Soumis par Louise le
[28 octobre 2015] - Le forum germano-ouzbek pour les droits de l’homme (UFG) appelle le gouvernement à réagir, pointant les cas dramatiques de plusieurs décès, dont des enfants, intervenus à l’occasion de la récolte du coton, pour laquelle le travail forcé serait institutionnalisé.
L’organisme pointe plusieurs drames dont celui d’un jeune garçon de 17 ans, mort avec trois camarades alors que le camion les emmenant vers la récolte s’est renversé. Une enfant de 2 ans serait par ailleurs décédée pendant que sa mère participait aux récoltes, menacée de perdre son emploi d’institutrice en jardin d’enfant si elle s’y soustrayait. Le docteur Yusuf Esirgapov, directeur d’hôpital, est mort après deux jours de sévices. Il avait refusé de contraindre une partie de ses employés à rejoindre les champs.
« Depuis le président jusqu’au comité de voisinage, tous les niveaux du gouvernement orchestrent le système du travail forcé, et le gouvernement harcèle, emprisonne et fait disparaître les citoyens tentant de recueillir des données sur les récoltes de coton, et distribuant des documents sur les lois internationales et les droits de l’homme », indique le rapport.
Washington a surpris cet été en relâchant sa pression sur l’Ouzbékistan. Dans leur rapport 2015 sur le trafic humain, les Etats-Unis ne classaient plus l’Ouzbékistan qu'en « catégorie 2 » des pays à surveiller. Un scandale pour les ONG. L’agriculture est l’un des piliers économiques du pays, avec 18 % du PIB et 27 % des emplois. Activité largement tournée vers le coton, dont le pays est le 6ème producteur et 5ème exportateur mondial.
L’usage des enfants d’écoles voisines pour récolter la matière avait provoqué le bannissement du coton ouzbek par un grand nombre de marques et pays. Cependant, le coton ouzbek est très largement revendu à travers des pays tiers moins regardants, selon les spécialistes de la question. La Turquie, 2ème fournisseur textile et 3ème fournisseur d’habillement de l’Union européenne, compte l’Ouzbékistan parmi ses principaux fournisseurs de coton, selon Emmanuelle Butaud-Stubbs, déléguée générale de l'Union des industries textiles (UIT).