IRLANDE : le pays en passe d'adopter un amendement renforçant les droits des enfants

Summary: La modification de la Constitution du pays par référendum devrait permettre au gouvernement toute une série de lois, notamment pour faciliter l'adoption dans un pays où elle est extrêmement difficile, et accentuer la lutte contre les maltraitances et abus sur les enfants.

[Dublin, le 11 novembre 2012] - Un amendement à la Constitution irlandaise tendant à renforcer les droits des enfants et soumis au référendum samedi est sur le point d'être approuvé, selon des responsables du gouvernement. Environ 60% des votants se seraient prononcés en faveur de cet amendement. Dans un pays marqué par des scandales de maltraitance en famille ou dans des institutions religieuses, l'Etat pourra plus facilement intervenir pour protéger les mineurs maltraités et les faire adopter.

Des responsables se fondant à la fois sur des résultats préliminaires officiels, officieux et sur des sondages à la sortie des urnes, estiment qu'un tiers des électeurs ont participé au référendum et que le "oui" devrait gagner à approximativement 60%.

Le "non", étonnament élevé, serait le reflet du mécontentement de la population contre le gouvernement, selon certains observateurs. Le vote aurait aussi été influencé par la décision de la Cour suprême qui a déclaré illégal le livret d'informations diffusé dans tous les foyers de ce pays de 4,6 millions d'habitants, au motif que les autorités n'ont pas le droit de financer une position plutôt que l'autre dans un référendum.

Le gouvernement compte faire passer toute une série de lois si la Constitution est amendée. Il veut notamment faciliter l'adoption des quelque 6.250 enfants placés, dont environ 2.000 vivent dans la même famille d'accueil depuis cinq ans.

La législation irlandaise actuelle ne permet pas d'adopter les enfants placés à long terme si leurs parents sont mariés. L'adoption en général d'un enfant irlandais est extrêmement difficile, ce qui amène des milliers de couples à se tourner vers l'Asie, l'Afrique ou l'Amérique centrale, parfois illégalement.

L'une des lois qui suivrait l'amendement qualifierait de crime le non-signalement des personnes soupçonnées de maltraitance et d'abus sur les enfants. Cette mesure paraît viser plus particulièrement la dissimulation systématique des agressions sexuelles qu'ont dénoncée depuis une dizaine d'années plusieurs enquêtes sur des prêtres pédophiles couverts par l'Eglise catholique.

La seule opposition avait émané de groupes de pression marginaux et de quelques spécialistes de la provocation comme l'éditorialiste de l'Irish Times, John Waters, qui estime que les agences publiques sont tellement incompétentes en matière de politique familiale qu'il ne faut pas leur confier de nouveaux pouvoirs. C'est lui qui avait saisi la Cour suprême.

Certains détracteurs de l'amendement affirment que l'article 42 modifié de la Constitution permettra aux travailleurs sociaux de retirer des enfants à des familles heureuses, des arguments dénoncés comme de la paranoïa sans fondement par les partisans du "oui".

La Constitution irlandaise de 1937 ne peut être amendée que par référendum national mais, pour une fois, le changement proposé faisait la quasi unanimité parmi les partis politiques et organisations de défense des enfants. Un seul des 166 députés irlandais avait annoncé qu'il voterait contre.

pdf: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121111.FAP4372/l-irlande-en-passe...

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