Irak: Saddam Houssein condamné à mort

Summary: L'ancien président irakien Saddam Houssein a été condamné à mort par pendaison, après avoir été reconnu coupable de crimes contre l'humanité.

Le verdict a été prononcé par un tribunal de Bagdad qui a infligé la même sentence à Barzan Ibrahim al-Tikriti, l'ancien patron des renseignements irakiens et demi-frère de Saddam.

Egalement condamné à mort un ancien magistrat, Awad Hamed al-Bander.

Quant à l'ancien vice-président, Taha Yassin Ramadan, reconnu coupable de meurtre, il a été condamné à la prison à vie.

Trois autres dignitaires du Baath, l'ancien parti au pouvoir, ont été condamnés à 15 ans de prison.

Un quatrième accusé a été acquitté faute de preuves suffisantes.

Ces condamnations sont liées au meurtre de plus 140 villageois chiites, exécutés après une tentative d'assassinat contre Saddam Houssein, dans la localité de Dujail en 1982.

La télévision irakienne a montré des images de personnes dansant dans les rues à l'annonce des condamnations à mort.

Certaines personnes brandissaient les portraits de dirigeants chiites.

Dans les premières réaction, le Premier ministre irakien, Nourri Al-Maliki, a indiqué que Saddam Hussein était un dictateur et méritait la sentence de ce dimanche.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, a déclaré que le verdict constituait un pas important dans la construction d'une société libre en Irak.

La ministre britannique des Affaires étrangères , Margaret Beckett, s'est pour sa part félicitée que Saddam Houssein ait été traduit devant la justice de son pays pour répondre de ses crimes.

Un dilemne pour le gouvernement irakien

La condamnation à mort de Saddam Houssein est, cependant, un véritable dilemne pour le gouvernement irakien, dont la mission est de faire respecter l'état de droit.

Mais force est de constater que tous ceux qui sont au pouvoir en Irak sont des ennemis personnels de Saddam.

En outre, le pays est plongé dans une spirale de violence; à telle enseigne que le procès s'est déroulé dans un contexte entaché violence et de baing de sang.

La peine capitale pourrait être un autre élément de division.

Au lieu d'ouvrir une nouvelle page, l'exécution de Saddam pourrait exacerber la vague de violence.

Malgré une sécurité renforcée et l'instauration d'un couvre-feu à Bagdad et dans deux provinces, la violence a éclaté peu après le verdict.

Mais le fait de ne pas appliquer la sentence, pour des raisons de commodités politiques, a toutes les chances de provoquer le mécontentement de ceux qui exigent la mort de Saddam, et tout particulièrement au sein des Kurdes dans le nord et les Chiites dans le sud.

La pendaison de Saddam pourrait aussi enflammer la communauté sunnite.

Des tirs de mortier ont été enregistrés dans le principal quartier sunnite de Bagdad.

Un des avocats de Saddam a averti que la peine de mort pourrait plonger l'Irak dans un nouvel enfer.

Un politicien irakien influent, Adnan Pajaji, a indiqué que Saddam bénéficie d'un soutien incontestable dans le pays mais aussi de réseaux extérieurs capables de fournir beaucoup d'argent.

Un ecrivain irakien a fait observer que même les Sunnites qui avaient beaucoup souffert sous l'ancienne administration regrettent le changement de régime.

Bon nombre de ces Sunnites sont tués en raison de leur appartenance confessionnelle.

pdf: http://www.bbc.co.uk/french/news/story/2006/11/061105_saddam-sentencing....

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