AUSTRALIE : Une enfant demandeuse d'asile à l'origine d'un recours en justice

[Le 27 août 2014] -

La petite AS -  son identité est protégée car elle est mineure - a traversé une bonne partie du globe avec sa mère pour atteindre l'Australie. Et elle est enfermée depuis plus d'un an au centre de rétention de Christmas. 
 
Pis, elle a été séparée de sa mère peu après leur arrivée. Sa mère a été transférée temporairement dans un centre de rétention sur le sol australien. Maurice Blackburn, le cabinet qui représente cette petite fille ne précise pas les raisons de cette séparation temporaire. Mais depuis, elle bégaie et fait pipi au lit. Jacob Varghese, avocat chez Maurice Blackburn: 
 
« AS souffre d'une angoisse aigüe de la séparation. Elle est également atteinte du syndrome de stress post-traumatique. Un psychiatre a aussi conclu qu'elle est en dépression. Elle est l'une des nombreux enfants qui ne supportent pas leur détention à Christmas. » 
 
Ce recours collectif en justice concerne tous les migrants du centre de Christmas qui nécessitent des soins de santé - qu'il s'agisse de santé physique ou mentale. Donc quasiment la totalité des 334 adultes et 148 enfants détenus à Christmas. En plus, le recours en justice est rétroactif sur trois ans. Il concerne tous les migrants qui sont passés par le centre et ont été transférés à Manus ou à Nauru. Au total, donc il pourrait y avoir plusieurs milliers de plaignants. 
 
« Notre argument, c'est que le gouvernement fédéral est incapable d'assurer les soins des personnes vulnérables détenues à Christmas. Donc l'action collective concerne tous les migrants qui ont une maladie, une blessure, ou attendent un enfant, et dont l'état de santé s'est détérioré parce que le gouvernement ne leur offre pas les soins nécessaires, malgré ses obligations légales. » 
 
Outre le déni d'accès aux soins médicaux, les avocats dénoncent la privation d'école pour les migrants à Christmas. Ils réclament donc des dommages et intérêts à l'État australien, ainsi que la libération des migrants et leur placement dans des logements sociaux.  
 
Le ministère de l'Immigration se refuse à tout commentaire pour le moment, car l'affaire est dans les mains des juges. Mais la semaine dernière, il a annoncé qu'il libèrerait 150 des plus de 870 enfants actuellement en rétention.

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Pays: 
Auteur: 
Caroline Lafargue

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