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Répondant aux critiques, principalement américaines, sur le projet de résolution établissant un nouveau Conseil des droits de l'homme soumis vendredi dernier aux Etats Membres, le président de l'Assemblée générale, chargé des négociations, a rappelé aujourd'hui que l'heure était « grave » et que l'issue du débat mettait en jeu « l'âme des Nations Unies ». « Nous sommes au milieu d'intenses négociations. C'est un grave moment pour l'avenir des Nations Unies. Ce qui est en jeu est le processus de réforme, la dimension des droits de l'homme, c'est-à-dire l'âme des Nations Unies », a déclaré aujourd'hui le président de l'Assemblée générale, Jan Eliasson, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'ONU. « J'ai reçu des signaux positifs de l'Amérique latine, de l'Afrique, de l'Europe de l'Est, des pays d'Europe occidentale sous différentes formes et de l'Asie. Je suis encouragé par la réaction générale des Etats Membres. Bien sûr, il y aussi des sceptiques et des voix négatives », a noté le président de l'Assemblée générale (dépêche du 23.02.06). Interrogé sur les efforts pour combler le fossé avec les Etats-Unis, qui ont appelé à rouvrir les négociations, Jan Eliasson a indiqué que c'est ce qu'il essayait de faire mais que « cela n'était pas facile ». « Plusieurs Etats Membres m'ont demandé de ne pas toucher au texte car sinon des amendements seront présentés et que si on renégocie il y a de fortes chances que l'on parvienne à un résultat bien en dessous de ce à quoi nous en sommes arrivés », a-t-il affirmé. Le représentant des Etats-Unis, John Bolton, a réitéré aujourd'hui sa position face à un texte qu'il qualifie d'insatisfaisant, indiquant que si le projet était mis au vote à l'Assemblée générale cette semaine, son pays voterait « non », « plus par tristesse que par rancœur ». « Il n'y a pas d'urgence. Je ne vois pas où est le mal à rouvrir les négociations et à discuter ligne par ligne jusqu'à arriver à un résultat acceptable », a-t-il estimé, indiquant qu'il ne serait peut-être pas mauvais de laisser s'ouvrir le mois prochain une nouvelle session de la Commission des droits de l'homme tant décriée, « afin que tout le monde se souvienne à quelle point elle est mauvaise ». L'ambassadeur des Etats-Unis a notamment critiqué la limite du mandat de chaque pays au Conseil, indiquant que lorsque son pays avait été éjecté de la Commission en 2001, la session de l'année d'après avait été « encore pire » que d'habitude. Le Secrétaire général avait appelé une fois de plus hier les Etats Membres à adopter rapidement le projet présenté par Jan Eliasson, afin de remplacer au plus tôt la Commission des droits de l'homme (dépêche du 24.02.2006 sur le soutien de Louise Arbour).