Les traditions encouragent les violences contre les filles en Afrique

Les violences physiques, psychologiques et sexuelles contre les filles persistent comme un problème pernicieux en Afrique en raison de l'influence des valeurs traditionnelles qui ne reconnaissent pas les droits humains, et du dénuement extrême des familles, selon une étude réalisée par des défenseurs des droits des enfants sur le continent.

"En Afrique, les filles sont particulièrement vulnérables aux diverses formes de violence à la fois en raison de leur sexe et des conditions socio-économiques et culturelles qui prévalent au sein de leurs communautés", indique le rapport de l'enquête publié mercredi par l'African Child Policy Forum (ACPF).

Mettre fin aux violences faites aux filles en Afrique est un des défis les plus importants à relever par l'Afrique, indique le Forum dans son rapport [en anglais] basé sur une étude rétrospective en Ethiopie, au Kenya et en Ouganda.

Ce rapport a servi de base des discussions lors de la seconde conférence sur la violence contre les fillesen Afrique qui s'est tenue à Addis-Abeba du 11 au 12 mai sous les auspices de l'ACPF.

En moyenne, huit filles sur 10 en Afrique de l'Est ont été maltraitées par les personnes à qui elles étaient supposées faire le plus confiance, souligne l'étude.

Ceux qui les maltraitent sont les mères, les amies, les petits-amis, les frères et les enseignants, selon le rapport basé sur une rétrospective relatant les expériences de groupes de filles âgées de plus de 18 ans. "C'est un échantillon limité mais très représentatif de la situation qui prévaut dans les pays où l'étude a été menée", a déclaré Assefa Bequele, la directrice exécutive de l'ACPF.

En présentant ce rapport lors d'une conférence de presse, Mme Bequele a déploré le fait que dans plusieurs communautés africaines les gens considèrent toujours les droits de l'enfant comme un fait sans importance. "Les enfants ne pas considérés comme des individus avec leurs propres droits. Nous devons sensibiliser le public sur le fait que les enfants sont des êtres humains avec des droit de base."

"Notre étude a pour objectif de laisser s'exprimer les filles africaines qui ont subi des violences et ce faisant, de leur permettre de se faire entendre des décideurs qui peuvent faire changer les choses en leur nom. Elles nous demandent de prendre des mesures pour relever le défi consistant à mettre fin aux violences contre les filles. C'est notre devoir de répondre à leur appel", a-t-elle ajouté.

Au cours de l'étude, plus de 1.500 jeunes femmes de 18 à 24 ans choisies au hasard ont été interrogées sur leurs vies avant qu'elles atteignent l'âge de 18 ans.

En Ethiopie, chaque jeune fille interrogée a été victime d'une forme ou d'une autre de violence et plus de 90 pour cent des filles interrogées en Ouganda ont été victimes d'une forme ou d'une autre d'abus sexuel.

Au Kenya, le rapport indique que 99 pour cent des filles interrogées ont subi des sévices physiques alors que cela a été le cas pour 94,2 pour cent des filles en Ouganda. L'Ethiopie, bien qu'avec un taux de 84 pourcent, est le pays où les actes de violence contre les filles de moins de cinq ans ont été les plus nombreux.

Le rapport fait plusieurs recommandations sur les moyens à mettre en oeuvre pour mettre fin aux violences faites aux filles et à toutes les formes de sévices faits aux enfants.

Il s'agit de l'implication des enfants comme une partie de la solution, de la lutte contre les attitudes traditionnelles et souvent sexistes qui autorisent les violences contre les filles, l'invitation de la société civile à s'engager dans une campagnes de sensibilisation publique et d'éducation et l'appel aux gouvernements à mettre en place des politiques et une législation efficaces contre la violence.

L'ACPF a été fondée en 2003 comme un organisme indépendant de plaidoyer africain oeuvrant pour la prise de conscience des droits des enfants.

Sa seconde conférence d'orientation internationale est financée par Plan International et organisée en partenariat avec l'Union africaine, la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique, l'UNICEF, le FNUAP et le Groupe Save the Children.

Informations supplémentaires

 

pdf: http://www.jeuneafrique.com/pays/ethiopie/gabarit_art_afp.asp?art_cle=PA...

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