BURUNDI : Rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé.

 SRSG Coomaraswamy.

10 septembre 2009. 

Recommandations

Je trouve encourageant le fait que, depuis août 2009, il n’a plus été signalé de cas d’enfants associés à des groupes armés au Burundi. Le Gouvernement burundais, aidé en cela par mon équipe de pays au Burundi, la Banque mondiale et d’autres partenaires, devrait entreprendre en priorité de pourvoir à la réinsertion complète des 626 enfants précédemment associés à des groupes armés et de mettre en place un système viable de protection et de prévention qui permette de moins exposer les enfants au risque de nouveau recrutement ou réengagement.

Le Gouvernement burundais, avec l’appui de ses partenaires, devrait continuer de veiller à faire une place de choix aux enfants précédemment associés à des groupes armés et aux autres enfants considérés comme très vulnérables dans les programmes communautaires de réintégration à long terme, conformément aux Principes de Paris relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés.

Vu ce qui précède, le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés pourrait, afin de constater les acquis et progrès de la protection de l’enfance au Burundi, envisager de se rendre dans ce pays dans les prochains mois pour y mesurer le chemin parcouru dans la réintégration de tous les enfants libérés par des groupes armés et en tirer tous enseignements utiles.

Le Gouvernement burundais, les organismes des Nations Unies et les entités chargées de la protection de l’enfance devraient également veiller à ce que les jeunes filles et les jeunes garçons précédemment associés à des groupes armés participent, selon qu’il conviendra, à toutes futures activités de consolidation de la paix menées au niveau local, en qualité de « jeunes ambassadeurs de la paix ».

Le Gouvernement burundais devrait formuler et appliquer, avec l’appui de l’équipe de pays des Nations Unies, une stratégie globale de lutte contre la violence sexuelle qui mette fin à l’impunité grâce à l’exercice de poursuites contre les auteurs de tels actes et envisager des mesures d’aide en faveur des jeunes filles et des jeunes garçons victimes de violence sexuelle.

J’invite le Gouvernement burundais à se doter de textes pour prévenir l’emploi d’enfants à des actes de violence électorale, en veillant tout particulièrement à empêcher l’emploi d’enfants précédemment associés à des groupes armés pendant le conflit.

J’engage le Gouvernement burundais à veiller à réserver aux enfants poursuivis pour association avec des groupes armés et pour crimes un traitement conforme aux normes internationales relatives aux droits de l’enfant, en particulier en ce qui concerne l’âge de la responsabilité pénale, la garantie d’une procédure régulière et le principe de privation de liberté comme mesure de dernier recours, et à veiller, en outre, à ce que la participation, s’il y a lieu, et la protection des enfants victimes et témoins dans les procédures judiciaires obéissent aux lignes directrices des Nations Unies en matière de justice dans les affaires impliquant les enfants victimes et témoins d’actes criminels.

Je félicite le Gouvernement burundais de l’esprit d’initiative dont il a fait preuve pour assurer, en coopération avec le BINUB et l’équipe de pays des Nations Unies, la formation systématique de ses soldats de la paix avant leur déploiement et je l’invite à réfléchir, avec des États Membres animés du même esprit et des pays fournissant des contingents, à la création d’un groupe de contact au sein du Comité des 34 pour plaider en faveur de l’organisation d’une formation systématique aux droits de l’enfant à l’intention de tous les soldats de la paix avant tout déploiement sur le terrain. (paragraphes 49 à 56)

pdf: http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N09/494/22/PDF/N0949422.pdf?O...

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