Des villages ont été réduits en cendres. Des femmes ont été violées et des hommes et des enfants torturés et tués.
Deux millions de personnes ont été déplacées de force et parmi elles, plus de 200 000 vivent actuellement dans des camps de réfugiés au Tchad, de l’autre côté de la frontière.
Trois ans après le début du conflit, des civils continuent d’être pris pour cible et les tueries s’étendent au Tchad.
Le 5 mai 2006, un accord de paix a été signé entre le gouvernement soudanais et un des groupes politiques armés du Darfour. Le 16 mai 2006, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) a décidé de déployer au Darfour une force de maintien de la paix de l’ONU pour aider les troupes de l’Union africaine (UA) à faire appliquer l’accord de paix.
L’UA n’a jusqu’à présent pas réussi à protéger efficacement les civils contre les attaques de groupes armés (en particulier celles menées par les Janjawid, milices soutenues par le gouvernement), qui se poursuivent en toute impunité.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit déployer d’urgence une mission de l’ONU forte, autorisée à utiliser la force pour protéger les civils au Darfour.
Amnesty International demande instamment :
QUE LES CIVILS SOIENT PROTÉGÉS
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Il faut que soit déployée le plus vite possible une force de maintien de la paix de l’ONU chargée de protéger les civils, de faire appliquer l’embargo sur les armes et de surveiller sa mise en œuvre, et d’intervenir en recourant à la force de façon appropriée pour mettre fin aux atteintes aux droits humains.
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Les forces de l’UA doivent recevoir un soutien continu pour protéger les civils et faire appliquer les dispositions de l’accord de paix relatives aux droits humains.
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La sécurité des personnes déplacées doit être garantie au Darfour et au Tchad. Toutes les parties doivent adopter des mesures pour mieux protéger les civils, pour garantir l’accès à l’aide humanitaire et pour apporter une assistance aux civils qui veulent retourner chez eux et retrouver leurs villages.
QUE SOIT APPLIQUÉ UN PROGRAMME RELATIF AUX DROITS HUMAINS POUR L’INSTAURATION DE LA PAIX
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Les auteurs d’atteintes aux droits humains doivent être désarmés. Les deux parties doivent présenter des plans et entreprendre la mise en œuvre du désarmement, sous la surveillance des forces de maintien de la paix de l’UA et de l’ONU.
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Les commissions du cessez-le-feu, de la terre et de la reconstruction et du développement, décrites de façon précise dans l’accord de paix, doivent être créées et rendues opérantes.
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Des procédures équitables et transparentes doivent être mises en place pour que les personnes déplacées soient indemnisées et pour que leurs terres leur soient rendues.
QUE LA JUSTICE SOIT APPLIQUÉE
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Les autorités soudanaises doivent pleinement soutenir le travail de la Cour pénale internationale pour que les auteurs d’atteintes aux droits humains soient traduits en justice.
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Les tribunaux d’exception du Darfour – institués par le gouvernement soudanais, mais qui ne sont manifestement pas efficaces – doivent être réformés ou supprimés.
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