Soumis par crinadmin le
Summary: Ce article relate la montée du phénomène des mutilations génitales dans la région de Danané en Côte d'Ivoire.
La mutilation génitale féminine est une pratique traditionnelle et culturelle chez les DAN, les WE et les MALINKE. C’est une culture ancestrale fortement enracinée dans la coutume de la population de cette région qui confère à la fille la maturité et qui ôte l’opprobre à la femme. La pratique s’applique malheureusement de nos jours même aux petites filles de 3 à 10 ans avec tout ce que cela comporte de dangers et de conséquences. Même les nourrissons de 6 mois et les femmes enceintes sont excisées ; ce qui fait la gloire, la célébrité et l’adresse de l’exciseuse et la fierté des vieilles femmes. C’est aussi et surtout une source non négligeables pour ces femmes exciseuses et leurs collaboratrices. La pauvreté issue de la guerre a accentué cette pratique ces deux dernières années. Suite à la sensibilisation entreprise par l’ONG SILOE durant les mois de Janvier à mars 2005, 435 filles excisées ont recensées dans vingt trois (23) villages et seize (16) femmes exciseuses ont été identifiées. La pratique de l’excision donne lieu à des fêtes de réjouissance lors de la sortie des filles excisées. C’est le lieu des jeunes gens du village de démontrer leur pouvoir d’achat, de faire connaître à la jeune fille leur capacité à être à la hauteur de l’épouser. Selon les communautés qui la pratique, une fille non excisée fait la honte de sa famille, et n’est pas respectée dans le milieu. Cela alors que selon la médecine, la mutilation génitale féminine est source de plusieurs maladies et la cause des maternités à risques. Le couteau traditionnel de l’exciseuse n’est pas stérilisé, il sert pourtant à exciser à la même heure 20 à 30 filles, sans aucun soin préalable. D’une manière inconsciente l’exciseuse transmet les maladies telles que le Tétanos, les IST, le VIH-SIDA. Les accouchements difficiles, la stérilité féminine et l’absence de sensibilité lors des rapports sexuels sont conséquents à cette pratique. Des hémorragies intensives et des morts immédiates survenues lors de ces pratiques sont attribuées aux sorciers du village ou aux parents qui auraient jeté des sorts à la fille. Il est donc urgent de combattre cette pratique qui est tant répandue en pays Dan. C’est ce qui justifie l’engagement de l’ONG SILOE dans la lutte contre ce phénomène qui enlève à la femme son honneur. Nous sollicitons l’appui matériel et financier de toutes les bonnes volontés pour mener à bien ce combat. Nos Objectifs: Les résultats attendus Les activités La cellule de protection de l’enfant de l’ONG SILOE, vue le nombre effrayant des séances d’excision dans la région, au grand dame des textes en vigueur dans le pays, a entamé des séances de sensibilisation dans les villages de Danané. Ainsi a-t-elle pu rencontrer et discuter avec les femmes exciseuses, les filles du village, les parents et les chefs des villages. Il ressort de ces discussions, que la population ignore totalement les textes qui interdisent la pratique de l’excision dans le pays. Ils apprennent en outre avec stupéfaction, les conséquences de la mutilation génitale de la femme. Au total, pour cette activité exploratoire, elle a pu sensibiliser dans 23 villages 783 femmes. Elle a identifié pendant cette sensibilisation 232 filles excisées et 16 exciseuses. A la convention chrétienne des églises UEESO de Danané, où il a été donné l’occasion à l’ONG SILOE d’intervenir, nous avons pu parler à 1 833 personnes qui ignorant les conséquences néfastes de cette pratique et ainsi que les lois qui les interdisent, continuent d’une manière complice d’encourager leurs filles. Stratégies d’intervention