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Summary: Le Conseil de sĂ©curitĂ©, lors dâun dĂ©bat sur cette question qui a rassemblĂ©, aujourdâhui, une trentaine de dĂ©lĂ©gations, a exprimĂ© sa grave prĂ©occupation face au « grand nombre de criminels qui continuent de commettre des violations et atteintes sur la personne dâenfants en pĂ©riode de conflit armĂ© ».  [Le 17 juin] - Le Conseil se fĂ©licite ainsi de lâexamen en cours, par son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, que prĂ©side le Luxembourg, des « mesures envisageables pour accroĂźtre la pression sur ceux qui persistent Ă commettre des violations et atteintes sur la personne dâenfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, conformĂ©ment Ă ses rĂ©solutions 1998 (2011) et 2068 (2012) ». Le Conseil de sĂ©curitĂ© se fĂ©licite Ă©galement des « progrĂšs accomplis pour prĂ©venir et rĂ©primer les violations et atteintes dont sont victimes les enfants », en particulier de la « multiplication des plans dâaction signĂ©s ou en cours de nĂ©gociations par les parties Ă tout conflit armĂ© ainsi que de la dĂ©mobilisation, de la rĂ©adaptation et de la rĂ©intĂ©gration de milliers dâenfants ». PrĂ©sentant le douziĂšme rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©*, la ReprĂ©sentante spĂ©ciale chargĂ©e de cette question, Mme Leila Zerrougui, a reconnu que si des progrĂšs avaient pu ĂȘtre enregistrĂ©s en 2012, « de nouvelles tendances inquiĂ©tantes » Ă©taient cependant apparues. « Les enfants ont continuĂ© de payer un lourd tribut, peut-ĂȘtre mĂȘme le plus lourd, avec les nouveaux conflits qui ont Ă©clatĂ© ou se sont aggravĂ©s au cours des 18 derniers mois », a-t-elle fait remarquer. La nature Ă©volutive et les tactiques des conflits armĂ©s ont crĂ©Ă© des menaces sans prĂ©cĂ©dent pour les enfants, a affirmĂ© Mme Zerrougui. « Lâabsence de lignes de front claires et lâimpossibilitĂ© dâidentifier les combattants, ainsi que lâutilisation de tactiques de terreur ont rendu les enfants plus vulnĂ©rables. » Mme Zerrougui, qui doit se rendre en Syrie et dans la rĂ©gion dans les prochains jours, a indiquĂ© que son Bureau, avec lâappui du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, allait lancer une campagne visant Ă mettre fin Ă lâassociation des enfants avec les forces gouvernementales armĂ©es dans les conflits armĂ©s dâici Ă 2016. « Lâobjectif de cette campagne est de mobiliser les efforts des gouvernements concernĂ©s, des Ătats Membres intĂ©ressĂ©s et du systĂšme des Nations Unies pour en finir avec le recrutement et lâutilisation dâenfants par les forces armĂ©es gouvernementales dans les conflits armĂ©s au cours des trois prochaines annĂ©es », a expliquĂ© la ReprĂ©sentante spĂ©ciale. De son cĂŽtĂ©, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux opĂ©rations de maintien de la paix, M. HervĂ© Ladsous, a mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©ployer des capacitĂ©s spĂ©cialisĂ©es de conseillers pour les enfants dans les opĂ©rations de maintien de la paix car ceux-ci, a-t-il dit, « font en sorte que la protection des enfants soit reflĂ©tĂ©e Ă tous les niveaux de la planification stratĂ©gique et des activitĂ©s opĂ©rationnelles de toutes les missions ». Il sâest appuyĂ© en particulier sur le cas du Mali, oĂč un conseiller pour la protection des enfants a Ă©tĂ© assignĂ© dĂšs la premiĂšre phase du dĂ©ploiement de la Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  La Directrice exĂ©cutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour lâenfance (UNICEF), Mme Yoka Brandt, a plaidĂ© en faveur dâ« actions concrĂštes », en appelant Ă la libĂ©ration immĂ©diate de tous les enfants soldats, Ă une sensibilisation des populations et Ă lâaide au retour des enfants au sein de leurs familles. Cette annĂ©e, les Ă©quipes spĂ©ciales de pays ont dĂ©veloppĂ© des moyens dâaccĂ©lĂ©rer la mise en Ćuvre des plans dâaction, en fixant des objectifs et en organisant un dialogue rĂ©gulier entre lâONU et les parties en conflit, a-t-elle dit. Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires Ă©trangĂšres du Luxembourg, M. Jean Asselborn, a rappelĂ© que 9 rĂ©solutions et 11 dĂ©clarations prĂ©sidentielles avaient Ă©tĂ© adoptĂ©es par le Conseil de sĂ©curitĂ© depuis quâil a dĂ©cidĂ©, il y a 12 ans, dâaborder rĂ©solument la question des enfants en conflit armĂ©. Il a saluĂ© lâadoption de la dĂ©claration prĂ©sidentielle dâaujourdâhui qui rĂ©affirme lâengagement du Conseil de sĂ©curitĂ© de mettre un terme aux violations et aux sĂ©vices commis Ă lâencontre des enfants en conflit armĂ©. Au cours du dĂ©bat, de nombreuses dĂ©lĂ©gations ont commentĂ© les situations en Syrie oĂč, comme lâa prĂ©cisĂ© le reprĂ©sentant de la France, plus de 6 500 enfants ont trouvĂ© la mort, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), au Mali ou en RĂ©publique centrafricaine. Plusieurs pays, comme la FĂ©dĂ©ration de Russie ou le Pakistan, ont Ă©galement condamnĂ© lâutilisation des drones, en plaidant pour que des enquĂȘtes sur ces incidents soient menĂ©es. Au nom du Groupe des Amis des enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s, le Canada a renouvelĂ© sa demande pour que le Conseil fasse en sorte que les violations graves commises contre les enfants donnent lieu Ă lâimposition de sanctions de la part de tous les comitĂ©s de sanctions compĂ©tents et, en lâabsence de ces comitĂ©s, envisage des moyens dây remĂ©dier par des mesures proactives. La Colombie a, quant Ă elle, soulignĂ© que, conformĂ©ment Ă la rĂ©solution 1612 (2005), la mise en Ćuvre du mĂ©canisme de surveillance et de communication ainsi que la prĂ©sentation des rapports devraient toujours se faire en Ă©troite consultation avec les pays concernĂ©s et, par consĂ©quent, avec les gouvernements. LE SORT DES ENFANTS EN TEMPS DE CONFLIT ARMĂ Rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© (S/2013/245) Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, M. Ban Ki-moon, dans son rapport qui couvre lâannĂ©e 2012, dĂ©crit les nouvelles difficultĂ©s rencontrĂ©es en raison de la nature Ă©volutive des conflits armĂ©s. Il examine Ă©galement des outils supplĂ©mentaires permettant de contraindre les forces armĂ©es et les groupes armĂ©s Ă respecter leurs obligations au regard des droits de lâenfant et fait le point de la coopĂ©ration avec les organisations rĂ©gionales. Il fournit ensuite des renseignements sur les atteintes graves commises contre les enfants et sur les progrĂšs accomplis par les parties en matiĂšre de dialogue, de plans dâaction et dâautres mesures visant Ă faire cesser et Ă prĂ©venir ces graves violations. Le Mali figure pour la premiĂšre fois dans le rapport, tandis que le NĂ©pal et Sri Lanka nây figurent plus, toutes les parties relevant de leurs territoires respectifs ayant Ă©tĂ© radiĂ©es de la liste en 2012. Dans deux annexes sĂ©parĂ©es, le rapport dresse, selon que les cas concernent des situations de conflit armĂ© dont le Conseil de sĂ©curitĂ© est saisi ou non, la liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, tuent ou mutilent des enfants, commettent des viols et dâautres formes de violence sexuelle contre des enfants ou lancent des attaques contre des Ă©coles ou des hĂŽpitaux, avec rappel des autres violations et sĂ©vices commis Ă lâencontre dâenfants. Neuf nouvelles parties Ă des conflits figurent sur la liste concernant le recrutement et lâutilisation des enfants: la Convention des patriotes pour la justice et la paix fondamentale; la Convention patriotique pour le statut du Kodro et lâUnion des forces rĂ©publicaines en RĂ©publique centrafricaine; le M23 en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC); le MNLA, le MUJAO et Ansar Dine au Mali; lâArmĂ©e syrienne libre en RĂ©publique arabe syrienne; et Ansar Al-Shariâa au YĂ©men. Six nouvelles parties figurent sur la liste pour violences sexuelles Ă lâĂ©gard dâenfants: le MNLA, le MUJAO et Ansar Dine au Mali; le M23 et les MaĂŻ-MaĂŻ Simba « Morgan » en RDC; et les forces gouvernementales en RĂ©publique arabe syrienne. Dans ses recommandations, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral demande instamment Ă toutes les parties de mettre immĂ©diatement un terme Ă toutes les violations graves des droits des enfants. En outre, il demande instamment aux parties dont le nom a figurĂ© dans les rapports annuels et qui nâavaient pas encore mis au point de plans dâaction de le faire sans plus tarder. M. Ban se fĂ©licite de la signature de plans dâaction par les Gouvernements de la RDC, du Myanmar et de la Somalie ainsi que des progrĂšs accomplis par dâautres parties concernant la libĂ©ration dâenfants. Il se fĂ©licite que le nombre de plans dâaction Ă©tablis ou en cours de nĂ©gociation ait continuĂ© dâaugmenter en 2012. Il appelle instamment la communautĂ© des donateurs Ă mener des dĂ©bats pour aborder les problĂšmes de dĂ©ficit de financement nĂ©cessaire Ă la mise en Ćuvre de ces plans dâaction et au suivi y affĂ©rent. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral souligne que le conflit en RĂ©publique arabe syrienne a un impact inacceptable et insupportable sur les enfants. Des mesures doivent ĂȘtre prises dâurgence par les parties pour protĂ©ger la vie et la dignitĂ© de lâensemble des enfants. Il demande instamment au Gouvernement syrien de cesser immĂ©diatement les bombardements de zones civiles et, notamment, de ne plus avoir recours aux missiles Ă longue portĂ©e, Ă lâartillerie, aux frappes aĂ©riennes et aux armes Ă sous-munitions. Le Gouvernement syrien doit ĂȘtre tenu responsable de toutes les graves violations commises par les groupes qui lui sont affiliĂ©s, notamment les Chabbiha et les services de renseignement. Il appelle Ă©galement le Gouvernement syrien Ă mettre un terme Ă la dĂ©tention dâenfants et Ă toute forme de mauvais traitements, notamment la torture dont ils font lâobjet, en raison de leur association prĂ©sumĂ©e avec lâopposition. Lâutilisation de tactiques terroristes contre la population civile ne peut non plus ĂȘtre tolĂ©rĂ©e. Il demande instamment, Ă cet Ă©gard, Ă tous les groupes dâopposition armĂ©s de mettre immĂ©diatement fin Ă ces actes qui ont coĂ»tĂ© la vie Ă maints enfants en RĂ©publique arabe syrienne et de cesser de recruter des enfants. