CRINMAIL 122

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26 juin 2012, issue 122 voir en ligne | inscrivez-vous | contribuez

CRINMAIL 122:

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Enfants et conflits armés

Le Secrétaire général des Nations Unies a publié son nouveau rapport sur les enfants et les conflits armés.

Le rapport comprend sa traditionnelle « liste de la honte » des parties qui recrutent et utilisent les enfants, les tuent et les mutilent, et commettent des violences sexuelles à leur encontre dans le cadre des conflits armés.

Pour la première fois, cette année la liste contient aussi un volet des entités responsables d'attaques contre des écoles et des hôpitaux. Il s'agit notamment des groupes armés en Afghanistan, en République démocratique du Congo, en Iraq et en Syrie.

Le nombre de parties sur la « liste des auteurs récalcitrants », qui se trouvent sur la « liste de la honte » depuis au moins cinq ans, a doublé cette année.

Un certain nombre de parties ayant signé des accords pour la mise en place de mesures mettant fin au recrutement des enfants ont été retirés de la liste.

« Malgré le progrès qui persiste, la liste [reste] beaucoup trop longue , avec 52 parties y compris quatre nouveaux répartis entre le Soudan, le Yémen, et la Syrie », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général sur le enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy qui est chargée de produire ce rapport annuel.

Radhika Coomaraswamy lance un appel pour que plus de pression soit exercée sur les auteurs à travers des sanctions du Conseil de sécurité et à travers le système des Cours nationales et internationales.

 

Torture et violences sexuelles

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué vendredi que la situation humanitaire en Syrie continue de se détériorer, avec près de 1,5 million de civils ayant besoin d'assistance alors qu'ils tentent de fuir les combats.

« Les habitants de Homs souffrent quant à eux de la recrudescence des violences au cours des deux dernières semaines », poursuit l'OCHA. Une centaine de bâtiments publics ont été reconvertis en abris temporaires pour les déplacés, mais des centaines de personnes seraient piégées dans la vieille ville, dans l'incapacité de quitter les lieux en raison des combats qui font rage.

Selon le Bureau, le Comité international de la Croix-Rouge négocie actuellement une « pause » humanitaire afin de donner aux civils la possibilité de fuir les zones de combat et de permettre une distribution de l'aide.

Selon les militants locaux, plus de 14.000 personnes ont été tuées depuis mars 2011, dont 1.200 enfants.

Plus tôt en juin, Human Rights Watch avait documenté des cas de torture et de violences sexuelles contre les détenus, par les Forces de sécurité syriennes, y compris les garcons.

Selon le rapport, les milices pro-gouvernementales ont régulièrement violé des femmes et des filles, dont une enfant de 12 ans, lors de raids sur des maisons.

Une personne interviewée a raconté comment les jeunes garçons emprisonnés dans la même cellule que la sienne avait eu les ongles arrachés ; « ils traitent les enfants pire que les adultes. »

 

27 millions d'esclaves dans le monde

Près de 27 millions de personnes seraient réduites en esclavage dans le monde à l'heure actuelle, selon le rapport annuel des États-Unis sur le trafic d'êtres humains.

« En dépit de l'adoption de traités et de lois qui interdisent l'esclavage, les faits montrent que nombre d'hommes, de femmes et d'enfants vivent en esclavage des temps modernes en raison du fléau qu'est le trafic d'êtres humains », a souligné la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton : « les victimes de l'esclavage moderne sont des hommes et des femmes, des filles et des garçons dont l'histoire nous rappelle de quels traitements inhumains nous sommes capables ».

Des 185 pays étudiés dans le rapport, seuls 33 se conforment aux textes existants au niveau international instauré pour mettre fin au trafic d'êtres humains, tels que la Déclaration universelle des droits de l'homme.

La Syrie, elle, a fait son entrée sur la liste noire des pays accusés de trafic d'êtres humains car « le gouvernement syrien n'applique pas les mesures destinées à éliminer le trafic (d’êtres humains) et ne fait aucun effort en ce sens », explique le rapport.

Le 1er juin, l'Organisation internationale du travail (OIT) avait annoncé que près de 20,9 millions de personnes, dont près d'un quart ont moins de 18 ans, sont en situation de travail forcé dans le monde, occupant des postes qui leur ont été imposés par la contrainte ou la tromperie.

 

Nouvelles politiques favorable à une justice plus adaptée aux enfants

En 2011, l'assemblée nationale française avait adopté une réforme de la justice des mineurs. La réforme prévoit, entre autres, de créer un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans, et pour les mineurs de 13 ans la possibilité d'un placement en centre éducatif fermé dès la première infraction.

Les organisations de la société civile avaient déploré la logique répressive et sécuritaire du nouveau texte de loi, au détriment des droits de l’enfant.
Cette année, la loi pourrait être remise en cause. En effet, le président français, François Hollande, a réaffirmé son engagement de faire valoir la « primauté de l'éducatif sur le répressif », l'individualisation et l'atténuation de la minorité, et la suppression des dispositions de la loi du 11 août 2011 créant un tribunal correctionnel pour mineurs.

