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[DAKAR, 12 juin 2006] - A l'occasion d'IDAY (Journée internationale de l'enfant africain) qui sera célébrée ce vendredi (16 juin), le collectif d'ONG et d'associations organisatrices de la journée, à travers un manifeste déposé auprès des autorités africaines et européennes, plaide pour une scolarisation digne des enfants du continent. Le système éducatif africain, dans sa globalité, est confronté à plusieurs défis : accès, abandon, redoublement, qualité des apprentissages, faible taux d'alphabétisation, etc. Or, l'éducation est le premier pilier de la prise de conscience politique capable de conduire à une amélioration de la gouvernance publique, donc de la croissance économique. Pourtant, les pays d'Afrique sub-saharienne (à l'exception de quelques-uns) consacrent peu de moyes à l'éducation. La Communauté internationale avait fixé en 1990 comme deuxième objectif du millénaire du développement (OMD), le cycle complet d'éducation primaire pour tous pour l'an 2000. L'échéance fut reportée une première fois en 2005 et une seconde fois en 2015. Les organisateurs d'IDAY refusent de se résigner à un troisième échec en 2015 et demandent que tout soit mis en oeuvre pour l'éviter. Le manifeste plaide ainsi pour que l'aide à l'éducation primaire devienne une priorité pour tous les gouvernements et qu'une attention toute particulière soit portée à sa qualité. « Il faut en effet éviter de verser dans une scolarisation de masse sans moyens matériels et humains adéquats, scolarisation de masse qui ne permettrait pas d'atteindre l'objectif de l'alphabétisation équivalent au cycle d'éducation primaire », lit-on dans le communiqué. Exigence d'une éducation efficace Pour le collectif, il faut aussi des programmes spécifiques pour fournir une éducation de base à tous les jeunes, « filles et garçons, de 15 à 24 ans qui n'ont pas eu le droit à un cycle complet d'éducation primaire » ; la prise en compte des efforts faits par les pays concernés pour atteindre les OMD et surtout concernant l'éducation primaire dans les évaluations de la gouvernance des pays africains par le NEPAD ; reconsidérer, dans les rapports du Fonds Monétaire International, le financement public de l'éducation comme « un investissement et non pas comme une dépense courante » ; prendre des mesures pour atteindre le deuxième objectif du Millénaire pour le Développement (le cycle complet d'éducation primaire pour tous d'ici 2015) ; enfin encourager les gouvernements de l'Afrique Subsaharienne à prendre en charge l'entièreté des budgets d'éducation primaire à l'horizon 2015 « de façon à permettre à l'aide internationale d 'augmenter son soutien à l'éducation secondaire et tertiaire », soulignent les organisateurs. Dans le cadre de son plaidoyer, le collectif de 40 ONGs constituant IDAY-2006 dont la coalition nationale pour l'EPT du Sénégal représenté par son président Silèye Gorbal Sy, organise des événements commémoratifs dans 12 villes européennes et 9 africaines ainsi qu'un séminaire international qui se tiendra au Parlement européen le 16 juin 2006. La journée de l'enfant africain commémore la manifestation pacifique de jeunes Sud-africains noirs pour obtenir une éducation de qualité. Environ 200 d'entre eux sont abattus par l'armée de l'Apartheid.