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral appelle le Conseil de sĂ©curitĂ© Ă continuer de soutenir les mesures prĂ©vues en faveur des enfants en cas de conflit armĂ©, en renforçant les dispositions relatives Ă la protection de lâenfance dans tous les mandats pertinents des missions de maintien de la paix, des missions politiques spĂ©ciales et des missions de consolidation de la paix des Nations Unies et, notamment, en dĂ©ployant des conseillers en matiĂšre de protection des enfants. DĂ©clarations liminaires Mme LEILA ZERROUGUI, ReprĂ©sentante spĂ©ciale pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, qui prĂ©sentait le douziĂšme rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, qui couvre lâannĂ©e 2012, a affirmĂ© que si des progrĂšs avaient pu ĂȘtre enregistrĂ©s au cours de cette pĂ©riode, en particulier concernant le dialogue avec les parties en conflit et les plans dâaction, de nouvelles tendances inquiĂ©tantes pour les enfants Ă©taient cependant apparues. Les enfants ont continuĂ© de payer un lourd tribut, peut-ĂȘtre mĂȘme le plus lourd, avec les nouveaux conflits qui ont Ă©clatĂ© ou se sont aggravĂ©s au cours des 18 derniers mois, a-t-elle fait remarquer. La nature Ă©volutive et les tactiques des conflits armĂ©s ont crĂ©Ă© des menaces sans prĂ©cĂ©dent pour les enfants, a expliquĂ© Mme Zerrougui. Lâabsence de lignes de front claires et lâimpossibilitĂ© dâidentifier les combattants, ainsi que lâutilisation de tactiques de terreur ont rendu les enfants plus vulnĂ©rables. Elle a soulignĂ© que, comme au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, des groupes armĂ©s non Ă©tatiques constituaient la grande majoritĂ© des parties inscrites sur les listes figurant en annexe au rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, soit 46 sur 55 en 2012. Elle a prĂ©cisĂ© que la moitiĂ© Ă©tait des parties prĂ©sentes dans les annexes depuis au moins cinq ans et Ă©taient donc considĂ©rĂ©es comme des parties qui persistaient dans leurs actes. La ReprĂ©sentante spĂ©ciale est ensuite revenue sur les situations concernant le sort des enfants en temps de conflit armĂ© au Mali, pays qui est mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans le rapport, en RĂ©publique centrafricaine ou en Syrie. Mme Zerrougui a annoncĂ© quâelle se rendrait dans les prochains jours en Syrie, oĂč des violations graves contre les enfants continuent dâĂȘtre commises Ă grande Ă©chelle, ainsi que dans la rĂ©gion. Sa visite, a-t-elle prĂ©cisĂ©, aura pour objectif dâĂ©valuer, sur place, les consĂ©quences du conflit sur les enfants. Mme Zerrougui a indiquĂ© quâelle rĂ©itĂ©rera son appel Ă toutes les parties au conflit pour quâelles prennent toutes les mesures possibles afin de sâassurer que les enfants sont protĂ©gĂ©s dans le cadre dâopĂ©rations militaires et que le droit international est respectĂ©. Elle a indiquĂ© quâelle informera le Conseil de sĂ©curitĂ© sur les conclusions de cette Ă©valuation Ă son retour. La ReprĂ©sentante spĂ©ciale a fait Ă©tat de nouveaux domaines de prĂ©occupation concernant les enfants qui doivent ĂȘtre traitĂ©s de maniĂšre prioritaire, citant en particulier lâutilisation militaire des Ă©coles, la dĂ©tention dâenfants en raison dâallĂ©gations concernant leur association avec des groupes armĂ©s, ainsi que lâimpact de drones sur les enfants. Elle a encouragĂ© les membres du Conseil de sĂ©curitĂ© et tous les gouvernements concernĂ©s pertinents Ă examiner de maniĂšre approfondie les recommandations formulĂ©es par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă cet Ă©gard. Au chapitre des avancĂ©es, Mme Zerrougui a saluĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s par les Gouvernements du Tchad, de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC) et des Philippines, qui ont fait des progrĂšs notables au cours de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e. De mĂȘme, elle a fĂ©licitĂ© les gouvernements qui ont ratifiĂ© le Protocole facultatif concernant lâimplication dâenfants dans les conflits armĂ©s depuis le dernier rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral en avril 2012. Elle a notĂ© par ailleurs les progrĂšs rĂ©alisĂ©s en ce qui concerne lâengagement des organisations rĂ©gionales en faveur de la question des enfants en temps de conflit armĂ©. LâOrganisation du TraitĂ© Atlantique Nord (OTAN) a adoptĂ© des lignes directrices en matiĂšre de protection de lâenfance, y compris les matĂ©riels de formation prĂ©parĂ©s avec lâONU pour les pays contributeurs de troupes et ses partenaires. La ReprĂ©sentante spĂ©ciale sâest fĂ©licitĂ©e de la signature de plans dâaction par les Gouvernements de la RDC, du Myanmar et de la Somalie. GrĂące aux efforts du Conseil, un moment crucial dans lâhistoire de ce mandat a Ă©tĂ© atteint, a-t-elle dĂ©clarĂ©. Elle a ainsi annoncĂ© que toutes les forces armĂ©es Ă©numĂ©rĂ©es dans les annexes pour le recrutement et lâutilisation dâenfants Ă©taient entrĂ©es dans un processus de plan dâaction: six dâentre elles ont dĂ©jĂ signĂ© un plan dâaction, et les deux autres en sont au stade final des nĂ©gociations, a-t-elle prĂ©cisĂ©. Lâun des objectifs clefs de ce mandat de mettre fin au recrutement et Ă lâutilisation dâenfants par les forces armĂ©es est enfin Ă portĂ©e de main, sâest-elle fĂ©licitĂ©e. Mme Zerrougui a en outre indiquĂ© que son Bureau, avec lâappui du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, allait lancer une campagne visant Ă mettre fin Ă lâassociation des enfants avec les forces gouvernementales armĂ©es dans les conflits armĂ©s dâici Ă 2016. Lâobjectif de cette campagne est de mobiliser les efforts des gouvernements concernĂ©s, des Ătats Membres intĂ©ressĂ©s et du systĂšme des Nations Unies pour en finir avec le recrutement et lâutilisation dâenfants par les forces armĂ©es gouvernementales dans les conflits armĂ©s au cours des trois prochaines annĂ©es. Il sâagit, a-t-elle dit, dâune initiative sans prĂ©cĂ©dent, et dâun objectif ambitieux, qui nĂ©cessite une attention sans restriction.  LâUNICEF et le Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de lâhomme ont dĂ©jĂ acceptĂ© de rejoindre la campagne. Dans les prochaines semaines, a ajoutĂ© Mme Zerrougui, elle va solliciter dâautres partenaires des Nations Unies. Elle a ainsi dit compter sur les membres du Conseil pour soutenir ces efforts. Mme Zerrougui a Ă©galement demandĂ© au Conseil de sĂ©curitĂ© de faire en sorte que des dispositions en faveur dâun dĂ©ploiement pertinent et en temps opportun de conseillers en matiĂšre de protection des enfants figurent dans les mandats de toutes les missions des Nations Unies de maintien de la paix, de consolidation de la paix et les missions politiques. Selon la ReprĂ©sentante spĂ©ciale, lâordre du jour a progressĂ© car le Conseil de sĂ©curitĂ© a pris un engagement ferme, il y a huit ans, avec lâadoption de la rĂ©solution 1612 (2005) et a exprimĂ© la volontĂ© qui est la sienne de prendre toutes les mesures nĂ©cessaires pour garantir que les enfants soient protĂ©gĂ©s, dans tous les contextes, des consĂ©quences de la guerre. Les enfants en temps de conflit armĂ© doivent savoir que le Conseil de sĂ©curitĂ© les entend et que toutes les victimes bĂ©nĂ©ficieront de la protection nĂ©cessaire. Les auteurs de crimes doivent Ă©galement recevoir de la part du Conseil de sĂ©curitĂ© le signal le plus fort selon lequel leurs actes ne seront pas impunis et que tout sera fait pour mettre fin Ă cette impunitĂ©. Mme Zerrougui a conclu en appelant les membres du Conseil de sĂ©curitĂ© Ă rester unis dans cet Ă©lan. « Le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral nous rappelle de maniĂšre trĂšs forte combien la situation des enfants demeure difficile dans les conflits et combien notre engagement, tant au niveau politique quâopĂ©rationnel, demeure vital », a soulignĂ© M. HERVĂ LADSOUS, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux opĂ©rations de maintien de la paix. Il a ensuite mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©ployer des capacitĂ©s spĂ©cialisĂ©es de conseillers pour les enfants dans les opĂ©rations de maintien de la paix car ceux-ci, a-t-il dit, font en sorte que la protection des enfants soit reflĂ©tĂ©e Ă tous les niveaux de la planification stratĂ©gique et des activitĂ©s opĂ©rationnelles de toutes les missions. « Porter une attention particuliĂšre Ă la protection des enfants est important dĂšs le premier stade de la planification dâune opĂ©ration. Cela a, notamment, Ă©tĂ© le cas au Mali, oĂč un conseiller pour la protection des enfants a Ă©tĂ© assignĂ© dĂšs la premiĂšre phase du dĂ©ploiement de la Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).  Ces conseillers font en sorte, lĂ oĂč ils sont dĂ©ployĂ©s, que les missions mettent en Ćuvre les prioritĂ©s Ă©tablies par le Conseil de sĂ©curitĂ©, a-t-il ajoutĂ©. « Lâun des aspects clefs est le suivi et la prĂ©sentation de rapports sur les violations graves commises Ă lâencontre des enfants ». M. Ladsous a expliquĂ© que les opĂ©rations Ă©taient, par ailleurs, engagĂ©es au sein de diverses Ă©quipes spĂ©ciales en vue de suivre et de faire rapport sur ces violations crĂ©Ă©es au niveau des pays, citant notamment celles qui existent au sein de la MONUSCO (en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo), de lâOpĂ©ration hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et de lâOpĂ©ration des Nations Unies en CĂŽte dâIvoire (ONUCI). Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint aux opĂ©rations de maintien de la paix a ensuite soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de nĂ©gocier des plans dâaction afin de mettre un terme aux massacres, mutilations et autres traitements inhumains infligĂ©s aux enfants. Les opĂ©rations de maintien de la paix contribuent Ă la nĂ©gociation de tels plans dâaction et Ă leur mise en Ćuvre, notamment en RDC et au Soudan du Sud, a-t-il affirmĂ©. En RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, la MONUSCO, en surveillant les activitĂ©s des forces armĂ©es de la RDC a permis la libĂ©ration de 1 300 enfants en 2012. Par ailleurs, 630 enfants supplĂ©mentaires, y compris 109 filles, ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s par des groupes armĂ©s au cours du premier trimestre de cette annĂ©e. Au Soudan du Sud, un plan dâaction rĂ©visĂ© a permis de donner accĂšs Ă 71 casernes, dâoĂč des centaines dâenfants ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s. « La protection est dâabord une responsabilitĂ© nationale », a soulignĂ© M. Ladsous, qui sâest fĂ©licitĂ© que la protection des enfants ait Ă©tĂ© institutionnalisĂ©e au Soudan du Sud, grĂące Ă la crĂ©ation dâun poste de conseiller et Ă une formation spĂ©cifique Ă la protection des enfants dans le cursus de formation des forces de la SPLA. « Quelque 22 000 soldats, tous grades confondus, ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©s aux questions de la protection des enfants », a-t-il soulignĂ©. Par ailleurs, lâan dernier, a soulignĂ© M. Ladsous, 7 878 Casques bleus ont reçu une formation qui fournit des Ă©lĂ©ments clefs sur la situation des enfants dans le contexte spĂ©cifique des opĂ©rations des Nations Unies. Enfin, le DĂ©partement des opĂ©rations de maintien de la paix sâest engagĂ© Ă faire en sorte que la protection des enfants reçoive lâattention nĂ©cessaire pendant tout le processus de consolidation de la paix. M. Ladsous a assurĂ© quâun travail important dans ce domaine Ă©tait en cours en HaĂŻti et en CĂŽte dâIvoire, par le biais de la formation de la brigade de police ou dâune aide Ă la rĂ©forme lĂ©gislative dans le domaine de la protection des enfants. Mme YOKA BRANDT, Directrice exĂ©cutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour lâenfance (UNICEF), sâest dit attristĂ©e par lâintensification des conflits en 2012 et leur impact sur les civils, et en particulier sur les enfants. Chaque conflit qui Ă©clate se traduit par de graves souffrances pour les enfants, a-t-elle fait remarquer, avant de mettre lâaccent sur deux tendances alarmantes. La premiĂšre est lâutilisation dâarmes explosives dans les zones peuplĂ©es, a-t-elle prĂ©cisĂ©, en faisant observer que le recours Ă de telles armes dans les zones urbaines cause de nombreuses victimes parmi les enfants. Ces attaques nâont pas seulement un impact Ă©motionnel et psychologique Ă long terme sur les enfants, mais elles dĂ©truisent aussi des infrastructures sociales, en privant les enfants dâaccĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ©, aux