Les violences entre adolescents se multiplient à Londres

Chaque semaine, 52 jeunes en moyenne sont victimes d'une agression au couteau dans la capitale britannique. Sept sont décédés ces deux derniers mois.

ÂGÉ DE 13 ANS, le meurtrier pré­sumé de Paul Erhahon, 14 ans, ­poignardé dans l'entrée de son immeuble de l'est de Londres, a été inculpé hier. Un ami de Paul, attaqué également vendredi dernier, se trouve à l'hôpital dans un état critique. Depuis le début de février, six autres adolescents, âgés de 15 à 19 ans, ont été tués à Londres à coups de couteau ou par des armes à feu. Les meurtriers présumés avaient environ le même âge que leurs victimes.

Si les statistiques globales sur les crimes sont en baisse régulière, selon le ministère de l'Intérieur, les crimes violents commis à l'arme blanche augmentent, alors que l'âge des victimes comme celui des agresseurs diminuent significativement. Selon les dernières statistiques de la police, 52 adolescents en moyenne sont victimes chaque semaine à Londres d'une agression au couteau.

Les derniers incidents se sont déroulés dans divers quartiers de Londres et la police refuse catégoriquement de parler de guerre des gangs. « Les différents crimes ne sont absolument pas liés », a ainsi déclaré une porte-parole de la Metropolitan Police, la police londonienne, qui confirme cependant l'existence, au sein d'une jeunesse plutôt défavorisée, d'une « culture du couteau ». « Les jeunes portent des couteaux pour plusieurs raisons, parce qu'ils pensent qu'ainsi ils seront respectés, ou qu'ils auront l'air cool, ou encore pour se protéger », explique-t-elle.

Actuellement, la loi interdit de se déplacer en public avec un couteau. Seul le port d'un canif, dont la lame ne doit pas dépasser 7,5 centimètres, est autorisé. Depuis peu, la peine maximale d'emprisonnement en cas d'infraction est passée de deux à quatre ans et, en juin dernier, une amnistie nationale sur les couteaux avait permis à la police de récupérer plus de 100 000 armes blanches.

La récente succession des meurtres d'adolescents à Londres a incité le gouvernement à décider la mise en oeuvre « urgente » d'autres mesures prévues de longue date, comme l'allongement des peines prévues pour punir le prêt à quelqu'un d'une arme blanche. Parallèlement, les statistiques sur le crime comporteront désormais des données spécifiques sur les crimes commis avec un couteau ou avec une arme à feu.

Les craintes de professeurs

À partir d'octobre, l'âge légal pour pouvoir acheter un couteau passera de 16 à 18 ans et, dès le mois de mai, les directeurs d'école auront le pouvoir de fouiller leurs élèves. Cette mesure demeure controversée, nombre de professeurs craignant de se mettre en danger.

Une récente conférence du syndicat des professeurs, le National Union Teachers, a mis en lumière le profond découragement de la profession. Plus d'un professeur sur trois souffre de dépression ou d'une affection liée au stress des conditions d'enseignement dans des classes surchargées et souvent difficiles.

Le projet du gouvernement d'obliger les jeunes à suivre une scolarité jusqu'à l'âge de 18 ans, au lieu des 16 ans actuellement, destiné à limiter le nombre de jeunes désoeuvrés et sans emploi dans les rues, rencontre également un certain scepticisme.

Informations supplémentaires


pdf: http://www.lefigaro.fr/international/20070411.FIG000000217_les_violences...

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