CRINMAIL 128

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11 mars 2013, issue 128 voir en ligne | inscrivez-vous | contribuez

CRINMAIL 128:

Dans cette édition :

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Une journée pour les droits des enfants, et non pas ceux de leurs parents

L’hostilité envers les droits de l'enfant en dehors de ceux de leurs parents, une tendance inquiétante que nous avons remarqué tout au long de la semaine du 4 au 8 mars pendant les sessions du Conseil des droits de l’homme (CDH), était encore plus flagrante le jeudi 7 mars durant la journée annuelle consacrée aux droits de l'enfant.

La Syrie a exprimé son hostilité envers le rapport du Haut-Commissariat des droits de l'homme (HCDH) critiquant l'idée que les enfants devraient être en mesure d'accéder aux services de santé sans la supervision de leurs parents, en particulier les soins de santé sexuel et l'avortement. Le Bahreïn a même accusé le Haut-Commissariat d'ingérence envers le «droit souverain des Etats d'élaborer des politiques ... compatibles avec le droit international». Le Gabon s'est exprimé sur la nécessité pour les familles de protéger les droits de l'enfant pour, encore une fois, parler des droits parentaux à l'égard des enfants.

Mais comme on l'a reconnu tout au long de la journée, les enfants sont titulaires de droits et leurs droits ne sont pas subordonnées à ceux de leurs parents ni à ceux de toute autre personne. Lorsque les enfants sont capables de prendre des décisions concernant leur propre santé, la Convention relative aux droits de l'enfant leur reconnaît le droit de le faire sans l'intervention ni le consentement de qui que ce soit. Lire la suite ici.


La justice pour mineurs et la violence contre les enfants

La santé mentale et de la détention
Heureusement que les adolescents repoussent les limites, voire même enfreignent la loi - la société serait bien terne et stagnante autrement ; ce fut le sentiment exprimé par M. Philip Jaffe, professeur de psychologie et directeur d'enseignement de l’unité des droits de l'enfant et de la recherche de l'IUKB, au cours d’une discussion intéressante et provocatrice organisée par Defence for Children International (DCI), le Interagency Panel on Juvenile Justice (IPJJ) et l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT).

La détention des enfants a un impact important et négatif sur la santé mentale et physique des enfants : il leur est impossible de profiter de leur droit à la santé s’ils sont détenus.

Lors du même événement, M. Shekhar Saxena, du programme sur la santé mentale de l'OMS, a souligné le lien entre les enfants en détention et les problèmes de santé mentale. En effet, entre 7 et 12 pour cent des enfants du monde qui ne sont pas en détention auraient des problèmes de santé mentale, tandis que le chiffre pour les enfants en détention est estimé à 60 pour cent. Mais les autorités échouent souvent de faire le lien, et les enfants ayant des problèmes de santé mentale ainsi que ceux ayant des difficultés d'apprentissage, sont incarcérés malgré la preuve irrévocable du mal que la détention cause à tous les enfants.

M. Jaffe a aussi fait remarquer que la détention ne fait qu’aggraver les problèmes de santé mentale parce que les enfants en détention sont isolés, ont peur, n'ont pas accès à l'éducation et restent loin d'une structure de soutien pour les aider à se développer et à dépasser ce qui, dans la plupart des cas, est une simple phase.

Toute détention des enfants représente une sentence inhumaine

Lors de la même discussion, Mme Veronica Yates, directrice de CRIN, a souligné l'importance de l'adoption d'une position ferme contre la détention des enfants qui constitue une violation de leurs droits humains. Elle a expliqué que toute forme de détention, même si ce n'est que pour une journée, a un impact significativement négatif sur la santé des enfants, et en tant que telle constitue une violation de leur droit à la santé. Mme Yates a également souligné que la prison à vie, avec ou sans possibilité de libération conditionnelle, de même que la peine de mort, ne sont pas les seules formes de détention équivalant à une peine inhumaine ; les châtiments corporels, y compris la flagellation, la bastonnade et l'amputation, représentent également des actes de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants.

Ceci a d'ailleurs été réaffirmé par un exemple de M. Jaffe qui explique que dans certains pays un enfant peut être détenu par la police simplement pour une crise de colère. Ces quelques heures en garde à vue ne sont pas seulement disproportionnées, mais aussi inhumaines si l'on considère l'âge de l'enfant, le motif de la détention et le fait qu'ils sont soumis à des endroits bondés, effrayants et souvent vicieux qui aggravent toute tendance à la violence existante chez l'enfant (tendance que la majorité des enfants dépassent rapidement).

Cliquez ci pour en savoir plus sur la campagne de CRIN sur les sentences inhumaines à l'encontre des enfants.

L'impact de la violence sur tous les droits des enfants

Mme Marta Santos Pais, Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence contre les enfants, a présenté son rapport annuel au Conseil des droits de l'homme. Vous pouvez trouver le rapport sur le site de CRIN ici.

 

Mise à jour sur le mécanisme de plainte pour les droits de l'enfant

La Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies est le seul instrument des droits de l'homme sans mécanisme actif par lequel les individus et groupes d'individus peuvent demander justice et réparation pour les violations des droits, directement au Comité des droits de l'enfant.

Le troisième Protocole facultatif de la Convention relative aux droits de l'enfant créera ce mécanisme dès son entrée en vigueur - mais nous avons besoin de sept autres ratifications.

L'Allemagne a ratifié le Protocole facultatif pendant la première semaine de la session du CDH et nous espérons que ces commentaires, priant instamment d'autres états à ratifier, auront un effet positif. L'Espagne et la Bolivie ont d'ailleurs déclaré que le parlement ratifiera probablement le Protocole facultatif cette année.

Pour en savoir plus sur le troisième Protocole facultatif, visitez notre page de campagne.

