Soumis par crinadmin le
Rapporter des propos d’enfants constitue tout un défi. Dans certaines circonstances le fait de rappeler des souvenirs douloureux aux enfants peut les mettre dans des situations de stigmatisation ou de peine.
L’interview
1. Ne pas publier une histoire ou une image qui pourrait mettre l’enfant, sa famille ou ses pairs en danger même si ces propos sont sous couverts de l’anonymat, c’est-à-dire que son identité a été cachée ou modifiée.
2. Ne pas faire de mal à aucun enfant, éviter les questions, les commentaires et les comportements désobligeants, insensibles à ses valeurs culturelles, qui pourraient mettre l’enfant en danger ou l’exposer à l’humiliation, ou toute action qui pourrait faire resurgir une douleur ou une peine profonde subie lors d’un événement traumatisant passé.
3. Ne pas faire de discrimination en fonction du sexe, de la race, de l’âge, de la religion, du statut, de l’éducation ou de la capacité physique de l’enfant lors de l’entrevue.
4. Pas de mise en scène. Ne demandez pas aux enfants de raconter une histoire ou de faire quoi que ce soit qui ne soutienne pas leurs propos.
5. Soyez certain que l’enfant ou que son tuteur sache pertinemment qu’il parle à un reporter. Expliquez-lui le but de l’interview et son utilité.
6. Obtenez la permission de l’enfant et de son/sa tuteur pour tous les interviews, les enregistrements vidéos et toutes les photos que vous effectuez. La demande devrait être faite dans la langue de l’enfant et si possible devrait être écrite. Ils devraient comprendre que l’article pourrait être publié localement, nationalement ou internationalement. Enfin la permission de publication ne devrait pas être contraignante.
7. Faites attention à la façon et au lieu où l’enfant est interviewé. Limitez les intervenants (interviewers, photographes, cameramen). Soyez sûr que l’enfant soit à l’aise et sans pression extérieure, incluant celle de la personne qui l’interview. Assurez-vous que l’enfant ne soit pas mis en danger ou affecté défavorablement par la diffusion de sa maison, de sa communauté ou de son environnement général.
Le récit
1. Ne pas stigmatiser d’avantage aucun enfant, évitez toutes catégorisations ou descriptions qui exposeraient l’enfant à des représailles négatives (qui incluraient des douleurs physiques ou psychologiques additionnelles, des abus, de la discrimination ou du rejet de la part des communautés locales.)
2. Fournissez en tout temps un contexte adéquat lors de la narration ou la prise de photos d’enfants.
3. Il faut toujours changer le nom de l’enfant et ne pas montrer son identité visuelle, si cet enfant est :
a. victime d’abus sexuels ou d’exploitation
b. responsable d’abus physiques ou sexuels
c. sidéen ou vit avec, sans qu’il y ait consentement mutuel
d. coupable ou est inculpé d’un crime
4. Dans certaines circonstances à risques ou à risques potentiels de souffrances ou de représailles, changez le nom et cachez le visage de l’enfant qui est identifié comme un enfant soldat ou était un enfant soldat, un enfant des rues, un refugié ou un enfant déplacé dans un internat.
5. Dans d’autres cas, utiliser l’identité d’un enfant (son nom et/ou une image qui l’identifie clairement) peut être profitable dans l’intérêt celui-ci. Cependant lorsque l’identité de l’enfant est utilisée, elle doit tout de même être protégée contre les souffrances et les vengeances.
6. Confirmez l’exactitude des propos de l’enfant, soit avec un autre enfant ou avec un adulte, si possible avec les deux.
7. Si vous avez des doutes sur le risque que court l’enfant, limitez-vous à raconter la situation générale des enfants plutôt que la situation d’un seul individu, indépendamment de la richesse de son exposé.
8. Vérifiez l’identité de toute organisation se présentant comme étant l’interlocuteur des intérêts des enfants.
9. Ne payez pas des enfants pour des causes qui auraient un rapport quelconque avec le confort des enfants, des parents ou des tuteurs, si et seulement s’il est clairement démontré que se soit dans l’intérêt de l’enfant.
Le lien ci-dessous regroupe les lignes directrices et des principes de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) pour les récits des situations impliquant des enfants :
http://www.ifj.org/default.asp?index=192&Language=FR
Et voici le lien de l’UNICEF sur les principes de l'éthique narrative lors d’entrevue avec des enfants.
http://www.unicef.org/french/media/media_tools_guidelines.html
Pour de plus amples informations, la FIJ a publié un livre appelé Putting Children in the Right : Guidelines for Journalists and Media Professionals. Visitez : http://www.unicef.orggic/recources/childrights_and_media_coverage.pdf (anglais)