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Summary: L'armée et les services de sécurité sont responsables de la plupart des violations des droits de l'homme en Syrie dénoncent les enquêteurs mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU dans un nouveau rapport publié jeudi qui accuse Damas de poursuivre la pratique de la torture, y compris sur des enfants de 10 ans.
[Le 24 mai 2012] - "La plupart des violations graves des droits de l'homme documentées par la commission" dans ce rapport, qui couvre la période entre mars et mai 2012, "ont été commises par l'armée syrienne et les services de sécurité dans le cadre d'opérations militaires ou de recherche menées dans des endroits connus pour héberger des déserteurs et/ou des personnes armées, ou perçues comme offrant un soutien aux groupes armés anti-gouvernement", écrit la commission d'enquêteinternationale. "L'armée a employé un large éventail de moyens militaires, y compris des tirs d'artillerie lourde sur des zones civiles", poursuivent les enquêteurs qui indiquent aussi avoir reçu des informations indiquant que "les groupes armés anti-gouvernement commettent aussi des abus des droits de l'homme". Mais ils se disent très préoccupés par les agissements de l'armée et des forces de sécurité, ainsi que par les déplacements de civils et le "déni systématique, dans certaines régions, des besoins de base pour la vie humaine tels que la nourriture, l'eau et les soins médicaux". Soulignant par ailleurs que Damas poursuit les exécutions extrajudicaires et la pratique de la torture, les enquêteurs relèvent que les enfants continuent de souffrir et "font fréquemment partie de ceux tués ou blessés durant les attaques sur les manifestations et les bombardements des villes et villages par les forces publiques". ENFANTS TORTURÉS ET UTILISÉS PAR L'ASL Des garçons de 10 ans "détenus par les forces publiques, ont indiqué à plusieurs reprises qu'ils ont été torturés pour avouer que" des membres de leurs familles sont des sympathisants ou des soldats de l'Armée syrienne libre (ASL), écrivent les enquêteurs. La commission relève également "avoir des preuves confirmées que les groupes armés de l'opposition utilisent souvent des enfants comme courriers, porteurs de médicaments et de messages, ou comme cuisiniers dans des unités sur le terrain". Elle a rencontré en mai plusieurs d'entre eux qui traversaient régulièrement la frontière avec la Turquie. La commission indique par ailleurs rester "extrêmement préoccupée par la situation des droits de l'homme dans le pays où des violations flagrantes se poursuivent sans relâche dans un contexte de plus en plus militarisé, malgré le fait que les parties se soient mises d'accord sur le 'plan en six points'", de l'émissaire conjoint de l'ONU et la Ligue arabe sur la Syrie, Kofi Annan. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 12 000 personnes ont péri en Syrie depuis mars 2011, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales qui répriment dans le sang une contestation populaire inédite contre le régime du président Assad. 12 000 MORTS DEPUIS MARS 2011 Le 23 mars, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a prolongé le mandat de la commission d'enquête en Syrie - établi en août 2011 - en lui demandant dedresser un "relevé des violations flagrantes des droits de l'homme" commises depuis mars 2011, y compris une évaluation du nombre de victimes. Dans son rapport, la commission, qui n'a toujours pas reçu le feu vert de Damas pour se rendre en Syrie, ne donne pas de chiffre global de victimes depuis le début de la répression. Elle indique néanmoins avoir comptabilisé 207 morts sur la période étudiée, mais précise qu'il ne s'agit que des victimes dont le décès a été confirmé par des informations de "première main".