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L'organisation "Réseau Education Sans frontières" (RESF) estime que 10.000 enfants de familles installées en France illégalement sont menacés d'expulsion après la fin de l'année scolaire. Le ministre de l'Intérieur avait ordonné une suspension temporaire des familles en situation irrégulière dont les demandes de régularisation avaient été refusées. Mais face à la mobilisation d'associations de défense des immigrés et de partis politiques, Nicolas Sarkozy a fait un geste. « Lorsqu'enfant étranger est né en France ou qu'il est arrivé en très bas âge, qu'il est scolarisé, qu'il ne parle pas la langue de son pays d'origine, qu'il n'a aucun lien avec ce pays, il serait très cruel de l'y reconduire de force », a déclaré le ministre devant le Sénat. «Son départ serait vécu comme une expatriation, un déracinement». Ces régularisations dérogatoires pourraient concerner « entre 700 et 800 familles », selon le ministère de l'Intérieur. Le porte-parole de l'organisation, Richard Moyon, estime à 50.000 le nombre de familles expulsables. RESF encourage même ses membres à cacher des enfants chez eux. La mobilisation se poursuit devant des situations humaines difficiles. Naboudou est venu en France avec ses parents il y a plusieurs années. Il est en pleine préparation de ses examens. Mais s'il se faisait contrôler par la police, il pourrait être expulsé immédiatement. « Ma demande de carte de séjour a été refusée par les autorités françaises » affirme-t-il. « J'ai déposé un recours devant le tribunal et auprès de la préfecture de police. Ils m'ont envoyé une carte provisoire. Mais il faut que je quitte la France à la fin du mois de juin ». « Si je me fais arrêter à un contrôle de routine, je risque d'être arrêté et envoyé dans un centre de rétention administrative et on me renverra en Côte d'Ivoire. Mais je n'ai pas de famille là-bas. Ils sont tous partis à cause de la guerre ». En attendant il a été pris en charge par un membre de "Réseau éducation sans frontières." Armelle Gardien de RESF, est prête à cacher un enfant même si elle risque deux ans de prison et une amende de 30.000 euros. « Nous ne pouvons accepter la politique du gouvernement. C'est totalement contre les droits de l'Homme, les droits des enfants », dit-elle. « La France n'est plus le pays de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité.» Selon le gouvernement, 400.000 personnes en situation irrégulière ont été recensées en France mais beaucoup d'électeurs pensent qu'il y a trop d'immigrés. « Nous avons déjà assez de problèmes comme ça sans avoir à résoudre ceux des autres », estime une passante sur les Champs-Elysées. Nul doute que l'immigration figurera au cœur de la campagne électorale de la prochaine élection présidentielle au printemps 2007.