BURUNDI : L'avenir des enfants compromis par l'escalade de la violence

[20 novembre 2015] - Les enfants courent le risque d'être les plus durement touchés par l'escalade de la violence au Burundi, a alerté aujourd'hui l'UNICEF, en précisant que 17 enfants ont déjà été tués et de nombreux autres blessés à cause de cette crise.

Depuis le début du conflit en avril, les violations des droits de l'enfant se sont multipliées, les enfants se retrouvant pris au milieu des affrontements violents et des raids, avec les écoles touchées par l'explosion des grenades et plus de 100 enfants détenus arbitrairement, parfois durant de longues périodes, en compagnie des autres prisonniers adultes. 

« Les enfants ne doivent pas payer le prix de la crise au Burundi », déclare Leila Gharagozloo-Pakkala, directrice régionale pour l'UNICEF en Afrique de l'Est et australe. « La loi de ce pays établit clairement le respect des droits de l'enfant ainsi que la protection des jeunes contre la violence. Ces lois doivent être respectées. »

Le prix des aliments augmente et le FMI prévoit que l'économie se contractera
L'UNICEF se déclare profondément préoccupée par l'incidence de la violence, de la pauvreté et de la vulnérabilité croissantes sur la vie des enfants. Le prix des aliments ne cesse d'augmenter : quatre Burundais sur cinq vivent déjà avec moins de 1,25 dollar par jour. Un nombre toujours plus grand de familles aura donc de la difficulté à nourrir adéquatement ses enfants. En outre, le FMI prévoit que, cette année, l'économie du Burundi se contractera de 7,2 pour cent, aggravant la pression sur le budget du gouvernement et sur les services sociaux du pays. Une situation très préoccupante dans un Burundi déjà confronté à une pénurie en médicaments essentiels pour les enfants et les mères.

L'UNICEF souligne qu'il est impératif d'investir sans relâche dans l'aide aux enfants, afin de leur assurer protection, éducation et santé. « Il existe des arguments de poids pour du soutien, et ce plus que jamais en ces temps troublés », déclare Gharagozloo-Pakkala de l'UNICEF.

Plus de 200 000 personnes ont fui la violence en trouvant refuge dans les pays voisins

Hors des frontières du Burundi, plus de 200 000 personnes ont fui dans les pays voisins, soit la Tanzanie, le Rwanda, l'Ouganda et la République démocratique du Congo. Plus de 6 000 enfants non accompagnés ou séparés font partie de cet exode. En fuyant le Burundi, ils doivent faire face à un terrain montagneux et à des points de contrôle de sécurité, et sont exposés aux risques de violences sexuelles, de trafic d'êtres humains ou d'autres violences potentielles. 

Les provinces frontalières dans le Burundi font également état d'un grand nombre de déplacés à l'intérieur du pays, avec quelque 15 000 personnes résidant actuellement dans la province de Makamba, en bordure de la Tanzanie. Des organismes des Nations Unies et leurs partenaires sur le terrain dans les camps de réfugiés des pays voisins sont prêts pour un afflux dans un avenir proche, ce qui augmentera encore la pression sur l'aide humanitaire pour les soins de santé, l'éducation et l'accès à de l'eau potable.

L'UNICEF lance un appel pour une aide de 25 millions de dollars américains afin d'appuyer ses interventions humanitaires en faveur des enfants et des familles touchés par la crise au Burundi. Ces fonds faciliteront la fourniture de services essentiels nécessaires à la survie des enfants du Burundi ainsi qu'à celle des réfugiés burundais en Tanzanie, au Rwanda et dans la République démocratique du Congo. L'UNICEF ne dispose actuellement pour cette demande d'aide que d'un quart à peine du financement nécessaire.

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