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SRSG Coomaraswamy. 9 novembre 2010. Recommandations. Je reste très inquiet des violations graves dont les enfants somaliens continuent d’être l’objet de la part des parties au conflit. Je renouvelle avec fermeté les recommandations que j’ai présentées dans mes deux rapports précédents sur la situation des enfants et le conflit armé en Somalie (S/2007/259 et S/2008/352). Je pense qu’il faut aussi mettre immédiatement en œuvre toutes les conclusions du Groupe de travail sur les enfants et le conflit armé en Somalie qui ont suivi (S/AC.51/2007/14 et S/AC.51/2008/14). J’engage vivement Al-Shabaab, Hizbul Islam, les milices des clans, Ahlu Sunnah Wal Jama’a et tous les autres groupes armés à cesser immédiatement et sans y mettre de conditions préalables le recrutement et l’utilisation d’enfants et à libérer tous ceux qu’ils détiennent. Toutes les parties sont priées d’entrer en relation avec l’Organisation des Nations Unies et d’établir des plans d’action assortis de dates butoirs conformes aux résolutions 1539 (2004), 1612 (2005) et 1882 (2009) du Conseil de sécurité. J’invite instamment le Gouvernement fédéral de transition de mettre fin à tout recrutement d’enfant, et à rechercher activement et à libérer sans condition tous les enfants liés à ses forces armées et à celles de ses alliés, et à entrer en relation avec l’Organisation des Nations Unies afin d’établir et de mettre en œuvre des plans d’action conformes aux résolutions 1539 (2004), 1612 (2005) et 1882 (2009) du Conseil de sécurité. Je suis gravement préoccupé par les meurtres et les mutilations d’enfants et de civils qu’occasionnent les opérations militaires et je rappelle à toutes les parties au conflit qu’elles sont tenues de faire respecter le droit international. Je les invite à tout faire pour protéger les enfants en respectant strictement les principes de la sélectivité et de la proportionnalité dans la conduite des combats. Le Gouvernement fédéral de transition et Al-Shabaab ayant été cités dans mon rapport annuel précédent sur les enfants et les conflits armés (S/2010/181) en raison de meurtres et de mutilations systématiques d’enfants que condamne le droit international applicable, j’invite instamment les deux parties à entrer en relation avec l’Organisation des Nations Unies afin d’établir et de mettre en œuvre des plans d’action tendant à mettre fin aux meurtres et aux mutilations d’enfants commis systématiquement par des militaires du Gouvernement fédéral de transition et de ses alliés, des membres des groupes armés ou des personnes liées à ces groupes. L’impossibilité de trouver une voie humanitaire en Somalie et ses conséquences désastreuses pour des millions d’enfants, en particulier dans le centre et le sud du pays, continuent de me préoccuper gravement. Je demande à toutes les parties au conflit de donner un accès sans obstacle ni risque aux secours humanitaires destinés aux enfants, d’en autoriser le libre passage, de respecter le caractère exclusivement humanitaire et l’impartialité de l’assistance, de faire droit sans exclusive aux marques et aux emblèmes des organisations humanitaires. Je juge préoccupantes les attaques et les occupations dont les établissements scolaires et hospitaliers font l’objet de la part des parties au conflit, que j’appelle à mettre un terme à de tels actes et à préserver la neutralité et la sécurité des institutions civiles qui offrent des soins et des abris aux enfants. J’invite fermement le Gouvernement fédéral de transition et les autres autorités somaliennes compétentes à faire disparaître la culture d’impunité actuelle, à enquêter sur tous les cas de violation grave des droits de l’enfant et à veiller à ce que toute personne responsable de ces violations ait des comptes à rendre. Toutes les autorités compétentes sont également invitées à renforcer la protection de l’enfant, l’application des lois et les moyens de la justice. J’invite instamment le Gouvernement kényan à faire enquête sur le recrutement d’enfants somaliens qui aurait apparemment lieu dans les camps de réfugiés situés sur son territoire et à mettre en place des protections suffisantes pour renforcer la sécurité des populations civiles qui se trouvent dans les camps de réfugiés à l’entour. Le Conseil de sécurité devrait, s’il proroge le mandat du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et monte une éventuelle opération de maintien de la paix dans le pays, prévoir des moyens supplémentaires de protection de l’enfance, notamment le déploiement de conseillers spécialisés. L’Union africaine est vivement encouragée à ajouter au mandat de l’AMISOM des attributions particulières en matière de protection des enfants et des civils. Cela comprendrait les services de conseillers en matière de protection de l’enfance et des dispositifs de contrôle et de déclaration des violations graves commises au détriment d’enfants. Cet effort devrait obtenir le soutien, les moyens et la supervision nécessaires, notamment en matière de formation au droit international humanitaire, au droit relatif aux droits de l’homme et aux normes internationales de protection de l’enfance. J’encourage l’Union africaine à veiller à ce que les soldats de l’AMISOM respectent leurs consignes d’engagement et à imposer des sanctions disciplinaires en cas de manquement. Cela signifie qu’elle doit aussi régler la question des réactions aveugles et disproportionnées des militaires quand ils essuient des coups de feu qui font de nombreuses victimes parmi les civils. J’encourage la communauté internationale à consacrer en temps utile des ressources suffisantes à la protection de l’enfance en Somalie. Elle devrait s’attacher à renforcer les capacités locales en matière de contrôle, de transmission, de sensibilisation, de prévention et de réaction dans le domaine des violations des droits de l’homme dans le pays, dans les camps de déplacés et dans les colonies de réfugiés de retour. Mon Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés est prié d’organiser prochainement une mission en Somalie pour faire lui-même le point sur la situation des enfants et la suite donnée aux recommandations formulées dans mes rapports et dans ceux du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés. (paragraphes 66 à 78)