Maltraitance des enfants : Les femmes ambitionnent de changer les comportements

Summary: L’exploitation des enfants est devenue un véritable fléau au Sénégal avec, notamment la mendicité qui mobilise des milliers d’entre eux. C’est dans le souci de faire face à une situation qui freine l’épanouissement de ces enfants que les organisations féminines ont décidé de mettre en place des mesures d’accompagnement à leur réinsertion sociale.

La mendicité des enfants fait partie des formes de maltraitance les plus récurrentes au Sénégal. D’après des études faites par un des organismes comme l’Unicef, le Sénégal compte près de 7 800 talibés âgés entre 3 et 18 ans, dont les 42 % viennent de la sous-région (Guinée-Bissau, Guinée Conakry, Mali, Gambie). Le constat tiré de cette étude est que, dans leur majorité, ces enfants sont exploités et exposés à des fléaux de toutes sortes, dont le plus récurrent reste le viol. C’est ainsi qu’entre septembre 2006 et décembre 2007, pas moins de 400 cas de viols ont été recensés dont la plus jeune victime est âgée de 3 ans. Et parmi ces cas de viols, les 10 % sont de nature incestueuse. Ces chiffres effrayants ont motivé l’Etat à prendre une mesure réglementaire, en application de l’article 245 du Code pénal interdisant la mendicité dans les rues et de la loi 2005-06 du 10 mai 2005 portant sur la traite des personnes et pratiques assimilées.

Dans le but de mieux vulgariser cette loi qui vise à protéger les enfants, les organisations féminines ont décidé d’apporter leur concours au gouvernement. C’est ainsi qu’une rencontre s’est tenue hier, entre ces organisations, les Acteurs porteurs de dynamiques communautaires (Apdc), l’Unicef et le ministère de la Famille. Avec comme objectif d’’identifier des axes stratégiques afin de mettre en place des mesures d’accompagnement à l’interdiction de la mendicité des enfants’, comme l’a souligné le ministre de la Famille, Ndèye Khady Diop. Il s’agit de créer un large mouvement social pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre effective de cette mesure. ‘L’Unicef entretient, avec le ministère de la Famille, un partenariat qui a été renforcé pour lutter contre la maltraitance des enfants. Il s’agit de trouver ensemble des solutions contre ce fléau, avec la mise en œuvre de mesures d’urgence pour améliorer la condition des droits des enfants au Sénégal’, dira la représentante de l’Unicef au Sénégal, Mme Giovanna Barberis.

Le ministre de la Famille, qui précise que la loi vise moins l’interdiction de la mendicité que la protection des enfants contre la maltraitance, a plaidé pour une meilleure vulgarisation de la protection des droits de l’enfant auprès de tous les acteurs concernés. Et d’ajouter que l’idée du chef de l’Etat sur la mutualisation de l’aumône est en voie d’être réalisée, car elle constitue l’un des moyens les plus sûrs pour mettre un terme définitif à la mendicité des enfants. Ndèye Khady Diop a profité de l’occasion pour appeler tous les Sénégalais à s’impliquer dans cette lutte, mais aussi et surtout à matérialiser le slogan : ‘Une famille, un talibé’.

pdf: http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=68387

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