Ă©coles ou aux hĂŽpitaux. Câest pourquoi, elle a exhortĂ© les parties Ă un conflit Ă adopter diffĂ©rentes tactiques et rĂšgles dâengagement. Elle les a Ă©galement exhortĂ©es Ă sâabstenir dâinstaller des troupes parmi les populations civiles et dâĂ©viter toute confrontation au sein de communes, villages et villes. Les parties Ă un conflit doivent, en outre, adopter des rĂšgles Ă©tablissant clairement lâutilisation des armes explosives, a-t-elle ajoutĂ©. Par ailleurs, Mme Brandt a indiquĂ© que lâUNICEF Ă©tait particuliĂšrement inquiet de la tendance visant Ă se servir des Ă©coles pour lancer des opĂ©rations militaires. Cette situation pose de graves risques pour les enfants et les enseignants et constituent des violations graves des droits des enfants, comme par exemple lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation, a-t-elle dĂ©clarĂ©. Elle a saluĂ© la dĂ©cision des Philippines dâinterdire lâutilisation dâĂ©coles par ses forces armĂ©es en espĂ©rant que cet exemple sera suivi par dâautres pays. Elle a appelĂ© Ă prĂ©server les Ă©coles en tant quâespace dâapprentissage et de havre de paix pour les enfants. La Directrice exĂ©cutive adjointe de lâUNICEF a exhortĂ© les parties Ă un conflit Ă respecter les normes internationales relatives aux droits des enfants, en rappelant que le respect de ces normes Ă©tait crucial pour prĂ©server la vie et lâavenir des enfants. Elle a soulignĂ© lâimportance de plans dâaction et des Ă©quipes spĂ©ciales de pays pour mettre fin aux violences dont sont victimes les enfants. Parce que les engagements ne suffisent pas pour sauver des vies, il faut des actions concrĂštes, a insistĂ© Mme Brandt, en appelant Ă la libĂ©ration immĂ©diate de tous les enfants soldats, Ă une sensibilisation des populations, et Ă lâaide au retour des enfants au sein de leurs familles. Cette annĂ©e, les Ă©quipes spĂ©ciales de pays ont dĂ©veloppĂ© des moyens dâaccĂ©lĂ©rer la mise en Ćuvre des plans dâaction, en fixant des objectifs et en organisant un dialogue rĂ©gulier entre lâONU et les parties en conflit, a-t-elle assurĂ©.  M. GREG RAMM, Vice-PrĂ©sident de Save the Children, a indiquĂ© que la majoritĂ© des victimes de violences sexuelles dans les pays en conflit Ă©taient des enfants. Sâappuyant sur lâexpĂ©rience de son organisation, qui est active dans plusieurs douzaines de pays affectĂ©s par un conflit, M. Ramm sâest dit trĂšs prĂ©occupĂ© par lâinsuffisance des moyens pour faire face Ă lâimpact physique, psychologique et social significatif de la violence sexuelle sur les enfants. Câest pourquoi, il a exhortĂ© les Ătats Membres Ă placer les enfants au centre de leur lutte contre les violences sexuelles en zone de conflit en affectant les ressources, lâexpertise et lâappui politique nĂ©cessaires pour prĂ©venir, agir rapidement et traduire en justice les auteurs de ces actes. Se dĂ©clarant alarmĂ© par les consĂ©quences tragiques de lâutilisation dâarmes explosives en zones peuplĂ©es, notamment en Syrie, le reprĂ©sentant de « Save The Children » a exhortĂ© les Ătats Ă sâabstenir dâutiliser de telles armes, Ă rĂ©viser leurs procĂ©dures militaires, Ă partager avec lâONU les donnĂ©es quâils possĂšdent sur lâimpact de ces armes sur les enfants et, enfin, Ă tenir responsables ceux qui utilisent de telles armes.  Il a jugĂ© indispensable que le Conseil de sĂ©curitĂ© parvienne Ă un rĂšglement nĂ©gociĂ© et sâassure quâune aide suffisante parvienne aux populations dans le besoin. Il a exhortĂ© le Conseil de sĂ©curitĂ© Ă traiter les attaques contre des Ă©coles conformĂ©ment Ă sa rĂ©solution 1998 de façon Ă sâassurer que les victimes de ces attaques soient soutenues. « Les Ă©coles doivent ĂȘtre respectĂ©es par toutes les parties et exclues de toute opĂ©ration militaire », a-t-il insistĂ©. Il a demandĂ© que le personnel de toutes les futures missions de maintien de la paix puisse bĂ©nĂ©ficier dâune formation adĂ©quate en matiĂšre de protection de lâenfance avant le dĂ©ploiement.   DĂ©clarations M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires Ă©trangĂšres du Luxembourg, a saluĂ© la possibilitĂ© offerte Ă la sociĂ©tĂ© civile de sâexprimer devant le Conseil de sĂ©curitĂ© sur cette question des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©. Il a rappelĂ© quâĂ ce jour, trois millions dâenfants avaient Ă©tĂ© affectĂ©s par le conflit en Syrie, en prĂ©cisant que des milliers dâentre eux ont perdu la vie et de nombreux autres ont subi la torture ou des violences sexuelles. Plus de la moitiĂ© des hĂŽpitaux ont Ă©tĂ© endommagĂ©s ou dĂ©truits et 2 500 écoles ont Ă©tĂ© partiellement ou entiĂšrement dĂ©truites, a notĂ© le Ministre, avant dâappeler Ă mettre fin au conflit en Syrie. Il nous faut trouver une solution qui conduise Ă une transition politique en Syrie et qui rĂ©ponde aux aspirations lĂ©gitimes du peuple, a-t-il soulignĂ©, en estimant que la ConfĂ©rence de GenĂšve II apparaissait de plus en plus comme celle de la derniĂšre chance. Par ailleurs, M. Asselborn a rappelĂ© que 9 rĂ©solutions et 11 dĂ©clarations prĂ©sidentielles avaient Ă©tĂ© adoptĂ©es par le Conseil de sĂ©curitĂ© depuis quâil a dĂ©cidĂ©, il y a 12 ans, dâaborder rĂ©solument la question des enfants en conflit armĂ©. Il a saluĂ© lâadoption de la dĂ©claration prĂ©sidentielle dâaujourdâhui qui rĂ©affirme lâengagement du Conseil de sĂ©curitĂ© de mettre un terme aux violations et aux sĂ©vices commis Ă lâencontre des enfants en conflit armĂ©. Il a particuliĂšrement saluĂ© la campagne de la ReprĂ©sentante spĂ©ciale du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral qui a pour objectif de mettre un terme, dâici Ă 2016, au recrutement dâenfants dans les forces rĂ©guliĂšres et Ă leur utilisation dans les conflits armĂ©s. La problĂ©matique des enfants dans les conflits armĂ©s nĂ©cessite une approche combinant Ă la fois des mesures incitatives et des mesures plus contraignantes, a-t-il insistĂ©. Le Ministre a dĂ©clarĂ© que les plans dâaction crĂ©ent un espace de coopĂ©ration qui ouvre des opportunitĂ©s pour les gouvernements concernĂ©s de travailler avec les Nations Unies, afin de mettre fin aux violations graves commises contre les enfants. Il a appelĂ© Ă ne pas nĂ©gliger le soutien technique et financier nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre de ces plans. Il a saluĂ© les rĂ©flexions en cours -au sein du Groupe de travail du Conseil de sĂ©curitĂ© sur les enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©- sur les meilleurs moyens dâaccroĂźtre la pression sur les auteurs de violations rĂ©calcitrants. Notant quâil ne saurait y avoir de justice tant que ceux qui ont commis les pires actes Ă lâencontre des enfants ne sont pas amenĂ©s Ă rendre compte de leurs actes, M. Asselborn a insistĂ© sur le caractĂšre emblĂ©matique de la condamnation, par la Cour pĂ©nale internationale (CPI) de Thomas Lubanga pour le recrutement dâenfants en RDC.   M. JEFFERY DELAURENTIS (Ătats-Unis) a dĂ©clarĂ© que les Ătats-Unis Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă lutter contre les violences dont sont victimes les enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©. Il a estimĂ© quâil nây avait pas dâexemple plus criant que la situation en Syrie oĂč les enfants ont besoin, de toute urgence, de lâaide internationale. Il a saluĂ© la signature par le Gouvernement de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), en octobre 2012, dâun plan dâaction visant Ă mettre fin au recrutement des enfants par des groupes armĂ©s. Il sâest fĂ©licitĂ© des progrĂšs de la mise en Ćuvre au Myanmar du plan dâcation que ce pays avait signĂ© en juillet 2012. Face Ă lâaugmentation du recrutement dâenfants soldats en 2012, il a estimĂ© que le Conseil de sĂ©curitĂ© devrait prendre des mesures plus vigoureuses pour faire face au nombre croissant dâauteurs dâabus et de violences. Rappelant que les plans dâaction ne reprĂ©sentent quâun des moyens dont disposent les Nations Unies, le reprĂ©sentant des Ătats-Unis a appelĂ© Ă utiliser ces plans, en complĂ©ment dâautres instruments. Il a soulignĂ© quâil Ă©tait important de lutter contre lâimpunitĂ©, en estimant que lâinculpation de Thomas Lubanga par la Cour pĂ©nale internationale pour recrutement dâenfants Ă©tait un signal fort selon lequel de tels crimes ne seront plus tolĂ©rĂ©s.  M. SAMIR SHARIFOV (AzerbaĂŻdjan) sâest fĂ©licitĂ© de lâĂ©ventail de normes et de mesures importantes Ă©tablies par la communautĂ© internationale pour protĂ©ger les enfants en pĂ©riode de conflit et a saluĂ© lâengagement du Conseil de sĂ©curitĂ© sur cette question. Le reprĂ©sentant a rĂ©affirmĂ© lâappui de son pays aux activitĂ©s du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armĂ©s, prĂ©sidĂ© par le Luxembourg. Il a aussi soulignĂ© lâengagement de son pays en faveur du respect des droits de la personne, en particulier des enfants, dans les situations de conflit car son pays, a-t-il dit, a souffert des consĂ©quences de violations graves des droits de lâhomme et du droit international humanitaire en accueillant, notamment, de nombreux rĂ©fugiĂ©s, en particulier des enfants. Pour assurer la protection des enfants, le reprĂ©sentant a ensuite insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de disposer de ressources adĂ©quates. Il sâest dit prĂ©occupĂ© par le nombre de violations graves Ă lâencontre des enfants qui sont commises dans le monde entier, citant en particulier lâutilisation des Ă©coles Ă des fins militaires et lâutilisation dâenfants en tant que boucliers Ă proximitĂ© des stocks dâarmes ou des baraquements, ainsi que la question des prises dâotages dâenfants pendant les conflits. Rappelant que la protection des enfants incombe en premier lieu aux Ătats, le reprĂ©sentant de lâAzerbaĂŻdjan a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ©, pour les Nations Unies, dâaider les Ătats Ă sâacquitter de cette responsabilitĂ©, dans le respect de lâintĂ©gritĂ© et de leur souverainetĂ© nationales.  M. MARIO OYARZĂBAL (Argentine) a soulignĂ© la tĂąche importante effectuĂ©e par la ReprĂ©sentante spĂ©ciale pour la mise en Ćuvre des diffĂ©rentes rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ©. Le Conseil ne doit pas se limiter Ă prendre note des noms figurant en annexe des rapports, a-t-il estimĂ©. Il a ainsi mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ© pour le Conseil dâadopter une approche intĂ©grale de cette question. La protection des enfants doit ĂȘtre prise en compte dans les missions de maintien de la paix dont dĂ©cide le conseil. Il a, de mĂȘme, insistĂ© sur le renforcement des capacitĂ©s nationales, notamment dans le domaine de la protection des droits de lâhomme. Le reprĂ©sentant de lâArgentine a soulignĂ© quâil Ă©tait essentiel dâentretenir une forte coopĂ©ration entre les rĂ©gimes de protection de lâenfance en temps de conflit armĂ© et les rĂ©gimes de sanctions. Les Ătats sont responsables au premier chef des enquĂȘtes dâauteurs de violations graves du droit international. Sâils ne veulent pas ou ne peuvent pas assumer cette responsabilitĂ©, des mĂ©canismes internationaux existent, a-t-il dit. à cet Ă©gard, le reprĂ©sentant a plaidĂ© en faveur dâun renforcement des mĂ©canismes nationaux et internationaux. Le rĂŽle que joue la Cour pĂ©nale internationale (CPI) est fondamental, a-t-il rappelĂ©. Il a estimĂ© quâil Ă©tait important de rĂ©gler les causes profondes des conflits et dâinsister sur le dĂ©veloppement des pays concernĂ©s.  