Soumis par Louise le
[30 novembre 2015] - "La situation des enfants reste grave. Malgré la signature d'un accord de paix en août, il y a peu de signe d'amélioration", a déclaré un porte-parole de l'Unicef, Christophe Boulierac, lors d'un point de presse à Genève.
"De graves violations des droits des enfants, dont des assassinats, des enlèvements et des violences sexuelles, continuent à travers le pays", a-t-il déploré.
M. Boulierac a expliqué que "depuis le début de 2015, la situation des enfants au Soudan du Sud a empiré", avec "un enrôlement et une utilisation constantes d'enfants, essentiellement des garçons mais aussi des filles, par les forces et groupes armés".
Depuis janvier, "environ 16.000 enfants ont été recrutés par les groupes et forces armés", a-t-il dit, précisant "qu'ils sont donc tous encore dans les groupes et forces armés".
Il est courant d'appeler "enfants soldats" les enfants associés aux forces et groupes armés, terme qui évoque l'image de jeunes garçons portant des uniformes et des armes. Mais dans la pratique, l'utilisation de ces enfants est plus large que leur participation à des hostilités en tant que combattants.
Ces enfants peuvent aussi notamment, pas exclusivement, exercer d'autres fonctions comme porteurs ou messagers et sont envoyés dans des zones et situations extrêmement dangereuses du fait des combats. Les filles sont souvent utilisées à des fins sexuelles et pour des mariages forcés.
Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, sous les auspices des Etats-Unis, avant de replonger en décembre 2013 dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques, alimentées par la rivalité entre le chef de la rébellion Riek Machar, ancien vice-président, et l'actuel chef de l'Etat Salva Kiir.
En dépit de l'accord de paix signé le 26 août entre le gouvernement sud-soudanais et les rebelles, les combats n'ont jamais vraiment cessé.
Le conflit, marqué par des atrocités attribuables aux deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 2,2 millions de personnes de chez elles. Environ 1.500 enfants ont été tués, selon l'Unicef.