République Centrafricaine : Un rapport dénonce "l'échec flagrant" de l'ONU

[18 décembre 2015] - Un groupe d'experts indépendants a dénoncé, jeudi 17 décembre, un "échec flagrant" de l'ONU dans la gestion des accusations de viol d'enfants par des soldats français et africains en République centrafricaine.

"La manière dont des agences de l'ONU ont réagi à ces accusations a été entachée de graves défauts", souligne le rapport, rédigé par un groupe de trois experts présidé par la juge canadienne Marie Deschamps. "Le résultat final a été un échec flagrant de la part de l'institution à réagir à ces accusations de manière significative."

Le rapport d'une centaine de pages, qui était très attendu, critique notamment l'ancien chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), le Sénégalais Babacar Gaye, qui a démissionné en août 2015. Il critique aussi des responsables de l'Unicef à Bangui et du Haut- Commissariat pour les droits de l'homme de l'ONU pour ne pas avoir transmis les accusations à leurs supérieurs hiérarchiques, ou ne pas avoir pris assez vite des mesures pour protéger ou aider les enfants.

Ban Ki-moon exprime son profond regret

"Les informations sur ces accusations sont passées de bureau en bureau (...) personne ne voulant prendre la responsabilité de traiter ces graves violations des droits de l'homme", affirme le rapport.

Dans un long communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait nommé le groupe d'experts en juin dernier, a "pris acte des conclusions générales du rapport" et a promis d'en tirer les conséquences "sans délai". Il a exprimé "son profond regret que ces enfants aient été trahis précisément par les gens envoyés pour les protéger".

Au moins 13 soldats français, deux équato-guinéens et trois tchadiens sont impliqués dans ce scandale portant sur des agissements qui auraient eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014. Ban Ki-moon a rappelé qu'il revient aux pays dont ces soldats sont originaires de les sanctionner, ce que "trop souvent", a-t-il dit, ces pays ne font pas ou pas assez vite.

La commission d'enquête externe qui a publié le rapport était présidée par Marie Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada. Ses deux autres membres étaient Hassan Jallow (Gambie), procureur du Tribunal international pour le Rwanda, et Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l'Homme en Afrique du sud.

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