M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a rappelĂ© les consĂ©quences quotidiennes des conflits sur la vie des enfants, qui sont « tuĂ©s, blessĂ©s, mutilĂ©s, privĂ©s de ressources et de lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation ». Ces violations sont commises chaque jour en Syrie oĂč la situation est dramatique, sâest-il indignĂ©. Plusieurs cas de violations ont Ă©galement Ă©tĂ© enregistrĂ©s au Mali, a-t-il ajoutĂ©, en attirant Ă©galement lâattention sur la situation des enfants en RĂ©publique centrafricaine. Le reprĂ©sentant de lâAustralie sâest dit gravement prĂ©occupĂ© par le fait que des Ă©coles soient utilisĂ©es par des parties Ă un conflit armĂ©. Pour lutter contre les crimes commis Ă lâencontre des enfants, le reprĂ©sentant a encouragĂ© la ReprĂ©sentante spĂ©ciale Ă mettre lâaccent sur les contacts avec les groupes non Ă©tatiques qui recrutent Ă©galement des enfants. Lorsque les Ătats ne sont pas en mesure de juger de tels crimes, il faudrait envisager de saisir la Cour pĂ©nale internationale, a estimĂ© le reprĂ©sentant de lâAustralie. « Nous devons agir de maniĂšre unie car, si le Conseil ne le fait pas, qui agira Ă sa place, sâest-il interrogĂ©, avant de conclure.  M. EVGENY ZAGAYNOV (FĂ©dĂ©ration de Russie) a rappelĂ© que son pays condamnait toutes les violations graves commises Ă lâencontre des enfants, en soulignant la nĂ©cessitĂ© de mettre un terme Ă lâimpunitĂ© des auteurs de ces violations. Il a condamnĂ© Ă©galement lâutilisation des drones, en plaidant pour que des enquĂȘtes sur ces incidents soient menĂ©es. Il a soulignĂ© quâil Ă©tait nĂ©cessaire de respecter le systĂšme de rĂ©partition des tĂąches entre les diffĂ©rentes institutions des Nations Unies. Le mandat de la ReprĂ©sentante spĂ©ciale comprend la protection des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, a-t-il rappelĂ©, en estimant cependant quâune interprĂ©tation Ă©tendue de cette notion nâĂ©tait pas justifiĂ©e. Des Ă©valuations pondĂ©rĂ©es sur la base de donnĂ©es fiables permettent, a-t-il assurĂ©, de garantir la crĂ©dibilitĂ© et la pertinence des recommandations contenues dans le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. La ReprĂ©sentante spĂ©ciale doit mettre au point des procĂ©dures claires pour inscrire ou radier des parties Ă un conflit des listes en annexe du rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, a-t-il dit, en faisant notamment Ă©tat de critĂšres superficiels concernant les auteurs de violations rĂ©calcitrants. Lâabsence de critĂšres clairs nâaide pas les Ătats mais encourage un manque dâobjectivitĂ© et de confiance au sujet de lâutilisation de cet instrument, a ajoutĂ© le dĂ©lĂ©guĂ© russe. Les sanctions ne sont pas une panacĂ©e, a-t-il par ailleurs affirmĂ©, en rappelant Ă©galement le rĂŽle dĂ©volu aux Ătats Ă qui incombent la responsabilitĂ© principale dâassurer la protection des populations.  M. GĂRARD ARAUD (France) a indiquĂ© que le dispositif de lâONU de protection des enfants dans les conflits avait permis de dĂ©mobiliser des dizaines de milliers dâenfants enrĂŽlĂ©s par des groupes armĂ©s. Il a soulignĂ© que les plans dâaction sont la pierre angulaire de ce dispositif, en notant que deux Ătats ont Ă©tĂ© retirĂ©s de la liste dâinfamie en 2012 grĂące Ă ces plans. La vingtaine de plans dâaction signĂ©s reprĂ©sentent autant de progrĂšs pour la protection de lâenfance dans les conflits, sâestâil rĂ©joui. Le reprĂ©sentant de la France a appelĂ© la communautĂ© internationale et lâONU Ă dĂ©ployer toutes les ressources matĂ©rielles et humaines Ă leur disposition pour que ces plans dâaction soient mis en Ćuvre dans les meilleurs dĂ©lais. Il sâest dit encouragĂ© par la coopĂ©ration et la volontĂ© politique dĂ©montrĂ©es par le Tchad pour finaliser son plan dâaction. MalgrĂ© le renforcement du dispositif de lâONU sur le terrain, dâinnombrables violations persistent, a regrettĂ© lâAmbassadeur Araud. Chaque nouveau conflit nous montre que les enfants sont les premiĂšres victimes des conflits. Ils le sont en Syrie, oĂč le rĂ©gime et ses milices se sont rendus responsables des pires atrocitĂ©s Ă leur encontre. Depuis le dĂ©but de la crise, plus de 6 500 enfants ont trouvĂ© la mort en Syrie. Notant que lâopposition syrienne se dit prĂȘte Ă ouvrir un dialogue avec lâONU sur cette question, le reprĂ©sentant de la France a encouragĂ© la ReprĂ©sentante spĂ©ciale Ă lancer, au plus vite, les discussions en vue de la signature dâun plan dâaction avec celle-ci. Au Mali, oĂč les groupes armĂ©s au nord ont tuĂ©, mutilĂ© et torturĂ© des enfants, il a Ă©mis lâespoir que le dĂ©ploiement de la MINUSMA contribuera Ă la stabilisation et une meilleure protection des enfants. En RĂ©publique centrafricaine, les bandes armĂ©es de la SĂ©lĂ©ka nâont pas hĂ©sitĂ© Ă sâattaquer aux centres de dĂ©mobilisation de lâUNICEF afin de recruter des enfants qui avaient Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©mobilisĂ©s, dĂ©truisant ainsi les progrĂšs accomplis lâannĂ©e derniĂšre, a-t-il dit. Le groupe de rebelles M23 sait oĂč trouver les enfants pour alimenter sa guerre contre la souverainetĂ© congolaise, a-t-il dit, en espĂ©rant que le mandat renforcĂ© de la MONUSCO pourra assurer la protection de ces enfants. La France est favorable Ă ce que le Groupe de travail du Conseil de sĂ©curitĂ© sur le sort des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ© puisse se constituer en groupe de sanctions ad hoc pour faire face aux groupes armĂ©s extrĂ©mistes qui refusent tout dialogue avec la communautĂ© internationale, a assurĂ© lâAmbassadeur Araud. Mettant lâaccent sur la lutte contre lâimpunitĂ©, le reprĂ©sentant de la France a estimĂ© que le transfert Ă la Cour pĂ©nale internationale de M. Bosco Ntaganda a envoyĂ© un signal fort concernant les consĂ©quences pĂ©nales du recrutement dâenfants, considĂ©rĂ© comme un crime de guerre. Il sâest dit favorable Ă un renforcement du dialogue avec la CPI. La France, a-t-il ajoutĂ©, est impliquĂ©e sur le terrain dans lâamĂ©lioration de la protection et de la rĂ©insertion durable des enfants dans les conflits armĂ©s. « Nous menons, depuis 2008, un programme dans la rĂ©gion de lâAfrique des Grands Lacs et de lâAfrique centrale qui a permis de toucher 13 000 enfants dont 2 000 enfants soldats », a-t-il prĂ©cisĂ©, en appelant les Ătats Ă appuyer les Principes et Engagements de Paris, complĂ©mentaires de lâaction du Conseil. « Nous allons faire Ă©voluer le format des prochaines rĂ©unions annuelles, qui prendront une dimension rĂ©gionale et technique, en vue dâune grande confĂ©rence dâexamen pour le dixiĂšme anniversaire des Principes de Paris en 2017 », a-t-il annoncĂ©, avant de conclure.  M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a dĂ©clarĂ© que les politiques nationales doivent Ă©voluer pour faire face aux dĂ©fis et aux nouvelles tendances afin de protĂ©ger les enfants de la meilleure façon possible. Il a Ă©mis la crainte que les Ă©coles soient utilisĂ©es Ă des fins militaires. Cette situation non seulement augmente le nombre des parents qui ne veulent pas envoyer leurs enfants Ă lâĂ©cole de peur de les exposer Ă des risques, mais fait Ă©galement obstacle au droit des enfants Ă lâĂ©ducation. Le reprĂ©sentant sâest dit trĂšs prĂ©occupĂ© par lâutilisation de drones dans les zones oĂč se trouvent des civils, en notant que les rapports sur le sort des enfants dans les conflits armĂ©s soulignent une augmentation du nombre dâenfants victimes des consĂ©quences de ces conflits oĂč, souvent, il est difficile de faire une distinction entre combattants et non-combattants et, de ce fait, de mieux protĂ©ger les enfants. Le reprĂ©sentant sâest Ă©galement dit trĂšs prĂ©occupĂ© par le fait que les enfants soient utilisĂ©s comme des kamikazes ou boucliers humains. Câest pourquoi, il est impĂ©ratif que les auteurs de graves violations soient traduits en justice pour payer de leurs crimes. Il a estimĂ© quâil faudrait engager une rĂ©flexion approfondi sur la crĂ©ation dâun mĂ©canisme que le Conseil pourrait utiliser pour lâapplication efficace des sanctions. Actuellement, il existe quatre comitĂ©s des sanctions Ă©tablissant des critĂšres pour dĂ©finir les violations graves des droits des enfants commises en CĂŽte dâIvoire, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, en Somalie et au Soudan. En outre, des listes figurent en annexe du rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur la question, a-t-il dit, en citant lâannexe I qui Ă©numĂšre les parties Ă des conflits armĂ©s inscrits Ă lâordre du jour du Conseil. Des travaux supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires pour assurer lâapplication effective de sanctions contre les auteurs de violations graves des droits des enfants, quâil sâagisse de personnes ou dâentitĂ©s, a-t-il insistĂ©. Avant de conclure, le reprĂ©sentant sâest dit profondĂ©ment inquiet de la poursuite du conflit en Syrie oĂč les enfants sont victimes de violations de leurs droits quâil a jugĂ©es inacceptables.  M. KODJO MENAN (Togo) a constatĂ© que la stratĂ©gie dĂ©finie jusquâici pour mettre fin aux violations graves commises Ă lâencontre des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, Ă savoir la conclusion de plans dâaction entre les diffĂ©rents protagonistes et lâONU, avait permis de faire des progrĂšs. Toutefois, a-t-il soulignĂ©, « ces progrĂšs ne doivent pas nous faire perdre de vue que le nombre dâenfants victimes dâattentats aux explosifs, de bombardements aveugles ou dâautres mĂ©thodes de guerre prohibĂ©es par le droit international doivent prendre fin ». Il a, dans ce contexte, citĂ© diffĂ©rents chiffres et cas alarmants de violations graves des droits des enfants en Afghanistan, en Syrie, en RĂ©publique centrafricaine, en RDC ou en Somalie. Il sâest, par ailleurs, dit prĂ©occupĂ© par lâutilisation de tactiques de guerre ciblant les hĂŽpitaux et les Ă©tablissements scolaires. Le reprĂ©sentant a ensuite Ă©voquĂ© plusieurs raisons pour expliquer la persistance de telles violations, notamment la difficultĂ© dâatteindre les groupes armĂ©s non Ă©tatiques en vue de les amener Ă signer des plans dâaction ou la lenteur des procĂ©dures de poursuite des auteurs. Câest pourquoi son pays a appuyĂ© les recommandations contenues dans le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral demandant que le Conseil de sĂ©curitĂ© participe davantage aux efforts visant, entre autres, Ă amener les parties en situation de conflit qui ne lâont pas encore fait Ă signer de tels plans dâaction et Ă veiller Ă ce que des ressources soient affectĂ©es afin dâaider leur mise en Ćuvre. M. Menan a Ă©galement estimĂ© que les nombreux efforts entrepris ne connaĂźtront de succĂšs que si lâon sâattaque rĂ©solument Ă la question de lâimpunitĂ©. « La quasi-totalitĂ© des auteurs des violations contre les enfants est toujours en libertĂ©, malgrĂ© un dĂ©but de condamnation, en 2012, Ă travers lâaffaire Lubanga », a-t-il fait remarquer. En conclusion, le reprĂ©sentant a mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ©, pour lâONU, dâaider les pays Ă renforcer leurs juridictions nationales afin de mener efficacement des enquĂȘtes et traduire les auteurs de ces violations en justice.  