MAROC: Faibles investissements pour la protection des droits de l'enfant

Summary: Le 13ème Congrès national des droits de l'enfant s'est achevé jeudi à Marrakech. La question de la protection sociale a été l'un des axes clés de cette rencontre, un volet qui donne beaucoup de fil à retordre aux acteurs sociaux et gouvernementaux. Par ailleurs, selon un rapport panafricain publié mercredi, le Royaume est classé parmi les pays à faible engagement en matière de protection de l'enfance.

(Le 25 mai 2011) - Le 13ème Congrès national des droits de l'enfant s'est tenu les 25 et 26 mai à Marrakech, sous le thème “Nouvelle approche des programmes et services: pour une meilleure protection de l'enfant”. Les principaux acteurs de ce chantier veulent ainsi donner une “nouvelle impulsion” à la mise en œuvre du plan d'action national pour l'enfance 2005-2015.

Les travaux de ce congrès devaient être ponctués par l'adoption de divers programmes scientifiques et pratiques à même de contribuer au renforcement de la consécration des droits de l'enfant en ce qui concerne l'éducation, la formation, la santé et la protection sociale.

Sur ce dernier volet, le plan d'action national prévoit, entre autres, la mise en place de mécanismes de protection de l'enfant contre la violence à l'école, la création d'unités de protection, l'interdiction du travail des enfants de moins de 15 ans et leur insertion scolaire, l'amélioration des conditions de travail des enfants âgés de 15 à 18 ans ou encore la réinsertion sociale des enfants de la rue.

Mais selon les aveux mêmes du directeur exécutif de l'observatoire national des droits de l'enfant (ONDE), Said Raji, “la mise en œuvre du plan d'action national, dans son volet protection, connaît certaines difficultés”.

“Ces difficultés sont dues à la complexité de la question et à l'émergence de nouveaux fléaux qui exposent les enfants à plusieurs formes d'exploitation, de violence et de mauvais traitement, dont certains liés à la santé mentale et psychologique de l'enfant, la problématique de la drogue, la délinquance, la violence et l'échec scolaire.” Said Raji

D'ailleurs selon le rapport 2011 du Forum africain de la politique des enfants, sur le bien-être des enfants en Afrique, publié mercredi 25 mai à Dakar, le Maroc est classé 26ème au rang continental, c'est-à dire parmi les pays à faible engagement en matière de protection sociale de l'enfance, derrière des pays tels que l'Égypte et le Bénin.

Aujourd'hui, le ministère du Développement social s'est fixé comme défi de généraliser les unités de protection de l'enfance sur l'ensemble du territoire d'ici 2012. Pour rappel, ces structures n'existent pour l'heure, qu'à Casablanca, Marrakech, Tanger, Meknès et Essaouira.

Education et santé: ni bon, ni mauvais

En outre, le rapport baptisé “La budgétisation pour les enfants en Afrique: la rhétorique, la réalité et le tableau de bord” et qui a étudié la performance de 52 gouvernements africains entre 2006 et 2008, révèle que le gouvernement marocain n'a consacré en 2008, que 6,2% de ses dépenses à la santé de l'enfant, soit l'un des plus faibles en Afrique.

En matière d'éducation, il y a eu en 2007 une hausse de 54% des inscriptions dans le préscolaire, dont 96% dans des écoles privées. Malgré cela, le budget alloué à ce secteur demeure également relativement faible (5,5% en 2008), comparé à d'autres Etats tels que le Malawi ou le Cap-Vert. Plus de 45% de ces dépenses ont été injectées dans l'enseignement primaire et 38,2% pour le secondaire. En résumé, en matière d'éducation et de santé, le Maroc n'est ni un bon élève, ni un mauvais élève. Il assure pour l'heure le service minimum mais risque à ce rythme, de très vite se faire distancer en matière de développement humain.

Le défi que se devaient donc de relever les participants au 13ème Congrès national, était de formuler des “idées innovantes” pour de nouveaux programmes et de nouvelles prestations en faveur de l'enfance.

 


Plus d'informations:

    pdf: http://www.aufaitmaroc.com/maroc/societe/2011/5/25/faibles-investissements

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