Le 29 avril 2015, le monde apprenait l'existence de témoignages troublants relatant des abus sexuels sur des jeunes garçons par des casques bleus français, tchadiens et équato-guinéens, dans un camps pour personnes déplacées en République Centrafricaine (RCA). Ces rapports choquants de violences sexuelles perpétrées par des soldats mandatés par l'ONU ont engendré de nombreuses questions sur la mauvaise gestion de l'affaire par les responsables de l'ONU et sur les tentatives de la garder hors de portée du public.
Ces révélations n'ont été rendues publiques qu'après que les entretiens du personnel du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme et de l'UNICEF avec les enfants abusés ont été divulgués au journal le Guardian par AIDS-Free World. Anders Kompass, un haut fonctionnaire en droits de l'homme, originaire de Suède, a été suspendu et a fait l'objet d'une enquête interne de l'ONU sur son rôle dans la divulgation des détails de ces abus au gouvernement français. Durant tout le mois dernier, en raison de l'enquête interne, Anders Kompass a dû garder le silence sur son rôle dans cette affaire, et ce alors même que l'ONU lui reprochait publiquement d'avoir « fait fuiter » le rapport. AIDS-Free World a depuis mis la main sur une série de documents compromettants internes à l'ONU, de mémos et de courriels qui exposent l'inaction de l'ONU, et les a rendus publics. Ceux-ci incluent notamment le récit de Kompass lui-même sur la succession des événements. Ces documents font apparaître les efforts de hauts responsables de l'ONU pour faire taire un membre du personnel en position de révéler leur incapacité à alerter ou protéger des enfants à risque d'abus imminents.