M. KIM SOOK (RĂ©publique de CorĂ©e) sâest dit prĂ©occupĂ© par les nouvelles formes de violations des droits des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, en particulier lâutilisation des Ă©coles Ă des fins militaires et la dĂ©tention dâenfants par des forces de sĂ©curitĂ©. La situation des enfants en Syrie est particuliĂšrement tragique. Il est troublant de constater que des milliers dâenfants figurent parmi les 93 000 victimes du conflit. Le reprĂ©sentant a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de mettre fin Ă lâimpunitĂ© pour prĂ©venir les violations et abus Ă lâencontre des enfants pendant les conflits armĂ©s. Il a estimĂ© que le travail de la Cour pĂ©nale internationale et les tribunaux ad hoc ont contribuĂ© Ă Ă©tablir la responsabilitĂ© des auteurs de telles violations. Il est Ă©galement important que cette responsabilitĂ© soit assurĂ©e au niveau national, a-t-il dit. Le reprĂ©sentant a soulignĂ© que des plans dâaction concrets et limitĂ©s dans le temps constituent des outils essentiels pour la protection des enfants contre les violences actuelles et futures. Le Conseil de sĂ©curitĂ© devrait exercer une pression croissante sur les auteurs persistants de violations graves contre les enfants, notamment en adoptant des mesures ciblĂ©es et graduelles contre les rĂ©cidivistes. Des mesures plus sĂ©vĂšres devraient ĂȘtre prises Ă lâencontre des parties Ă un conflit responsables de tels actes. Avant de conclure, le reprĂ©sentant a tenu Ă encourager tous les Ătats Ă ratifier le Protocole facultatif Ă la Convention relative aux droits de lâenfant concernant lâimplication dâenfants dans les conflits armĂ©s, qui est le principal instrument juridique en la matiĂšre.  M. LOFTI BOUCHAARA(Maroc) a affirmĂ© que la question du sort des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ© Ă©tait une question majeure pour la communautĂ© internationale et exigeait une action coordonnĂ©e et efficace. La signature dâaccords de paix et lâĂ©laboration de plans dâaction a permis de relancer les processus dâinvestigation et de poursuites pĂ©nales contre les auteurs de ces crimes, sâest-il fĂ©licitĂ©. Les stratĂ©gies de prĂ©vention requiĂšrent une approche globale et intĂ©grĂ©e, touchant les systĂšmes normatif et institutionnel. Elles nĂ©cessitent Ă©galement une approche visant la participation des pouvoirs publics, de la sociĂ©tĂ© civile, des organisations non gouvernementales et des organisations de protection des droits de lâhomme. « Assurer une protection adĂ©quate aux enfants en temps de conflit est la responsabilitĂ© premiĂšre et morale des gouvernements », a affirmĂ© M. EUGĂNE-RICHARD GASANA(Rwanda), en estimant que cet objectif noble devrait ĂȘtre encouragĂ© et appuyĂ© par le Conseil de sĂ©curitĂ©. Le reprĂ©sentant a ensuite expliquĂ© quâen 2011, son gouvernement avait crĂ©Ă© une Commission nationale chargĂ©e de promouvoir les droits des enfants et dâĂ©tablir des plans dâaction afin de les protĂ©ger et de faire entendre leur voix sur les questions qui les concernent directement. Ce systĂšme de protection permet, entre autres, de placer les enfants victimes dâabus au sein de familles et de former les agents de la police aux diffĂ©rents cas dâabus commis Ă leur encontre. Faisant rĂ©fĂ©rence au rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral prĂ©sentĂ© ce matin, le reprĂ©sentant sâest dit trĂšs prĂ©occupĂ© par le nombre de situations de violations graves Ă lâencontre des enfants en temps de conflit armĂ©, ainsi que par le grand nombre dâacteurs qui agissent en violation des droits des enfants. Dans ce contexte, le Rwanda a demandĂ© aux gouvernements de traduire en justice les auteurs de telles violations. Tout en se fĂ©licitant des plans dâaction conclus entre diffĂ©rents protagonistes et les Nations Unies, il a insistĂ© sur leur mise en Ćuvre et a demandĂ© Ă ceux qui ne lâauraient pas encore fait dâengager des discussions avec les Nations Unies en vue de parvenir Ă la signature de tels engagements. Il a ensuite mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ© de renforcer les capacitĂ©s nationales des Ătats pour appuyer la mise en Ćuvre de ces plans dâaction. Sâagissant plus particuliĂšrement de la RDC, le reprĂ©sentant a demandĂ© Ă tous les groupes armĂ©s de mettre fin aux violations des droits des enfants. En RĂ©publique centrafricaine, il a exhortĂ© les parties Ă faire preuve de retenue. Concernant la situation en Syrie, il a dĂ©clarĂ© que le nombre de morts Ă©tait totalement inacceptable et a exhortĂ© le Conseil de sĂ©curitĂ© Ă user de son influence pour protĂ©ger les enfants et faire en sorte que les Ă©coles et les hĂŽpitaux ne soient pas utilisĂ©s pour dĂ©truire la vie de ces innocents.  M. MASOUD KHAN (Pakistan) a affirmĂ© que des progrĂšs avaient Ă©tĂ© accomplis pour Ă©radiquer ce flĂ©au, notamment dans lâĂ©laboration de normes. Mais il reste beaucoup Ă faire, a-t-il dit. Lâabsence de lignes de front claires et dâopposants identifiables rend les enfants plus vulnĂ©rables, a-t-il observĂ©. Les parties qui persistent dans leurs actes doivent ĂȘtre traduites en justice par le biais de systĂšmes judiciaires nationaux, et, le cas Ă©chĂ©ant, en saisissant les mĂ©canismes de justice internationale. Le dĂ©lĂ©guĂ© a condamnĂ© lâutilisation de drones armĂ©s, lesquels, a-t-il dit, agissent en violation de la souverainetĂ© nationale, cause des victimes parmi la population civile et exposent les communautĂ©s Ă des reprĂ©sailles. Il a insistĂ©, en particulier, sur la nĂ©cessitĂ© de remplacer les termes « attaques armĂ©es » et « groupes armĂ©s » par « attaques terroristes » ou « groupes terroristes » dans des cas oĂč le caractĂšre terroriste de ces attaques est clairement Ă©tabli.  M. WANG MIN (Chine) sâest dit favorable aux « efforts inlassables consentis par les Nations Unies et par le Conseil de sĂ©curitĂ© en faveur de la protection des enfants en temps de conflit, dans le cadre de leurs mandats respectifs. Pour protĂ©ger les enfants pendant les conflits, il faudrait axer Ă©galement les efforts sur le rĂšglement du conflit, notamment Ă travers la diplomatie prĂ©ventive, la mĂ©diation ou les bons offices, a soulignĂ© le reprĂ©sentant. Il faudrait ainsi sâattaquer aux causes profondes du conflit, a-t-il prĂ©cisĂ©. Cela contribue Ă mieux protĂ©ger les enfants, a-t-il estimĂ©. Par ailleurs, le reprĂ©sentant a soulignĂ© que tous les conflits nâĂ©taient pas identiques et il a insistĂ© pour que le Conseil de sĂ©curitĂ© nâaborde pas la question de la protection des enfants « selon une formule unique ». Dans ce contexte, le Conseil devrait Ă©galement tout faire pour respecter lâavis des gouvernements concernĂ©s, notamment en engageant un dialogue et en privilĂ©giant la nĂ©gociation, a-t-il ajoutĂ©.  M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a affirmĂ© que les progrĂšs accomplis par le Groupe de travail du Conseil de sĂ©curitĂ© sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© sâavĂ©raient encourageants. Il a fĂ©licitĂ© la ReprĂ©sentante spĂ©ciale pour les efforts et le travail entrepris par son Bureau. Un niveau dâambition Ă©levĂ© doit ĂȘtre maintenu, a-t-il estimĂ©. La campagne annoncĂ©e aujourdâhui par la ReprĂ©sentante spĂ©ciale visant la tolĂ©rance zĂ©ro pour tout enrĂŽlement des enfants dans un groupe armĂ© montre bien cet engagement, a-t-il dit, en assurant que son pays lâappuyait pleinement. Le reprĂ©sentant du Royaume-Uni a en outre mis lâaccent sur la nĂ©cessitĂ© de relever les trois dĂ©fis que constituent lâapplication des plans dâaction, la rĂ©insertion des enfants et la lutte contre lâimpunitĂ©. Rappelant que son pays nâĂ©tait ni en conflit, ni inscrit Ă lâordre du jour du Conseil de sĂ©curitĂ©, M. NORACHIT SINHASENI (ThaĂŻlande) a soulignĂ© que sa dĂ©lĂ©gation attachait une grande importance Ă la question de la protection des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ© et condamnait toute violation Ă cet Ă©gard. Le reprĂ©sentant a ensuite exhortĂ© tous les Ătats Membres Ă mettre en Ćuvre les rĂ©solutions pertinentes du Conseil de sĂ©curitĂ© sur cette question, en soulignant toutefois les moyens par lesquels les Nations Unies pourraient renforcer les rĂ©sultats enregistrĂ©s sur la question de la protection de lâenfance. Il a, notamment, citĂ© le grand nombre dâacteurs des Nations Unies travaillant sur les questions des enfants. Il est impĂ©ratif, a-t-il dit, que chacun dispose dâun mandat dĂ©finissant clairement les responsabilitĂ©s. Un tel mandat, a-t-il prĂ©venu, ne peut pas ĂȘtre Ă©tendu ou interprĂ©tĂ© de maniĂšre arbitraire afin de prĂ©server les efforts de lâONU. Il a ajoutĂ© que ce mandat doit ĂȘtre rĂ©examinĂ© de maniĂšre approfondie afin quâil soit adaptĂ© Ă toute Ă©volution de la situation. Le reprĂ©sentant de la ThaĂŻlande a assurĂ© que la protection des enfants en temps de conflit armĂ© Ă©tait, pour son pays, une prioritĂ© nationale. Les Nations Unies devraient, a-t-il estimĂ©, travailler en Ă©troite collaboration avec les gouvernements, ainsi quâavec leur consentement. Faisant rĂ©fĂ©rence au rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur les enfants et les conflits, le reprĂ©sentant a estimĂ© que ce document devrait se fonder sur des informations objectives et fiables. Pour sa rĂ©daction, a-t-il souhaitĂ©, lâONU devrait, au prĂ©alable, consulter et obtenir lâavis des pays concernĂ©s. Avant de conclure, le reprĂ©sentant a insistĂ© sur des critĂšres prĂ©cis pour lâinscription et la radiation de nom de la liste figurant en annexe du rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral.  M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a affirmĂ© que son pays subissait des attaques terroristes qui prennent pour cibles les enfants, les groupes terroristes nâhĂ©sitant pas Ă©galement Ă exploiter les enfants. Le Gouvernement iraquien a pris des mesures prĂ©ventives pour empĂȘcher lâexploitation des enfants par les terroristes, a-t-il assurĂ©. Le Gouvernement iraquien est responsable de la rĂ©habilitation des enfants inculpĂ©s par le systĂšme judiciaire, a-t-il ajoutĂ©. Le reprĂ©sentant a indiquĂ© en outre que les lois iraquiennes interdisaient le recrutement des enfants de moins de 18 ans. Les forces du Conseil de lâĂ©veil avaient Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans les troupes rĂ©guliĂšres de lâĂtat, a-t-il prĂ©cisĂ©. Le reprĂ©sentant a ajoutĂ© quâen vertu de garanties constitutionnelles et de la Convention relative aux droits de lâenfant et de ses deux protocoles facultatifs, un organisme de protection de lâenfance avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©. Il a conclu en soulignant que lâIraq se fĂ©licitait de la visite que fera la ReprĂ©sentante spĂ©ciale dans la rĂ©gion, le mois prochain.  