Médicaments, enfants et droit à la santé

Les risques encourus par les enfants qui consomment des drogues et la réponse adéquate pour répondre à ces risques ont été un élément périphérique des discussions de la semaine.

Initialement soulevée lundi par le European Harm Reduction Network (EHRN), la question de savoir comment traiter la consommation de drogues comme une question de droit à la santé a été soulevée à nouveau par l'ONUSIDA, qui a appelé à discuter de la façon dont les états peuvent adopter une réponse basée sur la santé au lieu de mesures disciplinaires.

 


Un difficile retour à la vie civile pour les filles soldats

Les filles soldats sont souvent considérées comme de simples « esclaves sexuelles », un terme qui occulte le rôle complexe joué par bon nombre d’entre elles au sein des groupes armés ou de certaines armées nationales. Ce mode de pensée contribue à les rendre invisibles dans les processus de démobilisation – en réalité, la réhabilitation des filles soldats est particulièrement difficile.

Les violences sexuelles semblent être généralisées, mais la vulnérabilité des filles varie, car l’attitude des hommes à l’égard des femmes diffère profondément d’une milice à l’autre : en Colombie, les groupes marxistes-léninistes, comme les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN), considèrent les femmes soldats comme les égales des hommes, alors que les groupes paramilitaires de droite sont connus pour employer des stéréotypes de genre.

Les filles soldats sont aussi très appréciées au sein des groupes armés, car elles sont polyvalentes – elles peuvent se battre, espionner, accomplir des tâches domestiques, servir de porteuses et de « femme de brousse », mais cette polyvalence peut compliquer leur réintégration dans la vie civile.

D'ailleurs, en Colombie, bon nombre de filles soldats, qui, sur les champs de bataille, étaient l’égale des hommes, ont eu des difficultés à faire face au deux poids, deux mesures de la vie civile.
En Érythrée en 1991, à la fin de la guerre de libération qui a duré 30 ans, les femmes représentaient entre 25 et 30 pour cent des combattants. L’idéal d’égalité des sexes défendu par le Front de libération du peuple érythréen (EPLF) avait séduit les recrues féminines, notamment les adolescentes et les filles plus jeunes. Lire l’analyse.

 

Sentences inhumaines : peine de mort au Yemen

Un nouveau rapport de Human Rights Watch, intitulé "Look at Us with a Merciful Eye": Juvenile Offenders Awaiting Execution on Yemen’s Death Row (« "Jugez-nous avec miséricorde" : Les mineurs délinquants dans le couloir de la mort au Yémen »), conclut qu'au moins 22 individus ont été condamnés à mort au Yemen en dépit des preuves indiquant qu'ils avaient moins de 18 ans au moment de leurs crimes présumés.

Au cours des cinq dernières années, le Yémen a exécuté au moins 15 jeunes hommes et femmes qui affirmaient être mineurs à l'époque où ils auraient enfreint la loi.

Tout récemment, le 3 décembre 2012, un peloton d'exécution gouvernemental à Sanaa a exécuté Hind al-Barti, une jeune femme condamnée pour meurtre dont le certificat de naissance indique qu'elle avait 15 ans à l'époque du crime qu'elle aurait commis. Lire la suite.

Cliquez ci pour en savoir plus sur la campagne de CRIN sur les sentences inhumaines à l'encontre des enfants.

Déplacés interne au Mali

D’après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), suite à l’intervention militaire menée par la France contre les combattants islamistes, quelque 6 500 Maliens forcés de fuir dans une région isolée près de la frontière avec l’Algérie survivent sous des arbres ou dans des carcasses de véhicules et manquent de nourriture.

Ni les déplacés, ni les habitants, qui en ont accueilli certains, ne peuvent franchir la frontière pour s’approvisionner en Algérie, car ce pays voisin a fermé sa frontière le mois dernier après le début des opérations militaires. Lire l’article.

Travailleurs domestiques

Dans une lettre publiée le 25 février 2013, 10 organisations internationales de défense des droits humains, y compris Human Rights Watch et CRIN appellent les ministres du Travail du monde entier à protéger les enfants travailleurs domestiques et à ratifier la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail domestique (Convention 189 sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques).

L’OIT estime que les enfants représentent près de 30 pour cent des 50 à 100 millions de travailleurs domestiques du monde. Lire l’article.

 

Bilan des attaques de drones américains

Les drones de la CIA, au Pakistan, Yémen et en Somalie ont causé la mort de 4.700 personnes, a révélé le sénateur américain Lindsey Graham, lors d'une réunion publique, citant un chiffre calculé par une ONG sans divulgué aucun comptage officiel.

Le bilan des centaines d'attaques de drones contre des membres présumés de groupe terroristes au Pakistan, au Yémen et en Somalie est un secret d'Etat bien gardé, le gouvernement américain refusant d'évoquer publiquement les détails de ce programme.

"Parfois on frappe des personnes innocentes, ce que je déteste, mais nous sommes en guerre, et nous avons tué plusieurs hauts responsables d'el-Qaëda", a précisé le sénateur républicain, ardent défenseur de ce type d'actions militaires, selon le site local Easley Patch, en Caroline du Sud (sud-est). Lire l’article et le témoignage d'un pilote de drone américain.

 

Offres d’emploi

CRIN: Consultant (e) en communication (services en français)
Londres, Royaume-Uni (flexible)
Veuillez envoyer votre candidature avant le 24 Mars 2013
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Le dernier mot

Nous avons remarqué que le thème de l’accès à la justice était ignoré pendant la Journée annuelle de la discussion sur les droits de l'enfant du Conseil des droits de l’homme.

Mais le sujet de l'année prochaine a été confirmé comme étant l'accès à la justice. Nous laissant ainsi un petit quelque chose à attendre avec impatience ...

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