RWANDA Un appui plus grand pour les enfants affectés par le VIH

Summary: KIGALI, 18 nov (IPS) - A l'Hôpital de Kibagabaga, à Kigali, la capitale du Rwanda, 30 jeunes âgés de 12 à 18 ans attendent dans une salle bondée leur tour pour aller voir le médecin chargé de prescrire les médicaments anti-rétroviraux (ARV).


Ils figurent parmi les 220.000 enfants touchés par le SIDA qui bénéficient de l'assistance sociale et médicale du gouvernement rwandais et de ses partenaires au développement.

"Parfois, ces enfants sont même incapables d’aller voir un médecin pour expliquer leur souffrance, parce qu’ils sont susceptibles d'avoir des craintes, et certains se sentent coupables. La plupart de ces [enfants sont] des orphelins du VIH", a déclaré Antoinette Murebwayire, une infirmière dans le centre de traitement. "Nous sommes leurs parents".

Tunga – un nom d’emprunt - est un jeune garçon de 13 ans originaire de Samuduha, l'une des banlieues les plus pauvres de Kigali. Ses parents, dit-il, sont morts du SIDA en 2008 quand il était en classe de CM2. Tunga ne savait pas qu'il était lui-même séropositif; sa principale préoccupation était comment s’occuper de ses deux jeunes frères.

Le centre pédiatrique à l'Hôpital de Kibagabaga accueille environ 40 patients par jour pour le dépistage, les conseils et le traitement. Il y a 870 enfants qui reçoivent un traitement dans le centre; 55 d'entre eux sont sous le traitement anti-rétroviral.

"Mais le fait que la plupart de ces enfants infectés soient issus de familles vulnérables fait qu’il leur est difficile de prendre les médicaments à cause de la faim", a expliqué Murebwayire à IPS.

Kibagabaga offre des conseils et le dépistage volontaires aux orphelins du SIDA et Tunga n'a pas hésité à subir un test.

"Faire un test du VIH a été très facile pour moi, mais quand on m'a dit que j'étais séropositif... c'était une autre histoire", a-t-il dit.

"Quand j'ai été informé premièrement de ma sérologie, j'ai eu l’impression que c'était une punition pour quelque chose que j'avais fait".

Mais Tunga a la chance d'avoir le soutien de plusieurs sources. Lui et ses deux frères vivent dans une maison qui leur a été construite par une organisation non gouvernementale (ONG) locale en 2009, après qu’il a été constaté que le trio était sans-abri.

Cette petite famille reçoit également de l'aide sous forme de Paquet familial, un paquet d'assistance sociale et médicale que le gouvernement a mis en place pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ce programme soutenu par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) offre aux ménages affectés par le VIH et le SIDA un traitement et des conseils, le planning familial et l’appui nutritionnel, ainsi que des projets générateurs de revenus.

On assiste les ménages dirigés par des enfants dans le paiement des frais scolaires et des uniformes, ainsi qu’avec un panier de vivres tous les mois.

"Quand mes parents sont morts, j'ai perdu espoir pour ma vie. Mais avec le soutien dont j’ai bénéficié, j'ai pu scolariser mes jeunes frères et nous n'avons pas été obligés d’abandonner l'école", a affirmé Tunga.

L'attention accordée par les autorités sanitaires du Rwanda aux besoins fondamentaux des enfants touchés par le SIDA est bien appréciée, toutefois il faut faire plus.

Un militant d'une ONG communautaire à Kigali a déclaré à IPS que bon nombre d’enfants vivant dans les zones les plus pauvres ne savent pas que des soins gratuits sont disponibles. Les orphelins du SIDA et les enfants vivant avec le VIH n'ont pas souvent le soutien affectif, et sont isolés de la communauté qui les entoure par une certaine stigmatisation. (FIN/2010)

pdf: http://www.ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=6230

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