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Summary: En marge de l'affaire Maria en Grèce, le gouvernement irlandais faisait face, jeudi 24 octobre, à des accusations de discrimination ethnique. Après avoir retiré mercredi deux enfants blonds à leurs parents roms, les autorités leur ont finalement rendus, des test ADN confirmant leur lien de filiation.
[Le 24 octobre 2013] - Ces événements ont "bouleversé la communauté rom en Irlande", et suscité un "tollé" dans la population irlandaise, a indiqué Aisling Twomey, une porte-parole de l'association de défense des Roms et des gens du voyage Pavee Point, précisant avoir reçu de nombreux messages indignés du public. L'association a demandé une enquête "pleinement indépendante" sur ces affaires, dénonçant une "grave transgression". LA POLICE VA ÉTABLIR UN RAPPORT SUR CETTE AFFAIRE Le premier ministre, Enda Kenny, a assuré qu'aucun groupe n'était "ciblé", face aux réactions indignées des associations. "Il ne faut pas voir cela comme une question relative à un groupe ou à une minorité en particulier. Il s'agit de la sécurité des enfants", a-t-il dit à des journalistes, rappelant que la police et les services sociaux devaient établir un rapport sur ces affaires. "Il est juste et approprié que nous ayons un rapport détaillé sur ce qui s'est exactement passé", a-t-il ajouté. Le journal Irish Independent a estimé que l'Etat s'était exposé tout seul aux accusations."Que les résultats des tests aient donné tort aux autorités est une source d'embarras majeur", écrit le quotidien dans son éditorial. "Les parents demandent maintenant avec raison pourquoi leurs enfants leur ont été pris dans des circonstances où il n'y avait absolument aucune preuve, au-delà de la suspicion de personnes anonymes", rappelle le journal, ajoutant que "dans les deux cas les enfants avaient des vies heureuses au sein de leur famille". "LES ENFANTS NE RESSEMBLAIENT PAS AU STÉRÉOTYPE ROM" De son côté, L'ONG irlandaise Integration Centre a fustigé des "décisions prises sur la base d'une hystérie de journalisme tabloïd", soulignant que la raison qui avait poussé la police irlandaise à agir est que les "enfants ne ressemblait pas au stéréotype du Rom". Amnesty International a appelé "les autorités à ne pas cibler les Roms en tant que minorité ethnique". A la différence des "Irish travellers", communauté des gens du voyage irlandais estimée à quelque 30 000 personnes, les Roms, qui sont arrivés pour beaucoup dans les années 1990, seraient environ 5 000 dans le pays, soit moins de 1 % de la population. Néanmoins, en raison de l'absence de statistiques ethniques, il n'existe pas de chiffre officiel relatif à leur nombre. Dans une affaire au retentissement considérable, la police grecque a trouvé le 16 octobre une petite fille blonde prénommée Maria dans un camp rom. Un interrogatoire du couple qui en avait la garde, suivi d'analyses ADN, a révélé qu'il ne s'agissait pas de ses vrais parents. Le couple de Roms a été inculpé d'"enlèvement" et placé en détention dans l'attente d'un procès. Plus d'informations :
pdf: http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/10/24/dublin-retire-par-erreur...