M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a fait observer que la nature des conflits armĂ©s avait profondĂ©ment Ă©voluĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es, comme le note Ă©galement le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral dans son rapport sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©. Plus de 160 000 soldats indiens ont dĂ©jĂ servi comme Casques bleus Ă travers le monde, a-t-il rappelĂ©, en regrettant cependant que les opĂ©rations de maintien de la paix des Nations Unies ne disposent pas toujours des ressources adĂ©quates pour mettre en Ćuvre le mandat du Conseil de sĂ©curitĂ© en matiĂšre de protection des civils et, en particulier, des enfants. Davantage de conseillers en matiĂšre de prĂ©vention de la protection des enfants doivent ĂȘtre dĂ©ployĂ©s dans les opĂ©rations de maintien de la paix. Les soldats indiens servant sous la banniĂšre de lâONU ont Ă©tĂ© confrontĂ©s à « la pratique outrageuse du recrutement dâenfants ou Ă lâutilisation dâenfants par les groupes armĂ©s », a dĂ©clarĂ© le reprĂ©sentant. Câest pourquoi, a-t-il soulignĂ©, il est nĂ©cessaire que le Conseil de sĂ©curitĂ© examine les rĂ©percussions de ce phĂ©nomĂšne sur les mandats des opĂ©rations de maintien de la paix. Il est Ă©galement important dâĂ©tablir une coopĂ©ration Ă©troite sur cette question entre les Nations Unies et les pays concernĂ©s. Le reprĂ©sentant de lâInde a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© pour les groupes armĂ©s non Ă©tatiques de respecter Ă la lettre les plans dâaction signĂ©s. à lâinstar dâautres dĂ©lĂ©gations, M. Mukerji a estimĂ© que le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© devrait porter sur des situations inscrites Ă lâordre du jour du Conseil de sĂ©curitĂ© ou considĂ©rĂ©es comme constituant une menace Ă la paix et Ă la sĂ©curitĂ© internationales. Il a regrettĂ© que, « malgrĂ© ce mandat clair », le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral inclue des points allant « bien au-delĂ de ces situations ».  M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a soulignĂ© que, conformĂ©ment Ă la rĂ©solution 1612 (2005), la mise en Ćuvre du mĂ©canisme de surveillance et de communication ainsi que la prĂ©sentation des rapports devaient toujours se faire en Ă©troite consultation avec les pays concernĂ©s et, par consĂ©quent, avec les gouvernements. Concernant son pays, il a affirmĂ© que toute forme de dialogue entre la ReprĂ©sentante spĂ©ciale, lâĂ©quipe de pays des Nations Unies ou lâĂ©quipe spĂ©ciale de surveillance nâĂ©tait possible quâavec le consentement exprĂšs et prĂ©alable du Gouvernement de la Colombie. Il a ainsi notĂ© avec prĂ©occupation lâinstance Ă mener des contacts non autorisĂ©s avec les groupes armĂ©s illĂ©gaux. Selon le reprĂ©sentant, le mĂ©canisme de surveillance et de communication de lâinformation sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© crĂ©Ă© par le Conseil de sĂ©curitĂ© devrait renforcer la pression internationale sur les groupes terroristes afin de les inciter Ă cesser leur violence et leurs activitĂ©s contre les enfants plutĂŽt que de crĂ©er des procĂ©dures qui peuvent lĂ©gitimer ces groupes illĂ©gaux en leur accordant le statut politique. De mĂȘme, il est important de garder toujours Ă lâesprit que le travail du Conseil de sĂ©curitĂ© devrait se concentrer sur les situations de conflit, qui constituent une menace pour la paix et la sĂ©curitĂ© internationales. Il est donc impĂ©ratif dâĂ©tablir des diffĂ©rences claires avec ces situations qui ne figurent pas toujours Ă lâordre du jour du Conseil.  M. AHMAD ALLAM-MI(Tchad) a rappelĂ© que son pays, sorti dâun conflit, avait cependant ĆuvrĂ© pour assurer sa stabilisation grĂące Ă une politique constante de rĂ©conciliation nationale et de reconstruction dâun Ătat de droit et de dĂ©mocratie ». Il a affirmĂ© que le Tchad nâavait jamais niĂ©, dans le passĂ©, « la prĂ©sence accidentelle dâenfants au sein des forces armĂ©es, car des erreurs dâapprĂ©ciation de lâĂąge des intĂ©ressĂ©s Ă©taient parfois inĂ©vitables dans la mesure oĂč lâadministration de lâĂ©tat civil Ă©tait, a-t-il dit, Ă un stade embryonnaire ». Toutefois, le reprĂ©sentant a insistĂ© quâen 2011, « on pouvait affirmer quâil nây avait plus dâenfant soldat au Tchad ». Câest la raison pour laquelle il a estimĂ© que son pays nâaurait pas dĂ» figurer sur la liste en annexe du rapport. Le Tchad est inscrit sur la « liste noire », tout simplement parce quâune procĂ©dure engagĂ©e en 2012 pour la mise en Ćuvre dâun plan dâaction nâest pas encore finalisĂ©e, a expliquĂ© son reprĂ©sentant. Il a affirmĂ© que cette procĂ©dure Ă©tait actuellement accĂ©lĂ©rĂ©e et il a citĂ©, Ă titre dâexemples, divers efforts entrepris par son gouvernement Ă cet Ă©gard, notamment lâouverture dâune enquĂȘte contre les chefs dâunitĂ©s ayant recrutĂ© des enfants en violation du plan dâaction ou des projets de code de protection de lâenfant et dâune Loi pĂ©nalisant le recrutement ou lâutilisation dâenfants de moins de 18 ans, qui ont Ă©tĂ© soumis Ă lâAssemblĂ©e nationale tchadienne. Le reprĂ©sentant a conclu en prĂ©cisant quâil semblait injuste « que, pour des raisons de procĂ©dure, toute une armĂ©e soit dĂ©nigrĂ©e et salie aux yeux du monde entier ».  M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada), qui sâexprimait au nom du Groupe des Amis des enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s, a regrettĂ© que ce dĂ©bat nâait pu se tenir dans le cadre dâune formule ouverte comme par le passĂ©. Le dĂ©bat ouvert traditionnel offre Ă tous les Ătats Membres lâoccasion de reconfirmer publiquement leur engagement en ce qui concerne la protection des enfants en situation de conflit armĂ© dans le monde entier et de fournir des conseils et des recommandations au Conseil de sĂ©curitĂ© en vue de nouvelles actions concertĂ©es de lâensemble des membres sur un enjeu qui nous concerne tous. Le Groupe des Amis, aât-il dit, se rĂ©jouit de la signature rĂ©cente de plans dâaction par les Gouvernements du Myanmar, de la Somalie et de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC). à cet Ă©gard, le Groupe des Amis incite les Ătats Membres Ă constituer des « groupes dâamis » locaux, comme celui qui a Ă©tĂ© formĂ© Ă Kinshasa, en vue de soutenir les gouvernements concernĂ©s et lâONU dans la mise en Ćuvre de ces plans dâaction. Le Groupe des Amis incite en outre les Ătats Membres concernĂ©s Ă favoriser le dialogue entre les Nations Unies et les acteurs non Ă©tatiques en vue de les amener Ă mettre fin aux violations commises contre des enfants et Ă mettre en Ćuvre des plans dâaction Ă cette fin. Le Groupe des Amis souhaite par ailleurs une plus grande transparence relative aux plans dâaction et demande aux parties signataires dâassurer une vaste diffusion des engagements des plans dâaction afin de faciliter le travail de lâensemble de la communautĂ© pour ce qui est de superviser et de soutenir les efforts de mise en Ćuvre. En outre, le Groupe des Amis renouvelle sa demande pour que le Conseil fasse en sorte que les violations graves commises contre les enfants donnent lieu Ă lâimposition de sanctions de la part de tous les comitĂ©s de sanctions compĂ©tents, pour quâil prenne des mesures dĂ©cisives contre tous les auteurs de violations systĂ©matiques, et pour quâil envisage, dans les cas oĂč il nây a pas de comitĂ©s de sanctions dĂ©signĂ©s, des moyens de remĂ©dier Ă cette lacune par des mesures proactives. Il encourage, enfin, les Ătats qui ne lâont pas encore fait Ă adopter des lois et des rĂšglements en vue de restreindre lâutilisation des Ă©coles pour des opĂ©rations militaires.  M. IOANNIS VRAILAS, de la dĂ©lĂ©gation de lâUnion europĂ©enne, sâest montrĂ© particuliĂšrement inquiet de la situation urgente du sort des enfants en Syrie. « Les enfants syriens souffrent depuis plus de deux ans des crimes les plus haineux », a-t-il soulignĂ©. En outre, le sort des enfants au Mali ou en RĂ©publique centrafricaine est Ă©galement trĂšs prĂ©occupant car les Ă©coles et les hĂŽpitaux sont ciblĂ©s ou utilisĂ©s Ă des fins militaires, a-t-il ajoutĂ©. Le reprĂ©sentant a exhortĂ© les parties Ă mettre fin Ă cette pratique. Par ailleurs, M. Vrailas a estimĂ© que le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral mettait Ă©galement en lumiĂšre une augmentation du nombre de dĂ©tentions dâenfants lors des conflits, ce qui les rend, a-t-il dit, extrĂȘmement vulnĂ©rables aux violences sexuelles. Il a appelĂ© Ă des actions urgentes dans ce domaine par le biais de la mise en place de services adĂ©quats et accessibles. Toutes ces situations dĂ©montrent lâimportance des activitĂ©s du Groupe de travail du Conseil de sĂ©curitĂ©, dont lâUnion europĂ©enne continuera dâappuyer, a-t-il expliquĂ©.   LâUnion europĂ©enne souhaite, en outre, que des exposĂ©s faits par la ReprĂ©sentante spĂ©ciale pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, le Groupe de travail ad hoc du Conseil de sĂ©curitĂ©, ainsi que par les comitĂ©s des sanctions pertinents aient lieu de maniĂšre rĂ©guliĂšre, a indiquĂ© M. Vrailas. Le dĂ©lĂ©guĂ© de lâUnion europĂ©enne a aussi souhaitĂ© que les instruments dont dispose le Groupe de travail soient pleinement utilisĂ©s contre les auteurs de graves violations contre les enfants. Il a soulignĂ© que la CPI devrait continuer de jouer un rĂŽle important dans la lutte contre lâimpunitĂ©. Les Ătats parties au Statut de Rome devraient envisager la possibilitĂ© de renvoyer de telles situations Ă la Cour lorsque les juridictions nationales ne sont pas en mesure ou nâont pas la volontĂ© de le faire.  M. BASHAR JAâAFARI(RĂ©publique arabe syrienne) a regrettĂ© que la ReprĂ©sentante spĂ©ciale nâait pas tenu compte dâautres incidents indiquĂ©s et documentĂ©s par de nombreuses sources gouvernementales et non gouvernementales affirmant que des groupes salafistes ou wahhabites recrutaient des enfants. Il est alarmant, a-t-il ajoutĂ©, de voir que la ReprĂ©sentante spĂ©ciale insiste sur lâinscription des Forces armĂ©es syriennes sur la liste figurant en annexe du rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©. RĂ©pondant Ă ce quâil a qualifiĂ© dâ« accusations », le reprĂ©sentant syrien a, par exemple, rappelĂ© que Mme Zerrougui avait effectuĂ© des visites dans le pays, en particulier dans les Ă©coles et les hĂŽpitaux, mais quâelle nâavait pas tenu compte de ce quâelle avait vu. Les crimes horribles commis par des groupes terroristes dans les bombardements dâĂ©coles ou dâhĂŽpitaux ne figurent pas dans le rapport, a-t-il dit.  M. HAN THU (Myanmar) a remerciĂ© la ReprĂ©sentante du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pour le sort des enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, Mme Leila Zerrougui, pour ses commentaires positifs sur les mesures prises au Myanmar en vue de mieux protĂ©ger les enfants. Ces initiatives, a-t-il Ă©galement notĂ©, sont reprises dans le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral qui prĂ©cise que depuis 2012, le nombre de cas dâenfants recrutĂ©s ou utilisĂ©s par les forces armĂ©es nationales avait diminuĂ© Ă la suite des mesures prĂ©ventives et dâun processus de recrutement plus strict en vigueur dans le pays. Le dĂ©lĂ©guĂ© a dĂ©clarĂ© que ces progrĂšs rĂ©sultaient de lâensemble de mesures de rĂ©forme dĂ©mocratique engagĂ©e par le nouveau Gouvernement du Myanmar au cours de ces deux derniĂšres annĂ©es. La protection des droits fondamentaux du peuple et, en particulier, des femmes et des enfants fait partie de cet effort. Ă cet Ă©gard, le reprĂ©sentant a rappelĂ© la signature du plan dâaction par le Gouvernement et lâĂ©quipe de pays des Nations Unies, le 27 juin 2012. Sept mois aprĂšs la signature du plan dâaction, 66 enfants ont Ă©tĂ© dĂ©mobilisĂ©s et rĂ©intĂ©grĂ©s dans la sociĂ©tĂ©, deux dâentre eux ayant rejoint leurs familles, a-t-il prĂ©cisĂ©. De plus, en 2012, 538 nouveaux recrutements potentiels par lâarmĂ©e ont Ă©tĂ© refusĂ©s Ă cause de lâĂąge des candidats. Le reprĂ©sentant sâest dit conscient du fait que le nombre de dĂ©mobilisations Ă ce jour reste infĂ©rieur Ă la liste Ă©tablie par lâĂ©quipe de pays de surveillance et dâinformation concernant les violations perpĂ©trĂ©es contre des enfants (CTFMR) et que les dĂ©fis Ă relever sont encore de taille. Il est important cependant de faire une distinction claire entre un cas isolĂ© de recrutement illĂ©gal dâenfant et lâinstitution de lâarmĂ©e dans son ensemble. Pour ce qui est de lâaccĂšs aux rĂ©giments opĂ©rationnels pour la CTFMR, le reprĂ©sentant a affirmĂ© que lâĂ©quipe de pays avait dĂ©jĂ pu effectuer 10 visites, et que dâautres visites nâavaient pas encore Ă©tĂ© autorisĂ©es en raison de lâabsence de la plupart des responsables militaires appelĂ©s Ă dâautres missions nationales de dĂ©fense, de sĂ©curitĂ© ou de prĂ©vention des catastrophes naturelles. Il a rĂ©itĂ©rĂ© que la meilleure façon de promouvoir la protection des enfants dans les conflits armĂ©s consistait Ă sâattaquer aux causes profondes de ces conflits et Ă promouvoir la paix et la rĂ©conciliation nationale. Le reprĂ©sentant a prĂ©cisĂ© que les violations dont il est fait Ă©tat sâĂ©taient produites lâannĂ©e derniĂšre, au moment des affrontements militaires dans lâĂtat de Kachin. Aujourdâhui, câest de « lâhistoire ancienne », et un accord de cessez-le-feu a Ă©tĂ© passĂ© entre le Gouvernement du Myanmar et presque tous les groupes armĂ©s restants, y compris le KIO. Le Gouvernement du Myanmar a autorisĂ©, pour la premiĂšre fois, la semaine derniĂšre, lâaccĂšs du personnel humanitaire dans lâĂtat de Kachin. Le Myanmar souhaite pouvoir compter sur lâappui des Nations Unies pour lui permettre de mener Ă bien le plan dâaction.  