Soumis par Louise le
[26 novembre 2015] - L'opacité du système judiciaire militaire empêche toutefois de déterminer l'ampleur exacte des crimes ou de connaître la lourdeur des peines imposées aux coupables.
Des 1233 individus qui se retrouvent derrière les barreaux militaires, 61 pour cent y sont pour des crimes sexuels, selon les données les plus récentes obtenues en vertu de la loi fédérale. Des enfants ont été victimisés dans plus de la moitié des cas.
Depuis le début de l'année, les soldats américains ont victimisé des enfants dans 133 des 301 dossiers d'agression sexuelle. Les condamnations vont du viol à la distribution de pornographie juvénile.
Des responsables du Pentagone ont expliqué que les juges militaires adoptent la ligne dure face aux criminels sexuels et que les procureurs militaires déposent des poursuites dans des dossiers auxquels renonceraient leurs homologues civils, ce qui expliquerait le nombre élevé de soldats incarcérés pour de telles offenses.
Les crimes contre des enfants par des militaires ont peu retenu l'attention des politiciens américains. Le Congrès et le ministère de la Défense se concentrent plutôt sur les causes concernant des crimes sexuels commis contre des adultes.
«Cet inquiétant rapport démontre, une fois de plus, les échecs inacceptables et flagrants du système judiciaire de nos forces armées», a déclaré la représentante démocrate Niki Tsongas. La députée, qui copréside un comité du Congrès sur la prévention des crimes sexuels commis par des militaires, dit vouloir lire plus attentivement ce qu'elle a décrit comme des «découvertes alarmantes».
Le Pentagone essaie souvent de minimiser l'ampleur du problème en ne dévoilant pas l'entière vérité sur certains cas. Par exemple, le corps des Marines affirme qu'un adjudant-chef a été condamné à une peine de 144 années de détention après qu'il se fut reconnu coupable de complot en vue de violer un enfant, d'agression sexuelle grave contre un enfant, d'agression sexuelle contre un enfant et de possession de matériel pornographique juvénile. Or, après vérifications, il appert que l'individu avait conclu un accord préalable avec les autorités militaires. Il avait accepté de reconnaître sa culpabilité pour 18 accusations. En échange, sa peine de détention a été diminuée à 20 années, et non à 144 années comme le prétend le corps des Marines. Il pourrait être libéré après avoir servi le tiers de sa peine.
L'adjudant-chef est l'un des nombreux militaires qui ont pu profiter d'une entente pour obtenir des peines moins sévères, selon une analyse d'Associated Press. Depuis le début de juillet, 31 soldats, marins et Marines ont été reconnus coupables de crimes sexuels commis contre des enfants. Vingt d'entre eux avaient pu conclure une entente préalable au procès en cour martiale.