Haiti: Rentrée scolaire, les forces de sécurité en état d’alerte

[PORT-AU-PRINCE, 7 janvier 2007] - Premier ministre, ministre de l’Education, secrétaire d’Etat à la Sécurité publique: les autorités haïtiennes ont multiplié ces derniers jours les appels destinés à rassurer les membres de la communauté scolaire, à la veille de la rentrée des classes prévue lundi. Les écoles avaient, en effet, dû fermer leurs portes prématurément le mois dernier en raison d’une vague de kidnapping qui ciblait notamment des élèves.

Le secrétaire d’Etat à la sécurité publique a fait état vendredi d’un plan visant à rendre sûrs les périmètres des établissements scolaires. «La présence policière sera renforcée. L’année 2007 sera consacrée à la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes », a promis Luc-Eusher Joseph, tout en exhortant la population à collaborer avec la Police.

Vendredi, une opération conjointe de la Police haïtienne et la MINUSTAH, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, dans un quartier limitrophe du bidonville de Cité Soleil, au Nord-Est de Port-au-Prince, a permis l’arrestation d’un des lieutenants d’un redoutable chef de gang prénommé Bélony. Il serait responsable de l’assassinat, dans la même zone, en décembre dernier, de deux casques bleus jordaniens.

Une intervention similaire menée deux semaines auparavant dans le même secteur s’était soldée par une dizaine de morts, parmi lesquels figurait un frère du même chef de gang Bélony. Celui-ci serait le principal instigateur du récent kidnapping d’un sénateur de la République (libéré moins de 24 heures après).

Juguler le fléau de la criminalité

Les forces régulières de sécurité annoncent la poursuite de telles opérations qui visent à poursuivre les bandits dans leurs repaires, des «quartiers de non droit», et à juguler par ainsi les fléaux de la criminalité et du kidnapping.

L’incapacité à régler le problème de l’insécurité apparaissait jusqu’ici comme le principal talon d’Achille du gouvernement haïtien. Le 13 décembre dernier, des membres de la Commission Justice et Sécurité publique du Sénat avaient formellement demandé au gouvernement de ne plus négocier avec les bandits et d’appliquer, de préférence, à leur encontre, la loi dans toute sa rigueur. Certains parlementaires allaient jusqu’à menacer le Premier ministre Jacques Edouard Alexis d’une interpellation, qui pourrait déboucher sur une motion de censure - c’est-à-dire le renvoi du gouvernement -, si celui-ci n’arrivait pas à prendre les mesures appropriées pour rétablir la sécurité en Haïti.

Recevant des centaines d’enfants au Palais présidentiel pendant les fêtes de fin d’année, le président René Préval leur avait quant à lui promis, en guise de cadeaux de Noël, des mesures pour en finir avec le kidnapping.

Informations supplémentaires

pdf: http://www.rfi.fr/actufr/articles/085/article_48701.asp

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