CHINE : Chute démographique, déficit de filles : les effets de la politique de l’enfant unique

[2 novembre 2015] - La Chine a annoncé, jeudi 29 octobre, la fin officielle de la politique de l’enfant unique. Cette dernière avait été instaurée en 1979 et n’autorisait qu’un seul enfant par couple, sauf exception pour certaines minorités par exemple.

La politique avait déjà été assouplie en 2002 (possibilité d’« acheter » le droit à un deuxième enfant) puis, surtout, en 2013 avec l’autorisation d’avoir deux enfants si l’un des parents était lui-même enfant unique. Désormais, tous les Chinois seront autorisés à avoir deux enfants.

La politique de l’enfant unique paraît avoir atteint son objectif : la natalité en Chine a drastiquement chuté en trente-cinq ans, passant de 33 naissances pour 1 000 habitants en 1970 à 12 en 2013, selon les données de la Banque mondiale.

Logiquement, cette baisse de la natalité a fortement ralenti le taux de croissance de la population chinoise, passé de 2,76% en 1970 à 0,51% en 2014.

Conséquence collatérale de cette politique : la part des femmes dans la population a peu à peu diminué, pour atteindre 48,48 % en 2014, soit 106 hommes pour 100 femmes. Le chiffre est encore plus impressionnant au sein de la génération née en 2010, où l’on comptait près de 118 naissances de garçons pour 100 naissances de filles, notamment à cause d’avortements sélectifs.

Ce déficit de filles s’explique par l’état de la société chinoise au sein de laquelle « les femmes sont socialement dévalorisées » et où les familles préfèrent généralement avoir des fils, notait la démographe Isabelle Attané dans Chinoises au XXIe siècle, paru en 2012. Autre signe de cette préférence masculine, la mortalité infantile des filles atteint ainsi 26,8 ‰ sur la période 2005-2010, contre 18 ‰ pour les garçons.

 

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Auteur: 
Alexandre Pouchard

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