Mme CHARLOTTE OMOY MALENGA (RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo) a dĂ©clarĂ© que le langage des armes et de la violence a refait surface dans le Nord-Kivu depuis que les rebelles du M23 ont retournĂ© leurs armes contre lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre. Le contexte de guerre qui prĂ©vaut dans cette partie de la RDC a entraĂźnĂ© avec lui une recrudescence de la violence et des nouvelles formes de criminalitĂ© dont les principales victimes sont les femmes et les enfants. Les violations les plus frĂ©quentes, plus souvent perpĂ©trĂ©es en toute impunitĂ©, consistent en des tueries, des viols systĂ©matiques, des enlĂšvements, des tortures sexuelles, des arrestations et des mises en dĂ©tention illĂ©gales, des dĂ©placements forcĂ©s et des conscriptions dâenfants, des formes extrĂȘmes de torture et de cruautĂ©. Les dĂ©placements massifs rĂ©sultant de la persistance de ces actes de violence se poursuivent dans le Nord-Kivu. Les enfants sont Ă©galement utilisĂ©s comme concasseurs de pierres, pour faire du gravier dans les carriĂšres. Des milliers dâenfants victimes des attaques violentes du M23 ont subi des dommages moraux et matĂ©riels importants. Ceci nĂ©cessite une rĂ©paration capable de couvrir les prĂ©judices subis sur le plan Ă©motif par exemple, a estimĂ© le reprĂ©sentant. Dans les zones affectĂ©es par lâinsĂ©curitĂ©, lâenseignement a Ă©tĂ© suspendu car des dizaines de salles de classes ont Ă©tĂ© dĂ©truites, certaines Ă©coles sont surchargĂ©es en raison de lâarrivĂ©e dâenfants dĂ©placĂ©s oĂč hĂ©bergent temporairement des personnes dĂ©placĂ©es Ă lâintĂ©rieur de leur propre pays, a-t-il indiquĂ©. Par ailleurs, a fait observer la reprĂ©sentante, il demeure constant quâau cours des derniĂšres annĂ©es, les forces armĂ©es et les groupes armĂ©s non Ă©tatiques ont utilisĂ© des Ă©coles et des universitĂ©s Ă des fins militaires en violation des dispositions du droit Ă lâĂ©ducation prĂ©vues par les principaux instruments internationaux relatifs aux droits de lâhomme. La reprĂ©sentante a dĂ©noncĂ© le fait que les Ă©coles, les enseignants, et les Ă©tudiants soient dĂ©libĂ©rĂ©ment la cible dâattaques, ce qui est, Ă ses yeux, une tactique de guerre. La rĂ©paration, a soulignĂ© la reprĂ©sentante, doit Ă©galement couvrir lâintĂ©gralitĂ© des prĂ©judices subis par eux et peut prendre la forme de restitution, de lâindemnisation, de la rĂ©adaptation, de la satisfaction et des garanties de non-rĂ©pĂ©tition. Devant lâampleur de ce phĂ©nomĂšne, les autoritĂ©s congolaises et la sociĂ©tĂ© civile ont menĂ© des actions dâenvergure, a-t-elle assurĂ©. Les pouvoirs publics ont adoptĂ© la loi du 20 juillet 2006 qui comporte des innovations, en relevant lâĂąge de la victime des violences sexuelles de 14 Ă 18 ans, la rĂ©pression sĂ©vĂšre des pratiques comme le mariage forcĂ©, la prostitution forcĂ©e ou lâexploitation dâenfants, lâesclavage sexuel, la zoophilie, et les mutilations gĂ©nitales, considĂ©rĂ©es comme des infractions. La nouvelle loi sur les violences sexuelles, tout en retenant les infractions prĂ©citĂ©es, a ajoutĂ© 16 nouvelles infractions tirĂ©es du droit international humanitaire. La reprĂ©sentante a lancĂ© un appel aux groupes armĂ©s opĂ©rant Ă lâest de la RDC afin quâils mettent fin aux mauvais traitements infligĂ©s aux enfants et quâils respectent les obligations internationales visant Ă protĂ©ger la sĂ©curitĂ© et les droits des enfants.  M. CHARLES ARMEL DOUBANE (RĂ©publique centrafricaine) a dĂ©clarĂ© que les enfants devraient ĂȘtre prĂ©servĂ©s des dangers et des conflits. La situation des enfants en RĂ©publique centrafricaine qui sâĂ©tait lĂ©gĂšrement amĂ©liorĂ©e avant le 10 dĂ©cembre 2012, est redevenue alarmante et plus critique depuis la crise ayant conduit au changement de rĂ©gime intervenu le 24 mars 2013. En effet, quâil sâagisse de la LRA, des enfants enrĂŽlĂ©s dans les diffĂ©rentes rĂ©bellions, ou simplement ceux privĂ©s de lâinstruction du fait de la guerre, les enfants de la RĂ©publique centrafricaine vivent de graves difficultĂ©s qui compromettent tant leur vie que leur avenir. Dans le cas de la LRA, souvent les attaques visent les Ă©coles oĂč les rebelles viennent enrĂŽler des enfants pour en faire des enfants soldats, de porteurs de butins et fruits de vols et pillages pour les garçons, des esclaves sexuels et du personnel chargĂ© de la cuisine pour les filles.  Les enfants touchĂ©s par les conflits sont intĂ©grĂ©s dans des milices appelĂ©es « autodĂ©fense » pour garder leurs villages, devenant ainsi une cible de choix. Pendant ce temps, les Ă©coles deviennent des casernes. Les enseignants tentent de se protĂ©ger dans la brousse pour Ă©pargner leur vie et celle de leur famille. Il ne pourra ĂȘtre mis fin Ă ce flĂ©au que si lâon bĂątit un Ătat de droit respectueux et garantissant les droits et les libertĂ©s dont ceux des enfants.  DĂ©claration du PrĂ©sident du Conseil de sĂ©curitĂ© Le Conseil de sĂ©curitĂ© prend note en sâen fĂ©licitant du douziĂšme rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral (S/2013/245) sur les enfants et les conflits armĂ©s, des recommandations qui y figurent et des progrĂšs qui y sont dĂ©crits, et relĂšve quâil y est fait Ă©tat dâobstacles persistants Ă lâapplication de ses rĂ©solutions et dĂ©clarations prĂ©sidentielles sur les enfants et les conflits armĂ©s. Le Conseil rĂ©affirme la responsabilitĂ© principale du maintien de la paix et de la sĂ©curitĂ© internationales Ă lui assignĂ©e par la Charte des Nations Unies et, Ă cet Ă©gard, sa volontĂ© de traiter de la question des rĂ©percussions considĂ©rables des conflits armĂ©s sur les enfants. Le Conseil condamne fermement une fois de plus toutes les violations du droit international applicable au recrutement et Ă lâemploi dâenfants par les parties Ă tout conflit armĂ© ainsi que le re-recrutement, le meurtre et les mutilations dâenfants, les viols et autres formes de violences sexuelles dont ils sont victimes, les enlĂšvements, les attaques contre des Ă©coles ou des hĂŽpitaux et le refus dâaccĂšs humanitaire par les parties Ă tout conflit armĂ©.  Il condamne toutes autres violations du droit international, y compris le droit international humanitaire, le droit international des droits de lâhomme et le droit des rĂ©fugiĂ©s, commises sur la personne dâenfants en pĂ©riode de conflit armĂ©. Il exige de toutes les parties concernĂ©es quâelles mettent immĂ©diatement fin Ă de telles pratiques et prennent des mesures spĂ©ciales pour protĂ©ger les enfants. Le Conseil souligne que câest aux gouvernements quâil incombe au premier chef dâoffrir secours et protection Ă tous les enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s et redit que toutes les mesures prises par des entitĂ©s des Nations Unies dans le cadre du mĂ©canisme de surveillance et de communication de lâinformation doivent viser Ă soutenir et, le cas Ă©chĂ©ant, accompagner lâĂtat dans sa mission de protection et de rĂ©adaptation. Le Conseil note que lâĂ©vocation de telle ou telle situation par le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral dans son rapport sur les enfants et les conflits armĂ©s nâa pas valeur de constatation juridique dans le cadre des Conventions de GenĂšve et des protocoles additionnels auxdites conventions et que la mention de telle ou telle partie non Ă©tatique est sans effet sur son statut juridique. Le Conseil se fĂ©licite des progrĂšs accomplis pour prĂ©venir et rĂ©primer les violations et atteintes dont sont victimes les enfants, et en particulier de la multiplication des plans dâaction signĂ©s ou en cours de nĂ©gociations par les parties Ă tout conflit armĂ© ainsi que de la dĂ©mobilisation, de la rĂ©adaptation et de la rĂ©intĂ©gration de milliers dâenfants. Le Conseil reste gravement prĂ©occupĂ© par le grand nombre de criminels qui continuent de commettre des violations et atteintes sur la personne dâenfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, au mĂ©pris de ses rĂ©solutions sur la question. Il affirme sa volontĂ© de traiter sĂ©rieusement du cas des rĂ©cidivistes et se fĂ©licite Ă cet Ă©gard de lâexamen en cours, par son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, des mesures envisageables pour accroĂźtre la pression sur ceux qui persistent Ă commettre des violations et atteintes sur la personne dâenfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, conformĂ©ment Ă ses rĂ©solutions 1998 (2011) et 2068 (2012). Le Conseil note quâil faut Ă©laborer des plans dâaction concrets assortis dâĂ©chĂ©ances pour mettre fin aux violations et atteintes sur la personne dâenfants et les prĂ©venir, et demande de nouveau aux parties Ă tout conflit armĂ© mentionnĂ©es dans les annexes au rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur les enfants et les conflits armĂ©s qui ne lâont pas encore fait dâarrĂȘter et de mettre en Ćuvre sans retard, en collaboration avec le Bureau de la ReprĂ©sentante spĂ©ciale pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, des plans dâaction pour mettre fin au recrutement et Ă lâemploi dâenfants, aux meurtres et mutilations dâenfants, aux attaques contre des Ă©tablissements scolaires ou des hĂŽpitaux et aux attaques ou menaces contre toutes personnes protĂ©gĂ©es dans des Ă©tablissements scolaires ou des hĂŽpitaux, en violation du droit international applicable, ainsi quâaux viols et autres formes de violence sexuelle sur la personne dâenfants. Le Conseil prie Ă©galement de nouveau toutes les parties visĂ©es dans les listes figurant dans les annexes au rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur les enfants et les conflits armĂ©s de lutter contre toutes autres atteintes et violations commises sur la personne dâenfants et de prendre des engagements et des mesures spĂ©cifiques Ă cet égard. Le Conseil encourage les Ătats