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Alors que les Etats-Unis ont fait connaître leur insatisfaction vis-à-vis du projet de résolution créant un Conseil des droits de l'homme, le Secrétaire général a engagé aujourd'hui les Etats Membres à admettre que nous ne vivons pas dans « un monde parfait » et à adopter le texte soumis par le président de l'Assemblée générale. « Le président de l'Assemblée générale attend les réactions des Etats Membres sur le projet de résolution instituant un Conseil des droits de l'homme, plusieurs d'entre eux lui ayant indiqué attendre les instructions de leurs capitales », a déclaré aujourd'hui la porte-parole de Jan Eliasson, lors de son point de presse quotidien au siège de l'ONU à New York (sur le projet de texte, dépêche du 23 février 2006). « Jan Eliasson s'est déclaré 'encouragé' par les réactions du Secrétaire général, de nombreux Etats et d'un certain nombre de Prix Nobel, dont Desmond Tutu et Jimmy Carter et d'organisations non gouvernementales (ONG) », a ajouté la porte-parole. Interrogée sur les critiques formulées aujourd'hui par l'ambassadeur américain, John Bolton, qui a déclaré que Washington n'était pas satisfait du texte et que les Etats-Unis souhaitaient rouvrir les négociations intergouvernementales, la porte-parole a précisé que le président de l'Assemblée générale n'avait pas reçu de réponse formelle de son pays. Lors d'un point avec la presse aujourd'hui à New York, John Bolton a indiqué que si le projet de texte était mis au vote à l'Assemblée générale, les Etats-Unis voteraient « non ». Le président de l'Assemblée générale estime que la réouverture des débats ne permettrait pas d'obtenir de gain notable et qu'il n'est pas souhaitable d'attendre plus longtemps, a ajouté sa porte-parole. Interrogé aujourd'hui sur la question lors d'une rencontre avec la presse à Genève, le Secrétaire général a appelé les Etats Membres à prendre conscience du fait que le projet qui leur est soumis « permettra de renforcer l'appareil des droits de l'homme ». Kofi Annan a appelé les Etats Membres à comprendre que « nous ne sommes pas dans un monde parfait ». « C'est moi-même qui ai présenté ce projet et j'aurais aimé retrouver dans le projet toutes mes propositions. Mais ça ne marche pas comme ça », a précisé le Secrétaire général (dépêche du 23 février 2006). « Si à ce stade on reprend les négociations ligne par ligne, je crains que cela ne conduise à des reports importants. […] Il y a assez de bons éléments dans ce projet. Il ne faut pas laisser le mieux devenir l'ennemi du bien. […] J'espère que les Américains l'envisageront dans cette perspective et qu'ils rejoindront la vaste majorité des gouvernements qui sont prêts à accepter les propositions du président », a estimé Kofi Annan. « Ces questions ne sont pas nouvelles », a-t-il rappelé, appelant à l'approbation du texte cette semaine. Le Secrétaire général avait présenté un vaste projet de réformes, dont la création d'un nouveau Conseil des droits de l'homme, dans son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande», publié au mois de mars dernier. Le projet de résolution sur le Conseil des droits de l'homme, présenté vendredi dernier par le président de l'Assemblée générale, a reçu aussi le soutien de la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour.