Les châtiments corporels au cœur des préoccupations d'une conférence sur les violences faites aux enfants

Summary: La conférence des Etats d'Europe et d'Asie
centrale consacrée à la lutte contre la violence
faite aux enfants, s'est tenue du 5 au 7 juillet
à Ljubljana, Slovénie, organisée par le Conseil
de l'Europe, l'Unicef, l'OMS et le OHCHR, en
prélude à la publication, en 2006, de la
première étude mondiale sur la violence contre
les enfants commandée par l'ONU.

[LJUBLJANA, 11 juillet 2005] - La France a brillé par son absence lors de la
conférence des Etats d'Europe et d'Asie centrale consacrée à la lutte
contre la violence faite aux enfants, qui s'est tenue du 5 au 7 juillet à
Ljubljana, capitale de la Slovénie. Plus de quarante pays représentés, près
de 350 participants, un slogan "Agir maintenant", mais pas la moindre
trace d'une délégation française pour cette consultation organisée par le
Conseil de l'Europe, l'Unicef, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et
le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, en prélude
à la publication, en 2006, de la première étude mondiale sur la violence
contre les enfants commandée par l'ONU. "Cette absence est peut-être
due au récent changement de gouvernement", avancent des
représentants du Conseil de l'Europe.

Fessée, humiliation verbale, maltraitance, abus ou exploitation sexuels...
parce que les enfants ne sont pas "des mini personnes avec des mini
droits" , les participants de Ljubljana (conseillers ministériels, experts,
membres d'ONG) ont estimé que la "tolérance zéro" devait être de mise
face à toute forme de violence qui peut être infligée aux enfants dans le
milieu familial, scolaire, institutionnel ou dans la rue.

Dans leurs conclusions finales, ils ont notamment reconnu que "le mur du
silence qui entoure la violence dans la famille, y compris les châtiments
corporels, n'a toujours pas été rompu", que "l'école, les activités
extrascolaires, les institutions publiques et privées devraient être mieux
contrôlées" et que "les efforts de prévention" doivent être "prioritaires"
afin de "changer les perceptions sociales quant aux comportements
acceptables à l'égard des enfants".

C'est pourquoi les participants se sont engagés à mettre en oeuvre
neuf "actions immédiates" parmi lesquelles "l'adoption de toutes les
législations nécessaires", l'amélioration des procédures judiciaires pour les
enfants victimes et le "développement de la formation des parents et des
professionnels sur les méthodes non violentes de résolution des conflits et
de discipline".

La Suède a été le premier pays à interdire formellement, en 1979, tous les
châtiments corporels et autres punitions ou traitements dégradants dans
son code de la famille. Depuis, malgré les traités internationaux, seulement
treize pays ont introduit cette interdiction dans la loi. La France n'en fait
pas partie. Josiane Bigot, magistrate et membre de la délégation du
Conseil de l'Europe, n'est pas persuadée de "l'opportunité de proposer en
France un texte spécifique sur cette question. Ne serait-ce pas aller à
l'encontre d'un autre souci : celui de rasseoir l'autorité parentale ?",
s'interroge-t-elle.

Si, à Ljubljana, un large consensus est apparu sur l'interdiction de tout
châtiment corporel et sur la nécessité d'informer les enfants de leurs
droits, les groupes de travail ont souligné que changer la loi ne suffisait
pas. "Il faut agir sur les pratiques, les mentalités des parents, des
professionnels et des autorités" , a résumé Jacob Egbert Doek, président
du Comité des droits de l'enfant. "Seules de nouvelles attitudes
permettront de reléguer la violence aux enfants aux manuels d'histoire" , a
lancé la directrice adjointe de l'Unicef, Rima Salah.

Venus de Lituanie, de Géorgie, de Serbie, du Tadjikistan, etc., près de
trente jeunes ont écouté et interpellé les participants de la conférence.
L'un d'eux a proposé un slogan : "Soyez moderne, soyez non-violent." Et
tous, animés des "mêmes idéaux, mêmes objectifs, mêmes espoirs" , ont
intimé les délégations à passer du discours aux actes. "Il faut dire la vérité,
très peu de conférences internationales débouchent sur des changements
concrets" , a prévenu à la tribune, Tama, une adolescente de Géorgie.

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