Membres Ă trouver des moyens, en Ă©troite consultation avec les Ă©quipes spĂ©ciales de pays des Nations Unies chargĂ©es de la surveillance et de la communication des informations et les Ă©quipes de pays des Nations Unies, de faciliter lâĂ©laboration et lâapplication de plans dâaction assortis dâĂ©chĂ©ances, et lâexamen et la surveillance par lâĂ©quipe spĂ©ciale des Nations Unies au niveau des pays des obligations et engagements concernant la protection des enfants dans les conflits armĂ©s. Le Conseil se fĂ©licite du renforcement de la collaboration entre les gouvernements concernĂ©s et lâOrganisation des Nations Unies Ă lâĂ©chelle nationale pour mieux protĂ©ger les enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s, et relĂšve lâimportance des comitĂ©s interministĂ©riels qui reprĂ©sentent de vĂ©ritables cadres de partenariat avec les gouvernements permettant de discuter des engagements pris en matiĂšre de protection de lâenfance et dây donner suite, ainsi que de promouvoir la mise en Ćuvre de tout plan dâaction. Le Conseil reconnaĂźt que, pour protĂ©ger les enfants touchĂ©s par des conflits armĂ©s, il faut dĂ©gager durablement des ressources suffisantes, notamment pour mettre en Ćuvre des plans dâaction en temps utile. Il prie la ReprĂ©sentante spĂ©ciale du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de trouver des moyens de mobiliser la communautĂ© des donateurs pour combler les dĂ©ficits de financement, et en particulier pour permettre de financer durablement et opportunĂ©ment la mise en Ćuvre de plans dâaction et des mesures de suivi connexes, et encourage les partenaires internationaux Ă fournir un appui financier et Ă renforcer les capacitĂ©s Ă cet Ă©gard. Le Conseil se redit prĂȘt Ă adopter des mesures ciblĂ©es et graduĂ©es contre quiconque persisterait Ă commettre des actes de violation et atteintes sur la personne dâenfants, en tenant compte des dispositions pertinentes de ses rĂ©solutions 1539 (2004), 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011) et 2068 (2012), et Ă envisager dâinsĂ©rer des dispositions consacrĂ©es aux droits et Ă la protection des enfants en temps de conflit armĂ© Ă lâencontre des parties Ă tout conflit armĂ© qui contreviendraient au droit international applicable dans tout rĂ©gime de sanctions quâil viendrait Ă Ă©tablir, modifier ou renouveler. Il encourage ses comitĂ©s des sanctions concernĂ©s Ă continuer dâinviter la ReprĂ©sentante spĂ©ciale du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ© Ă leur donner toutes informations spĂ©cifiques intĂ©ressant son mandat et pouvant ĂȘtre utiles Ă leurs travaux et invite les comitĂ©s des sanctions Ă garder Ă lâesprit les recommandations pertinentes figurant dans le rapport du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur les enfants et les conflits armĂ©s, et encourage la ReprĂ©sentante spĂ©ciale Ă communiquer toutes informations spĂ©cifiques figurant dans les rapports du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral aux groupes dâexperts des comitĂ©s des sanctions compĂ©tents. Le Conseil demande par ailleurs Ă son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© et aux comitĂ©s des sanctions concernĂ©s et Ă leurs groupes dâexperts de multiplier leurs Ă©changes dâinformation sur les violations et atteintes commises sur la personne dâenfants. Le Conseil souligne quâil est essentiel de mettre Ă fin Ă lâimpunitĂ© et dâamener les coupables Ă rĂ©pondre de leurs actes pour mettre un terme aux violations et atteintes persistantes sur la personne dâenfants et les prĂ©venir, rappelle la responsabilitĂ© premiĂšre de tous les Ătats en la matiĂšre, notamment pour ce qui est dâamener Ă rĂ©pondre de ses actes quiconque est responsable de gĂ©nocide, de crimes contre lâhumanitĂ©, de crimes de guerre et autres crimes odieux commis sur la personne dâenfants. Il reconnaĂźt que faute de capacitĂ©s et de ressources, les autoritĂ©s nationales peuvent avoir du mal Ă poursuivre efficacement les auteurs prĂ©sumĂ©s de crimes sur la personne dâenfants en temps de conflit armĂ©. Il appelle les entitĂ©s des Nations Unies compĂ©tentes ainsi que les Ătats Membres Ă appuyer le renforcement des dispositifs nationaux de responsabilisation, et notamment le dĂ©veloppement de capacitĂ©s dâenquĂȘtes et de poursuites. Le Conseil souligne Ă©galement que les actions et poursuites exercĂ©es devant le systĂšme de justice pĂ©nale internationale et les tribunaux spĂ©ciaux, les tribunaux « mixtes » et les chambres spĂ©cialisĂ©es des juridictions nationales ont permis de renforcer la lutte contre lâimpunitĂ© des auteurs de gĂ©nocides, de crimes contre lâhumanitĂ©, de crimes de guerre et dâautres crimes odieux commis sur la personne dâenfants, et de les amener Ă rĂ©pondre de leurs actes. Il souligne Ă cet Ă©gard la contribution de la Cour pĂ©nale internationale, conformĂ©ment au principe de la complĂ©mentaritĂ© avec les juridictions nationales tel quâĂ©noncĂ© dans le Statut de Rome, pour ce qui est de poursuivre les responsables de tels crimes. à cet Ă©gard, le Conseil redit combien il importe que les Ătats coopĂšrent avec ces cours et tribunaux conformĂ©ment aux obligations quâils ont souscrites en la matiĂšre. Le Conseil rappelle quâil importe dâappeler lâattention des forces armĂ©es et des groupes armĂ©s sur la question de la protection des enfants lors de nĂ©gociations de paix et engage les Ătats Membres, les entitĂ©s des Nations Unies et les autres parties concernĂ©es Ă veiller Ă faire une place dans toutes nĂ©gociations et tous accords de paix Ă des dispositions de protection des enfants, envisageant notamment la libĂ©ration et la rĂ©intĂ©gration dâenfants prĂ©cĂ©demment associĂ©s Ă des forces armĂ©es ou groupes armĂ©s. Le Conseil invite les Ătats Membres, les entitĂ©s des Nations Unies, notamment la Commission de consolidation de la paix, et les autres parties concernĂ©es Ă veiller Ă rĂ©server une place prioritaire aux questions concernant les enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s dans les plans, programmes et stratĂ©gies de relĂšvement et de redressement au lendemain de conflits. Le Conseil rappelle que les conseillers pour la protection de lâenfance jouent un rĂŽle important dans les missions de maintien de la paix, missions de consolidation de la paix et missions politiques dĂ©ployĂ©es conformĂ©ment aux rĂ©solutions du Conseil visant tel ou tel pays et conformĂ©ment Ă la directive relative Ă la protection, aux droits et au bien-ĂȘtre des enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s du DĂ©partement des opĂ©rations de maintien de la paix, et entend Ă cet Ă©gard renforcer les dispositions de protection des enfants de tous les mandats des missions de maintien de la paix, des missions de consolidation de la paix et des missions politiques pertinentes des Nations Unies, notamment en prĂ©voyant le dĂ©ploiement systĂ©matique de conseillers pour la protection de lâenfance. Le Conseil se fĂ©licite du renforcement du mĂ©canisme de surveillance et de communication de lâinformation en application de ses rĂ©solutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011), et salue le rĂŽle jouĂ© par lâUNICEF et les autres entitĂ©s des Nations Unies Ă lâĂ©chelle locale pour collecter des donnĂ©es sur les violations et atteintes commises sur la personne dâenfants, arrĂȘter et mettre en Ćuvre des plans dâaction et donner suite aux conclusions de son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©. à cet Ă©gard, le Conseil encourage le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă veiller Ă mettre des spĂ©cialistes de la protection des enfants Ă la disposition du bureau du Coordonnateur rĂ©sident dans les situations Ă©numĂ©rĂ©es dans les annexes aux rapports annuels du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©. Le Conseil prie de nouveau le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de veiller Ă traiter spĂ©cialement de la question des enfants et des conflits armĂ©s dans tous ses rapports sur la situation dans tel ou tel pays et entend prĂȘter toute lâattention voulue aux informations qui y figurent, notamment en ce qui concerne lâapplication des rĂ©solutions pertinentes du Conseil et des recommandations de son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©, lorsquâil examine celles de ces situations dont il est saisi. Le Conseil reconnaĂźt la prĂ©cieuse contribution des organisations et accords rĂ©gionaux et sous-rĂ©gionaux Ă la protection des enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s. à cet Ă©gard, il les encourage Ă continuer de faire une place Ă la protection des enfants dans leurs activitĂ©s de sensibilisation, politiques, programmes et activitĂ©s de planification des missions, ainsi quâĂ prĂ©voir des activitĂ©s de formation, Ă affecter Ă leurs opĂ©rations de paix et Ă leurs opĂ©rations sur le terrain des spĂ©cialistes de la protection de lâenfance et Ă instituer des mĂ©canismes de protection de lâenfance au sein de leurs secrĂ©tariats, notamment en dĂ©signant des coordonnateurs pour les questions de protection de lâenfance. Le Conseil souligne le rĂŽle majeur de la ReprĂ©sentante spĂ©ciale du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ© dans lâexĂ©cution du mandat qui lui a Ă©tĂ© confiĂ© de protĂ©ger les enfants en pĂ©riode de conflit armĂ©, conformĂ©ment Ă ses rĂ©solutions pertinentes, ainsi que lâimportance des visites quâelle effectue dans les pays pour faciliter la coordination des activitĂ©s des partenaires des Nations Unies sur le terrain, encourager la collaboration entre lâOrganisation des Nations Unies et les gouvernements, approfondir le dialogue avec les gouvernements concernĂ©s et les parties aux conflits armĂ©s, notamment en nĂ©gociant des plans dâaction, en obtenant des engagements, en encourageant lâadoption de dispositifs appropriĂ©s et en veillant Ă ce quâil soit donnĂ© suite aux conclusions et recommandations de son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ©. Le Conseil rappelle quâil a invitĂ© la ReprĂ©sentante spĂ©ciale du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral pour le sort des enfants en temps de conflit armĂ© Ă lui prĂ©senter un exposĂ© sur les questions concernant le processus de radiation et les progrĂšs accomplis, afin de permettre un Ă©change de vues sur la question. Le Conseil se fĂ©licite de lâactivitĂ© soutenue de son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armĂ© et souligne quâil importe que celui-ci continue dâadopter des conclusions et recommandations opportunes conformĂ©ment Ă sa rĂ©solution 1612 (2005) et Ă ses rĂ©solutions ultĂ©rieures. Il invite en outre le Groupe de travail Ă mettre pleinement en Ćuvre ses diffĂ©rentes possibilitĂ©s dâaction (S/2006/724) Ă la lumiĂšre des dĂ©bats en cours sur les moyens dâaccroĂźtre le respect de ses prescriptions et Ă continuer Ă cet Ă©gard dâexaminer la question des rĂ©cidivistes notoires et celle de la mise en Ćuvre de tout plan dâaction. Le Conseil se dĂ©clare une fois de plus dĂ©terminĂ© Ă assurer le respect de ses rĂ©solutions et dĂ©clarations prĂ©sidentielles sur les enfants et les conflits armĂ©s, ainsi que des autres engagements et obligations internationaux concernant la protection des enfants touchĂ©s par les conflits armĂ©s.
Dans une déclaration présidentielle, il affirme sa « volonté de traiter sérieusement du cas des récidivistes ».