C’est la première fois qu’une action de ce type est menée au Mexique afin de défendre les droits collectifs des enfants en matière d’environnement face à des intérêts privés. Aux Etats-Unis des arguments du même type ont déjà été mis en avant pour obliger l’administration Obama à agir face au réchauffement climatique. Reste que la seconde partie du jugement ordonne le versement par les plaignants d’une indemnité de 1,2 million de dollars pour couvrir les pertes des promoteurs. Pour l’instant, les avocats des enfants tentent de convaincre la cours que ce genre d’indemnisation ne devrait pas s’appliquer à des mineurs.
10% de ces forêts ont déjà disparu
C’est l’intervention des bulldozers sur le site pour abattre les arbres et la chasse aux crocodiles du secteur qui a suscité une mobilisation élargie de la population locale. De leur côté, les autorités mexicaines soulignent que la fin de ce programme avec ses logements, ses commerces et son impressionnante promenade déboucherait sur la perte de 900 millions de dollars d’investissements (840 millions d’euros).
«Si on rase tout ça, alors nous allons mourir, explique à Quartz du haut de ses 4 ans, Ana l’une des plaignantes. Les arbres nous aident à respirer.» Le Mexique dispose de plus de mangroves que la plupart des autres pays mais en 30 ans elles ont déjà diminué de 10% selon les statistiques officielles. Dans ce pays en fort développement touristique, ce sont surtout des hôtels et des centres de vacances qui remplacent peu à peu la verdure. Comme d’autres zones humides, la mangrove est une réserve de biodiversité et une zone tampon pour faire face aux tempêtes et aux inondations.