MALAWI : Sauver la vie des enfants

Summary: Au Malawi, les centres de soins sont peu nombreux et distants des populations, mais des progrès dans la prise en charge ont permis de diminuer le taux de mortalités chez les enfants.

[Chikhawawa, le 19 september 2012] - Simplicious Gift, âgé de trois mois, vit dans le village de Mafunga, dans le district rural de Chikhwawa, dans le sud du Malawi, à 48 kilomètres de la capitale économique, Blantyre. 

C'est un village d'agriculteurs pauvres d'environ 1.200 habitants qui vivent de leurs récoltes et des produits issus de leur élevage de chèvres, de porcs et de vaches. 

Bien qu'une grande partie de la population dans cette région puisse être confrontée à l'insécurité alimentaire cette année en raison des mauvaises récoltes, Simplicious n’ira pas loin pour obtenir des soins de santé, quelle que soit la situation. 

Chaque fois que son jeune fils a besoin d'un traitement médical, Margaret Gift marche seulement sur 300 mètres pour se rendre au centre de santé le plus proche. 

"Je viens ici chaque fois que mon enfant a une fièvre, diarrhée ou une toux. Je viens aussi pour les méthodes de planning familial", a-t-elle déclaré à IPS pendant qu'elle attendait dans le centre de santé du village. 

Dans ce pays d'Afrique australe, où 90 pour cent de la population est constituée d’agriculteurs ruraux pauvres avec un accès limité au transport, la distance moyenne par rapport à un hôpital de district est de 21 km, selon un rapport de décembre 2011 sur les centres de santé du pays, dans le Journal des interventions chirurgicales en Afrique orientale et centrale. 

En Tanzanie, la distance moyenne est de 31 km, alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est de huit, selon 'Every Mother Counts' (Chaque mère compte), une plateforme qui met en liaison les campagnes de mobilisation à la base avec les phases de "l'engagement, d’éducation et de plaidoyer". 

Mais la présence croissante des centres de santé en milieu rural et l'introduction des agents de santé communautaires au Malawi, au cours des 30 dernières années, ont entraîné une réduction de 64 pour cent du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le pays au cours des 10 dernières années, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). 

En 1990, le pays a enregistré 227 décès pour 1.000 naissances vivantes. Ce nombre a été réduit à 83 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2011. 

Un rapport de l'UNICEF publié le 13 septembre, intitulé: "S'engager pour la survie de l’enfance: Une promesse renouvelée", indique que le nombre d'enfants de moins de cinq ans qui meurent en Afrique subsaharienne a été réduit de 39 pour cent, alors qu’au niveau mondial, il a chuté de près de 12 millions en 1992 à 6,9 millions en 2011. 

Ce rapport note que le Malawi est seulement l’un des neuf pays à faible revenu à travers le monde à avoir réduit de plus de 60 pour cent le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. 

Dans le district de Chikwawa, il existe 12 centres de santé qui desservent les quelque 350.000 habitants de la région. Le Centre de santé de Makhwira offre des services de santé à environ 58.755 habitants. 

Kennedy Thala, une assistante principale de surveillance de la santé (HSA) ou un agent de santé communautaire dans le centre, a déclaré à IPS que l'introduction du Diagnostic précoce chez les enfants en 2010 a permis de réduire le nombre de décès infantiles dans la région. 

"Quand cela a été lancé pour la première fois, nous avions reçu 229 enfants, dont trois seulement sont morts entre les mois de juillet et septembre 2010 pendant qu’ils attendaient les résultats de leurs tests pour le VIH et la malnutrition du Laboratoire central à Blantyre. Avant le lancement, les enfants mouraient à un taux beaucoup plus élevé. Mais malheureusement, nous n’avons pas les données parce qu’il n'existait aucun registre", a-t-elle indiqué. 

Elle a ajouté que l'introduction du programme de SMS rapides par l'UNICEF en 2010 a également permis de réduire le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. 

"Nous recevons des SMS comportant les résultats des enfants qui ont fait le test du VIH, généralement après trois à quatre semaines", a-t-elle dit. Auparavant, il fallait des mois avant que le centre de santé n’obtienne les résultats. 

Les bébés dans la région sont également inscrits au Programme de surveillance de la croissance, un projet qui se déroule conjointement avec le Programme de soins thérapeutiques ambulatoires, où les bébés souffrant de malnutrition modérée reçoivent des aliments thérapeutiques prêts à être utilisés tels que le plumpynut (beurre d'arachide enrichi) et le mélange de la farine de maïs et du soja, mixé avec de l'huile de cuisine, des médicaments et des vitamines. 

Dans cette région, comme dans le reste du pays, les HSA dirigent des centres de santé dans les villages locaux quotidiennement. En outre, les agents de santé communautaires visitent les centres de santé deux fois par semaine afin d’aider dans les vaccinations des enfants, les soins prénatals et les services de test et de conseils sur le VIH. 

"Nous croyons qu’à travers ces programmes, les mères reçoivent les informations de première main sur ce qu’elles sont censées faire concernant la réduction de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans", a déclaré Victor Chinyama, chargé des communications à l'UNICEF-Malawi. 

Les responsables de l'UNICEF affirment que c'était très important de rapprocher les services de soins de santé de l'endroit où les populations vivent, réduisant ainsi considérablement la distance que les gens doivent parcourir avant d’accéder à un traitement médical au Malawi. 

"Au Malawi, bon nombre d’hôpitaux de district sont très éloignés de la plupart des villages, ce qui, auparavant, obligeait beaucoup de mères à marcher sur de très longues distances. Mais aujourd’hui, les gens peuvent obtenir des soins médicaux tout près de là où ils sont, et les mères en quête de soins de santé pour leurs enfants peuvent y accéder tout de suite", a souligné Chinyama. 

Henry Chimbali, le porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré à IPS que la réduction des taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq est "un grand exploit pour nous parce qu’elle montre que ce que nous faisons marche". 

"Nous attribuons principalement ce succès au projet 'Maternité sans risque', aux centres de santé de village et aussi aux HSA qui travaillent directement avec les mères jusque dans leurs communautés afin d’aider à prévenir les décès qui pourraient être évités chez les enfants", a-t-il indiqué.

Owner: Charity Chimungu Phiripdf: http://www.ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=7220

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