marginalise complètement les questions de la justice et des violences sexuelles répandues.

Les pires violences sexuelles eurent lieu entre 2002 et 2004 pendant les conflits armés, mais depuis cette période, les violences sexuelles contre les filles et les femmes ont continué.

« Jusqu'à présent la violence sexuelle est restée le crime invisible de la crise ivoirienne», a dit Peter Takirambudde, Directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch. «Des combattants responsables des viols et autres attaques sexuelles ont joui d’une impunité quasi totale, tandis que les survivantes souffrent sans justice ni soins médicaux ».

Le rapport de 152 pages, « Mon cœur est coupé » : violences sexuelles commises par les rebelles et les forces pro gouvernementales en Côte d’Ivoire, révèle la nature répandue de la violence sexuelle à travers toute la crise militaire et politique ivoirienne des cinq dernières années. Le rapport, basé sur des entretiens avec plus de 180 victimes et témoins ainsi que d’autres sources, documente comment des filles et des femmes furent assujetties aux viols individuels et collectifs, ainsi que l’esclavage sexuel, l’inceste forcé, et d’autres attaques de nature sexuelle.

De nombreux combattants des deux cotés ont violé des femmes assez âgées pour être leurs grand-mères, des enfants n’ayant pas plus de six ans, des femmes enceintes, et des mères allaitant. Certaines femmes et filles ont eu des fusils, des bâtons, des crayons, et autres objets insérés dans leurs vagins.

D’autres ont été enlevées pour servir d’esclaves sexuelles, ou ont été enrôlées de force dans les rangs des combattants. Par surcroît, la victimisation sexuelle des filles et des femmes s’est souvent accompagnée d’autres violations générales des droits humains à leur encontre, contre leurs familles et leurs communautés, entre autres des tortures, massacres, mutilations, et même des cas de cannibalisme.

Depuis près de sept ans, la Côte d’Ivoire - considérée autrefois comme un pilier de stabilité et de développement en Afrique de l’Ouest - souffre d’une crise politique, militaire, et économique, et de luttes de pouvoir souvent de caractère religieux ou ethnique.

Au cours de leurs entretiens avec Human Rights Watch, des victimes de violence sexuelle ont évoqué leur souffrances physiques et psychologiques aiguës suites aux viols qu’elles subirent. Ce rapport évoque comment certaines victimes sont mortes suite aux violences sexuelles qui leur ont été infligées. Certaines furent violées de façon si violente qu’elles en subirent des hémorragies graves, des déchirures de la région génitale, de l’incontinence, et de graves infections.

La santé

D’autres souffrirent des avortements illégaux ratés qu’elles avaient faits après être tombées enceintes à la suite de leur supplice. De nombreuses femmes interrogées se plaignirent des saignements et de douleurs intenses surtout dans l’abdomen et le vagin. Il n’est pas possible de compter le nombre de victimes qui souffrirent d’infections sexuellement transmissibles et plus particulièrement du VIH/SIDA. Dissuadées par la honte, la pauvreté, et l’insuffisance des services médicaux, les victimes de violence sexuelle vont rarement chercher les soins médicaux dont elles ont tant besoin.

Le gouvernement ivoirien et les autorités rebelles Forces Nouvelles n’ont fait que peu d’efforts velléitaires pour enquêter ou poursuivre les auteurs des crimes, y compris ceux des plus ignobles violences sexuelles. Ces lacunes ont contribué à un environnement d’illégalité de plus en plus enracinée, dans lequel prévaut une impunité flagrante. De même, la communauté internationale a systématiquement négligé de prendre des initiatives pour combattre l’impunité en Côte d’Ivoire en ce qui se rapporte aux violences sexuelles, en toute probabilité de peur de faire chavirer des efforts de négociations pour la paix.

« Ni le gouvernement ni les rebelles n’ont réagi pour en finir avec les viols et autres abus commis par leurs troupes », a dit Takirambudde. « L’impunité n’a fait qu’encourager les criminels et les commanditaires dans les deux camps »

La violence sexuelle s’est produite sur l’étendue du territoire national mais a particulièrement sévi dans les régions âprement contestées de l’ouest — la partie de la Côte d’Ivoire qui a connu le plus de combats.

Les rebelles en Côte d’Ivoire ont perpétré des violences sexuelles contre certaines femmes et des filles dans les zones se trouvant sous leur contrôle, notamment à l’ouest du pays, à cause de leur ethnie ou parce que leur mari, leur père ou un autre homme de la famille travaillait pour l’État. Beaucoup d’autres ont été la cible d’agression sexuelle sans raison apparente. Des filles et des femmes ont subi des violences sexuelles chez elles, pendant qu’elles se réfugiaient en brousse, au niveau des barrages, dans leurs fermes, et même dans des lieux de culte.

De nombreuses victimes ont été enlevées par des rebelles pour servir d’esclaves sexuelles, ou elles subirent des sévices sexuels pendant de longues périodes. La résistance se soldait fréquemment par des punitions effroyables, voire même la mort. Certaines esclaves sexuelles, intimidées par leurs ravisseurs et les circonstances de leur captivité, ne purent pas s’échapper à leur vie d’esclave. Un nombre inconnu de ces filles et femmes demeurent encore auprès de leurs ravisseurs.

Les forces pro-gouvernementales, y compris des membres de la gendarmerie, de la police, de l’armée et des milices, ont aussi perpétré des actes de violence sexuelle. Les viols et autres abus sexuels commis par les forces gouvernementales ont été particulièrement répandus à l’ouest et dans les zones de combats.

