SENEGAL: Une ONG Offre une Alternative à la Prison pour les Enfants des Rues à Kolda (22 Aout 2005)

Summary: L’ONG "La Lumière", basée à Tambacounda et
s’occupant des enfants de la rue, a ouvert son
antenne, à Kolda, depuis le mois de février
dernier. Déjà, le centre de Kolda accueille 6
enfants. Il a réussi à organiser le retour en
famille pour 9 enfants.

Dans la sous-région ouest-africaine, presque tous les pays, dont le
Senegal, ont ratifié la Convention Internationale relative aux droits des
enfants. Il faut, cependant, admettre qu’en réalité la situation des enfants
de la rue empire et que, de plus en plus, on en trouve beaucoup dans les
coins de rue des grandes villes, abandonnés à toutes sortes de dangers.

Jugeant cette situation intolérable, l’ONG « La Lumière » a décidé d’offrir à
ces enfants des alternatives à la rue et à la prison. Elle s’est installée
d’abord à Tambacounda, une ville carrefour qui accueille des centaines
d’enfant de la sous-région. Un centre d’accueil a été aménagé pour les
recueillir, afin de préparer leur insertion sociale et/ou leur retour en famille.

Mais, il a suffi de quelques mois pour se rendre compte que 45% de ces
enfants venaient de la région de Kolda, située à l’Est de Tambacounda et
très marquée par la pauvreté. C’est pourquoi l’ONG « La Lumière » a choisi
d’y ouvrir une antenne. Un centre a ainsi été ouvert au quartier Sikilo, sur
la route principale, à côté de l’ancienne gare routière de Pata.

A ce jour, le centre accueille six enfants dont quatre sont originaires de la
région et deux de la République de Guinée Bissau. Depuis son ouverture
au mois de février dernier, le centre a réussi à organiser neuf retours en
famille, dont sept vers la Guinée Bissau et deux vers la Gambie.

Le retour en famille se prépare, dès que l’avis favorable de l’enfant est
obtenu. En général, cet avis s’obtient après plusieurs entretiens. Ensuite,
viennent les étapes de recherche de contact avec la famille et de
négociation auprès des parents. Ces étapes franchies, l’enfant peut
regagner sa famille, retrouvant ainsi la chaleur et le sentiment de sécurité
que procure la vie en famille.

L’ONG doit aussi faire le suivi du comportement de l’enfant, pour consolider
les liens avec sa famille. Un travail qui demande de la patience et
beaucoup de sollicitude, à l’égard de l’enfant, et qui est confié à une
équipe composée d’une éducatrice spécialisée (qui fait office de
coordinatrice) et de quatre moniteurs, recrutés et formés dans le milieu.

Le centre offre à ces enfants le logement, la nourriture et des habits puis
les inscrit ou à l’école ou dans un atelier pour apprendre un métier.

L’enfance de la rue est un phénomène lié à plusieurs causes, dont la plus
importante est la pauvreté. L’enfance de la rue est aussi liée au trafic
d’enfants auquel se livrent des adultes qui, prétextant de l’apprentissage
du coran, se font accompagner dans les grandes villes par plus d’une
dizaine de marmots qu’ils obligent à aller mendier de l’argent et de la
nourriture.

La sous-information pousse certains parents à abandonner leurs enfants
entre les mains de « ces marabouts des temps modernes ». C’est
pourquoi, l’ONG « La Lumière » s’emploie à sensibiliser les parents, les
autorités administratives, locales, coutumières et religieuses. Le message
qui leur est servi commence souvent par une interrogation: pour faire
apprendre le coran à son enfant, a-t-on besoin de l’envoyer auprès d’un
marabout à Dakar ?

Une mission en Guinée Bissau a permis aux moniteurs de l’ONG « La
Lumière » de sensibiliser les autorités de ce pays sur la nécessité de filtrer,
à la frontière, les passages des personnes accompagnées d’enfants.

Le centre de Kolda fonctionne avec le soutien de quelques partenaires
comme Caritas, Catholic Relief Service et la Maison d’Arrêt et de Correction
(MAC). La tâche étant immense, il faut, de l’avis du secrétaire exécutif de
l’ONG « La Lumière », M. Ibrahima Sory Diallo, « une mobilisation de tous:
ONG, familles, Etat et bailleurs de fonds.

La porosité des frontières est telle que tous les pays de la sous région
doivent s’intéresser au phénomène de l’enfance de la rue, qui est devenue
un problème transfrontalier ».

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