Pour la nouvelle garde des sceaux, Christiane Taubira, « il est nécessaire de redonner à la justice des mineurs spécificité ».

Toujours en France, le défenseur de droits, Dominique Baudis, a indiqué qu'il entendait rappeler au ministre de l'intérieur que les enfants d'immigrés clandestins ne devaient pas être placé dans des centres de rétention administrative. Huit à 10 cas ont été recensés dans les dernières semaines.

La rétention par la France des enfants d'immigrés clandestins avait été condamnée par la cour européenne des droits de l'homme le 19 janvier.

Lisez l'appel au débat de CRIN sur la justice des mineurs intitulés « cesser de faire des criminels des enfants ».

 

Le coût caché des mariages précoces

Des milliers de jeunes népalaises abandonnent l'école chaque année pour se marier, ce qui leur bloque l'accès à l'éducation, selon le gouvernement. Les parents, qui ont recours à cette pratique pour économiser des frais de scolarité, n'ont souvent pas conscience de l'impact que cela peut avoir sur l'avenir de leurs filles.

Dans plus de 34 % des nouveaux mariages au Népal, la jeune mariée est âgée de moins de 15 ans, malgré l'interdiction de cette pratique, selon le ministère de la femme, de l'enfant et du bien-être social.

Dans certains districts de l'Est du Teraï, plus de 50 % des épouses ont moins de 12 ans. « Nous avons récemment entendu dire qu'une fillette de cinq ans avait été mariée », a dit à IRIN Helen Sherpa, spécialiste de l'éducation à World Education, une ONG internationale.

« Il faudrait mettre un terme au mariage précoce car cela n'affecte pas seulement l'éducation [des filles] mais également leur santé », a dit Sumon Tuladhar, spécialiste d'éducation à l'Unicef. « De plus, cela a aussi un impact sur leur confiance en elles et leur émancipation. Beaucoup d'enfants sont victimes des mariages précoces ; après le mariage, ils vont à peine à l'école, et même quand ils y vont, et ont de très mauvais résultats ».

Certains experts pensent que la seule manière d'empêcher un mariage précoce est de poursuivre les familles en justice.

Un rapport récent de Plan UK, une ONG internationale, constate qu’environ 10 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année dans le monde. Lire l'article.

 

Détention arbitraire et conditions effroyables

Un nouveau rapport sur la situation des personnes détenues au Soudan du Sud révèle les irrégularités des procédures judiciaires, des cas de détention illégale et les conditions de vie effroyables.

Le rapport de Human Rights Watch intitulé « la prison, ce n'est pas pour moi : détention arbitraire au Soudan du Sud », indique qu'un tiers des détenus n'ont jamais été reconnu coupable d'aucun crime, ni même inculpé d’aucune charge dans un certain nombre de cas. La grande majorité des détenus n’ont accès à aucune représentation juridique, parce qu'ils ne sont pas en mesure de payer un avocat et que le pays n'a pas de système fonctionnel d’assistance juridique.

Dans toutes les prisons visitées par l'organisation, des enfants sont détenus aux côtés d'adultes sans qu'aucun programme de réinsertion ni offre éducative adaptée ne leur soit proposés, ainsi que l'exige pourtant la loi relative à l'enfance promulguée par le Soudan du Sud.

De nombreux détenus interviewés par Human Right Watch étaient emprisonnés pour des infractions conjugales ou sexuelles, tels qu'adultère ou fugue amoureuse, des infractions qui, selon le droit commun et le droit coutumier, violent des droits protégés au niveau international comme le droit au respect de la vie privée ou celui d'épouser la personne de son choix.

 

Les élèves fuient les écoles

Les rebelles islamistes qui contrôlent une grande partie du nord du Mali ont imposé la charia (loi canonique islamique) de manière stricte, ce qui pousse des milliers d'élèves à quitter les écoles.

Le ministère de l’Éducation malien estime qu’environ 5 000 élèves ont changé d’école pour s’inscrire à Bamako ou dans d’autres villes du sud du pays depuis que les combattants d’Ansar Dine, un groupe islamiste qui veut appliquer la charia dans l’ensemble du Mali, ceux du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), un groupuscule islamiste, et ceux du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui veut créer un État laïc indépendant dans le Nord, ont pris le contrôle de la région lorsqu’un coup d’État militaire a renversé le président Amadou Amani Touré à Bamako, le 22 mars dernier.

Les codes vestimentaires ont été mis en place dans les écoles, la mixité a été abolie et les matières considérées comme susceptible de favoriser l'« infidélité » ont été rayées du programme.

Dans les semaines qui ont suivi le coup d’État militaire, des rebelles du MNLA et des islamistes armés jusqu’aux dents ont renforcé leur emprise sur le nord du Mali. Peu après, le MNLA a déclaré l’indépendance de la région, mais cette initiative a été rejetée par ses alliés islamistes et par la communauté internationale et a entraîné des divisions au sein des groupes armés. Lire l'article.

 

Le dernier mot

L'enfant a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l'enfant.

(Convention relative aux droits de l’enfant, Art. 13)

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