Les violations commises par les forces pro-gouvernementales semblaient augmenter pendant les périodes de tension politique accrue, au cours des quatre années d’impasse politique.

Human Rights Watch fait appel au gouvernement ivoirien et aux rebelles des Forces Nouvelles pour enquêter sur les allégations de violence sexuelle et punir les auteurs d’abus selon les normes internationales.

De plus, il incombe au Conseil de sécurité des Nations Unies de publier immédiatement le rapport de 2004 de la Commission d’enquête internationale sur les violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire commis depuis 2002, et de se réunir pour débattre de ses conclusions et recommandations.

La justice seule ne peut pas alléger les souffrances des survivantes, et les Forces Nouvelles, le gouvernement et les organismes d’aide doivent agir pour améliorer l’aide médicale et psychologique, ainsi que les services sociaux dont les nombreuses survivantes de violence sexuelle ont tant besoin.

Enfin, étant donné que les abus se sont souvent aggravés en période de tension politique accrue, Human Rights Watch a souligné que la réduction numérique ou le retrait des forces de maintien de la paix doit attendre les élections présidentielles et législatives.

Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
Human Rights Watch
350 Fifth Avenue, 34th floor, New York, NY 10118-3299
Tel: + 1 212 216 1837; Fax: + 1 212 736-1300
Email: [email protected]
Website: www.hrw.org

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14257

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COMITE DES DROITS DE L'ENFANT: 46ème Session - rapports alternatifs  [événement]

Lieu: Genève, Suisse
Date: 17 septembre au 5 octobre 

Anglais / Español

La 46ème session du Comité des Droits de l'Enfant aura lieu du 17 septembre au 5 octobre 2007 au Palais Wilson à Genève, en Suisse.

Le Comité des Droits de l'Enfant examinera les rapports des Etats de Sierra Leone et Venezuela concernant la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant. Le Comité examinera aussi les rapports de France, Espagne et Bulgarie concernant la mise en pratique du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ainsi que les rapports de Bulgarie, France, Croatie, Lituanie, Luxembourg, Qatar, Espagne, et République Arabe Syrienne, concernant la mise en pratique du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés.

Les membres du Comité seront dorénavant regroupés en une salle afin d'examiner les rapports d'Etats en un comité, au lieu de deux, comme c'était le cas tout au long de l'année 2006 - le but étant de ratrapper le retard qui s'était accumulé dans l'examen des rapports d'Etats.

Les rapports alterntatifs soumis par les ONG sont maintenant disponibles sur le site de CRIN


Informations supplémentaires

Pour de plus amples informations, contacter:
UN OHCHR - Committee on the Rights of the Child
8-14 Avenue de la Paix, CH 1211 Geneva 10
Tel: +41 22 917 9000 ; Fax: +41 22 917 9022
Website: www.unhchr.ch/html/menu2/6/crc/

Visiter: http://www.crin.org/resources/infoDetail.asp?ID=14036

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PANEL INTER-AGENCES SUR LA JUSTICE DES MINEURS : Assistant(e) de Communication/Webmaster [stage]

Le Panel inter-agences sur la justice des mineurs (Interagency Panel on Juvenile Justice, IPJJ) a été mandaté par le Conseil économique et social des nations unies (résolution ECOSOC 1997/30) pour coordonner le soutient et l’assistance technique sur la question de la justice des mineurs. Son travail est guidé par la Convention relative aux droits de l’enfant et les normes de droit international sur la justice des mineurs.

L’objectif du Panel est de faciliter et promouvoir au niveau national et international la coordination sur la question de la justice des mineurs. Pour atteindre ses objectifs, le Panel est, entre autre, en train de développer un site internet sur la justice des mineurs en anglais, français et espagnol : www.juvenilejusticepanel.org

Les responsabilités du stagiaire comprennent le soutien dans le développement d’une stratégie de communication du Panel, de la réalisation des supports et outils de communication, dans l’organisation d’événements, réunions, conférences de presse, etc. et tout ce qui concerne la gestion de ressources en ligne, la recherche de documents et la mise a jour du site web.

Ceci est un stage non rémuné, basé a Genève et pour lequel il faut soit la nationalité suisse soit un permi de travail valable, et avec une langue maternelle française, une bonne rédaction, en plus d’une bonne connaissance orale et écrite de l’anglais et de l’espagnol.

Pour de plus amples informations, contacter :
Davinia Ovett, Coordinatrice du Secrétariat, Interagency Panel on Juvenile Justice,
1, rue de Varembé, CP 88, CH-1211 Genève, Suisse.
Par email à [email protected]

Pour l’annonce complète et plus d’informations, veuillez consulter le site internet : www.juvenilejusticepanel.org

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**NOUVELLES BREVES**

Etats-Unis: Un enfant marocain finalement réuni avec ses parents (15 août 2007)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=14447

Zambie: Le gouvernement planifie la circoncision masculine de masse (9 août 2007)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=14371

Tchad: Agressions sexuelles à l’encontre des femmes dans les camps de déplacés (8 août)
http://www.crin.org/resources/infodetail.asp?id=14356

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CRINMAIL en français est une liste électronique d'adresses du Child Rights Information Network (CRIN). CRIN ne certifie, ne valide, ni ne vérifie les informations envoyées par ses membres à CRINMAIL. La responsabilité de la validité et de l'exactitude de toute information y figurant incombe à son auteur.

Pour vous abonner à cette liste visiter le site internet: http://www.crin.org/email.

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