YÉMEN : Des écoles visées par des frappes, selon Amnesty

[15 décembre 2015] - Dans un rapport publié le vendredi 11 décembre et intitulé « Nos enfants sont bombardés », l’organisation de défense des droits de l’homme a enquêté sur cinq frappes aériennes contre des écoles situées dans des territoires contrôlés par les rebelles, entre août et octobre 2015, qui ont tué cinq civils et en ont blessé 14, dont quatre enfants.

Même lorsque aucun écolier n’était présent au moment des attaques, les raids ont provoqué des destructions qui auront des conséquences à long terme, en entravant l’accès à l’éducation de 6 500 enfants dans les provinces de Hajjah, Hodeida et de Sanaa, selon l’ONG.

Dans certains cas, les écoles ont été touchées plus d’une fois, ce qui laisse penser, explique Amnesty, qu’elles étaient délibérément visées. Pourtant, l’organisation de défense des droits de l’homme assure qu’aucune preuve indiquant que les écoles étaient utilisées à des fins militaires n’a été trouvée.

Depuis le début de ses frappes, la coalition est régulièrement accusée de viser des cibles civiles. Ces accusations sont toujours démenties, et la coalition affirme que ses frappes ne visent que les rebelles. Plusieurs dizaines de centres de soins ont pourtant été touchés par des frappes : fin octobre, l’un d’entre eux, géré par Médecins sans frontières, a même été totalement détruit par plusieurs frappes.

L’éducation au Yémen paie aussi un lourd tribut à la guerre. Selon l’UNICEF, un enfant yéménite sur trois n’est plus allé à l’école depuis le début du conflit et selon le ministère de l’éducation du pays, plus d’un millier d’écoles ne fonctionnent plus. Certaines sont complètement détruites, d’autres sont utilisées comme abris par des réfugiés de guerre.

Amnesty appelle à cesser de fournir la coalition en armes

Lama Fakih, conseillère à Amnesty International a qualifié de « consternante » la fourniture d’armes par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres alliés de l’Arabie saoudite. Amnesty appelle d’ailleurs les pays qui arment la coalition à « suspendre tous les transferts d’armements » utilisés pour commettre des « crimes de guerre ». En novembre, Washington a annoncé une commande saoudienne comprenant plus de 20 000 bombes de différents modèles, pour un total évalué à près de 1,3 milliard de dollars.

L’ONG a contacté les autorités saoudiennes avant la publication de son rapport pour demander des comptes au sujet de ces frappes, mais dit n’avoir reçu aucune explication.

En tout, le conflit au Yémen a fait depuis mars plus de 5 700 morts, dont près de la moitié de civils, et environ 25 000 blessés, selon l’ONU. Il oppose le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par Ryad et d’autres pays arabes, à des soutenus par l’Iran.

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